Définition de « langueur »


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot langueur de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.

Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur langueur pour aider à enrichir la compréhension du mot Langueur et répondre à la question quelle est la définition de langueur ?

NOM genre (f) de 2 syllabes
Une définition simple : langueur (f)

  • État d’abattement d’une personne faible et malade. - Être en langueur. - Maladie de langueur. On l’employait dans ce sens au pluriel. - Il ne sent point les langueurs de l’âge.

  • Il se dit plus ordinairement d’une sorte d’abattement physique et moral causé par les fatigues de l’esprit, par les peines de l’âme, et principalement par celles qui viennent de l’amour. - L’excès du travail l’a mis dans un état de langueur dont il a peine à sortir. - La mort de sa femme l’a jeté dans une langueur d’où rien ne peut le tirer. - Une secrète langueur s’est emparée de son âme. - Des yeux pleins de langueur, d’une amoureuse langueur. (-réf-)


    Définitions de « langueur »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    LANGUEUR, subst. fém.

    A. ? Affaiblissement physique ou moral qui réduit considérablement les forces et l'activité d'une personne.
    1. Vx ou littér. [La cause est de nature physique (maladie, blessure)] Entrer, être, tomber, tourner en langueur; se consumer de langueur. Je suis malade, messieurs, je me meurs de langueur, et vous m'excuserez si je ne puis me lever (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 339).Une langueur qu'on craignait de voir dégénérer en consomption lente (Lamart., Raphaël,1849, p. 139):
    1. Les enfants paraissaient atteints d'une maladie de langueur, ne mangeaient plus, accusaient des douleurs de ventre, traînaient quelque temps, puis expiraient au milieu d'abominables souffrances. Maupass., Contes et nouv., t. 2, Moiron, 1887, p. 1145.
    Rem. Ac. souligne que dans ce sens le mot est souvent employé au plur. : Il ne sent point les langueurs de l'âge.
    ? P. anal. État d'une plante qui végète, s'étiole, dépérit. La langueur ou l'activité de la végétation semblait dépendre d'influences célestes (Volney, Ruines,1791, p. 225).
    2. [La cause est de nature morale]
    a) Asthénie, affaiblissement de l'énergie morale et physique causée par une fatigue nerveuse, par une souffrance morale. La mort de sa femme l'a jeté dans un état de langueur dont il a peine à sortir (Ac.).La langueur, ou l'impuissance absolue de l'esprit (Cabanis, Rapp. phys et mor., t. 1, 1808, p. 453).Oui, mon Père, je mourrai de colère et de langueur si je ne le retrouve pas (Arnoux, Rêv. policier amat.,1945, p. 77):
    2. Vous voilà condamné à la vie maintenant, cher ami, à une vie de langueur, d'empêchement et de souffrance, où votre âme stoïque s'épanouit quand même... Sand, Corresp.,1867, p. 163.
    b) État d'âme mélancolique et rêveur qui rend nonchalant, sans énergie. Elles [les jeunes filles] lisent Loti et Fromentin, qui les laissent pleines de langueurs (Chardonne, Dest. sent., I, 1934, p. 67).Comme elle s'approchait de la fenêtre, une étrange langueur l'avait saisie à la vue de la campagne toute teintée d'une buée verte (Lacretelle, Hts ponts, t. 3, 1935, p. 125):
    3. Les sanglots longs Des violons De l'automne Blessent mon c?ur D'une langueur Monotone. Verlaine, Poèmes saturn.,1866, p. 72.
    ? En partic. État d'âme dû aux tourments d'une passion amoureuse qui s'exprime par une mollesse de l'attitude ou des regards. La suavité et la gracieuse langueur des femmes de l'Asie, beauté bien plus féminine, bien plus amoureuse, bien plus fascinante pour le c?ur que la beauté sévère et mâle des statues grecques (Lamart., Destinées poésie,1834, p. 393).La vivacité nerveuse de Juliette, qu'elle noyait d'une langueur étudiée (Zola, Page amour,1878, p. 882):
    4. Yves se faisait de cet amour des représentations simples et précises; il imaginait des regards de langueur, des baisers furtifs, des mains longuement pressées, toute une romance qu'il méprisait. Mauriac, Myst. Frontenac,1933, p. 67.
    B. ? P. anal.
    1. Caractère d'une chose (paysage, climat) dont la monotonie, la moiteur engendrent cet état d'âme. Après les langueurs extrêmes de cet interminable été, le ciel s'est levé couvert et tout bouleversé (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1906, p. 287).La mortelle langueur de l'après-dînée (Claudel, Feuilles Saints,1925, p. 625):
    5. Je fuyais tes regards, je cherchais ma raison. Mais la langueur des champs, leur tristesse attrayante, À ma langueur secrète ajoutaient leur poison. Desb.-Valm., Élégies,1833, p. 70.
    2. Affaiblissement de l'énergie, ralentissement de l'activité de quelque chose.
    a) Ralentissement de l'activité, du développement (d'une entreprise, d'une société). M. Géraud dit qu'après cinq ans de langueur, cette année est excellente pour les manufacturiers (Michelet, Journal,1842, p. 475).
    b) Manque d'intérêt, de mouvement, de chaleur (d'une ?uvre artistique ou littéraire). Langueur d'un discours, d'une conversation. [David] fut frappé (...) de la langueur, de la faiblesse de ces honteuses productions de son temps (Delacroix, Journal,1860, p. 270):
    6. Je sens fort bien que ces développements doivent jeter de la langueur dans la troisième partie de l'Essai, mais que faire à cela? Lamennais ds MmeV. Hugo, Hugo,1863, p. 6.
    REM. 1.
    Languison, subst. fém.,région., synon.Aux maladies s'ajoutaient l'ennui, la languison. Les plus vaillants n'avaient même pas le courage de travailler (A. Daudet, Port-Tarascon,1890, p. 128).
    2.
    Languissement, subst. masc.,région. Action, fait de languir; langueur. Frédéry avait trop de languissement à son Hospitalière et à son petit Frédy (Fabre, Chevrier,1867, p. 321).
    3.
    Languition, subst. fém.,région. Synon. de languison (supra rem. 1).J'avais une languition sotte qui me faisait regarder toutes les filles sans oser leur dire un mot (Sand, Maîtres sonneurs,1853, p. 17).
    Prononc. et Orth. : [l? ?goe:?]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Prob. av. 1130 (v. éd. pp. 200 et 261) [ms. fin xiie-début xiiies.] « maladie, état de faiblesse » ([Philippe de Thaon], Lapidaire alphabétique ds Lapidaires anglo-norm. éd. P. Studer et J. Evans, V, 989, p. 236); 2. a) ca 1180 « état d'abattement, de mélancolie dû à la passion amoureuse » (Thomas, Tristan, 2484, 3037 ds T.-L.); cf. 1269-78 (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4275 : Amors c'est langueur toute santeïve, C'est santé toute maladive) et 1525 (C. Marot, Élégie IV, 49, ds ?uvres lyriques, éd. C. A. Mayer, p. 224 : Oubly, Jalousie et langueur Suyvent Amours); b) 1670 « caractère de ce qui est empreint de ce sentiment » langueur [des yeux] (Racine, Bérénice, IV, 4); 3. a) 1564 « chagrin, malheur » (Indice de la Bible ds FEW t. 5, p. 163 a); b) 1765-70 « mélancolie, vague tristesse » (Rousseau, Confessions, VI, ds ?uvres éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 243); 4. a) 1580 « nonchalance, indolence, paresse » (Montaigne, Essais, I, XXVI, éd. A. Thibaudet, et M. Rat, p. 175); b) fin xviie-1remoitié xviiies. « manque de force, de chaleur (d'une production de l'esprit) » (Fontenelle, Du Verney ds Littré); c) 1780 [éd.] « stagnation (d'une activité écon.) » (Raynal, Hist. phil., VII, 14, ibid.). Du lat. languor « faiblesse, abattement, lassitude; maladie; inactivité, mollesse, tiédeur ». Fréq. abs. littér. : 1 109. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 152, b) 2 246; xxes. : a) 1 371, b) 850.


    Wiktionnaire


    Nom commun - ancien français

    langueur \lã.?wør\ féminin

    1. Langueur, maladie, état de faiblesse.

    Nom commun - français

    langueur \l??.???\ féminin

    1. Affaiblissement physique et moral qui réduit considérablement les forces et l'activité d'une personne. Action, fait de languir.
      • Les Liméniennes ont toutes de belles couleurs, [?], des yeux noirs d'une expression indéfinissable d'esprit, de fierté et de langueur ; [?]. (Flora Tristan; Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
      • Un long baiser rescella leur pacte. Aïssa, lourde de langueur, avait renversé sa tête sur l'épaule de son amant. (Victor Margueritte, Un c?ur farouche, Paris : Ernest Flammarion, 1921, page 61)
      • Les sanglots longs
        Des violons
        De l'automne
        Blessent mon c?ur
        D'une langueur
        Monotone.
        (Paul Verlaine, Chanson d'automne, 1866)
      • Atteint d'un mal nommé porphyrie, le pauvre garçon est contraint de s'abreuver de sang humain pour conjurer sa langueur chronique. (François Rivière, Dracula, cent ans et toutes ses dents, dans Libération (journal), 31 décembre 1987)
    2. État d'abattement d'une personne faible et malade.
      • Il ne sent point les langueurs de l'âge.
      • Maladie de langueur (On l'employait dans ce sens au pluriel).
      • Louis XIII tomba dans un grand fauteuil garni d'oreillers, demanda et but un verre d'élixir préparé pour le fortifier contre les évanouissements fréquents que lui causait sa maladie de langueur, fit un geste pour éloigner tout le monde, et seul avec Richelieu, lui parla d'une voix languissante. (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, chapitre XXIV, 1826)
      • Il y a deux ans, la reine le fit appeler pour soigner le dauphin atteint d'une maladie de langueur. (Anatole France, L'Étui de nacre, 1892, réédition Calmann-Lévy, 1923, page 193)
      • ? Tranquillisez-vous, ma petite. C'est un peu de langueur. Dans deux jours vous serez sur pied. Reposez-vous. Vous prendrez votre potion, bien sagement, comme je vous l'ai ordonné? N'est-ce pas ? Vous me le promettez ?? (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, pages 123-124)
      • Ce qu'il appelle le «languishing», ou la langueur en français, c'est le sentiment de stagner, une profonde impression de vide. (Anne-Sophie Roy, L'indifférence, ce nouveau mal de vivre qui frappe les gens, Le Journal de Montréal, 25 avril 2021)
    3. (Vieilli) (Littéraire) Cause d'abattement et de nature physique (maladie ou blessure).
      • [?]; encore sa vie fut-elle accidentellement écourtée, puisqu'il périt « de langueur » un an après avoir été éborgné par un corbeau. (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
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    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    LANGUEUR. n. f.
    État d'abattement d'une personne faible et malade. Être en langueur. Maladie de langueur. On l'employait dans ce sens au pluriel. Il ne sent point les langueurs de l'âge. Il se dit plus ordinairement d'une Sorte d'abattement physique et moral causé par les fatigues de l'esprit, par les peines de l'âme, et principalement par celles qui viennent de l'amour. L'excès du travail l'a mis dans un état de langueur dont il a peine à sortir. La mort de sa femme l'a jeté dans une langueur d'où rien ne peut le tirer. Une secrète langueur s'est emparée de son âme. Des yeux pleins de langueur, d'une amoureuse langueur.

    Littré

    LANGUEUR (lan-gheur) s. f.
    • 1Etat d'une personne affaiblie, malade. Maladie de langueur. Être en langueur. Il est revenu un gentilhomme de Commerci qui m'a fait peur de la santé du cardinal de Retz?: ce n'est plus une vie, c'est une langueur, Sévigné, 28 juill. 1677. Ma tante est toujours très mal?; laissez-nous le soin de partir, nous ne souhaitons autre chose?; et même, s'il y avait quelque espérance de langueur, nous prendrions notre parti, Sévigné, 27 avr. 1672. Une langueur qui semble d'abord plus incommode que dangereuse?; des maux d'autant plus à plaindre que, n'étant pas assez connus, ils n'étaient pas peut-être assez plaints?, Fléchier, Dauphine. Il y a plus de deux ans qu'il est malade, et tant de médecins qui l'ont vu ne l'ont pu guérir, non plus que les eaux de Bourbon?; c'est une langueur dont son esprit ne se sent point, Bouhours, Chevalier de Méré. Après trois mois de langueur, elle [Mme de Maintenon] mourut à quatre-vingt-trois ans, le samedi 15 d'avril, Duclos, Mém. rég. ?uv. t. V, p. 402, dans POUGENS.

      Langueur d'estomac, état d'un estomac qui a perdu le ton nécessaire pour bien faire ses fonctions.

      Fig. Tenir en langueur, faire languir. ?Ces lois dont la rigueur Tiennent mes souhaits en langueur, Malherbe, V, 19.

    • 2 Fig. Sorte d'affaiblissement moral et physique causé par les fatigues de l'esprit, par les peines de l'âme. L'excès du travail l'a mis dans un état de langueur dont il a peine à se tirer. La reine, qui se trouva grosse, et qui ne put par tout son crédit faire abandonner ces deux siéges qu'on vit enfin si mal réussir, tomba en langueur, et tout l'État languit avec elle, Bossuet, Reine d'Anglet. L'état de langueur qui me menaçait d'une mort prochaine, Fénelon, Dial. des morts mod. Charles-Quint, François 1er. La nature vous a donné ce feu avec lequel on ne sent jamais la langueur de l'âge?; vous serez plus philosophe, mais vous ne serez jamais vieux, Voltaire, Lett. Richelieu, 31 août 1751. L'impression que l'idée d'une mort prochaine faisait sur mon âme était moins de la tristesse qu'une langueur paisible et qui même avait ses douceurs, Rousseau, Confessions, VI.
    • 3Il se dit, dans un sens analogue, de la passion de l'amour. Moi qui m'étais défendu toute ma vie des tristesses, des langueurs et des inquiétudes de l'amour, Voiture, Lett. 43. De mes yeux interdits la confuse langueur Trahirait, malgré moi le secret de mon c?ur, Th. Corneille, Ariane, II, 3. Un nuage confus se répand sur ma vue?; Je n'entends plus, je tombe en de douces langueurs?; Et pâle, sans haleine, interdite, éperdue, Un frisson me saisit, je tremble, je me meurs, Boileau, Traité du sublime, VIII. Soutiendrai-je ces yeux dont la douce langueur Sait si bien découvrir les chemins de mon c?ur?? Racine, Bérén. IV, 4. Les yeux, qui vainement voulaient vous éviter, Déjà pleins de langueur, ne pouvaient vous quitter, Racine, Phèdre, II, 1.
    • 4État de l'âme qui se laisse aller à un état comparé à la langueur physique. Les langueurs d'une vie sans occupation. Je ne vous dirai pas avec quelles langueurs D'un si cruel exil j'ai souffert les longueurs, Corneille, Tite et Bérén. II, 5. Ce n'est pas que j'aie sur le c?ur de n'avoir pas senti le plaisir d'être avec vous?; je vous jure et je vous proteste que je ne vous ai jamais regardée avec indifférence ni avec la langueur que donne quelquefois l'habitude, Sévigné, 12 juill. 1671. [Les bienheureux]? goûtent, dans les feux d'une éternelle ardeur, Des plaisirs sans regrets, du repos sans langueur, Voltaire, Henr. VII. Occupé sans tumulte, amusé sans langueur, Je méprise le monde et je vous y regrette, Voltaire, Lettres en vers et en prose, 27. Je n'irai point, en proie à de lâches amours, Aux langueurs d'un sérail abandonner mes jours, Voltaire, Zaïre, I, 2. Vous êtes bien mon Prométhée?; votre feu réveille les étincelles d'une âme affaiblie par tant de langueurs et de maux, Voltaire, Lett. Pr. roy. de Prusse, 1739. Vivez, madame, avec des amis qui adoucissent le fardeau de la vie, qui occupent l'âme et qui l'empêchent de tomber en langueur, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 15 mars 1769. Ce prince, seul, farouche, à ses langueurs livré, Aime à nourrir le fiel dont il est dévoré, Ducis, Hamlet, I, 1.
    • 5Absence d'intérêt, de chaleur, de mouvement dans les productions de l'esprit. Il y a de la langueur dans cet ouvrage. Cette chaleur ou se communique aux auditeurs, ou du moins les préserve d'une langueur involontaire qui aurait pu les gagner, Fontenelle, du Verney. Le spectateur pardonne tout, hors la langueur?; et, lorsqu'il est une fois ému, il examine rarement s'il a raison de l'être, Voltaire, ?dipe, lett. 5e.
    • 6Il se dit des choses qui n'ont point d'activité, de développement. La langueur du commerce, des affaires. Les sept cent cinquante-neuf plantations distribuées dans soixante-une vallées sortaient de leur langueur, et il s'en formait d'autres, Raynal, Hist. phil. VII, 14.

    HISTORIQUE

    XIIe s. De le [la] enferteit [infirmité] de ceste languor ne muert nulz, se cil non ki est encor floibes [faible], Job, p. 518. Si chaï [il chut, il tomba] en langur grevuse à desmesure, Th. le mart. 167.

    XIIIe s. Sire, fai me dire à ton devin, de mon seigneur, que ge gart ci en langor, quant il morra, ne se il garra jamès de ceste maladie, Merlin, f° 47, verso. Et avint que maladie li prist?; et moult fu grant pieche en langour, Chr. de Rains, 222.

    XIVe s. Comme dit Tulles, vice est langour de l'ame, Oresme, Eth. 42.

    XVIe s. Refus, oubly, jalousie et langueur Suyvent amours, Marot, I, 340. Les douces passions, les delectables peines, Et les cheres langueurs dont les amours sont pleines, Desportes, Élégies, I, 7.

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    Encyclopédie, 1re édition

    LANGUEUR, (Mor.) il se dit des hommes & des sociétés. L'ame est dans la langueur, quand elle n'a ni les moyens ni l'espérance de satisfaire une passion qui la remplit ; elle reste occupée sans activité. Les états sont dans la langueur quand le dérangement de l'ordre général ne laisse plus voir distinctement au citoyen un but utile à ses travaux.

    Langueur, s. f. (Méd.) est un mode ou espece de foiblesse plus facile à sentir qu'à définir ; elle est universelle ou particuliere ; on sent des langueurs d'estomac. Voyez Indigestion, Estomac. On éprouve des langueurs générales, ou un anéantissement de tout le corps ; on ne se sent propre à aucune espece d'exercice & de travail ; les muscles semblent refuser leur action ; on n'a pas même la volonté de les mouvoir, parce qu'on souffre un malaise quand on le fait ; c'est un symptome propre aux maladies chroniques, & particulierement à la chlorose ; il semble être approprié aux maladies dans lesquelles le sang & les humeurs qui en dérivent, sont vapides, sans ton & sans activité. Le corps, ou pour mieux dire, les fonctions corporelles ne sont pas les seules langueurs ; mais les opérations de l'esprit, c'est-à-dire, les facultés de sentir, de penser, d'imaginer, de raisonner, sont dans un état de langueur singulier ; telle est la dépendance où sont ces fonctions du corps. Ce symptome n'aggrave point les maladies chroniques ; il semble indiquer seulement l'état atonique du sang & des vaisseaux, la diminution du mouvement intestin putréfactif. Les remedes les plus appropriés par conséquent sont ceux qui peuvent réveiller & animer ce ton, qui peuvent augmenter la fermentation ou le mouvement intestin du sang, & l'action des vaisseaux sur les liquides ; tels sont l'équitation, les martiaux, les plantes cruciformes, les alkalis fixes & volatils, & généralement tous ceux qui sont réellement convenables dans les maladies dont la langueur est le symptome. Voyez Chlorose, Force, Foiblesse, &c. (m)

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    Étymologie de « langueur »

    Provenç. languor, langor?; espagn. languor?; ital. languore?; du lat. langorem.

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    (1130) De l'ancien français (« maladie, état de faiblesse »).
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    LANGUEUR, subst. fém.
    Étymol. et Hist. 1. Prob. av. 1130 (v. éd. pp. 200 et 261) [ms. fin xiie-début xiiies.] « maladie, état de faiblesse » ([Philippe de Thaon], Lapidaire alphabétique ds Lapidaires anglo-norm. éd. P. Studer et J. Evans, V, 989, p. 236); 2. a) ca 1180 « état d'abattement, de mélancolie dû à la passion amoureuse » (Thomas, Tristan, 2484, 3037 ds T.-L.); cf. 1269-78 (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 4275 : Amors c'est langueur toute santeïve, C'est santé toute maladive) et 1525 (C. Marot, Élégie IV, 49, ds ?uvres lyriques, éd. C. A. Mayer, p. 224 : Oubly, Jalousie et langueur Suyvent Amours); b) 1670 « caractère de ce qui est empreint de ce sentiment » langueur [des yeux] (Racine, Bérénice, IV, 4); 3. a) 1564 « chagrin, malheur » (Indice de la Bible ds FEW t. 5, p. 163 a); b) 1765-70 « mélancolie, vague tristesse » (Rousseau, Confessions, VI, ds ?uvres éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 243); 4. a) 1580 « nonchalance, indolence, paresse » (Montaigne, Essais, I, XXVI, éd. A. Thibaudet, et M. Rat, p. 175); b) fin xviie-1remoitié xviiies. « manque de force, de chaleur (d'une production de l'esprit) » (Fontenelle, Du Verney ds Littré); c) 1780 [éd.] « stagnation (d'une activité écon.) » (Raynal, Hist. phil., VII, 14, ibid.). Du lat. languor « faiblesse, abattement, lassitude; maladie; inactivité, mollesse, tiédeur ».

    langueur au Scrabble


    Le mot langueur vaut 9 points au Scrabble.

    langueur

    Informations sur le mot langueur - 8 lettres, 4 voyelles, 4 consonnes, 7 lettres uniques.

    Quel nombre de points fait le mot langueur au Scrabble ?


    Le calcul de points ne prend pas en compte lettre compte double, lettre compte triple, mot compte double et mot compte triple. Ces cases augmentent les valeurs des mots posés selon un coefficient indiqué par les règles du jeu de Scrabble.

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    langueur

    Les rimes de « langueur »


    On recherche une rime en 9R .

    Les rimes de langueur peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en 9R

    Rimes de graveurs      Rimes de pourvoyeurs      Rimes de constricteurs      Rimes de déviateur      Rimes de bouffeurs      Rimes de re-chanteur      Rimes de prêcheur      Rimes de réfrigérateur      Rimes de téléviseur      Rimes de interrogateurs      Rimes de quêteurs      Rimes de oppresseurs      Rimes de pleurent      Rimes de générateurs      Rimes de mi-réprobateur      Rimes de séparateur      Rimes de créateur      Rimes de arrangeur      Rimes de accumulateur      Rimes de fleurent      Rimes de appeleur      Rimes de démarcheur      Rimes de déblayeur      Rimes de dégustateur      Rimes de tricheur      Rimes de éboueurs      Rimes de compositeurs      Rimes de aiguilleurs      Rimes de pleurnicheurs      Rimes de arroseur      Rimes de rumeurs      Rimes de rabatteurs      Rimes de blagueur      Rimes de pourfendeur      Rimes de traducteurs      Rimes de illustrateur      Rimes de enregistreurs      Rimes de tordeur      Rimes de régaleur      Rimes de camionneurs      Rimes de porte-malheur      Rimes de démineur      Rimes de réparateurs      Rimes de teenagers      Rimes de farceurs      Rimes de semeurs      Rimes de retoucheur      Rimes de larmoyeur      Rimes de analyseurs      Rimes de facteur     

    Mots du jour

    graveurs     pourvoyeurs     constricteurs     déviateur     bouffeurs     re-chanteur     prêcheur     réfrigérateur     téléviseur     interrogateurs     quêteurs     oppresseurs     pleurent     générateurs     mi-réprobateur     séparateur     créateur     arrangeur     accumulateur     fleurent     appeleur     démarcheur     déblayeur     dégustateur     tricheur     éboueurs     compositeurs     aiguilleurs     pleurnicheurs     arroseur     rumeurs     rabatteurs     blagueur     pourfendeur     traducteurs     illustrateur     enregistreurs     tordeur     régaleur     camionneurs     porte-malheur     démineur     réparateurs     teenagers     farceurs     semeurs     retoucheur     larmoyeur     analyseurs     facteur     


    Les citations sur « langueur »

    1. Mes pleurs n'ont pu depuis fléchir cette infidèle,
      A quitter un séjour qu'elle trouva si doux;
      Et je suis en langueur, sans repos et sans elle,
      Et sans moi-même aussi, lorsque je suis sans vous.


      Auteur : Vincent Voiture - Source : Stances


    2. Par le travail on charmait l'ennui, on ménageait le temps, on guérissait la langueur de la paresse et les pernicieuses rêveries de l'oisiveté.

      Auteur : Jacques Bénigne Bossuet - Source : Sans référence


    3. La pratique du sport en général, et du sport de compétition en particulier, n'a jamais prédisposé aux langueurs de l'amour.

      Auteur : Pierre Daninos - Source : Les Carnets du major W. Marmaduke Thompson (1954)


    4. Elas! Pourquoy m'a elle procuree - Mort a demy sans l'avoir assouvie? - Vie en langueur, telle est ma destinee - Quant je ne voy ma doulce dame en vie.

      Auteur : Alain Chartier - Source : Ballade de l'amie perdue


    5. Ses yeux, qui vainement voulaient vous éviter,
      Déjà pleins de langueur ne pouvaient vous quitter.
      Le nom d'amant peut-être offense son courage ;
      Mais il en a les yeux, s'il n'en a le langage.


      Auteur : Jean Racine - Source : Phèdre (1677)


    6. Cette langueur vide et prostrée où rien ne nous arrête sinon le spectacle de l'univers qui se carie sous nos regards.

      Auteur : Emil Cioran - Source : Précis de décomposition (1949)


    7. De peindre ainsi les nonnes, puis de railler si doucement leurs menus travers, gourmandise, bavardage, mièvreries et langueurs, ce fut, pour le jésuite, une façon détournée de s'occuper des femmes sans offenser le ciel.

      Auteur : Jules Lemaître - Source : Théories et impressions


    8. Tous les excès de plaisir sont compensés par une somme égale de peine ou de langueur; c'est comme lorsqu'on dépense cette année une partie de son revenu de l'année suivante.

      Auteur : Jonathan Swift - Source : Pensées sur divers sujets moraux et divertissants


    9. Apprends-moi le bonheur dans la flamme des jours
      Les langueurs océanes aux rives d'amour.
      Apprends-moi les rubis que la nuit évapore
      Et la robe naissante du rose qui la dore.


      Auteur : Patrick Huet - Source : Déclarations d'amour (2009)


    10. On oublie vite en France; l'absence est une maladie de langueur à laquelle les plus grands noms succombent dans un espace plus ou moins long.

      Auteur : Alexandre Dumas - Source : Le Capitaine Paul (1838)


    11. C'est l'attachement au pays, le culte de cette langueur qu'on appelle la nostalgie.

      Auteur : Patrick Clervoy - Source : Dix semaines à Kaboul - Chroniques d'un médecin militaire (2012)


    12. La douceur résignée émeut et captive plus encore que la grâce brillante, et qui ne préfère cent fois à la splendeur de la Vénus la langueur de la Madone.

      Auteur : Henri-Frédéric Amiel - Source : Grains de mil (1854)


    13. Seulette suis et seulette veux être. - Seulette m'a mon doux ami laissée, - Seulette suis, dolente et affligée, - Seulette suis en langueur malheureuse, - Seulette suis plus que nulle perdue, - Seulette suis sans ami demeurée.

      Auteur : Christine de Pisan - Source : Cent Ballades


    14. Je voudrais qu'il aimât les clairs de lune, les roses pompon, les nostalgies exotiques, les langueurs printanières, les névroses fin de siècle, toutes choses que personnellement j'abomine mais qui, de nos jours, font bien dans un roman.

      Auteur : Raymond Queneau - Source : Le Vol d'Icare (1968)


    15. Les sanglots longs
      Des violons de l'automne
      Bercent mon coeur
      D'une langueur monotone.


      Auteur : Charles Trenet - Source : Verlaine


    16. Je suis l'Empire à la fin de la décadence, - Qui regarde passer les grands Barbares blancs - En composant des acrostiches indolents - D'un style d'or où la langueur du soleil danse.

      Auteur : Paul Verlaine - Source : Jadis et naguère, Langueur


    17. Et toutes deux, avec des langueurs d'asphodèles,
      Tandis qu'au ciel montait la lune molle et ronde,
      Savouraient à longs traits l'émotion profonde
      Du soir et le bonheur triste des coeurs fidèles.


      Auteur : Paul Verlaine - Source : Parallèlement (1889)


    18. Il pleure dans mon coeur
      Comme il pleut sur la ville ;
      Quelle est cette langueur
      Qui pénètre mon coeur ?


      Auteur : Paul Verlaine - Source : Romances sans paroles (1874)


    19. Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d'un beau navire, bercées par le roulis imperceptible du port, entre les pots de fleurs et les gargoulettes rafraîchissantes.

      Auteur : Charles Baudelaire - Source : Petits poèmes en prose ou Le Spleen de Paris (1862), Un Hémisphère dans une chevelure


    20. Danser, c’est apprendre à dissocier. Pieds poignards et poignets rubans. Puissance et langueur. Sourire en dépit d’une douleur persistante, sourire en dépit de la nausée, un effet secondaire des anti-inflammatoires.

      Auteur : Lola Lafon - Source : Chavirer (2020)


    21. Ne laisse pas ta raison tomber dans la langueur: son sommeil est plus funeste que celui de la mort.

      Auteur : Démophile - Source : Médecine de la vie


    22. Des airs de langueur: des appétits qui n'osent pas s'avouer.

      Auteur : Anne Barratin - Source : De Vous à Moi (1892)


    23. Que je suis loin de cet état charmant qui se suffit à lui-même! Je veux jouir, et tu veux aimer; j'ai des transports, et toi de la passion; tous mes emportements ne valent pas ta délicieuse langueur.

      Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Julie, ou la Nouvelle Héloïse (1761)


    24. Dans Platon, l'esprit de poésie anime les langueurs de la dialectique.

      Auteur : Joseph Joubert - Source : Pensées (1774-1824)


    25. Je suis venu à l’Italie par goût de l’Antiquité, à l’italien par passion de l’opéra et à Vérone par amour des femmes. À mes yeux, c’est la plus belle ville de la péninsule. Non pas seulement parce que c’est la cité où Shakespeare a fait s’aimer Roméo et Juliette, mais parce qu’elle dégage une langueur et une sensualité propres aux sentiments amoureux. Je me surprends parfois à être capable d’exaltation romantique...

      Auteur : Roland Dumas - Source : Politiquement incorrect (2015)


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    Les mots proches de « langueur »

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    Les synonymes de « langueur»

    Les synonymes de langueur :

      1. alanguissement
      2. amollissement
      3. étiolement
      4. décadence
      5. abattement
      6. mélancolie
      7. spleen
      8. tristesse
      9. nostalgie
      10. chagrin
      11. bourdon
      12. cafard
      13. dépression
      14. hypocondrie
      15. neurasthénie
      16. stagnation
      17. arrêt
      18. stase
      19. marasme
      20. immobilisme
      21. inertie
      22. engourdissement
      23. atrophie

    synonymes de langueur

    Fréquence et usage du mot langueur dans le temps


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