Définition de « ennui »
Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot ennui de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.
Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur ennui pour aider à enrichir la compréhension du mot Ennui et répondre à la question quelle est la définition de ennui ?
Une définition simple : (fr-rég|??.n?i)
Définitions de « ennui »
Trésor de la Langue Française informatisé
ENNUI, subst. masc.
Wiktionnaire
Nom commun - français
ennui \??.n?i\ masculin
-
Lassitude, langueur temporaire causée par une occupation dépourvue d'intérêt, monotone, déplaisante ou trop prolongée, ou par le dés?uvrement.
- Je conseille aux gens qui ont la fatuité de prétendre qu'ils s'ennuient d'aller passer trois ou quatre jours à l'Escurial ; ils apprendront là ce que c'est que le véritable ennui, et ils s'amuseront tout le reste de leur vie en pensant qu'ils pourraient être à l'Escurial et qu'ils n'y sont pas. ? (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
- L'ennui est la grande maladie de la vie ; on ne cesse de maudire sa brièveté, et toujours elle est trop longue, puisqu'on n'en sait que faire.? (Alfred de Vigny. Journal d'un poète (1867). Editions Librairire Delagrave, 1921, page 86)
- Nous étions tous possédés d'une inquiétude lente qui nous faisait languir. Personne ne s'ennuyait, mais cette sensation poignante était cent fois pire que l'ennui. Il paraissait d'avance que cette nuit n'aurait pas de fin. ? (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
- De temps à autre, elle regardera dehors et fera la lippe. Je lirai dans ses yeux ce que je lis dans les yeux de tous. L'ennui. ? (Marcel Godin, Ce maudit soleil, Éditions Robert Laffont, 1965, chapitre 1)
- Lassitude morale permanente qui fait qu'on ne prend d'intérêt, qu'on ne trouve de plaisir à rien.
- Beaucoup s'en vont. Ceux qui restent se désaffectionnent de leur champ ; ils traînent leurs ennuis sur la glèbe, tourmentés par des aspirations vagues, des idées confuses d'ambitions nouvelles et de jouissances qu'ils ne connaîtront jamais. ? (Octave Mirbeau, Le Tripot aux champs, Le Journal, 27 septembre 1896)
- Cet état de tranquillité un peu dolente [?] cessa brusquement. Un jour, l'ennui s'implanta en lui, l'ennui noir qui ne permet ni de travailler, ni de lire, ni de prier, qui vous accable à ne plus savoir ni que devenir, ni que faire. ? (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
- [?] ; sa mère est une cyclothymique avérée passant, sans motifs apparents, d'un sentiment profond d'ennui à celui d'une gaîté plus ou moins exubérante. ? (Encéphale : Journal de neurologie et de psychiatrie, 1913, vol. 8, n° 2, page 71)
- Tout homme qui obtient ce qu'il désire, ou qui va l'obtenir, veut la durée : rien de plus naturel que les serments prodigués par les amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée vient l'ennui : c'est pourquoi beaucoup les confondent. ? (Denis de Rougemont, Comme toi-même : Essais sur les Mythes de l'Amour, Albin Michel, 1961, page 147)
- Mais l'ennui dense et profond de bourgeois du XIXe siècle, stade élémentaire, mal élaboré de l'inquiétude métaphysique, vite et facilement converti en suicide individuel ou collectif, était-il préférable ? Le bovarysme fut un problème de masse. ? (Emmanuel Todd, Le Fou et le Prolétaire, 1979, réédition revue et augmentée, Paris : Le Livre de Poche, 1980, page 172)
- Le problème de l'homme moderne n'est pas sa méchanceté. Au contraire, il préfère, dans l'ensemble, pour des raisons pratiques, être gentil. Simplement il déteste s'ennuyer. L'ennui le terrifie alors qu'il n'y a rien de plus constructif et généreux qu'une bonne dose quotidienne de temps morts, d'instants chiants, d'emmerdement médusé, seul ou à plusieurs. ? (Frédéric Beigbeder, 99 francs, Gallimard, 2000, collection Folio, page 151)
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Contrariété ; souci. ? Note d'usage : Dans ce sens, il s'emploie souvent au pluriel.
- Autrefois j'avais des ennuis et je ne m'ennuyais pas ; les ennuis, c'est une grande distraction. ? (Anatole France, Le crime de Sylvestre Bonnard, Calmann-Lévy ; éd. Le Livre de Poche, 1967, page 54)
- Et puis, on leur avait créé d'autres ennuis, suscité d'autres chicanes mesquines. ? (Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
- Laurent Hénart, député de Meurthe-et-Moselle, est un beau gosse dans le genre fonceur qui a eu quelques ennuis avec les flics pour excès de vitesse et qu'André Rossinot parraine comme son futur successeur à Nancy. ? (Frédéric Mitterrand, La Récréation, éd. Robert Laffont, 2013, page 29)
Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition
Lassitude d'esprit, langueur, dépression causée par une occupation dépourvue d'intérêt, monotone, déplaisante ou trop prolongée, ou par le désœuvrement. Éprouver de l'ennui. Donner, causer de l'ennui. Un ennui mortel. Un spectacle qui engendre l'ennui. On ne saurait entendre cette lecture sans ennui, sans mourir d'ennui. Cet ouvrage distille l'ennui. Il se dit particulièrement de la Lassitude morale qui fait qu'on ne prend d'intérêt, qu'on ne trouve de plaisir à rien. Être accablé d'ennui. Tomber dans un ennui profond. La maladie de l'ennui. L'ennui de vivre, Le dégoût de la vie. Il signifie encore Contrariété, souci; et dans ce sens, il s'emploie souvent au pluriel, Cette affaire lui a donné beaucoup d'ennui. L'ennui de l'absence. Un homme accablé d'ennuis. Les ennuis de la vieillesse. De mortels ennuis. Des ennuis d'argent.
Littré
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1Tourment de l'âme causé par la mort de personnes aimées, par leur absence, par la perte d'espérances, par des malheurs quelconques.
Le roi même arrivant partage leur ennui
, Corneille, ?dipe, II, 3.Si malgré ces raisons votre ennui persévère, Mon cher Lélie, au moins faites qu'il se modère
, Molière, l'Étour. II, 4.Adieu?; je sens mon c?ur qui se gonfle d'ennui
, Molière, ib.C'est de tous les ennuis l'ennui le plus sensible
, Th. Corneille, Ariane, III, 2.Et ce sera de quoi mieux combler son ennui
, Th. Corneille, ib. IV, 3.Ce n'est qu'avec le temps qu'un grand ennui se passe
, Quinault, Mère coq. II, 6.Un fou rempli d'erreurs, que le trouble accompagne? En vain monte à cheval pour tromper son ennui?; Le chagrin monte en croupe et galope avec lui
, Boileau, Épît. v.Sa mort avancera la fin de mes ennuis
, Racine, Andr. I, 4.Pour comble d'ennui, Mon c?ur, mon lâche c?ur s'intéresse pour lui
, Racine, ib. v, 1.Pour accabler César d'un éternel ennui
, Racine, Brit. v, 8.Rien ne peut-il charmer l'ennui qui vous dévore??
Racine, Bérén. II, 4.Si d'une mère en pleurs vous plaignez les ennuis
, Racine, Iphig. IV, 4.Ah?! que dis-tu?? pourquoi rappeler mes ennuis??
Voltaire, Zaïre, I, 1.Mais des ennuis d'Hamlet que faut-il que je pense?? Qui peut de ses transports aigrir la violence??
Ducis, Hamlet, II, 3.La vie est-elle toute aux ennuis condamnée?? L'hiver ne glace point tous les mois de l'année
, Chénier, Élég. 27.Contrariété. Cette affaire lui a donné beaucoup d'ennui. Être accablé d'ennuis.
-
2Sorte de vide qui se fait sentir à l'âme privée d'action ou d'intérêt aux choses. Donner, causer, avoir, éprouver de l'ennui. Un ennui mortel. Charmer les ennuis de l'absence.
Quand on se verrait même assez à l'abri de toutes parts [des misères], l'ennui, de son autorité privée, ne laisserait pas de sortir du c?ur où il a des racines naturelles, et de remplir l'esprit de son venin
, Pascal, Pensées, t. I, p. 266, édit. Lahure.Dans l'Orient désert quel devint mon ennui?!
Racine, Bérén. I, 4.L'ennui est entré dans le monde par la paresse
, La Bruyère, XI.Pour la délicatesse et l'affectation d'ennui, il faut la réprimer en montrant que le bon goût consiste à s'accommoder des choses selon qu'elles sont utiles
, Fénelon, Éduc. filles, 10.Le plaisir nous fait oublier que nous existons, l'ennui nous le fait sentir
, Saint-Foix, Ess. Paris, ?uvres, t. IV, p. 246, dans POUGENS.L'ennui, ce triste tyran de toutes les âmes qui pensent, contre lequel la sagesse peut moins que la folie
, Buffon, Nature des anim.Je ne sais si ma tête est jeune, mais mon corps est bien vieux?; si je ne m'amusais pas à faire des testaments, je serais bientôt mort d'ennui
, Voltaire, Lett. d'Argental, 12 mars 1769.Il part, vole, arrive, l'ennui Le reçoit à la grille et se traîne avec lui
, Delille, Hom. des champs, I.Rosine?: L'ennui me tue. - Figaro?: Je le crois?; il n'engraisse que les sots
, Beaumarchais, Barb. de Sév. I, 2.C'était un rassemblement de commérages, une collection d'ennuis tout à la fois divers et monotones
, Staël, Corinne, XIV, 1.Vive Homère?! que Dieu nous garde Et des Fingals et des Oscars, Et du sublime ennui d'un barde Qui chante au milieu des brouillards?!
Lebrun, Stances sur Ossian.Sur un trône l'ennui se carre, Fier d'être encensé par des sots
, Béranger, Prince de Navarre.Dégoût de tout. Tomber dans un ennui profond. L'ennui de la vie.
Mélancolie vague. L'ennui de Réné [le héros d'un roman de Chateaubriand].
Du romantisme jeune appui, Descends de tes nuages?; Tes torrents, tes orages Ceignent ton front d'un pâle ennui
, Béranger, Troubadours.Lorsque le grand Byron allait quitter Ravenne Et chercher sur les mers quelque plage lointaine Où finir en héros son immortel ennui
, Musset, Poésies nouv. Lett. à Lamartine.
REMARQUE
Dans le style relevé, ennui est un mot d'une grande force et qui s'applique à toutes sortes de souffrances de l'âme?: les ennuis du trône?; des ennuis cuisants. Dans le langage ordinaire, il perd beaucoup de sa force et se borne à désigner ce qui fait paraître le temps long.
HISTORIQUE
XIIe s. Sumeilla la meie aneme [âme] pur ennui
, Liber psalm. p. 184. Amors m'a fait oublier L'ennui qui long tens m'a mort
, Couci, IV. Se li ennuis de la gent malparliere Ne me feïst douloir
, ib. XXVIII. Mais de chevage prendre est moult grant li anois?; à tort et à pechié somes clamé François
, Sax. XVIII. Li prelaz d'Eurewie, cil de Londres, ço qui [je pense], Conseil lui unt duné privéement andui [tous deux], Que, veant si grant gent, ne li fesist anui
, Th. le mart. 43.
XIIIe s. D'ennui et de paour sui au cuer mout destroite
, Berte, XXIX. Ours ne lion n'est, ne beste sauvage Qui, tel foiz est, ne fraigne son vouloir De faire mal et ennui et domage
, Eustache le Peintre, dans Couci. Car endroit moi ai-je fiance, Que songe soit senefiance Des biens à gens et des anuis
, la Rose, 17. Et par ce que ce seroit anuis de dire et de specifier les cas de crieme, il seront dit el capitre des meffés
, Beaumanoir, XI, 31. Il dient, por fere anoi à cex contre qui il ont à pledier, qu'il atendent leur conseil
, Beaumanoir, XI, 67.
XIVe s. Qui ennuy fait ennuy requiert, Et ferus doit estre qui fiert
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 390. Nous en dirons aucunes causes et non pas toutes, pour ce qu'il n'eust enuie de ceulx qui ceste histoire liroient
, Chr. de St-Denis, t. II, f° 63, dans LACURNE.
XVe s. Quand Messire Jean de Hollande fut informé de cette aventure, si cuida bien forcener d'annoi
, Froissart, II, II, 236. [Le roi Robert d'Escosse] assembla son conseil, et leur remonstra comment les Anglois, du temps passé, leur avoient fait plusieurs ennuis
, Froissart, II, II, 13. Cinq sous font autant, Quant on est content Et qu'on jette les ennuis Derriere l'huis, Que d'escus les sacs tous pleins
, Basselin, XXXIX.
XVIe s. Petit ennuy un grand ennuy appaise?; Bref, sans ennui, trop fade seroit l'aise
, Marot, I, 383. Telle ennuy cesseroit
, Marot, I, 382. Qui pourroit raconter l'ennuy que je receu, Quand de sur mon giron tout froid je l'apperceu
, Ronsard, 791. Si je m'endors quand mes ennuis me tiennent, Je suis perdu des songes qui me viennent
, Amyot, Du vice et de la vertu, 3. Ennuy en an le jour prolonge
, Génin, Récréat. t. II, p. 238. Ennuy nuit et jour nuit
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 296.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ENNUI. - ÉTYM. Ajoutez?: à l'appui de l'étymologie in odio, remarquez qu'on dit en provençal moderne?: mé vénes en odi, tu m'ennuies.
Encyclopédie, 1re édition
ENNUI, s. m. (Morale philos.) espece de déplaisir qu'on ne sauroit définir : ce n'est ni chagrin, ni tristesse ; c'est une privation de tout plaisir, causée par je ne sai quoi dans nos organes ou dans les objets du dehors, qui au lieu d'occuper notre ame, produit un mal-aise ou dégoût, auquel on ne peut s'accoûtumer. L'ennui est le plus dangereux ennemi de notre être, & le tombeau des passions ; la douleur a quelque chose de moins accablant, parce que dans les intervalles elle ramene le bonheur & l'espérance d'un meilleur état : en un mot l'ennui est un mal si singulier, si cruel, que l'homme entreprend souvent les travaux les plus pénibles, afin de s'épargner la peine d'en être tourmenté.
L'origine de cette triste & fâcheuse sensation vient de ce que l'ame n'est ni assez agitée, ni assez temuée. Dévoilons ce principe de l'ennui avec M. l'abbé du Bos, qui l'a mis dans un très-beau jour, en instruisant les autres de ce qui se passe en eux, & qu'ils ne sont pas en état de démêler, faute de savoir remonter à la source de leurs propres affections.
L'ame a ses besoins comme le corps, & l'un de ses plus grands besoins est d'être occupée. Elle l'est par elle-même en deux manieres ; ou en se livrant aux impressions que les objets extérieurs font sur elle, & c'est ce qu'on appelle sentir ; ou bien en s'entretenant par des spéculations sur des matieres, soit utiles, soit curieuses, soit agréables, & c'est ce qu'on appelle refléchir & méditer.
La premiere maniere de s'occuper est beaucoup plus facile que la seconde : c'est aussi l'unique ressource de la plûpart des hommes contre l'ennui ; & même les personnes qui savent s'occuper autrement sont obligées, pour ne point tomber dans la langueur qui suit la durée de l'occupation, de se préter aux emplois & aux plaisirs du commun des hommes. Le changement de travail & de plaisir remet en mouvement les esprits qui commencent à s'appesantir : ce changement semble rendre à l'imagination épuisée une nouvelle vigueur.
Voilà pourquoi nous voyons les hommes s'embarrasser de tant d'occupations frivoles & d'affaires inutiles ; voilà ce qui les porte à courir avec tant d'ardeur après ce qu'ils appellent leur plaisir, comme à se livrer à des passions dont ils connoissent les suites fâcheuses, même par leur propre expérience. L'inquiétude que les affaires causent, ni les mouvemens qu'elles demandent, ne sauroient plaire aux hommes par eux-mêmes. Les passions qui leur donnent les joies les plus vives, leur causent aussi des peines durables & douloureuses ; mais les hommes craignent encore plus l'ennui qui suit l'inaction, & ils trouvent dans les mouvemens des affaires & dans l'ivresse des passions, une émotion qui les remue. Les agitations qu'elles excitent, se réveillent encore durant la solitude ; elles empêchent les hommes de se rencontrer tête à tête, pour ainsi dire, avec eux-mêmes, sans être occupés, c'est-à-dire de se trouver dans l'affliction ou dans l'ennui.
Quand dégoûtés de ce qu'on appelle le monde, ils prennent la résolution d'y renoncer, il est rare qu'ils puissent la tenir. Dès qu'ils ont connu l'inaction, dès qu'ils ont comparé ce qu'ils souffroient par l'embarras des affaires & par l'inquiétude des passions avec l'ennui de l'indolence, ils viennent à regretter l'état tumultueux dont ils étoient si las. On les accuse souvent à tort d'avoir fait parade d'une modération feinte, lorsqu'ils ont pris le parti de la retraite, ils étoient alors de bonne-foi : mais comme l'agitation excessive leur a fait souhaiter une pleine tranquillité, un trop grand loisir leur a fait regretter le tems où ils étoient toûjours occupés. Les hommes sont encore plus legers qu'ils ne sont dissimulés ; & souvent ils ne sont coupables que d'inconstance, dans les occasions où on les accuse d'artifice. « Je crois des hommes plus mal-aisément la constance, que toute autre chose, & rien plus aisément & plus communément que l'inconstance », dit Montagne.
En effet l'agitation où les passions nous tiennent, même durant la solitude, est si vive, que tout autre état est un état de langueur auprès de cette agitation. Ainsi nous courons, par instinct, après les objets qui peuvent exciter nos passions, quoique ces objets fassent sur nous des impressions qui nous coûtent souvent des nuits inquietes & des journées pleines d'amertume : mais les hommes en général souffrent encore plus à vivre sans passions que les passions ne les font souffrir.
L'ame trouve pénible, & même souvent impraticable la seconde maniere de s'occuper, qui consiste à méditer & à refléchir, principalement quand ce ce n'est pas un sentiment actuel ou récent, qui est le sujet des réflexions. Il faut alors que l'ame fasse des efforts continuels pour suivre l'objet de son attention ; & ces efforts rendus souvent infructueux, par la disposition présente des organes du cerveau, n'aboutissent qu'à une contention vaine & stérile, où l'imagination trop allumée ne présente plus distinctement aucun objet ; & une infinité d'idées sans liaisons & sans rapport, s'y succedent tumultueusement l'une à l'autre. Alors l'esprit las d'être tendu, se relâche ; & une rêverie morne & languissante, durant laquelle il ne joüit précisément d'aucun objet, est l'unique fruit des efforts qu'il a faits pour s'occuper lui-même.
Il n'est personne qui n'ait éprouvé l'ennui de cet état, où l'on n'a pas la force de penser à rien ; & la peine de cet autre état où, malgré soi, on pense à trop de choses, sans pouvoir se fixer à son gré sur aucune en particulier. Peu de personnes mêmes sont assez heureuses pour n'éprouver que rarement un de ces états, & pour être ordinairement à elles-mêmes une bonne compagnie. Un petit nombre peut apprendre cet art, qui, pour me servir de l'expression d'Horace, fait vivre en amitié avec soi-même, quod te tibi reddat amicum.
Il faut, pour en être capable, avoir un certain tempérament qui rend ceux qui l'apportent en naissant très-redevables à la Providence ; il faut encore s'être adonné dès la jeunesse à des études & à des occupations, dont les travaux demandent beaucoup de méditation : il faut que l'esprit ait contracté l'habitude de mettre en ordre ses idées, & de penser sur ce qu'il lit ; car la lecture où l'esprit n'agit point, & qu'il ne soûtient pas en faisant des réflexions sur ce qu'il lit, devient bien-tôt sujette à l'ennui. Mais à force d'exercer son imagination, on la dompte ; & cette faculté rendue docile, fait ce qu'on lui demande. On acquiert, à force de méditer, l'habitude de transporter à son gré sa pensée d'un objet sur un autre, ou de la fixer sur un certain objet.
Cette conversation avec soi-même met ceux qui la savent faire à l'abri de l'état de langueur & de misere, dont nous venons de parler. Mais, comme on l'a dit, les personnes qu'un sang sans aigreur & des humeurs sans venin ont prédestinées à une vie intérieure si douce, sont bien rares ; la situation de leur esprit est même inconnue au commun des hommes, qui, jugeant de ce que les autres doivent souffrir de la solitude, par ce qu'ils en souffrent eux mêmes, pensent que la solitude est un mal douloureux pour tout le monde.
Puisqu'il est si rare & comme impossible de pouvoir toûjours remplir l'ame par la seule méditation, & que la maniere de l'occuper, qui est celle de sentir, en se livrant aux passions qui nous affectent, est une ressource dangereuse & funeste, cherchons contre l'ennui un remede praticable, à portée de tout le monde, & qui n'entraîne aucun inconvénient, ce sera celui des travaux du corps réunis à la culture de l'esprit, par l'exécution d'un plan bien concerté que chacun peut former & remplir de bonne heure, suivant son rang, sa position, son âge, son sexe, son caractere, & ses talens.
Il est aisé de concevoir comment les travaux du corps, même ceux qui semblent demander la moindre application, occupent l'ame ; & quand on ne concevroit pas ce phénomene, l'expérience apprend qu'il existe. L'on sait également que les occupations de l'esprit produisent alternativement le même effet. Le mêlange de ces deux especes d'occupations, fournissant un objet qu'on remplit avec soin chaque jour, mettra les hommes à couvert des amertumes de l'ennui.
Il faut donc éviter l'inaction & l'oisiveté, tant par remede que pour son propre bonheur. La Bruyere dit très-bien que l'ennui est entré dans le monde par la paresse, qui a tant de part à la recherche que les hommes font des plaisirs de la société, c'est à dire des spectacles, du jeu, de la table, des visites, & de la conversation. Mais celui qui s'est fait un genre de vie, dont le travail est à la fois l'aliment & le soûtien, a assez de soi-même, & n'a pas besoin des plaisirs dont je viens de parler pour chasser l'ennui, parce qu'alors il ne le connoît point. Ainsi le travail de toute espece est le vrai remede à ce mal. Quand même le travail n'auroit point d'autre avantage ; quand il ne seroit pas le fonds qui manque le moins, comme dit la Fontaine, il porteroit avec lui sa récompense dans tous les états de la vie, autant chez le plus puissant monarque, que chez le plus pauvre laboureur.
Qu'on ne s'imagine point que la puissance, la grandeur, la faveur, le crédit, le rang, les richesses, ni toutes ces choses jointes ensemble, puissent nous préserver de l'ennui ; on s'abuseroit grossierement. Pour convaincre tout le monde de cette vérité, sans nous attacher à la prouver par des réflexions philosophiques qui nous meneroient trop loin, il nous suffira de parler d'après les faits, & de transcrire ici, des anecdotes du siecle de Louis XIV. un seul trait d'une des lettres de madame de Maintenon à madame de la Maisonfort : il est trop instructif & trop frappant pour y renvoyer le lecteur.
« Que ne puis-je, dit madame de Maintenon, vous peindre l'ennui qui dévore les grands, & la peine qu'ils ont à remplir leurs journées ! Ne voyez-vous pas que je meurs de tristesse dans une fortune qu'on auroit eu peine à imaginer ? Je suis venue à la plus haute faveur, & je vous proteste, ma chere fille, que cet état me laisse un vuide affreux ». Elle dit un autre jour au comte d'Aubigné son frere : « Je ne peux plus tenir à la vie que je mene, je voudrois être morte ». On sait quelle réponse il lui fit.
Je conclus que si quelque chose étoit capable de détromper les hommes du bonheur prétendu des grandeurs humaines, & les convaincre de leur vain appareil contre l'ennui, ce seroit ces trois mots de madame de Maintenon : Je n'y peux plus tenir, je voudrois être morte. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.
Étymologie de « ennui »
Berry, enneu?; provenç. enueg, enuet, enuey, enueit, enuit, enuoi, enoi, enut, et au féminin, enueja, enueia?; catal. enutg?; espagn. et portug. enojo?; ital. noja?; anc. ital. nojo. Mot important, mais d'origine douteuse. On le tire ordinairement du latin noxa ou noxia, tort, préjudice?; mais la forme des mots se prête peu à cette étymologie, puisque noxa ou noxia auraient donné nose ou noise. Fauriel propose le basque enoch?; mais rien ne garantit que enoch ne soit pas venu de l'espagnol dans le basque. Pour ces raisons, Diez, se joignant à Cabrera, propose le latin odium?: est mihi in odio, cela m'ennuie?; d'où un substantif inodium, qui permet la dérivation de toutes les formes romanes, l'italien noja ayant perdu l'i ou l'e par une aphérèse qui n'est pas rare dans cette langue. Ce qui donne beaucoup de force à cette étymologie, c'est que inodio se trouve effectivement dans l'ancien parler vénitien, dont Diez rapporte ces exemples-ci?: plu te sont a inodio, en italien più ti sono a noja, en français plus te sont à anoi?; a to inodio, italien a tua noja, français al tuen anoi. On remarquera à côté de la forme masculine, plus usitée, la forme féminine de ce mot en français, en provençal et en italien.
- Déverbal sans suffixe de ennuyer, dérivé du bas latin inodi?re, formé sur l'expression in odio esse « être un objet de haine » du latin classique?[1]. Ennui a signifié au XIIe siècle « tourment », puis « tristesse profonde, chagrin, dégoût » pour prendre progressivement, par affaiblissement, celui de « lassitude d'esprit, manque de goût, de plaisir ».
ennui au Scrabble
Le mot ennui vaut 5 points au Scrabble.
Informations sur le mot ennui - 5 lettres, 3 voyelles, 2 consonnes, 4 lettres uniques.
Quel nombre de points fait le mot ennui au Scrabble ?
Le calcul de points ne prend pas en compte lettre compte double, lettre compte triple, mot compte double et mot compte triple. Ces cases augmentent les valeurs des mots posés selon un coefficient indiqué par les règles du jeu de Scrabble.
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Les rimes de « ennui »
On recherche une rime en 8I .
Les rimes de ennui peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.
Les rimes en 8i
Rimes de court-circuits Rimes de buis Rimes de pluies Rimes de instruits Rimes de reconduit Rimes de demi-nuit Rimes de essuies Rimes de reluis Rimes de réduits Rimes de séduis Rimes de réduit Rimes de aujourd'hui Rimes de sui Rimes de réduit Rimes de fruits Rimes de déduit Rimes de produits Rimes de conduits Rimes de presse-fruits Rimes de enduit Rimes de sauf-conduit Rimes de induit Rimes de cui-cui Rimes de déduis Rimes de traduits Rimes de relui Rimes de icelui Rimes de fui Rimes de hui Rimes de cuits Rimes de cuis Rimes de cuit Rimes de minuit Rimes de reproduit Rimes de enfuient Rimes de coupe-circuit Rimes de reproduis Rimes de anti-truie Rimes de enfuies Rimes de recuits Rimes de reconduits Rimes de nuit Rimes de réduit Rimes de fortuits Rimes de ensuit Rimes de truies Rimes de reproduits Rimes de nuits Rimes de produits Rimes de minuitsMots du jour
court-circuits buis pluies instruits reconduit demi-nuit essuies reluis réduits séduis réduit aujourd'hui sui réduit fruits déduit produits conduits presse-fruits enduit sauf-conduit induit cui-cui déduis traduits relui icelui fui hui cuits cuis cuit minuit reproduit enfuient coupe-circuit reproduis anti-truie enfuies recuits reconduits nuit réduit fortuits ensuit truies reproduits nuits produits minuits
Les citations sur « ennui »
- Du dimanche matin la pluie - Souvent la semaine ennuie.Auteur : Dictons - Source : Dicton
- Si les ennuis d'une grande partie du monde risquent de concerner tout le monde, par contre, ceux d'une petite partie du monde ne risquent pas d'intéresser grand monde.Auteur : Pierre Dac - Source : L'Os à moelle
- La vie, ça se perd ou ça se conquiert. Moi je suis à sa recherche. Lorsque je précise que je cherche la vie, je veux dire que je cherche à devenir vivant, à être réveillé, un éveil, oui, un éveil. Me réveiller de cet état de confusion, d'incertitude, d'ennui, de mélancolie, de désespoir, de léthargie, où je me débats pour conquérir la réalité ? Auteur : Paul Nizon - Source : L'année de l'amour (1989)
- L'ennui naquit un jour de l'uniformitéAuteur : Antoine Houdar de La Motte - Source : Fables (1719), Les amis trop d'accord
- De quoi demain sera-t-il fait ? demandait un gros poète. De quoi ? Mais comme hier, de chagrin, d'ennui, de mensonge.
Auteur : Paul-Jean Toulet - Source : Le carnet de monsieur du Paur, homme public
- Bâillement: Il faut dire: «Excusez-moi, ça ne vient pas de l'ennui, mais de l'estomac.»Auteur : Gustave Flaubert - Source : Dictionnaire des idées reçues (1913)
- Beaucoup de gens accordent au café le pouvoir de donner de l'esprit; mais tout le monde a pu vérifier que les ennuyeux ennuient bien davantage après en avoir pris.Auteur : Honoré de Balzac - Source : Traité des excitants modernes
- Accomplissement: La fin de l'effort et le début de l'ennui.Auteur : Ambrose Bierce - Source : Le Dictionnaire du Diable (1911)
- Désirer sans même pouvoir imaginer ce qu'on pourrait bien désirer, attendre sans avoir rien à attendre, tel est l'ennui.Auteur : Nicolas Grimaldi - Source : Traité des solitudes (2003)
- La littérature est un agrément, comme la peinture, l'aquarelle et la musique, une distraction noble et permise, un moyen d'embellir les heures de la vie et les ennuis de la solitude.Auteur : Antoine Albalat - Source : L'art d'écrire enseigné en vingt leçons (1900)
- Rêves d'enfant, voix de la neige, - Et vous, murs où la nuit - Tournait avec mon jeune ennui... - Collège, noir manège.Auteur : Paul-Jean Toulet - Source : Les Contrerimes (1979)
- Je recèle en moi des réserves d'ennui pratiquement inépuisables. Je suis capable de m'ennuyer pendant des heures sans me faire chier.Auteur : Pierre Desproges - Source : Fonds de tiroir (1990)
- Le crâne duveteux, le long nez d'oiseau revêtirent quelque chose de monacal; et l'on eût pu croire qu'à force d'ennui, Hubert allait tomber dans la catatonie de l'extase.Auteur : Jean-Louis Curtis - Source : Le Roseau pensant (1971)
- L'ennui avec les cérébraux, c'est qu'ils passent leur vie à se dire qu'ils le sont.Auteur : Frédéric Dard - Source : Les pensées de San-Antonio
- Le gouvernement russe est une monarchie absolue, tempérée par l'assassinat; or, quand le prince tremble, il ne s'ennuie plus ; il vit donc entre la terreur et le dégoût. Si l'orgueil du despote veut des esclaves, l'homme cherche des semblables : mais un Czar n'a point de semblables ; l'étiquette et la jalousie font à l'envi la garde autour de son coeur solitaire.Auteur : Astolphe, marquis de Custine - Source : La Russie en 1839
- Je lis en quelque livre, ou feins de composer,
Ou seul je me promène et repromène encore,
Essayant de tromper l'ennui qui me dévore.Auteur : Pierre de Ronsard - Source : Elégies, Second discours - Du plus haut des cieux, gloire aux femmes qui s'ennuient, gloire aux femmes qui souffrent, le vent de l'aventure les décoiffe et leur donne la chaire de femme !Auteur : René Fallet - Source : L'Amour baroque (1971)
- Oui! ce qui pour l'homme a des charmes
Pour moi n'a qu'ennuis et douleur.
Sur mon passé rien ne surnage
Des vains rêves de mon jeune âge.Auteur : Victor Hugo - Source : Odes et Ballades (1826), A Ramon, duc de Benav - Le seul jeu qui appartienne à tous les peuples et à toutes les époques, et dont nul ne sait quel dieu l'a apporté sur terre pour tuer l'ennui, pour aiguiser l'esprit, pour stimuler l'âme. Où commence-t-il, où finit-il ?Auteur : Stefan Zweig - Source : Le joueur d'échecs (1943)
- La sympathie, que l'on tend à surévaluer, sert souvent à couvrir des monceaux d'ordures ; et pourtant, ainsi va le monde : si on s'est donné la peine d'avoir deux enfants, il faut apprendre très tôt à dissimuler, en leur présence, l'ennui, la souffrance, la dépression. Sauf si on veut les rendre malheureux. Auteur : Lorenzo Marone - Source : La Tentation d’être heureux (2015)
- Les gens moyens m'ennuient. Ils ne discutent pas. Ce sont souvent des tyrans. L'autoritarisme, c'est la marque des imbéciles.Auteur : Michel Serrault - Source : Lors de la promotion de «Belphegor» à Paris, 5 avril 2001.
- Quand un homme s'ennuie, il a besoin d'être stimulé ; quand une femme s'ennuie, elle a besoin d'être retenue.Auteur : Etienne Rey - Source : De l'amour de Stendhal
- C'est la faute des panégyristes, ou de leurs héros, lorsqu'ils ennuient.Auteur : Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues - Source : Réflexions et Maximes (1746)
- Si vous suivez mes instructions à la lettre, mes ennuis s'évanouiront les uns après les autres comme les chapitres d'un roman. Rendez-moi ce service, mon cher Lanyon, et soyez le sauveur de Votre ami, Henry Jekyll.Auteur : Robert Louis Balfour Stevenson - Source : L'Etrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (1886)
- L'ennui avec le Mal, c'est qu'on s'y habitue, il faut du génie pour inventer.Auteur : Jean-Paul Sartre - Source : Le Diable et le Bon Dieu (1951)
Les mots proches de « ennui »
Ennasser Enneigé, ée Ennemi, ie Ennobli, ie Ennoblir Ennui Ennuyant, ante Ennuyé, ée Ennuyer Ennuyeusement Ennuyeux, euseLes mots débutant par enn Les mots débutant par en
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Les synonymes de « ennui»
Les synonymes de ennui :- 1. complication
2. difficulté
3. complexité
4. imprévu
5. accident
6. anicroche
7. embarras
8. résistance
9. empêchement
10. corvée
11. service
12. travail
13. besogne
14. obligation
15. embêtement
16. souci
17. contrariété
18. tracas
19. casse
synonymes de ennui
Fréquence et usage du mot ennui dans le temps
Évolution historique de l’usage du mot « ennui » avec Google Books Ngram Viewer qui permet de suivre l’évolution historique de l'usage du mot ennui dans les textes publiés.
Classement par ordre alphabétique des définitions des mots français.
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