Définition de « reconnaître »


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VER genre () de 3 syllabes
Une définition simple : reconnaître (t)

  • Orthographe traditionnelle de « reconnaitre ».


    Définitions de « reconnaître »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    RECONNAÎTRE, verbe trans.

    I. ? Empl. trans.
    A. ? [Dans l'ordre des perceptions sensibles: mémoire, jugement] Identifier.
    1. Qqn reconnaît qqn/qqc.Synon. vieilli ou littér. connaître.
    ? Reconnaître qqn en/dans qqn/qqc.[Le compl. d'obj. désigne la nature, ou un trait caractéristique ou générique de la pers.] La ligne du dessin (...) est (...) la trace d'un geste qui saisit et exprime la forme. C'est pourquoi, dans le dessin, on reconnaît aussi bien l'artiste que le modèle (Alain,Beaux-arts, 1920, p. 276).À cette débandade nous n'avions rien à opposer que notre silence, un silence plus douloureux certes que méprisant, car dans ces dos qui fuyaient chacun de nous reconnaissait un camarade, un ami, le compagnon de longues heures (Ambrière,Gdes vac., 1946, p. 294).
    ? Reconnaître qqn/qqc. à + compl. désignant le signe distinctif, la marque caractéristique.Dans un salon familier, je sens et reconnais la France à l'agrément de la conversation, à l'indulgence des m?urs, à je ne sais quelle générosité légère, à la grâce des visages féminins (Lemaitre,Contemp., 1885, p. 125).Plusieurs fois elle crut reconnaître Daniel à sa démarche, dans la lueur des réverbères (Martin du G.,Thib., Cah. gr., 1922, p. 589).
    ? Loc. proverbiale. On reconnaît l'arbre à ses fruits. Synon. vx l'arbre se connaît à ses fruits (v. fruit1B 1).
    ? Reconnaître qqn/qqc (pour) être + attribut désignant la nature, l'identité de la pers. ou de la chose.Une demi-douzaine de ces oiseaux moqueurs et chanteurs, que l'on reconnut être des « faisans de montagne » (Verne,Île myst., 1874, p. 108).Si Noblet, de la brigade des garnis, ne s'était trouvé face à face, un soir, chez la Troyon, avec un homme qu'il reconnut pour être le vicomte Drouet d'Eslon, il aurait juré que l'homme qu'il venait arrêter (...) était Ballmeyer! (G. Leroux,Parfum, 1908, p. 77).V. atterrage ex. 3.
    ? Reconnaître qqn pour/comme + attribut.Quand je pense à ce noble peuple d'Athènes (...) où une marchande d'herbes reconnaissait Théophraste pour étranger (Renan,Avenir sc., 1890, p. 322).Ce que j'appelle Lorraine, ce que je décris sous le nom de Lorraine, n'est peut-être qu'un sentiment très vif de mes limites. J'ai reconnu le vieil arbre lorrain comme le poteau où ma chaîne me rive (Barrès,Cahiers, t. 5, 1907, p. 288).
    2. Découvrir dans une perception présente (principalement visuelle, auditive ou tactile) l'image, la notion ou le nom de quelqu'un ou de quelque chose dont on a déjà eu l'expérience ailleurs ou dans le passé. Synon. vieilli remettre.L'air de la marche était une espèce de pot-pourri composé de plusieurs morceaux parmi lesquels, à ma grande satisfaction, je reconnus la chanson du roi Dagobert (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 54).Elle avait d'ordinaire une bonne mémoire des lieux, qui se réveillait quand elle était sur place (...). Elle reconnut bien les alentours de la station (Romains,Hommes bonne vol., 1932, p. 70).
    ? Reconnaître qqn.Reconnaître son maître, un vieux camarade. La duchesse (...) ne l'eût pas reconnu à le voir passer dans la rue; elle le trouvait ce qu'il était en effet, l'un des plus jolis hommes de l'Italie (Stendhal,Chartreuse, 1839, p. 125):
    1. On lui présenta les jeunes filles et les jeunes gens qu'elle ne connaissait pas (...). Je me disposais à faire moi-même cette présentation. Mais, avant que j'eusse pu rien dire, la jeune fille s'avançait vers lui avec une décision et une gravité surprenantes: ? Je reconnais Augustin Meaulnes, dit-elle. Et elle lui tendit la main. Alain-Fournier,Meaulnes, 1913, p. 263.
    ? Reconnaître (bien) là qqn/qqc.Retrouver quelqu'un, quelque chose avec sa nature profonde, ses tendances véritables, son caractère propre. Sur mon lit d'hôpital, l'odeur de l'encens m'est revenue si puissante; gardien des aromates sacrés, confesseur, martyr... Je reconnais là ma sale éducation d'enfance (Rimbaud,Saison enfer, 1873, p. 238).C'est très gentil d'avoir pensé à moi, répondit-elle (...), je vous reconnais bien là, mon cher monsieur Cabillaud (Miomandre,Écrit sur eau, 1908, p. 208).
    SYNT. Reconnaître un accent, un air, un objet, un visage; reconnaître qqn/qqc. à peine, bien, parfaitement, vite, tout d'abord, aussitôt, soudain, immédiatement, tout de suite, sur-le-champ, aisément, facilement, sans peine, au passage, dans l'ombre; reconnaître qqn dans la rue; d'abord ne pas reconnaître qqn; croire reconnaître qqn; il semble à qqn reconnaître qqn/qqc.; reconnaître le pas, la voix, la démarche, l'écriture de qqn; reconnaître à l'odeur, à l'oreille; ne reconnaître personne, plus personne; faire reconnaître qqn; se faire reconnaître.
    3. Explorer, visiter pour observer la nature, la disposition, la configuration (d'un lieu); chercher à déterminer (la situation de). La promenade à pied était si agréable que l'Empereur a voulu la continuer. Au bout de quelque temps, comme le jour baissait, il a voulu que la calèche allât seule reconnaître le chemin jusqu'à la porte de MlleMasson (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 376).J'y serai avant toi! J'irai reconnaître le secteur et voir de jour la gueule des poules. La nuit, ça les avantage trop! (Vercel,Cap. Conan, 1934, p. 38).
    ? Spécialement
    ? DÉFENSE. Effectuer une reconnaissance sur le terrain pour repérer les lieux, observer la position de l'ennemi. J'étais parmi les éclaireurs. Nous ne voyions rien. C'est une des grandes finesses de la guerre. On envoie pour reconnaître l'ennemi des gens qui reviennent sans avoir rien reconnu, ni connu (A. France,Rôtisserie, 1893, p. 330).
    ? MAR. [Le compl. désigne une terre, une côte, un feu] S'en approcher et en déterminer très exactement l'identité, les caractéristiques propres, ainsi que la position où l'on se trouve (d'apr. Soé-Dup. 1906 et Gruss 1978). Synon. effectuer la reconnaissance* de, arraisonner.Pour se rendre de France à la Louisiane, on va jusqu'à présent reconnaître Saint-Domingue; ensuite (...) on reconnaît le cap Catoche, celui de Saint-Antoine, et l'on va droit à l'embouchure du Mississipi (Baudry des Loz.,Voy. Louisiane, 1802, p. 12).V. arraisonner ex. 3:
    2. Il fallait veiller les navires qui, du Nord, du Sud et de l'Ouest, après des jours et des nuits au large venaient reconnaître la terre avant de s'engager dans la mer d'Irlande ou se diriger vers l'Est. Peisson,Parti Liverpool, 1932, p. 59.
    Découvrir (une terre, une côte inconnue jusqu'alors). Nous voyagions au nord de la terre de Grant, à la hauteur du quatre-vingt-troisième parallèle, détachés tous les deux, Samuel et moi, de la fameuse expédition Nordens-Kiold, avec, pour mission particulière, de reconnaître la mer de Lincoln, tout simplement (Duhamel,Suzanne, 1941, p. 113).
    ? CHASSE, empl. abs. ,,On envoie reconnaître entre les chasses pour savoir s'il y a des cerfs courables dans un pays, ou bien dans les temps de sécheresse, parce qu'il est avantageux pour les valets de limier de savoir le jour de la chasse, à peu près ce qu'il y a de cerfs dans leur quête et de quel côté ils donnent`` (Baudr. Chasses 1834). Empl. trans. J'en fais juge le général: j'avais reconnu mon cerf la veille; c'était un porte-six (Jouy,Hermite, t. 4, 1813, p. 173).
    ? INFORMAT. Repérer par codage une forme en vue d'un traitement. V. reconnaissance A 1 b ex. du Monde aujourd'hui.
    B. ? [Dans l'ordre de la croyance, des opinions, du jugement ou des m?urs] Poser que quelqu'un ou quelque chose est tel qu'il est ou qu'il se prétend être.
    1. Qqn reconnaît qqn.Admettre l'authenticité de. Reconnaître un Dieu, une religion, un culte. Si ces bêtes grossières [les hommes] s'accordent dans leur erreur pour reconnaître Dieu (...), ce sera un fait bien positif puisqu'il dure depuis que le monde est monde (Delécluze,Journal, 1827, p. 419).Et le prêtre ne peut pas plus renier le soldat que le soldat le prêtre. Et le centurion ne reconnaît pas moins Jésus-Christ sur l'arbre de la Croix, que Jésus-Christ ne reconnaît le centurion (Psichari,Voy. centur., 1914, p. 77).
    ? [P. allus. hist. aux paroles prononcées par le légat du pape au cours du massacre des Albigeois, pour justifier une position ou une démarche] Dieu reconnaîtra, saura reconnaître les siens. Fra Silvio: Dieu saura reconnaître les siens. Lucciana: Et vous, vous êtes parmi les siens? Fra Silvio: Dieu sait que je l'aime et que je le sers. Il me traitera pour l'éternité selon son bon plaisir (Salacrou,Terre ronde, 1938, ii, 3, p. 204).
    ? DROIT
    ? DR. INTERNAT. PUBL. Faire acte de reconnaissance d'un gouvernement, d'un État. La France reconnaît les États et non les gouvernements (Sand-BéaPol.1976).
    ? DR. CIVIL. Reconnaître un enfant (naturel). Faire acte de reconnaissance d'un enfant naturel. Son oncle est mort, laissant une fille naturelle qu'il n'avait jamais reconnue (Mérimée,Double mépr., 1833, p. 57).Reconnaître une écriture. Faire acte de reconnaissance d'une écriture. Reconnaître une dette. Faire acte de reconnaissance d'une dette.
    2. Qqn reconnaît qqc.
    a) Accepter pour vrai et déclarer comme tel(le) (une idée, un jugement, une opinion, la réalité d'un fait) après enquête ou après objection ou doute. Reconnaître les dégâts, les faits; reconnaître l'existence, l'évidence, le bien-fondé de qqc.; reconnaître qqc. sans peine, aisément, facilement; finir par reconnaître qqc. Les belles âmes arrivent difficilement à croire au mal, à l'ingratitude, il leur faut de rudes leçons avant de reconnaître l'étendue de la corruption humaine (Balzac,Illus. perdues, 1843, p. 563):
    3. ... le temps orne les beaux édifices, en dénudant la forme durable, et offre ainsi ces beaux modèles, hors desquels l'art architectural ne peut rien. Le génie humain n'a donc qu'à reconnaître ici le beau de ses propres ?uvres. Alain,Beaux-arts, 1920, p. 180.
    ? PHILOS. ,,Adhérer à une proposition après l'avoir mise en doute`` (Piguet 1960).
    ? [Le suj. désigne une chose] Admettre. Dans tous les cas de ce genre, la délictuosité (...) ne dérive pas tout entière de la vivacité des sentiments collectifs qui sont offensés, mais reconnaît une autre cause (Durkheim,Divis. trav., 1893, p. 49).
    ? Tenir pour vrai en conclusion de recherches, d'études, en diagnostic final. Synon. constater, être amené à conclure, à connaître, à savoir.Reconnaître une maladie; reconnaître aujourd'hui, bientôt qqc. C'est dans ce cahos [sic] apparent, que nous avons commencé par porter la lumière. Nous avons cherché à en découvrir la composition, et à en reconnaître les premiers élémens (Destutt de Tr.,Idéol. 2, 1803, p. 19).
    ? Admettre et proclamer le statut officiel, l'existence juridique de. Reconnaître une loi; reconnaître l'authenticité d'un document; reconnaître des droits à qqn. Le petit nombre des contrats que reconnaît l'ancien droit, dit Voigt, contraste de la manière la plus frappante avec la multitude des obligations qui naissent du délit (Durkheim,Divis. trav., 1893, p. 115).Après dix ans de plaidoirie, la compagnie déclare ne pas reconnaître la compétence des tribunaux ottomans et veut qu'on aille au consulat devant le consul allemand (Barrès,Cahiers Orient, 1914, p. 29).
    ? En partic. [Le compl. d'obj. désigne un acte répréhensible] Synon. avouer, confesser, convenir de.Reconnaître son erreur, ses erreurs, ses faiblesses, ses torts. Il reconnut l'énormité de sa faute, et qu'il s'était d'une deuxième fois livré en vain, livré pour rien à Chantal comme jadis à Chevance (Bernanos,Joie, 1929, p. 703).
    ? Reconnaître que + ind.; reconnaître + inf.Synon. admettre, avouer, concéder, convenir (de, que).Il faut bien reconnaître que; on doit reconnaître que; force est de reconnaître que. Si nous reconnaissons n'avoir d'aucun objet, fût-il même tout rationnel, un genre de certitude où notre personne au fond ne se trouve en jeu, il ne faudra pas nous étonner d'avoir été conduits à voir dans la liberté affirmée un acte de la liberté (Renouvier,Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p. xxxvii).Je m'étais endormi sur la banquette et le contrôleur me secouait. « Votre billet! » Il me fallait reconnaître que je n'en avais pas (Sartre,Mots, 1964, p. 90).[En incise] Il faut le reconnaître. Mais, reconnaissons-le, toutes ces révolutions, avec leurs exagérations parfois éphémères, ont eu un mérite: celui de rendre manifeste, en les caricaturant, certaines possibilités que l'essence même de l'art plastique devait receler (Jeux et sports,1967, p. 743).
    ? Reconnaître qqc. à qqn.[Le compl. d'obj. désigne une qualité, un défaut, un attribut de la pers., un trait de comportement] Synon. accorder, attribuer.Reconnaître un don, un mérite à qqn. L'aliment ne diffère pas assez chez ces deux peuples d'Occident (...) pour qu'on soit tenté de lui reconnaître une action trop considérable sur le caractère de leurs génies respectifs (Faure,Espr. formes, 1927, p. 89).Certes elle n'éprouve pour Gurau rien qui ressemble à la passion que décrivent les auteurs. Et pourtant, elle lui reconnaît une espèce de beauté (Romains,Hommes bonne vol., 1932, p. 151).
    b) Qqn reconnaît qqc.[Le compl. d'obj. désigne un bienfait] Se souvenir de, en manifestant de la reconnaissance, de la gratitude. Synon. gratifier, savoir gré* de.Reconnaître un service, de bons offices:
    4. ? Voilà comme tu reconnais les bontés qu'on a pour toi! voilà comme tu me recompenses des soins tout paternels que je te prodigue! Car, sans moi, où serais-tu? que ferais-tu? Qui te fournit la nourriture, l'éducation, l'habillement (...)! Flaub.,MmeBovary, t. 2, 1857, p. 95.
    II. ? Empl. pronom.
    A. ? Empl. pronom. réfl.
    1. Vx ou littér. Reprendre ses esprits. Synon. reprendre connaissance, reprendre conscience, se retrouver.Le c?ur lui battait encore et il eut l'impression de n'être plus tout à fait la même personne depuis quelques minutes. Il s'assit sur un banc pour se calmer, pour se retrouver et se reconnaître (Green,Chaque homme, 1960, p. 319).
    2.
    a) Retrouver son identité. À présent, une apparence de froide politesse couvre à la fois caractère et actions. Aussi je n'estime pas que beaucoup puissent se reconnaître aux portraits effarés que l'on fait de nous (Vigny,Serv. et grand. milit., 1835, p. 134).Quand il se regarda dans la glace, il ne se reconnut pas et salua (Éluard,Donner, 1939, p. 108).
    b) Se reconnaître en/dans qqn, dans qqc.Retrouver des traits de sa personnalité dans une autre personne, dans une chose. Se reconnaître dans son fils, dans un récit, dans un personnage. Ô l'aveugle qui ne se reconnaît pas dans l'étranger rencontré face à face, tout à coup, déjà ennemi par le regard et le pli haineux de la bouche, ou dans les yeux de l'étrangère! (Bernanos,Soleil Satan, 1926, p. 163).Le grand scandale de Rousseau fut sa passion pour la solitude. Chez des âmes sensibles qui par ailleurs se reconnaissaient en lui, il était honni à cause de cette singularité (Mauriac,Trois gds hommes dev. Dieu, 1947, p. 79).
    3. Se reconnaître + attribut du compl. d'obj.
    a) S'avouer être. Se reconnaître coupable. N'est-ce pas se rapprocher des choses, se fondre en elles, que se reconnaître étranger à son propre entendement? (Milosz,Amour. init., 1910, p. 130).Il n'y a point d'orgueil dans un cèdre à se reconnaître le plus grand arbre des arbres (Valéry,Variété IV, 1938, p. 108).
    b) Empl. pronom. réfl. indir. Avouer avoir. Se reconnaître des torts. Une poésie fort acceptable monta de son c?ur à sa tête; il se reconnut une enfance rêveuse, une adolescence mélancolique, une jeunesse contemplative (Gobineau,Pléiades, 1874, p. 187).
    B. ? Empl. pronom. réciproque. [Corresp. à supra I A 2 a] Se reconnaître mutuellement, réciproquement; se reconnaître aussitôt. Dès que Louis XIV et lui [Bossuet] se furent trouvés en présence et reconnus, ils sentirent, l'un qu'il avait trouvé son monarque (...) l'autre son évêque (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 2, 1862, p. 351).V. madrigalique dér. s.v. madrigal ex.
    C. ?
    1. Se retrouver, se repérer dans un lieu. Synon. s'orienter.Il nous désigna deux chambres (...). Mon premier soin fut de me reconnaître. Nos chambres donnaient sur les champs (A. France,Rôtisserie, 1893, p. 71).À force de déambuler d'un bord de l'ombre à l'autre, on finissait par s'y reconnaître un petit peu, qu'on croyait du moins... Dès qu'un nuage semblait plus clair qu'un autre on se disait qu'on avait vu quelque chose (Céline,Voyage, 1932, p. 34).
    2. Au fig. S'y retrouver. Soutiendra-t-on que c'est le nombre des suffrages qui fait la vérité, et qu'avant Galilée la terre ne tournait pas? Je suis un peu embarrassé pour me reconnaître au milieu de tant de sophismes dont l'humanité se leurre (Clemenceau,Vers réparation, 1899, p. 82).Je parcours à nouveau la dernière partie du volume, ces Nouvelles Nourritures que la plus récente édition joint aux premières; et m'y reconnais mal (Gide,Journal, 1943, p. 220).
    ? [En cont. nég.] Ne pas, ne plus se/s'y reconnaître.S'embrouiller. Synon. s'y perdre, perdre le fil*, perdre les pédales (fam.).Elle tire de derrière le comptoir le « livre de police » (...). ? On s'y reconnaît plus dans ces paperasses. Maltaverne, Prosper... Ça, au moins, c'est facile à retenir (Dabit,Hôtel Nord, 1929, p. 116).Elle portait une robe d'intérieur mauve avec du chantilly et des passementeries, qui faisait toutes sortes de drapés, si bien qu'on ne s'y reconnaissait pas pour la défaire (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 307).
    D. ? Empl. pronom. passif. Être reconnu ou reconnaissable.
    1. [Le suj. désigne un animé] Ce n'est pas à son collier que se reconnaît le chien. On a mal posé, depuis toujours, la question de la conscience créatrice (Faure,Espr. formes, 1927, p. 137).
    2. [Le suj. désigne qqc.] On ne distingue ni le haut, ni le bas de ce corps [un cadavre en boule]; dans le tas qu'il forme, seule se reconnaît la poche béante d'un pantalon (Barbusse,Feu, 1916, p. 163).
    Prononc. et Orth.: [? ?k?n?t? ?], (il) reconnaît [-n?]. Ac. 1694, 1718; reconnoistre: 1740-98: -oître; dep. 1835: -aître. Étymol. et Hist. I. Saisir, distinguer, identifier, connaître par la mémoire, le jugement 1. « retrouver dans sa mémoire l'idée d'une personne, d'une chose, quand on vient à la revoir ou à l'entendre » a) fin xes. reconnostre [aucun] (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 415: Dunc reconnossent lo senior, si l'adorent [les tres femnes] cum redemptor); ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 272; 287); ca 1100 recunoistre [aucun] a [aucune rien] (Roland, éd. J. Bédier, 1639: En mi sa veie ad encuntret Rollant, Enceis nel vit, sil recunut veirement Al fier visage e al cors qu'il out gent); av. 1784 réfl. « trouver de la ressemblance entre une personne, une image et soi-même » (Diderot, Essai sur la peinture, V ds ?uvres, éd. Club fr. du livre, t. 6, 1970, p. 305: Qui ne se reconnaîtrait pas dans Molière? Et si l'on ressuscitait les héros de nos tragédies, ils auraient bien de la peine à se reconnaître sur notre scène); b) ca 1165 reconoistre [aucune rien] (Benoît de Ste-Maure, Troie, 30221 ds T.-L.), 1580 (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 467: la plupart des animaux qui vivent avec nous reconnoissent nostre voix); 2. ca 1165 réfl. « savoir où l'on se trouve grâce au souvenir d'un lieu qu'on revoit; se retrouver » (Benoît de Ste-Maure, Troie, 25110 ds T.-L.); 3. a) « identifier, trouver, vérifier (grâce à un signe, un caractère) » 1172 reconnoissanz adj. sens passif « facilement reconnaissable » (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 3242: Qui est as armes puissanz [Yvains] Et desor toz reconoissanz, Si con cierges antres chandoiles Et la lune antre les estoiles...); ca 1200 reconnoistre [aucune rien] a [aucune rien] (Chatelain de Coucy, Chans., éd. A. Lerond, V, 42: Si coiement est ma doleurs celee Qu'a mon samblant ne la recounoist on); b) 1376 spéc. cynégét. soy recongnoistre « avoir connaissance des caractéristiques d'une bête d'après certains signes » (Modus, éd. G. Tilander, 36, 24, p. 68); c) 1636 « retrouver avec son véritable caractère » (Corneille, Cid, I, 5: Je reconnais mon sang à ce noble courroux); 4. ca 1276 réfl. « reprendre conscience de la situation, examiner ce que l'on doit faire; reprendre ses sens » (Adam de La Halle, Jeu de la Feuillée, éd. E. Langlois, 171); 5. 1580 « discerner, découvrir grâce à un examen » (Montaigne, Essais, II, 11, p. 429: ceux qui reconnoissoient en sa physionomie [de Socrate] quelque inclination au vice); 6. a) 1580-88 milit. « chercher à connaître, à déterminer la situation, la disposition d'un lieu » (Id., ibid., 34, p. 739); 1664 mar. reconnoître la côte et les ports (Ablancourt, Ar. [trad. Arrian] l. 7 ds Rich. 1680); b) 1690 reconnoistre l'armée ennemie (Fur.); 1835 reconnaître une patrouille (Ac.). II. Admettre, tenir pour vrai, pour tel A. 1. a) xes. trans. « admettre, avouer (un tort, une faute commise) » (Passion, 196: Terce vez Petre lo neiez. Jesus li bons lo reswardet, Lui recognostre l semper fiz); ca 1100 reconoistre sun tort (Roland, 3588); déb. xiiies. recunussant adj. « qui avoue » (Chardry, Sept dormants, 1236 ds T.-L.); b) 1174-76 réfl. « reconnaître sa faute » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 5624); 1erquart xiiies. id. « se repentir » (Courtois d'Arras, éd. E. Faral, 437); 2. a) ca 1100 dr. médiév. « faire hommage de » reconoistre sun feu (Roland, 2680); b) 1160-74 « admettre [une personne] pour chef, maître » recongnoistre [aucun] a er e a seignor (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1534); id. spéc. recunoistre Deu « reconnaître la toute puissance de Dieu » (Id., ibid., III, 752); 3. « admettre pour vrai, réel (après avoir douté, malgré des réticences) » a) 1160-74 recongnoistre le droit de [aucun] (Id., ibid., C.A., 132; III, 7588); b) ca 1170 reconoistre la verité « admettre (après un doute) que quelqu'un a dit la vérité » (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 1208); ca 1240 (Coll. agn. Mir. Vierge, 55, 91, p. 234 ds T.-L.: sa vertu [de l'image de la Vierge] est tant fine Ke la reconeisent gent saresinee); c) 1174-87 reconoistre que (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 2838); d) 1588 réfl. (Montaigne, Essais, III, 13, p. 1115: D'autant es tu Dieu, comme Tu te recognois homme); 4. « admettre, déclarer comme sien » a) 1549 recognoistre son sing (Est.); b) 1675, 11 sept. reconnaître un fils (Mmede Sévigné, Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 1, p. 850); 5. 1580 « attribuer (une faculté, une vertu...) » (Montaigne, op. cit., II, 12, p. 469: ces effets que nous reconnoissons aux autres animaux); 6. 1595 recognoistre (qqn) pour + attribut recognoistre pour le meilleur orateur du temps (Id., ibid., I, 26, p. 174). B. 1. 1erquart xiiies. réfl. « être reconnaissnt, se déclarer satisfait » (Courtois d'Arras, éd. E. Faral, 88); 1355 recognoissant adj. « qui témoigne de la gratitude » (Bersuire, Tit. Liv., BN 20312 ter, fol. 31 v ods Gdf. Compl.); 2. ca 1470 « donner un témoignage de gratitude, récompenser » (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 5, p. 284); 1583-90 part. passé adj. recogneu « récompensé » (Brantôme, Capitaines estrangers, Prince de Melfe ds ?uvres, éd. L. Lalanne, t. 2, p. 228). Du lat. recognoscere « retrouver, revoir dans son esprit, rappeler à sa mémoire; passer en revue, inspecter, examiner » à l'époque class.; « connaître, comprendre, se rendre compte »; « avouer sa faute » trans., dans la lang. chrét. (culpam recognoscere, ives., St Ambroise ds Blaise Lat. chrét.), l'empl. réfl. de ce sens étant relevé au Moy. Âge (se recognoscere « reconnaître son tort, faire des aveux » 852 ds Nierm.) Le mot est adopté par le vocab. féod. aux sens de « faire l'aveu d'un fief, reconnaître les droits d'un seigneur féodal » (recognoscere aliquid de aliquo, 1102, ibid.), et de « reconnaître, confirmer les droits de quelqu'un sur un bien » (recognoscere aliquid alicui, 1063, ibid.). Fréq. abs. littér.: 15 982. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 21 119, b) 20 267; xxes.: a) 22 900, b) 25 317. Bbg. Fennell (T. G.). La Morphol. du futur en moy. fr. Genève, 1975, p. 123.


    Wiktionnaire


    Verbe - français

    reconnaître \??.k?.n?t?\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se reconnaître)

    1. Retrouver dans sa mémoire l'idée, l'image d'une personne, d'une chose, quand on vient à la revoir ou à l'entendre.
      • Faites venir des chevaux boulonnais dans le Midi de la France ou en Espagne à la seconde génération vous ne les reconnaîtrez plus. (Jean Déhès, Essai sur l'amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
      • Venez donc et sans perdre un instant ! dit alors au milieu de l'obscurité une voix qui fit tressaillir le duc, car il la reconnut pour celle de Marguerite. (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
      • Ne dévisage pas ainsi... Ici, la discrétion est de règle. On ne se connaît ou l'on ne se reconnaît pas. (Victor Méric, Les Compagnons de l'Escopette, Éditions de l'Épi, Paris, 1930, page 78)
      • Un campement à la bordure d'une forêt, et éclairé par quelques bougies, donne d'étranges apparences ; je crus voir une falaise et des cavernes ; je revis ce lieu plus d'une fois ; jamais je n'y pus reconnaître ma première impression. (Alain, Souvenirs de guerre, page 16, Hartmann, 1937)
    2. Connaître, distinguer ou identifier, à quelque signe ou à quelque caractère, d'après quelque indication, une personne ou une chose qu'on n'a jamais vue.
      • De Mouy descendit de cheval, jeta la bride aux mains de son laquais, s'achemina vers le guichet, se fit reconnaître de la sentinelle, introduisit La Mole dans le château. (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre V)
      • Étonnez-vous donc, après tout ça, que les Évêques aient chanté le Te Deum pour Napoléon III ; l'homme couvert de sang ne leur déplait pas ; c'est peut-être même à cela qu'ils reconnaissent le favori de Dieu. (Émile Thirion, La Politique au village, p. 132, Fischbacher, 1896)
      • Terroir de clos honorés jusque sur les tables royales, l'Orléanais se vantait de posséder sa propre « façon de barillerie » qu'on pouvait reconnaître de Jargeau à Beaugency. (Gérard Boutet, La belle ouvrage, Éditions de Borée, 2003, page 151)
    3. Constater, après examen, la vérité de quelque chose.
      • Il n'est pas besoin, pour être homophobe, de médire des homos, il suffit de ne pas reconnaître assez haut leur droit à la différence ; on est même hétérosexiste, dès lors qu'on fait semblant d'ignorer l'existence des homosexuels. (George Ritzer, Tous rationalisés !, 1998, p. 27)
      • ? Bonjour, madame... Est-ce que vous me reconnaissez, s'il vous plaît?
        ? Non, m'sieur. J'vous reconnais pas.
        ? Mais si, voyons...
        ? Allons, pressons, m'sieur.
        ? Je suis sûr que vous me reconnaissez, madame...
        ? J'suis ici pour reconnaître les dettes, les dettes j'vous dis, pas les personnes endettées!
        (Philippe Delaroche, Caïn et Abel avaient un frère, Éditions de l'Olivier / Le Seuil, 2000, p. 254)
      • On a reconnu son innocence. ? On a reconnu sa trahison, sa perfidie.
    4. Admettre une chose comme vraie, comme incontestable.
      • Cependant je reconnais qu'il n'est pas utile d'augmenter le nombre des homophonies, que mieux vaudrait le diminuer. (Émile Faguet, Simplification simple de l'orthographe, 1905)
      • Après Prévost, il faudra attendre près de 50 ans encore et traverser les terribles famines d'Irlande pour que l'on reconnaisse enfin de façon irréfutable que les champignons vivants peuvent être la cause de maladies chez les végétaux. (Jean Semal, Pathologie des végétaux et géopolitique, 1982)
      • Lorsque la constitution française reconnaissait un ordre de noblesse privilégiée, la femme noble qui épousait un roturier dérogeait à la noblesse et devenait roturière. (L'Institut : Journal des académies et sociétés scientifiques de la France & de l'Étranger, 2e section, 5e année, janvier-février 1840, n°49-50, p.6)
      • Dès que les gerbes rejoignirent le hameau, Gustave et Le Balkanais entreprirent de constituer les gerbiers de blé et d'avoine. C'était un art ! Leur habileté à les construire était reconnue au-delà de la commune [?]. (Daniel Crozes, Lendemains de Libération, éd. Rouergue, 2017)
    5. (Avec la négation) Ne plus avoir égard, ne plus écouter.
      • Il ne reconnaît ni parents ni amis.
      • Il ne reconnaît d'autre loi que sa volonté, d'autre maître que lui-même.
    6. Avouer, confesser, déclarer.
      • Il a reconnu sa faute, son tort. ? Il a reconnu la dette.
      • Il ne veut pas reconnaître qu'il a eu tort.
    7. (Absolument) Reconnaître pour chef.
      • Après avoir commandé « Ouvrez le ban », le général Martin prononce la formule consacrée : « Officiers, sous-officiers, caporaux et soldats du G.C.P.A. 541, vous reconnaitrez désormais comme commandant le G.C.P.A. 541 le lieutenant-colonel Emery, ici présent. » (Henri Féraud, Les commandos de l'air: contribution à l'histoire des Commandos parachutistes de l'Air en Algérie (1956-1962), Nouvelles Éditions Latines, 1986, page 202)
      • Exemple d'utilisation manquant. (Ajouter)
    8. (Politique) Admettre parmi les puissances constituées et entrer en rapport, en parlant d'un gouvernement, d'un pays.
      • Son gouvernement avait été reconnu par les puissances étrangères.
    9. Avouer que l'on en est l'auteur.
      • Reconnaître sa signature. ? Reconnaître une lettre, une écriture, une promesse, un billet.
    10. (Spécialement) Déclarer, dans les formes authentiques, qu'on est le géniteur.
      • Reconnaître un enfant.
      • Mais tout de même... deux gosses! Et si le ténor y en collait un troisième? Hein? Avez-vous pensé à ça? C'est le monsieur des Finances qui le reconnaîtrait... (Jo Barnais [Georges Auguste Charles Guibourg, dit Georgius], Mort aux ténors, ch. XIX, Série noire, Gallimard, 1956, p. 171)
    11. Considérer ; observer ; remarquer.
      • Vers ces temps Douaumont fut repris ; cela fit que l'ennemi n'eut plus de vues sur les pentes du fort de Marre à notre droite ; et le capitaine eut à recon­naître les positions de batterie possibles en cette région. (Alain, Souvenirs de guerre, page 204, Hartmann, 1937)
      • Un problème d'incontinence peut ne pas être reconnu étant donné la répugnance de la personne à parler de quelque chose d'aussi privé et d'aussi intime que la fonction urinaire. (Patricia Gauntlett Beare & Mickey Stanley, Soins infirmiers en gériatrie: Vieillissement normal et pathologique, traduit par Françoise Hallet, De Boeck, 2005, page 224)
    12. (Militaire) S'assurer du danger.
      • Le général Suchet, averti, s'est porté à Rozan, a réuni ses troupes, et a fait reconnaître et observer l'ennemi, qui prit position en avant du camp de Borki, et jeta sa cavalerie dans la plaine. (Comte Mathieu Dumas, Précis des événemens militaires, ou Essais historiques sur les campagnes de 1800 à 1807, tome 5, Paris : chez Treuttel & Wurtz & Hambourg : chez Perthès & Besser, 1826, p. 329)
      • On envoya de la cavalerie reconnaître les passages, les chemins, les défilés. ? Le caporal sortit du poste pour reconnaître la patrouille.
    13. (Marine) Découvrir, apercevoir, observer la situation.
      • Reconnaître un bâtiment. ? Reconnaître une terre.
    14. Explorer des contrées, des eaux inconnues.
      • Il reconnut ce fleuve jusqu'à une grande distance de son embouchure.
    15. Avoir de la gratitude.
      • Reconnaître les bienfaits qu'on a reçus, les bons procédés dont on a été l'objet.
      • Je reconnaîtrai tout ce que vous avez fait pour moi.
    16. (Par extension) Récompenser.
      • Il a fort mal reconnu les bons offices qu'on lui a rendus.
    17. (Pronominal) Trouver son image, sa ressemblance dans un miroir, dans un portrait.
      • On se reconnaît difficilement soi-même dans un portrait.
      • À la fin de sa maladie, il se regarda dans un miroir et il eut de la peine à se reconnaître.
    18. (Pronominal) (Figuré) Retrouver ses sentiments, sa manière d'être dans un autre.
      • Il se reconnaît dans son fils.
      • Je me reconnais dans tout ce qu'il dit, dans tout ce qu'il fait.
    19. (Pronominal) Se remettre dans l'esprit l'idée d'un lieu, d'un pays qu'on a quitté et où l'on se retrouve.
      • Je me reconnais dans cet endroit.
      • Il y avait longtemps que je n'avais passé par cette ville; mais je commence à me reconnaître.
      • (Figuré) Ce manuscrit est si plein de ratures que je ne puis plus m'y reconnaître.
    20. (Pronominal) Reprendre ses sens ; penser à ce qu'on doit faire, y faire réflexion.
      • Ce fut, on pense, un tohu-bohu auquel l'excitation des musiciens se joignit si heureusement que l'on ne se reconnut plus. (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
      • Il est mort sans avoir eu un instant pour se reconnaître.
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    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    RECONNAÎTRE. v. tr.
    Retrouver dans sa mémoire l'idée, l'image d'une personne, d'une chose, quand on vient à la revoir ou à l'entendre. Il y avait longtemps que je ne l'avais vu, j'ai eu de la peine à le reconnaître. Je l'ai reconnu à sa démarche, à sa voix. Ne me reconnaissez-vous point? J'ai reconnu un tel malgré son déguisement. Que chacun reconnaisse ses effets, ses livres, etc. Ce chien a reconnu la voix de son maître. Je n'ai été qu'une fois chez lui, mais je reconnaîtrai le chemin, la maison. Il signifie encore Connaître, distinguer, à quelque signe, à quelque caractère, d'après quelque indication, une personne ou une chose qu'on n'a jamais vue. Je l'ai reconnu au portrait que vous m'en aviez fait. On le reconnut à une balafre qu'il avait au front. Il a reconnu cette plante à divers signes, à divers caractères. Il s'emploie aussi figurément. Je reconnais cet homme à ses perfidies. On reconnaît un écrivain à son style. Je reconnais bien la bonté de votre cœur. Je vous reconnais bien là. À ce trait de déloyauté, je ne le reconnais pas. Se faire reconnaître, Se nommer, donner des indications pour prouver qui on est.

    RECONNAÎTRE signifie encore Parvenir à connaître, à apercevoir, à découvrir la vérité de quelque chose. On a reconnu son innocence. On a reconnu sa trahison, sa perfidie. Il signifie aussi Admettre une chose comme vraie, comme incontestable. Ce fait est reconnu de tout le monde. C'est une vérité reconnue. On a reconnu que cela était nécessaire. Avec la négation il signifie Ne plus avoir égard, ne plus écouter. Il ne reconnaît ni parents ni amis. Il ne reconnaît d'autre loi que sa volonté, d'autre maître que lui-même.

    RECONNAÎTRE signifie aussi Avouer, confesser, déclarer. Il a reconnu sa faute, son tort. Il a reconnu la dette. Je reconnais avoir reçu... Je reconnais qu'un tel m'a prêté telle somme. Il ne veut pas reconnaître qu'il a eu tort. Je reconnais avec vous que telle chose est ainsi. Je reconnais mon erreur. Reconnaître pour, Avouer pour, reconnaître en telle qualité. Il a reconnu un tel pour son fils. Ces peuples l'ont reconnu pour leur roi. C'est un honnête homme, et reconnu pour tel. Il s'emploie absolument dans ce sens et signifie Reconnaître pour chef, pour roi. Après plusieurs années de guerre civile, toute la France reconnut Henri IV. Reconnaître un gouvernement, L'admettre parmi les puissances constituées, entrer en rapport avec lui. Son gouvernement avait été reconnu par les puissances étrangères. On dit de même : Reconnaître un prince, un souverain. En termes de Guerre, Faire reconnaître un officier, Le proclamer en présence de la troupe où il doit commander. Reconnaître sa signature, Avouer qu'on a signé l'écrit dont il s'agit. On dit de même : Reconnaître une lettre, une écriture, une promesse, un billet. Reconnaître un enfant, Déclarer, dans les formes authentiques, qu'on est le père ou la mère d'un enfant naturel. Reconnaître une redevance, une rente, En passer une reconnaissance.

    RECONNAÎTRE signifie encore Considérer, observer, remarquer. Reconnaître les lieux. Reconnaître les dispositions de quelqu'un. Il se dit spécialement en termes de Guerre. Reconnaître l'ennemi, un pays, une place qu'on veut attaquer. On envoya de la cavalerie reconnaître les passages, les chemins, les défilés. Reconnaître une patrouille, une ronde, etc., S'assurer qu'une patrouille, qu'une ronde, etc., n'est point ennemie, ni suspecte. Le caporal sortit du poste pour reconnaître la patrouille. En termes de Marine, Reconnaître un bâtiment, Le découvrir, l'apercevoir. Reconnaître une terre, En observer la situation.

    RECONNAÎTRE signifie aussi Explorer des contrées, des eaux inconnues. Il reconnut ce fleuve jusqu'à une grande distance de son embouchure.

    RECONNAÎTRE signifie encore Avoir de la gratitude. Reconnaître les bienfaits qu'on a reçus, les bons procédés dont on a été l'objet. Je reconnaîtrai tout ce que vous avez fait pour moi. Reconnaître un service, Le récompenser. Il a fort mal reconnu les bons offices qu'on lui a rendus.

    SE RECONNAÎTRE signifie Trouver son image, sa ressemblance dans un miroir, dans un portrait. On se reconnaît difficilement soi-même dans un portrait. À la fin de sa maladie, il se regarda dans un miroir et il eut de la peine à se reconnaître. Il signifie aussi figurément Retrouver ses sentiments, sa manière d'être dans un autre. Il se reconnaît dans son fils. Je me reconnais dans tout ce qu'il dit, dans tout ce qu'il fait. Il signifie encore Se remettre dans l'esprit l'idée d'un lieu, d'un pays qu'on a quitté et où l'on se retrouve. Je me reconnais dans cet endroit. Il y avait longtemps que je n'avais passé par cette ville; mais je commence à me reconnaître. Il s'emploie aussi figurément dans ce sens, Ce manuscrit est si plein de ratures que je ne puis plus m'y reconnaître. Il signifie encore Reprendre ses sens; Penser à ce qu'on doit faire, y faire réflexion. Il est mort sans avoir eu un instant pour se reconnaître. Donnez-moi le loisir de me reconnaître. Il fut surpris et n'eut pas le temps de se reconnaître.

    Littré

    RECONNAÎTRE (re-co-nê-tr') v. a.

    Il se conjugue comme connaître.

    • 1Se remettre dans l'esprit l'idée de quelqu'un ou de quelque chose que l'on connaît. Je reconnais le cachet. Reconnaître des gens à leur voix, à leurs allures. Quand elle fut dans la tour et qu'elle se présenta à la porte, les épines qui la bouchaient et qui s'étaient d'elles-mêmes détournées pour laisser passer Psyché la première fois, ne la reconnaissant plus [elle était devenue noire], l'arrêtèrent, La Fontaine, Psyché, II, p. 200. Vous voilà tout désolé parce que vous avez vu votre père sans le reconnaître, Fénelon, Tél. XXIV. Un chien, un éléphant reconnaît son maître au bout de dix ans, Voltaire, Dial. XX. Oui, je te le répète, oui, c'est lui que j'ai vu?; Mieux encor que mes yeux mon c?ur l'a reconnu, Gresset, le Méch. III, 1. Ai-je encor des amis dans mes tristes destins?? Un seul m'était resté, non parmi les humains?; Aux portes du palais il [le vieux chien] m'a su reconnaître, Il est mort de sa joie en revoyant son maître, P. Lebrun, Ulysse, II, 2.

      Fig. De mes feux mal éteints je reconnus la trace, Racine, Andr. I, 1.

      Absolument. Elle renverse tout ce qui s'offre à ses pas, Et, sur ceux qu'elle voit, frappe sans reconnaître, Corneille, Veuve, IV, 1.

      On ne le reconnaît plus, nous ne le reconnaissons plus, il est tout à fait changé. Ces mêmes gens, pour l'ordinaire si flatteurs et si complaisants, peuvent se démentir?: quelquefois on ne les reconnaît plus, et l'on voit l'homme jusque dans le courtisan, La Bruyère, XI. Depuis que vous avez quitté la province et que votre maîtresse est devenue une riche héritière, je ne vous reconnais plus, Genlis, Théât. d'éduc. le Méchant par air, I, 1.

    • 2Connaître à quelque signe, à quelque marque, à quelque indication, une personne ou une chose qu'on n'a jamais vue. À sa démarche on reconnut une déesse. Reconnaître une plante d'après la description donnée par les auteurs. Il [M. de Turenne] dit au petit d'Elb?uf?: Mon neveu, demeurez là?; vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez reconnaître, Sévigné, 211. Ils [les princes morts] vont tous ensemble se confondre dans un abîme où l'on ne reconnaît plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes, Bossuet, Duch. d'Orl. Dans ce même Dieu, dans ce même Seigneur, nous reconnaissons un père dont nous sommes tous les enfants, Bourdaloue, Myst. Trinité, t. I, p. 500. Peuples et vous, Abner, reconnaissez Joas, Racine, Ath. V, 5. Il reconnut dans le visage d'Arcésius une grande ressemblance avec Laërte, Fénelon, Tél. XIX. Ce serait une surprise assez agréable de voir Pandore [dans l'opéra de ce nom], le démêler [Prométhée] dans l'assemblée des sylvains et des faunes, comme Marie-Thérèse, beaucoup moins spirituelle que Pandore, reconnut Louis XIV au milieu de ses courtisans, Voltaire, Lett. Chabanon, 29 janv. 1768. Il faut être aveugle pour n'être pas ébloui de ce spectacle [le ciel]?; il faut être stupide pour n'en pas reconnaître l'auteur, Voltaire, Dict. phil. Religion, II. Nous serons bien heureux s'il [Bartholo] ne vous reconnaît pas, vous qu'il n'a jamais vu, Beaumarchais, Barb. de Sév. I, 4.

      Se faire reconnaître, prouver qui l'on est par des indications certaines.

      Il se dit des marques morales, intellectuelles qui font connaître quelqu'un ou quelque chose. Pour vous, ma chère enfant, je vous reconnais bien à consentir?, Sévigné, 1er nov. 1671. Reconnaissez ici le monde, reconnaissez ses maux toujours plus réels que ses biens, et ses douleurs par conséquent plus vives et plus pénétrantes que ses joies, Bossuet, Anne de Gonz. On reconnaît Joad à cette violence, Racine, Athal. III, 5. À votre langage seul, je vous reconnaîtrais pour un stoïcien, Fontenelle, Dial. 1er, Morts anc. Entre plusieurs traits dont brille son discours [de Montesquieu], on reconnaîtrait l'écrivain qui pense, au seul portrait du cardinal de Richelieu, D'Alembert, Éloges, Montesquieu. De son temps [de Molière] le janséniste reconnaissait le jésuite dans Tartufe, et le jésuite y reconnaissait le janséniste, Diderot, Claude et Nér. I, 50. Je reconnais bien là mon homme?; il ne traite rien que de bouche, Corresp. du général Klinglin, I, 220.

    • 3Parvenir à connaître, à apercevoir, à découvrir la vérité de quelque chose. On a reconnu son innocence. On reconnaît à ces indices la salubrité de l'eau. On reconnaît leur mauvaise foi. On ne les sent aussi [les remords] que quand le coup approche, Et l'on ne reconnaît de semblables forfaits Que quand la main s'apprête à venir aux effets, Corneille, Cinna, III, 2. Et reconnaissez-vous que tout ce qu'il m'a dit, Par quelque impression ébranle mon esprit?? Corneille, Nicom. IV, 1. Je ne reconnais point, pour moi, quand on se moque?; Parlez-vous tout de bon???, Molière, Éc. des fem. II, 6. Image sensible où nous devons reconnaître l'inutilité de toutes nos ?uvres pour le salut, si la foi animée de la charité et de la grâce n'en est pas le principe et comme le premier moteur, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 216. L'on ne reconnaît plus en ceux que le jeu et le gain ont illustrés, la moindre trace de leur première condition, La Bruyère, VI. Napoléon ne reconnut pas immédiatement, on va le voir, la force réelle des Prussiens, Charras, Waterloo, chap. VIII.
    • 4Reconnaître avec la négation signifie quelquefois ne plus avoir égard à, ne plus écouter. Il ne reconnaît d'autre loi que sa volonté. Implacables l'un pour l'autre et irréconciliables ennemis pendant que la séance [de jeu] dure, ils [les joueurs] ne reconnaissent plus ni liaisons, ni alliance, ni naissance, ni distinction, La Bruyère, VI.
    • 5Considérer, observer. Reconnaître les lieux, le terrain. Disposition facile à reconnaître dans cette queue, que l'oiseau [le troglodyte] a coutume, non-seulement de relever, mais d'épanouir en volant, et qui la fait paraître à deux pointes, Buffon, Ois. t. X, p. 48.

      Fig. Reconnaître les dispositions de quelqu'un,

    • 6 Terme de guerre. Reconnaître, se dit pour examiner, s'instruire de ce qui concerne la situation, la nature, la force d'un lieu ou d'une troupe ennemie. Il envoya reconnaître les passages, les ennemis, leur contenance, leur nombre. Il [le roi] arriva avant midi, reconnut la place fort exactement, suivant sa coutume, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 292. J'ai des ordres à donner, des lieux à reconnaître, des dispositions à faire et des dépêches à dicter, Lett. du roi de Pr. à Voltaire, 21 juin 1760.

      Absolument. Il est allé reconnaître.

      Reconnaître une patrouille, une ronde, etc. s'assurer qu'elle n'est pas ennemie.

    • 7Faire l'exploration de contrées, d'eaux inconnues. Alexandre laissa son armée et sa flotte à Patale, alla lui-même avec quelques vaisseaux reconnaître la mer, marqua les lieux où il voulut que l'on construisît des ports, des havres, des arsenaux, Montesquieu, Esp. XXI, 8. Ce que Séleucus reconnut fut appelé mer Séleucide?; ce qu'Antiochus découvrit fut appelé mer Antiochide, Montesquieu, ib. XXI, 9. Il y a de très fortes raisons qui me portent à croire que la région de notre pôle qui n'a pas été reconnue ne le sera jamais, Buffon, 6e ép. nat. ?uv. t. XII, p. 310. Colomb y aborda [au continent], lorsqu'en 1498 il reconnut l'Orénoque, Raynal, Hist. phil. XII, 2.

      Terme de marine. S'approcher d'une terre, en examiner la forme, en étudier les abords. Comme on n'eut plus de sujet de craindre le mauvais temps? on fit route pour reconnaître le cap de la Vele, Mém. d'Estrées, 24 août 1680, dans JAL. Le petit vaisseau sur lequel il avait abordé en Bretagne, n'était venu que pour reconnaître la côte, Voltaire, Ingénu, 7.

      Reconnaître un écueil, un danger, s'en approcher, les relever, les dessiner.

      Reconnaître un vaisseau, s'approcher de lui pour juger de sa force, connaître sa nationalité, etc.

    • 8Admettre, accepter comme vrai, comme incontestable. Ce philosophe reconnaissait l'existence des atomes. On reconnaît d'un commun accord les avantages de? Les gourmets reconnaissent un excellent goût aux huîtres de? Sans doute qu'étant chrétien comme vous prétendez l'être, vous n'hésiterez pas à reconnaître qu'il n'est rien de plus important pour vous que tout ce que je viens de vous marquer, Bourdaloue, Pens. t. II, p. 32.
    • 9Se soumettre à l'autorité d'une personne. Paris et tout le royaume, avec un fidèle et admirable empressement, reconnaît son roi gardé par la Providence et réservé à ses grands ouvrages, Bossuet, le Tellier. Les Gaules n'eurent presque rien qui n'obéît aux Français?; et tous reconnaissaient Charles Martel, Bossuet, Hist. I, 11. Étant chrétien, il ne reconnaît point, à proprement parler, d'autre maître que Dieu?; ou, reconnaissant d'autres puissances, il ne les regarde que comme des puissances subordonnées au Tout-Puissant, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 229. Aussi bien n'attends pas qu'un c?ur comme le mien Reconnaisse un vainqueur et te demande rien, Racine, Alex. V, 3. Ce jour, ce triste jour frappe encor ma mémoire, Où Néron fut lui-même ébloui de sa gloire, Quand les ambassadeurs de tant de rois divers Vinrent le reconnaître au nom de l'univers, Racine, Brit. I, 1. Marguerite Waldemar, fille de Waldemar III, la Sémiramis du Nord, profita de ces troubles, et se fit reconnaître reine de Suède, de Danemark et de Norwége, Voltaire, M?urs 119.

      On dit dans un sens analogue?: reconnaître un Dieu. Lui [Descartes] qui avait employé toute la sagacité de son esprit à chercher de nouvelles preuves de l'existence d'un Dieu, fut accusé de n'en point reconnaître, Voltaire, Dict. phil. Newton et Descartes. Je reconnus son Dieu, Voltaire, Alz. V, 5. Les Chaldéens reconnaissaient un dieu suprême, une âme du monde, qu'ils adoraient sous le nom de Baal, Condillac, Histoire anc. III, 4.

      Reconnaître un gouvernement, reconnaître qu'il est légitimement établi et qu'il prend place à côté des anciens gouvernements.

    • 10Dans le langage religieux, reconnaître se dit quelquefois pour déclarer sa foi. Quiconque me confessera et me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai aussi moi-même devant mon Père qui est dans les cieux, Sacy, Bible, Évang. St Matthieu X, 32.
    • 11Reconnaître pour, reconnaître en telle qualité. Énée, que les Romains reconnaissent pour leur fondateur, Bossuet, Hist. I, 5. Il [Jésus-Christ] déclara qu'il ne reconnaissait pour mère et pour frère que ceux qui faisaient la volonté de son Père céleste, Bourdaloue, Assompt. de la Vierge, Myst. t. II, p. 321. Le Pont vous reconnaît dès longtemps pour sa reine, Racine, Mithr. I, 3. Louis XIV reconnut le fils de Jacques II pour roi en 1701, Voltaire, Suppl. au Siècle de Louis XIV, 1re part.

      On dit dans un sens analogue et par ellipse?: reconnaître de, c'est-à-dire pour être de. Les sauvages du Canada font brûler leurs prisonniers?; mais, lorsqu'ils ont des cabanes vides à leur donner, ils les reconnaissent de leur nation, Montesquieu, Esp. XXIII, 17.

    • 12 Terme militaire. Faire reconnaître un officier, le proclamer en présence de la troupe où il doit commander.
    • 13Reconnaître un enfant, s'avouer authentiquement pour père ou mère d'un enfant naturel. Elle [la duchesse de Portsmouth] a un fils qui vient d'être reconnu, à qui on a donné deux duchés, Sévigné, 216. Mme de Montespan eut cinq enfants de suite?; je ne sais s'ils furent reconnus tous ensemble, ou séparément, Mme de Caylus, Souvenirs, p. 57, dans POUGENS. Le roi fit ensuite reconnaître les siens [bâtards], savoir le duc du Maine, M. le comte du Vexin, Mlle de Nantes, Mlle de Tours, Mme de Caylus, ib. p. 58.
    • 14Reconnaître son seing, sa signature, une lettre, un billet, etc. reconnaître qu'on a signé l'écrit dont il s'agit, qu'on a écrit en effet la lettre, le billet, etc.

      Reconnaître une rente, une redevance, en passer un aveu.

    • 15Avouer, confesser. Vous, Seigneur, dont la bonté infinie n'a rien donné aux hommes de plus efficace pour effacer leurs péchés que la grâce de les reconnaître?, Bossuet, Anne de Gonz. Chrétiens, que répondrons-nous à ce reproche?? il est juste, reconnaissons-le, Bossuet, Sermons, Rechute, 2. Qu'ils raisonnent comme il leur plaira?; s'ils n'ouvrent pas les yeux et qu'ils s'obstinent à ne vouloir pas reconnaître la fatale illusion qui les séduit?, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 200. Il reconnaît sa dernière injustice, Racine, Brit. V, 1. Dans les commencements il [Idoménée] a fait des fautes, et il met sa gloire à les reconnaître par les offres dont il vous prévient, Fénelon, Tél. X. Reconnaître que les animaux sont doués de sensations et de mémoire, sans savoir comment cela s'opère, ce serait parler en sage qui sait que l'ignorance vaut mieux que l'erreur, Voltaire, Louis XIV, Écriv. Pardies. L'Ingénu, qui avait beaucoup de bon sens, disputa, mais reconnut son erreur?; ce qui est assez rare en Europe aux gens qui disputent, Voltaire, Ingénu, 3.

      On dit?: reconnaître de, avec un infinitif. Ce fut une chose fort touchante, quand elle [Mme de Coulanges malade] fit écrire à M. du Gué pour lui recommander M. de Coulanges, et cela par conscience et par justice, reconnaissant de l'avoir ruiné, Sévigné, 7 oct. 1676.

      On supprime quelquefois la préposition de. Je reconnais avoir reçu? Puisque vous reconnaissez ce défaut être une source de discorde, Bossuet, Sermons, 2e exhort. pour une visite.

    • 16Avoir de la reconnaissance pour. Mais puisqu'on reconnaît si mal mes bons offices, Molière, l'Ét. I, 10. Qui reconnaît les grâces, aime à en faire, Bossuet, Hist. III, 3. Narcisse, c'est assez?: je reconnais ce soin, Racine, Brit. IV, 4. Je reconnais, Abner, ce service important, Racine, Athal. II, 8. Je sais bien reconnaître les procédés qu'on a pour moi, Genlis, Théât. d'éduc. les Dangers du monde, I, 6.

      Récompenser. L'ode de M. Chapelain n'a-t-elle pas été reconnue d'une pension de cinq cents écus?? Naudé, Mascurat, in-4° p. 237, dans GODEFROY, Lex. de Corneille. Va, je reconnaîtrai ce service en son lieu, Corneille, Rodog. III, 1. Vous voulez d'un sujet reconnaître le zèle, Racine, Esth. II, 5. Pour reconnaître ces services, Antiochus leur accorda plusieurs priviléges, Rollin, Hist. anc. ?uv. t. VIII, p. 240, dans POUGENS.

      Reconnaître quelqu'un, user de reconnaissance envers lui, le récompenser. ?c'est de quoi nous ravir De le voir [Dieu] aussi prompt à te bien reconnaître [Louis XIV], Que ta haute valeur fut prompte à le servir, Corneille, Inscript. mises sous des estampes, XVIII, Prise de Hesdin. De César, de son maître il paie ainsi l'estime, Et reconnaît si mal qui lui veut tant de bien, Rotrou, St Gen. II, 8. Voilà qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins, Molière, D. Juan, III, 2.

      Absolument. Témoigner de la reconnaissance. Quand peut-on être ingrat, si c'est là reconnaître, Et que puis-je sur vous si le c?ur n'y consent?? Corneille, Agés. V, 4.

    • 17Se reconnaître, v. réfl. Trouver sa ressemblance, son image, dans un portrait, dans un miroir, etc. Il se regarda dans un miroir, et se reconnaissait à peine, tant il était changé?! Qui est-ce qui ne se reconnaît pas dans Molière?; et, si l'on ressuscitait les héros de nos tragédies, ils auraient bien de la peine à se reconnaître sur notre scène, Diderot, Essai sur la peinture, ch. 5.

      Fig. Retrouver ses opinions, ses sentiments dans un autre. Se reconnaître dans son fils.

    • 18Se remettre dans l'idée un lieu qu'on a connu et où l'on se retrouve. Il y a bien longtemps que je suis venu ici?; mais je me reconnais.

      Fig. Ce manuscrit est difficile à lire?; mais je commence à m'y reconnaître. C'est une affaire embrouillée?; je ne m'y reconnais plus.

    • 19Se reconnaître, constater qu'on se connaît les uns les autres. Dans tous les discours et tous les écrits de certaines gens, on n'entend ni on ne voit presque autre chose que le terme de vérité?; c'est, ce me semble, le signal pour se reconnaître les uns les autres?; c'est leur cri de guerre, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 276.
    • 20Être reconnaissable ou reconnu. L'opération de la grâce se reconnaît dans ses fruits, Bossuet, Anne de Gonz. Le duc et le marquis se reconnut aux pages, Boileau, Sat. V.
    • 21Avouer quelque chose de soi. Quoiqu'il se reconnaisse pécheur et qu'il fasse profession de l'être, Bourdaloue, 7e dim. après la Pentec. Dominic. t. III, p. 56.
    • 22Connaître qu'on a péché, qu'on a failli. Que dirai-je donc pour vous arrêter??? qu'il [Dieu] vous fera mourir d'une mort soudaine, sans avoir le loisir de vous reconnaître?? Bossuet, Sermons, Rechute, 2.
    • 23Reprendre ses sens, examiner ce qu'on doit faire. Quand votre jugement se sera reconnu, Vous bénirez le mal qui vous est avenu, Mairet, Sophon. V, 6. Il y a apparence qu'il eût été tué? si elle n'eût donné aux chrétiens le temps de se reconnaître, Scarron, Rom. com. II, 14. Il [Polybe] voyait les Romains? ne laisser aux Macédoniens aucun moment pour se reconnaître, Bossuet, Hist. III, 6. Vous alléguez le bruit, le tumulte, les soins, les engagements, les agitations du monde?; tout votre temps, dites-vous, s'y consume?; et à peine pouvez-vous vous reconnaître, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 35. Quelques jours?; rien ne presse?; Encore faut-il bien qu'elle se reconnaisse?; à peine est-elle encor mariée?, Dufrény, Mariage fait et rompu, I, 6. Je ne suis pas digne d'avoir le temps de me reconnaître et de me repentir de ma rage, Marivaux, Pays. parv. 3e part.

    REMARQUE

    "Ma colère revient, et je me reconnois?; Immolons en partant deux ingrats à la fois, RAC. Mithr. IV, 5". L'usage, dès le temps de Racine, avait décidé qu'il fallait toujours prononcer je reconnais?; et, par conséquent, l'autre prononciation [celle comme fois] ne doit être regardée, dans Racine, que comme on regarde les archaïsmes dans Virgile, D'Olivet, Rem. Racine, § 12.


    HISTORIQUE

    XIe s. Très sei [il] la tint [la lettre], ne la volt demustrer, Nel reconnissent usque il s'en seit alet, St Alexis, LVIII. Dusque li uns son tort en reconnuisse, Ch. de Rol. CCLXI.

    XIIe s. Si coiement [j'] ai ma dolor menée, Qu'à mon semblant ne la reconnoist-on, Couci, VI. E tuz les reis de cele terre recunnurent lur regnes de lui, e pais out de tutes parz, Rois, p. 240. Puet cel estre qu'il s'est en sei reconeüz, E de la felunie s'est ensi defenduz, Th. le mart. 151. Ben reconnurent Renoart à l'escu, Bat. d'Aleschans, V. 7125.

    XIIIe s. Aucune foiz avient que cil qui a receu monstre qu'il aime plus son bienfaitor que cil lui?; et ce font il, por ce que l'on ne les blasme dou non reconoistre le benefice, Latini, Trésor, p. 320. Tout aussi com [à] Symon [elle] l'avoit reconneü [déclaré], Berte, LI. Ont requesneu Girart et Mengiers que?, Du Cange, accensare.

    XIVe s. Les bestes mues se recognoissent en leur viandes, et s'esjoissent et delettent es unes et es autres non, Oresme, Eth. 97.

    XVe s. Et jurerent [les bourgeois] et reconnurent à tenir la cité de luy, Froissart, I, I, 58. [Philippe de Valois après avoir menacé les Flamands de sa vengeance leur promet toutefois que] s'ils se vouloient reconoistre et retourner à lui et à la couronne de France [ils venaient de s'allier à Édouard III], il leur pardonneroit?, Froissart, I, I, 106. Fi du latin?! parlons françois?; Je m'y reconois davantage, Basselin, IX.

    XVIe s. L'amour mal reconnu vous brusle, Marguerite de Navarre, Nouv. LXX. M. A. Muret que la France recognoist pour le meilleur orateur du temps, Montaigne, I, 194. D'aultres ne recognoissant aultre dieu ny aultre divinité qu'elles [les bêtes], Montaigne, II, 133. Ce qu'estant parachevé, on iroit recognoistre la ville de plus près, Lanoue, 448. Ilz s'en coururent au camp de Martius, disant qu'ilz ne recognoissoient autre superieur que luy, Amyot, Cor. 44. Sachant bien que Pyrrhus, recognoissant les bienfaits qu'il avoit receuz de Ptolomaeus, ne lui refuseroit jamais rien, Amyot, Pyrrh. 12. Le roi le trouva en fin las de sa besongne mal reconnue [récompensée], D'Aubigné, Hist. III, 335. C'est une vache de Barbarie qui ne recognoist que son propre veau, Cotgrave ? Folie faire et folie recognoistre sont deux paires de folies, Cotgrave ?

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    Étymologie de « reconnaître »

    Re?, et connaître?; bourg. requeunoitre?; wallon, riknoh?; provenç. recognoscer, reconoscer, reconnoisser?; espagn. reconocer?; port. reconhocer, ital. riconoscere.

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    (Date à préciser) Du latin recognoscere. Voir re- et connaître.
    (XVIe siècle) moyen français recognoistre ; (Avant 1740) reconnoistre ; (Avant 1835) reconnoître ; (Depuis 1990) peut s'écrire reconnaitre.
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    RECONNAÎTRE, verbe trans.
    Étymol. et Hist. I. Saisir, distinguer, identifier, connaître par la mémoire, le jugement 1. « retrouver dans sa mémoire l'idée d'une personne, d'une chose, quand on vient à la revoir ou à l'entendre » a) fin xes. reconnostre [aucun] (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 415: Dunc reconnossent lo senior, si l'adorent [les tres femnes] cum redemptor); ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 272; 287); ca 1100 recunoistre [aucun] a [aucune rien] (Roland, éd. J. Bédier, 1639: En mi sa veie ad encuntret Rollant, Enceis nel vit, sil recunut veirement Al fier visage e al cors qu'il out gent); av. 1784 réfl. « trouver de la ressemblance entre une personne, une image et soi-même » (Diderot, Essai sur la peinture, V ds ?uvres, éd. Club fr. du livre, t. 6, 1970, p. 305: Qui ne se reconnaîtrait pas dans Molière? Et si l'on ressuscitait les héros de nos tragédies, ils auraient bien de la peine à se reconnaître sur notre scène); b) ca 1165 reconoistre [aucune rien] (Benoît de Ste-Maure, Troie, 30221 ds T.-L.), 1580 (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 467: la plupart des animaux qui vivent avec nous reconnoissent nostre voix); 2. ca 1165 réfl. « savoir où l'on se trouve grâce au souvenir d'un lieu qu'on revoit; se retrouver » (Benoît de Ste-Maure, Troie, 25110 ds T.-L.); 3. a) « identifier, trouver, vérifier (grâce à un signe, un caractère) » 1172 reconnoissanz adj. sens passif « facilement reconnaissable » (Chrétien de Troyes, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 3242: Qui est as armes puissanz [Yvains] Et desor toz reconoissanz, Si con cierges antres chandoiles Et la lune antre les estoiles...); ca 1200 reconnoistre [aucune rien] a [aucune rien] (Chatelain de Coucy, Chans., éd. A. Lerond, V, 42: Si coiement est ma doleurs celee Qu'a mon samblant ne la recounoist on); b) 1376 spéc. cynégét. soy recongnoistre « avoir connaissance des caractéristiques d'une bête d'après certains signes » (Modus, éd. G. Tilander, 36, 24, p. 68); c) 1636 « retrouver avec son véritable caractère » (Corneille, Cid, I, 5: Je reconnais mon sang à ce noble courroux); 4. ca 1276 réfl. « reprendre conscience de la situation, examiner ce que l'on doit faire; reprendre ses sens » (Adam de La Halle, Jeu de la Feuillée, éd. E. Langlois, 171); 5. 1580 « discerner, découvrir grâce à un examen » (Montaigne, Essais, II, 11, p. 429: ceux qui reconnoissoient en sa physionomie [de Socrate] quelque inclination au vice); 6. a) 1580-88 milit. « chercher à connaître, à déterminer la situation, la disposition d'un lieu » (Id., ibid., 34, p. 739); 1664 mar. reconnoître la côte et les ports (Ablancourt, Ar. [trad. Arrian] l. 7 ds Rich. 1680); b) 1690 reconnoistre l'armée ennemie (Fur.); 1835 reconnaître une patrouille (Ac.). II. Admettre, tenir pour vrai, pour tel A. 1. a) xes. trans. « admettre, avouer (un tort, une faute commise) » (Passion, 196: Terce vez Petre lo neiez. Jesus li bons lo reswardet, Lui recognostre l semper fiz); ca 1100 reconoistre sun tort (Roland, 3588); déb. xiiies. recunussant adj. « qui avoue » (Chardry, Sept dormants, 1236 ds T.-L.); b) 1174-76 réfl. « reconnaître sa faute » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 5624); 1erquart xiiies. id. « se repentir » (Courtois d'Arras, éd. E. Faral, 437); 2. a) ca 1100 dr. médiév. « faire hommage de » reconoistre sun feu (Roland, 2680); b) 1160-74 « admettre [une personne] pour chef, maître » recongnoistre [aucun] a er e a seignor (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1534); id. spéc. recunoistre Deu « reconnaître la toute puissance de Dieu » (Id., ibid., III, 752); 3. « admettre pour vrai, réel (après avoir douté, malgré des réticences) » a) 1160-74 recongnoistre le droit de [aucun] (Id., ibid., C.A., 132; III, 7588); b) ca 1170 reconoistre la verité « admettre (après un doute) que quelqu'un a dit la vérité » (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 1208); ca 1240 (Coll. agn. Mir. Vierge, 55, 91, p. 234 ds T.-L.: sa vertu [de l'image de la Vierge] est tant fine Ke la reconeisent gent saresinee); c) 1174-87 reconoistre que (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 2838); d) 1588 réfl. (Montaigne, Essais, III, 13, p. 1115: D'autant es tu Dieu, comme Tu te recognois homme); 4. « admettre, déclarer comme sien » a) 1549 recognoistre son sing (Est.); b) 1675, 11 sept. reconnaître un fils (Mmede Sévigné, Lettres, éd. E. Gérard-Gailly, t. 1, p. 850); 5. 1580 « attribuer (une faculté, une vertu...) » (Montaigne, op. cit., II, 12, p. 469: ces effets que nous reconnoissons aux autres animaux); 6. 1595 recognoistre (qqn) pour + attribut recognoistre pour le meilleur orateur du temps (Id., ibid., I, 26, p. 174). B. 1. 1erquart xiiies. réfl. « être reconnaissnt, se déclarer satisfait » (Courtois d'Arras, éd. E. Faral, 88); 1355 recognoissant adj. « qui témoigne de la gratitude » (Bersuire, Tit. Liv., BN 20312 ter, fol. 31 v ods Gdf. Compl.); 2. ca 1470 « donner un témoignage de gratitude, récompenser » (Georges Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 5, p. 284); 1583-90 part. passé adj. recogneu « récompensé » (Brantôme, Capitaines estrangers, Prince de Melfe ds ?uvres, éd. L. Lalanne, t. 2, p. 228). Du lat. recognoscere « retrouver, revoir dans son esprit, rappeler à sa mémoire; passer en revue, inspecter, examiner » à l'époque class.; « connaître, comprendre, se rendre compte »; « avouer sa faute » trans., dans la lang. chrét. (culpam recognoscere, ives., St Ambroise ds Blaise Lat. chrét.), l'empl. réfl. de ce sens étant relevé au Moy. Âge (se recognoscere « reconnaître son tort, faire des aveux » 852 ds Nierm.) Le mot est adopté par le vocab. féod. aux sens de « faire l'aveu d'un fief, reconnaître les droits d'un seigneur féodal » (recognoscere aliquid de aliquo, 1102, ibid.), et de « reconnaître, confirmer les droits de quelqu'un sur un bien » (recognoscere aliquid alicui, 1063, ibid.).

    reconnaître au Scrabble


    Le mot reconnaître vaut 13 points au Scrabble.

    reconnaitre

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    reconnaitre

    Les rimes de « reconnaître »


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    Les citations sur « reconnaître »

    1. Il faut bien être sur ses gardes pour reconnaître la fausse monnaie que donne un ami.

      Auteur : Honoré de Balzac - Source : Splendeurs et Misères des courtisanes (1839-1847)


    2. Se reconnaître comme une simple médiation, savoir que nous n'avons pas plus de réalité ni de destin propres qu'une vague sur la mer, c'est n'accorder à notre moi que l'identité d'une tenace apparence : c'est en être délivré.

      Auteur : Nicolas Grimaldi - Source : Ambiguïtés de la liberté (1999)


    3. N'y a-t-il pas toujours un peu d'amour pour l'enfance chez les soldats qui ont assez expérimenté les malheurs de la vie pour avoir su reconnaître les misères de la force et les priviléges de la faiblesse?

      Auteur : Honoré de Balzac - Source : La Comédie humaine (1842-1852)


    4. Autorisez toutes les opinions, nous saurons reconnaître les nôtres.

      Auteur : Raoul Vaneigem - Source : Rien n'est sacré, tout peut se dire (2003)


    5. Nous créons nos malheurs avec une ingéniosité, un raffinement qui n'ont d'égal que notre inconscience à nous en reconnaître l'auteur.

      Auteur : Paule Salomon - Source : La Sainte Folie du couple (2001)


    6. Comprendre, ce n'est pas tout comprendre, c'est aussi reconnaître qu'il y a de l'incompréhensible.

      Auteur : Edgar Morin - Source : La Méthode, Ethique (2004)


    7. Je dois reconnaître que, même en Orient, un Confucius rejette l'au-delà, en disant : J'ignore tout de la vie, que saurais-je de la mort ?

      Auteur : Yasunari Kawabata - Source : La Danseuse d'Izu (1973)


    8. Il a tellement changé qu'il a eu du mal à me reconnaitre.

      Auteur : Frédéric Dard - Source : Sans référence


    9. C'est l'intuition seule qui permet de reconnaître ceux qui seront les guides spirituels dans le royaume de l'avenir. Le talent de l'artiste a frayé le chemin.

      Auteur : Wassily Kandinsky - Source : Du spirituel dans l'art et dans la peinture en particulier (1911)


    10. Découvrir et reconnaître ne déterminent pas de régimes semblables. Il en va de découvrir et de reconnaître comme de naître et de mourir.

      Auteur : Pascal Quignard - Source : Vie secrète (1998)


    11. L'amour est la drogue la plus pernicieuse qui soit au monde. Laissons aux idéalistes le soin de débattre de sa nature. Les pragmatiques savent le reconnaître là où il se trouve et en faire un moyen de pression.

      Auteur : Stephen King - Source : Danse macabre (1980)


    12. Il lui sembla reconnaître et se rappeler: les ajoncs, les éternels ajoncs marins des sentiers et des falaises, qui ne jaunissent jamais dans le pays de Paimpol.

      Auteur : Louis Marie Julien Viaud, dit Pierre Loti - Source : Pêcheur d'Islande (1886)


    13. Quand on mène une vie publique, il faut s’attendre à ce que les coups pleuvent, même si je dois reconnaître que je n’imaginais pas que ce soit si violent...

      Auteur : Roland Dumas - Source : Politiquement incorrect (2015)


    14. Elle était toute fière de savoir s'y reconnaître, et de lui servir de guide.

      Auteur : Louis Farigoule, dit Jules Romains - Source : Les Hommes de bonne volonté (1932-1946)


    15. Ah, la tendresse ! Cet état d'âme qui vous impose de reconnaître vos propres sentiments dans ceux des autres.

      Auteur : Louis Caron - Source : Les Fils de la liberté, Le Canard de bois (1981)


    16. La liberté que nous avons de déterminer nos priorités et notre loyauté envers les différents groupes auxquels nous appartenons est une liberté essentielle, qu'il nous faut reconnaître, apprécier et défendre.

      Auteur : Amartya Sen - Source : Identité et violence (2010)


    17. Partout, nous aurons la même démarche : reconnaître le civisme et faire porter les restrictions sur les non-vaccinés plutôt que sur tous.

      Auteur : Emmanuel Macron - Source : Emmanuel Macron s'adresse au pays ce lundi 12 juillet 2021 à 20h, dans un discours solennel.


    18. Au-delà des mots, quelque chose parfois nous propulse vers la solitude de l'autre, vers son désespoir, son impuissance ou sa colère, cela même qui ne se partage pas et que l'on croit pourtant reconnaitre.

      Auteur : Delphine de Vigan - Source : Les Jolis Garçons (2005)


    19. Je n'admire vraiment que les écrivains dont je n'ai pas lu les livres et que les actrices dont je n'ai pas vu les films. Ainsi, puis-je les créditer d'un génie absolu au lieu de leur reconnaître un talent relatif.

      Auteur : Philippe Bouvard - Source : Mille et une pensées (2005)


    20. Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui.

      Auteur : Jonathan Swift - Source : En exergue dans La conjuration des imbéciles de J.K Toole


    21. Les mots boivent notre pensée avant que nous ayons eu le temps de la reconnaître; nous avions une vague intention, nous la précisons par des mots et nous voilà en train de dire tout autre chose que ce que nous voulions dire.

      Auteur : Jean-Paul Sartre - Source : Situations I (1947)


    22. Ceux qui pensent que la ligne de partage des eaux sert à reconnaître garçons et filles au moment de l'accouchement ont des soucis à se faire pour leur baccalauréat !

      Auteur : Didier Hallépée - Source : Le monde économique par les citations


    23. Ménippe - Mais montre-moi Hélène; je ne saurais la reconnaître.

      Auteur : Lucien de Samosate - Source : Dialogues des morts, XVIII, 1


    24. Prier c'est demander la grâce de continuer à prier, c'est reconnaître qu'on ne peut rien tout seul. L'amour, c'est cela aussi.

      Auteur : Jacques, comte de Bourbon-Busset - Source : Tu ne mourras pas (1977)


    25. Lorsqu'un vrai génie apparaît dans le monde, vous le reconnaîtrez à ce signe que les sots sont tous ligués contre lui.

      Auteur : Jonathan Swift - Source : Opuscules humoristiques


    Les citations sur reconnaître renforcent la crédibilité et la pertinence de la définition du mot reconnaitre en fournissant des exemples concrets et en montrant l'utilisation d'un terme par des personnes célèbres. Elles peuvent également renforçer la compréhension du sens d'un terme et en ajoutant une dimension historique.

    Les mots proches de « reconnaitre »

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    Les synonymes de « reconnaitre»

    Les synonymes de reconnaître :

      1. avouer
      2. admettre
      3. accorder
      4. concéder
      5. convenir
      6. déclarer
      7. dire
      8. confesser
      9. accoucher
      10. correspondre
      11. plaire
      12. créditer
      13. porter

    synonymes de reconnaître

    Fréquence et usage du mot reconnaître dans le temps


    Évolution historique de l’usage du mot « reconnaitre » avec Google Books Ngram Viewer qui permet de suivre l’évolution historique de l'usage du mot reconnaître dans les textes publiés.



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