La définition de Raser du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Raser
Nature : v. a.
Prononciation : ra-zé
Etymologie : Ras 1 ; wallon, rezé. Radere avait donné raire.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de raser de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

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La définition de Raser

Couper le poil tout près de la peau. Raser la tête. Ils ne se rasent jamais le menton.


Toutes les définitions de « raser »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

RASER. v. tr.
Tondre, couper le poil tout près de la peau avec un rasoir. Se raser, se faire raser la barbe. Se faire raser la tête. On condamnait autrefois les femmes convaincues d'adultère à être rasées et enfermées dans un couvent. Il se dit particulièrement en parlant de la Barbe; et alors il s'emploie toujours absolument. Un coiffeur qui rase bien, qui rase mal, qui ne rase pas assez près. Un rasoir qui rase mal. Se faire raser. Se raser soi-même. Prov. et fig., Un barbier rase l'autre, se dit Lorsque des gens d'une même profession, ou ayant un intérêt commun, se soutiennent, se louent réciproquement.

RASER, en parlant d'un Édifice, d'un bâtiment, signifie Abattre à ras de terre. Raser une maison. On a rasé les fortifications, les défenses de cette ville. Raser une place. Raser un vaisseau, Ôter à un vaisseau la partie supérieure de ses œuvres mortes. On a rasé ce bâtiment pour en faire un ponton.

RASER signifie encore Passer tout auprès, effleurer. Un boulet de canon lui rasa l'épaule. Une balle lui rasa le visage. Une hirondelle qui rase le sol, la surface de l'eau. Ce charretier a rasé la borne. La balle du joueur a rasé la corde, le filet. Le bâtiment rasa un écueil. Nous rasâmes le rocher de bien près. Raser la côte, Naviguer le long de la côte. La flotte rase la côte. Raser les murs se dit de Quelqu'un qui, en marchant, passe tout près des murs, afin d'échapper le plus possible aux regards. Figurément, il se dit de Quelqu'un qui essaie de passer inaperçu. En termes de Manège, Ce cheval rase le tapis, Ses épaules ont peu de mouvement, et il ne relève point assez en marchant; les pieds sont trop près de terre, il va butter. Absolument, Ce cheval rase, commence à raser, Il ne marque presque plus; la cavité des dents incisives ne paraît plus, ou presque plus. En termes de Chasse, Se raser, être rasé, se dit d'une Perdrix ou d'un lièvre qui se tapit le plus qu'il peut contre terre pour se cacher. Les perdrix se rasent quand elles aperçoivent l'oiseau. Ce lièvre était rasé dans son gîte.

RASER, dans le langage populaire, signifie Ennuyer par des propos longs et oiseux.

Littré

RASER (ra-zé) v. a.
  • 1Couper le poil tout près de la peau. Raser la tête. Ils ne se rasent jamais le menton. Une des plus difficiles entreprises du fondateur [le czar Pierre Ier] fut d'accourcir les robes, et de faire raser les barbes de son peuple?; ce fut là l'objet des plus grands murmures, Voltaire, Russie, Anecdotes.

    Absolument, raser se dit pour raser la tête, en parlant des personnages politiques qu'au moyen âge on enfermait dans les couvents. Après cette réponse favorable [du pape], Pépin fut sacré roi à Soissons par les évêques, avec le suffrage unanime des grands et du peuple, et Childéric rasé et mis dans un monastère, Dumarsais, ?uv. t. VII, p. 121. Les vainqueurs se contentèrent de faire raser l'impératrice, de la mettre en prison en Lombardie?, Voltaire, M?urs, 23.

    Familièrement. Ruiner, anéantir. Toutes ces belles espérances ont été rasées par une dyssenterie, Patin, Nouv. lett. t. I, p. 169, dans POUGENS.

  • 2Il se dit particulièrement de la barbe, et alors il se dit sans le mot barbe. Que le prédicateur vienne à paraître?; si? et que son barbier l'ait mal rasé, Pascal, Pens. III, 3, éd. HAVET. Il sollicitait l'autre jour à Rennes avec une grande barbe?; quelqu'un lui demanda pourquoi il ne se faisait point raser?, Sévigné, 58.

    Absolument. Un perruquier qui rase bien. Ce rasoir rase mal.

  • 3Abattre, démolir une construction rez terre. Si vous ne me remettez Judas lié entre les mains, je raserai jusqu'en terre ce temple de Dieu, Sacy, Bible, Machab. II, 14, 33. Rien ne fut plus capable de flatter ce peuple [romain] que la promptitude avec laquelle le consul Publicola fit raser dans une nuit sa maison, sur quelques murmures qu'on faisait contre sa situation élevée, Rollin, Traité des Ét. V, III, 2.

    On dit de même?: raser une place. On lui impose [au landgrave de Hesse] pour condition de venir embrasser les genoux de l'empereur, de raser toutes ses forteresses, à la réserve de Cassel ou de Ziegenheim?, Voltaire, Ann. Emp. CharlesQuint, 1547.

  • 4Il se dit du canon qui démolit les parties supérieures d'une fortification. Ceux qui raisonnent croient communément qu'on sera sur la contrescarpe la nuit du samedi au dimanche, après avoir rasé avec le canon une partie des ouvrages, Pellisson, Lett. hist. t. III, p. 9.

    Terme de marine. Raser un navire, lui enlever une certaine partie de ses ?uvres mortes pour l'alléger.

    Lui abattre ses mâts dans un combat.

  • 5Passer tout auprès. Harlay rasait toujours les murailles pour se faire place avec plus de bruit, Saint-Simon, 17, 198. Il [Cassini] avait pris ses mesures si justes, que la méridienne alla raser les deux dangereuses colonnes qui avaient pensé faire tout manquer, Fontenelle, Cassini. Je les y menai en rasant la muraille, Marivaux, Pays. parv. 5e part. ?Une lame de couteau ou de verre dont la pointe est rasée par les rayons du soleil dans une chambre obscure?; on sait que les rayons s'infléchissent, se portent vers cette lame?, Voltaire, Nat. du feu. I, 4. Les rayons du soleil levant rasaient déjà les plaines, Rousseau, Ém. IV. D'abord un bruit léger rasant le sol de la terre comme l'hirondelle avant l'orage, Beaumarchais, Barb. de Sév. II, 8.

    Raser la côte, naviguer le long de la côte. Montons sur ma barque légère, Que ma main guide sans efforts, Et de ce golfe solitaire Rasons timidement les bords, Lamartine, Médit. I, 21.

    Fig. Raser la terre, se tenir dans une condition humble et retirée. Je ne fais que raser la terre, et je m'en console, Caraccioli, Lett. recréat. et mor. t. I, p. 27, dans POUGENS.

  • 6Passer tout auprès avec rapidité. Ce cocher a rasé la borne. La balle du joueur a rasé la corde. Une balle lui rasa le visage, et, familièrement, lui rasa la moustache. [Mercure] Vient, rasant le bord lybien, Fondre où le prince phrygien, Avec Didon d'amour ravie, Menait une fort laide vie, Scarron, Virg. IV. Boirude fuit le coup?: le volume effroyable Lui rase le visage, Boileau, Lutr. V. Sur l'herbe tendre elles formaient leurs pas, Rasant la terre et ne la touchant pas, Voltaire, Ce qui plaît, etc. Les hirondelles qui rasent la terre annoncent la pluie, Voltaire, Dict. phil. Augure. Je demande s'il n'est pas probable qu'il tombe de temps à autre des comètes dans le soleil, puisque celle de 1680 en a, pour ainsi dire, rasé la surface, Buffon, 1re ép. nat. ?uv. t. XII, p. 79. [Un oiseau qui] Rase tantôt la rive et tantôt les prairies, Delille, Én. XI.

    Terme de fauconnerie. Raser l'air, se dit de l'oiseau qui plane. L'herbe l'aurait portée?; une fleur n'aurait pas Reçu l'empreinte de ses pas?; Elle semblait raser les airs, à la manière Que les dieux marchent dans Homère, La Fontaine, Poés. mêl. LXV.

  • 7 Terme de manége. On dit qu'un cheval rase le tapis, lorsque, dans ses allures, il ne relève pas assez les pieds et semble glisser à la surface du sol.
  • 8 Terme de métallurgie. Faire raser la tuyère dans un fourneau, en diminuer l'inclinaison.
  • 9Dans l'argot des artistes actuels, raser, contraindre quelqu'un à vous écouter en lui tenant des discours ennuyeux?; la métaphore est prise du barbier qui vous tient dans son fauteuil et vous force d'entendre ses bavardages pendant qu'il opère.
  • 10 V. n. En termes de vétérinaire, on dit qu'un cheval rase ou a rasé, lorsque la cavité de ses incisives s'efface ou est déjà effacée?; alors on ne peut plus connaître son âge à ses dents.
  • 11Se raser, v. réfl. Se faire la barbe. Savoir se raser. Scipion Émilien fut le premier romain qui se rasa tous les jours, Pastoret, Inst. Mém. hist. et litt. anc. t. III, p. 334.

    Il signifie quelquefois se faire raser. Il se rase rarement. Quand voulez-vous vous raser?? Je ne veux me raser que demain.

  • 12 Terme de chasse. Se raser, se dit du gibier qui s'étend à ras le sol pour n'être pas vu.

    Il se dit d'une semblable attitude chez tout animal. Il [le tigre] avait pris l'attitude que les chasseurs de tigres et de panthères appellent se raser?; il était resté immobile sous les branches, les yeux fixés sur son ennemi, et le corps aplati contre terre, Anaïs Ségalas, Feuilleton de l'Écho d'Oran, du 16 mai 1867.

  • 13 En termes de construction de chemin de fer, se raser, suivre le niveau du sol. Quand on se rase au niveau des vallées, on ne trouve certainement ni tunnel, ni viaduc à faire, Moniteur universel, 5 juin 1868, p. 776, 4e col.

    PROVERBE

    Un barbier rase l'autre, se dit de gens qui se soutiennent et se louent réciproquement.

HISTORIQUE

XIIe s. Cil rasarent lor barbes, Job, p. 446. Il i out mis du feu tout rasé un tonel [un tonneau plein de feu à ras]?; Les douves sont emprises, si rompent li cercel, Sax. IX. Mout [ils] ont lor ennemis rasez et damagiez?; Mout ferirent bien tuit [tous] de bonne volenté, Rou, ms. p. 58, dans LACURNE.

XIIIe s. Le fort haubert [il] lui dessartit, L'espée lui rase au costé, Si que du cuir lui a osté, Bl. et Jeh. 4151.

XIVe s. [à] ung chevallier [il] donna De l'espée tel cop que le bras ly rasa, Hugues Capet, V. 3799. Sire, dit un bourjois, qu'on nommoit Tolomer, Avez-vous si tost fait telle ville raser?? Guesclin. 21416.

XVe s. De venir les queues [tonneaux] raser [racler], Deschamps, Poésies mss. f° 474. Et fit razer toutes les tours et murailles, Commines, II, 4. Le suppliant, pour doute que icellui Jouel ne lui fist pis, se rasa de lui [se rangea], et sacha son espée du fourreau, Du Cange, rasare.

XVIe s. Et ne convient que le los on me rase [enlever, faire perdre], D'avoir passé le haut mont de Caucase, Marot, IV, 129. Aultrement le coup, qui ne lui raza que le dessus de la teste?, Montaigne, I, 50. On leur rasoit les cheveux, on les faisoit aller deschaux, Amyot, Lyc. 34. En parlant des vertus royales, il met ceste-ci au nombre, de raser les meschans de la terre, Calvin, Instit. 1199. Lansac faisant lever ses ancres fit contenance de descendre en Ré, et en rasant l'isle?, D'Aubigné, Hist. II, 294.

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Encyclopédie, 1re édition

RASER, v. act. (Gramm.) c'est abattre une chose au ras d'une autre. Raser la barbe, c'est la couper au ras du visage ; une maison, c'est l'abattre à ras de terre. Raser signifie aussi toucher légerement. Cette balle a rasé la corde. Voyez les articles suivans.

Raser, (Critique sacrée.) La loi portoit que les lévites pour exercer leurs fonctions fussent purifiés, & eussent tout le poil du corps rasé. Nomb. viij. 7. Les lépreux, au septieme jour de leur purification, devoient en faire autant. Lév. xiv. 9. Dans les grandes calamités, tout le peuple ne devoit paroître que rasé. Is. xv. 2. Les prêtres seuls étoient exceptés de la loi. Lév. xxj. 5. Quelquefois cependant on laissoit croître sa barbe pour marquer le deuil, ou la part qu'on prenoit aux malheurs d'un ami. Raser toute la barbe & tous les cheveux de quelqu'un, ou la moitié de l'un & de l'autre, c'étoit chez les Juifs une très grande insulte. II. Rois, x. 4. Ainsi raser tous les poils est une expression figurée qui veut dire outrager, maltraiter avec la derniere rigueur ; c'est pourquoi quand Isaïe, vij. 20, déclare que l'Eternel empruntera un rasoir pour raser le poil du corps de son peuple, ces paroles signifient que Dieu se servira pour punir son peuple du glaive des Assyriens. Raser la poussiere d'une ville, dans le langage du même prophete, ch. xij. v. 25, c'est ruiner une ville de fond en comble. (D. J.)

Raser la maison, (Hist. anc. & mod.) c'étoit chez les Romains une des peines de celui qui aspiroit à la tyrannie. Valere Maxime, liv. VI. ch. iij. rapporte que Sp. Cassius convaincu d'avoir tenté de se rendre maître de la république, fut condamné par le sénat & par le peuple à la mort, dont trois consulats & un magnifique triomphe ne purent le garantir. Le peuple n'étant point encore satisfait, on abattit sa maison pour augmenter son supplice, par la destruction de ses dieux domestiques : Ut penatium quoque strage puniretur.

On sévit aujourd'hui de la même maniere contre les coupables de lése-majesté ; & l'assassinat du roi de Portugal vient d'être suivi du bannissement de l'ordre entier des Jésuites hors de ce royaume, & de la démolition de toutes leurs maisons.

Raser, (Marine.) c'est ôter à un vaisseau ce qu'il a d'?uvres mortes sur les hauts.

Raser, terme de Maréchal. Ce mot se dit en parlant des coins ou dents du cheval. Un cheval qui rase ou qui a rasé, est un cheval qui n'a plus les coins creux, c'est-à-dire dont la dent est rase & unie : ce qui arrive environ à la huitieme année du cheval. Ecole du manege. (D. J.)

Raser, en terme de Layettier, c'est mettre l'extrémité des planches de niveau entr'elles.

Raser, terme de Chasse. Ce mot se dit du gibier qui se tapit contre terre pour se cacher. La perdrix se rase quand elle apperçoit des oiseaux de proie.

Raser l'air, terme de Fauconnerie. Il se dit de l'oiseau lorsqu'il vole sans remuer presque les aîles, & sans daguer.

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Wiktionnaire


Verbe - ancien français

raser \Prononciation ?\

  1. Raser.
    • Char et caviax jus de son cief rasé (Hervis de Metz, édition de E. Stengel, p. 353, 1200-25. Jus, préposition, vers le bas, ici traduit par le verbe tomber.)
      Chair et cheveux tombent de sa tête rasée

Verbe - français

raser \??.ze\ (voir la conjugaison) (voir la conjugaison) ou \?a.ze\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se raser)

  1. Tondre, couper le poil ou les cheveux tout près de la peau avec un rasoir.
    • [?] que Dieu permettait bien aux Juifs de se marier avec leurs captives et de changer des Moabites en filles de Sion, pourvu qu'ils leur rognassent les ongles, qu'ils leur rasassent les cheveux, et qu'ils pratiquassent à leur égard diverses purifications : [?]. (Pierre Bayle, Pensées diverses sur la comète, 1682, éd. E. Cornély et cie, tome 1, 1911, p. 223)
    • Le front de Victor Hugo fera raser autant de crânes, que la gloire de Napoléon a fait tuer de maréchaux en herbe. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
  2. (En particulier) (Absolument) Couper le poil de la barbe au plus près de la peau.
    • Toilette du bataillon. Le barbier passe pour particulièrement francophile. Tout le monde va se raser chez lui. (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
    • Par un mystérieux tour de force, il avait réussi à se raser et à lisser ses cheveux dorés. Son visage était tout à fait séraphique. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 262 de l'édition de 1921)
    • Son imperméable fripé détonnait avec sa nouvelle élégance : il en fit une boule et la jeta dans la corbeille à papiers. Qu'on le rasât de près, qu'on lui fît un massage facial, et une manucure : il serait d'attaque. (Claude Cariguel, L'insolence, Éditions Robert Laffont, 1967, chap. 2)
  3. Abattre à ras de terre, en parlant d'un édifice ou d'un bâtiment.
    • Le cardinal ne se contenta pas de faire raser les fortifications de la Rochelle , il voulut encore que celles du Fort-Louis, et la citadelle de Saint-Martin dans l'isle de Rhé fussent entièrement démolies. (Henri Griffet, Histoire du règne de Louis XIII, roi de France et de Navarre, tome 1, Paris : chez les Libraires associés, 1758, page 624)
    • Il allait falloir raser la maison pour construire un nouveau bâtiment à sa place. (Salman Rushdie, La Maison Golden, roman traduit de l'anglais par Gérard Meudal, Actes Sud Littérature, 2018, chap. 35)
  4. (En particulier) (Marine) Ôter à un navire la partie supérieure de ses ?uvres mortes.
    • [?]; vous êtes de la même année que cette pauvre Junon, le meilleur voilier qui soit jamais entré dans le port de Saint-Malo; et je me souviens même que, peu de jours après notre mariage, on la fit raser pour en faire un ponton. (Germaine de Staël, « Le Capitaine Kernadec ou Sept années en un jour », acte 1, scène 2, fin de 1810, dans les ?uvres complètes de Madame la baronne de Staël-Holstein, tome 2, Paris : chez Firmin Didot frères & chez Treuttel & Würst, 1836, p. 662)
  5. Passer tout près ; effleurer.
    • Je me rappelai le vol dans le fameux « pot au noir », le long de la côte de l'Amérique du Sud, où je fus obligé de raser les flots jusqu'à tremper les roues du Nungesser-Coli dans la crête d'une haute vague. (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
    • Un boulet de canon lui rasa l'épaule.
    • Une balle lui rasa le visage.
    • Une hirondelle qui rase le sol, la surface de l'eau.
    • La balle du joueur a rasé la corde, le filet.
    • Nous rasâmes le rocher de bien près.
  6. (Par ellipse) (Hippologie) Ne presque plus marquer; la cavité des incisives ne paraissant plus, ou presque plus.
    • Il y a lieu de remarquer que la béguité des coins est très prononcée, et extrêmement commune; le plus souvent ces dents n'ont pas encore rasé à 10, 11 ans et même plus tard. (Journal de médecine vétérinaire et de zootechnie, vol. 67, A. Rey, 1921, page 745)
  7. (Populaire) Ennuyer par des propos longs et oiseux.
    • Le docteur me rase avec les sciences exactes ou soi-disant exactes. (Jehan Rictus, Journal quotidien, cahier 24, p. 18, 21 juin 1902)
    • - D'accord. Je passerai les prendre plus tard, dit-il en se frottant la joue du dos de la main pour montrer à quel point elle le rasait. (Tito Topin, Shanghai Skipper, Série noire, Gallimard, 1986, page 30)
  8. (Populaire) Enlever, soustraire.
    • Rivaux comme tous bons chasseurs, c'était à qui raserait à l'autre le lièvre indiqué, et le roulé subissait naturellement les quolibets du vainqueur. (Louis Pergaud, Un renseignement précis, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
  9. (Pronominal) Se dit d'une perdrix ou d'un lièvre qui se tapit le plus qu'il peut contre terre pour se cacher. Se dit aussi du chasseur.
    • Les perdrix se rasent quand elles aperçoivent l'oiseau.
    • « Rase-toi ! Rase-toi ! » me dit le vieux en se baissant. (Alphonse Daudet, Les émotions d'un perdreau rouge, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 220.)
    • La chasse même ne l'intéressait plus qu'à peine. S'il lui arrivait à présent de trahir un lapin au taillis, assis sur son derrière [...], son c?ur ne battait pas plus fort, il ne se rasait plus soudain comme un renard ou un chat à l'affût. (Maurice Genevoix, Raboliot, 1925, quatrième partie, chapitre 2, p. 221 de l'édition du Livre de Poche)


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Trésor de la Langue Française informatisé


RASER, verbe trans.

A. ? Couper avec un rasoir.
1.
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne un système pileux] Raser les cheveux, la barbe de qqn. Elle lui fait raser sa moustache (Renard, Journal, 1900, p. 604).
? Empl. pronom. Se raser la moustache. Il se rase la barbe, mais avec négligence (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 122).
? Part. passé en empl. adj. Ras, tondu. Les cheveux courts ou longs, la barbe épaisse ou rasée (Jouy, Hermite, t. 4, 1813, p. 264).Elles avaient autant et plus à souffrir que lui. Cheveux rasés, condamnés à des années de détention (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 206).
b) [Le compl. d'obj. dir. désigne une surface du corps poilue (généralement le visage ou le crâne)] Cette malheureuse femme s'est fait raser la tête (Hugo, L. Borgia, 1833, iii, 3, p. 178).
? Empl. pronom. Se raser le cou, le menton. Il se rase les mollets et les bras (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 220).Elle se mit à se raser les jambes avec une application frénétique (Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 325).
? Part. passé en empl. adj. Crâne, menton rasé; tête rasée. Sa nuque rasée d'officier allemand faisant des plis comme un front (Malraux, Espoir, 1937, p. 620).La face était complètement rasée. Les sourcils touffus et les cheveux gris, presque blancs (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p. 12).
c) [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Raser un malade, un soldat, un condamné, une parturiente. L'homme qui me rase et à qui je donne cinq sous m'est alors apparu comme une majorité (Goncourt, Journal, 1861, p. 883).
? Empl. pronom. Se faire la barbe. Les hommes, qui se rasaient près des fenêtres, se retenaient de chanter, sifflotaient (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 26).Devant une glace ébréchée, je me rase attentivement (Saint-Exup., Terre hommes, 1939, p. 191):
1. À présent, il faut que je me rase. Il ramasse sa musette, s'approche d'une fenêtre, prend son rasoir, pose le morceau de miroir de biais sur le rebord de la fenêtre et se rase à sec; la douleur lui ferme à moitié les yeux. Sartre, Mort ds âme, 1949, p. 232.
? Part. passé en empl. adj. Être bien, mal rasé; être rasé de frais (v. frais1), de près*. Je devais être toujours fraîchement rasé, fraîchement coiffé (Giraudoux, Simon, 1926, p. 59).Les acteurs comme les prêtres sont rasés (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 78).
d) Absol. ? L'étrenne de ma barbe, Suzanilla? ? Non, merci, vous êtes beaucoup trop maladroit. Vous vous êtes encore coupé. ? J'ai voulu raser de trop près (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 188).
? Demain* on rase gratis.
? Crème, mousse à raser. Crème, mousse amollissant la peau et le poil avant un rasage. Les produits de toilette et de beauté (crèmes à raser, fards, parfums, rouge à lèvres...) (Quillet Méd.1965, p. 313).
2. P. anal. ou au fig.
a) Vieilli, pop.
? Guillotiner. On n'a pas assez rasé de riches pendant la Révolution, voilà tout (Balzac, Paysans, 1844, p. 72).
? Voler, ruiner. Synon. plumer, tondre.Si la princesse s'avisait d'avoir un favori? Boum. Nous serions rasés!... Il ne faut pas qu'elle en ait! (Meilhac, Halévy, Gde-duchesse Gérolstein, 1867, i, 7, p. 199).
b) Fam. Ennuyer, importuner par des propos oiseux. Synon. bassiner, embêter, emmerder, enquiquiner, faire suer, faire chier.Le digne homme n'imagine pas combien il peut raser les élèves avec des propos de ce genre; chez lui si sincères qu'ils découragent l'ironie (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1015).Bien avant mon départ de Toulouse, il nous rasait déjà avec cette histoire (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 102).
? Empl. pronom. S'ennuyer. Vrai, ce qu'on se rase, ici. Il n'y a pas une autre usine encore plus folâtre? (Colette, Cl. s'en va, 1903, p. 179).
B. ? P. anal.
1. Mettre à ras.
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne une constr. ou un ensemble de constr.] Détruire jusqu'au niveau du sol. La tour du château de Lusignan, en Poitou, rasé par ordre du roi à la fin du XVIesiècle (Durry, Nerval, 1956, p. 170).[La bombe H] peut sur le plan stratégique brûler et raser n'importe quelle ville au monde, détruire la civilisation, détruire peut-être l'humanité (Billotte, Consid. strat., 1957, p. 4016).Part. passé en empl. adj. Immeuble, quartier rasé; ville rasée. Le vieux château, rasé à une certaine hauteur, sauf la tour du diable (Michelet, Journal, 1831, p. 98).Une enceinte assez vaste, mais rasée à fleur de terre (Fromentin, Été Sahara, 1857, p. 246).
b) Spécialement
? BOT. [Le compl. d'obj. dir. désigne une plante, une végétation] Couper au ras du sol. [Henri] se trouva bientôt dans l'avenue du fond, que la Bricoline avait l'habitude de parcourir pendant des heures entières, et dont l'herbe avait été rasée par ses pieds en certains endroits (Sand, Meunier d'Angib., 1845, p. 239).
? Part. passé en empl. adj. Le gazon rasé, se collait misérablement contre les pentes (Taine, Voy. Ital., t. 1, 1866, p. 34).
? MAR. [Le compl. d'obj. dir. désigne un navire] Couper les mâts. Les navires, ou démâtés, ou rasés au niveau des vagues, dérivent en brûlant (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 276).Un vaisseau construit fut rasé (Michelet, Journal, 1847, p. 669).
? Part. passé en empl. adj. Le lendemain, 20, les bastingages, les pavois, les ?uvres-mortes, la plus grande partie du pont, furent dévorés. L'Henrietta n'était plus qu'un bâtiment rasé comme un ponton (Verne, Tour monde, 1873, p. 199).
? MÉD. VÉTÉR., empl. intrans. [Le suj. désigne un cheval] Avoir la cavité des incisives usée. (Dict. xixeet xxes.). Ce cheval rase, commence à raser (Ac.).
? TEXT. [Le compl. d'obj. dir. désigne une étoffe] Soumettre au rasage. Raser le drap, le velours (DG).
2. Passer très près (d'une surface ou d'une ligne). Des jupes rasaient le parquet, soulevant dans la chaleur des bougies la fine poussière et l'odeur musquée des toilettes (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 157):
2. Voilà l'errante hirondelle Qui rase du bout de l'aile L'eau dormante des marais Voilà l'enfant des chaumières Qui glane sur les bruyères Le bois tombé des forêts. Lamart., Harm., 1830, p. 335.
? Raser les murs. V. mur A 3.
? BALIST. [Le suj. désigne un projectile, une balle] Passer très près, effleurer. Un boulet de canon lui rasa l'épaule. Une balle lui rasa le visage (Ac.).
? CHASSE, empl. pronom. Se tapir à terre pour ne pas être vu. La bête se rase à peine sous les feuilles (Giono, Colline, 1929, p. 136).Elle tiendra l'arrêt en se rasant sur le sol avec lequel elle espère se confondre (Vidron, Chasse, 1945, p. 59).
? HIPP. [Le suj. désigne un cheval] Raser le tapis. Élever très peu les membres (d'apr. Tondra Cheval 1979).
Prononc. et Orth.: [? ?ze], [?a-], (il se) rase [? ?:z], [?a-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « remplir à ras bord » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 570), seulement au Moy. Âge, v. Gdf., T.-L., v. aussi araser; 2. 1176-81 « couper en passant tout près de » (Chrétien de Troyes, Chevalier Lyon, éd. M. Roques, 950); 3. fin xiies. « passer près de, effleurer » (Alexandre de Paris, Alexandre, I, 1264 ds Elliott Monographs t. 37, p. 29); 1678 ligne de défense razante (Guillet); 1788 vûe râsante (Fér.); 4. ca 1200 reseies barbes (Moralités sur Job, 303, 24 ds T.-L.); 5. fin xiiies. « détruire (une ville) » (Alexandre, éd. H. Michelant, 45, 34, ms. H [cf. Elliott Monographs t. 37, p. 38: enbrasee]); 6. a) 1355 « polir (une pierre) » (Ord., IV, 166 ds Gdf.) ? 1459, ibid.; b) 1678 « avoir la cavité des dents qui ne paraît plus (des chevaux) » (Guillet); 7. 1665 « soumettre une étoffe au rasage » (Statuts de la Communauté des Brodeurs Chasubliers ds Havard); 8. 1671 mar. (Pomey); 9. a) 1851 « importuner » (d'apr. Esn.); 1857 (Furpille, Dict. de la lang. bleue ds Klein Vie paris., p. 128); b) 1872 rasant (Touchatout, Hist. de France tintamarresque, p. 312 ds Quem. DDL t. 15); c) 1903 se raser (Colette, loc. cit.). Du lat. pop. *rasare, altér. (d'apr. le supin rasum) du class. radere « raser », « gratter, polir, ratisser » et « toucher en passant, effleurer, côtoyer ». Fréq. abs. littér.: 607. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 607, b) 770; xxes.: a) 982, b) 1 063.
DÉR. 1.
Rasance, subst. fém.a) Caractère de ce qui est rasant. (Dict. xxes.). Rasance d'un rayon lumineux. b) Balist. Rapport entre la hauteur de la trajectoire et celle de l'objectif. La rasance est d'autant plus grande que la trajectoire s'élève moins au-dessus du sol (Lar. encyclop.). ? [? ?z? ?:s], [-a-]. ? 1reattest. 1940 (A. Arnoux, Relève d'infanterie, Revue de Paris, 1erjanvier, p. 45 ds A. François, La Désinence « -ance », p. 65); de raser, suff. -ance*.
2.
Rasement, subst. masc.a) Action d'abattre jusqu'au sol. Rasement d'un édifice, d'un monument. b) Méd. vétér. ,,Période de disparition du carnet dentaire par usure de la dent`` (Villemin 1975). ? [? ?zm? ?], [-a-]. Att. ds Ac. dep. 1762. ? 1resattest. a) 1372 « action d'abattre une construction jusqu'au niveau du sol » (Baill. du Cotentin, Mont-Saint-Michel, A. Manche ds Gdf. Compl.); b) 1520 « action de raser » (Le Guidon en françois... de Jean Falcon, p. 274 ds Sigurs, p. 540); c) 1845 « mesure progressive des dents du cheval » (Besch.); de raser, suff. -ment1*.

RASER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 « remplir à ras bord » (Voyage de Charlemagne, éd. G. Favati, 570), seulement au Moy. Âge, v. Gdf., T.-L., v. aussi araser; 2. 1176-81 « couper en passant tout près de » (Chrétien de Troyes, Chevalier Lyon, éd. M. Roques, 950); 3. fin xiies. « passer près de, effleurer » (Alexandre de Paris, Alexandre, I, 1264 ds Elliott Monographs t. 37, p. 29); 1678 ligne de défense razante (Guillet); 1788 vûe râsante (Fér.); 4. ca 1200 reseies barbes (Moralités sur Job, 303, 24 ds T.-L.); 5. fin xiiies. « détruire (une ville) » (Alexandre, éd. H. Michelant, 45, 34, ms. H [cf. Elliott Monographs t. 37, p. 38: enbrasee]); 6. a) 1355 « polir (une pierre) » (Ord., IV, 166 ds Gdf.) ? 1459, ibid.; b) 1678 « avoir la cavité des dents qui ne paraît plus (des chevaux) » (Guillet); 7. 1665 « soumettre une étoffe au rasage » (Statuts de la Communauté des Brodeurs Chasubliers ds Havard); 8. 1671 mar. (Pomey); 9. a) 1851 « importuner » (d'apr. Esn.); 1857 (Furpille, Dict. de la lang. bleue ds Klein Vie paris., p. 128); b) 1872 rasant (Touchatout, Hist. de France tintamarresque, p. 312 ds Quem. DDL t. 15); c) 1903 se raser (Colette, loc. cit.). Du lat. pop. *rasare, altér. (d'apr. le supin rasum) du class. radere « raser », « gratter, polir, ratisser » et « toucher en passant, effleurer, côtoyer ».

Raser au Scrabble


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Les citations avec le mot Raser


  1. On n'ose exercer des droits légitimes contre les puissants pendant qu'on use d'un pouvoir illégitime pour écraser les faibles.

    Auteur : Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes - Source : Pensées et Maximes


  2. Ensorcelés par le désir d'être célèbres, même au plus fort de la maladie, au risque de perdre la santé et d'être à peine capables de tenir une plume, ils doivent dire quelque chose, le sortir d'eux-mêmes, et se faire un nom, quitte à écraser et à ruiner beaucoup d'autres personnes. Ils veulent être comptés parmi les écrivains, être salués comme écrivains, être acceptés et tenus pour polymathes et polyhistors, se voir attribuer par la foule ignorante l'appellation vaine d'artiste, obtenir un royaume en papier

    Auteur : Robert Burton - Source : The Anatomy of Melancholy


  3. Lequel d'entre nous n'est pas tenté d'abuser du pouvoir qui lui est conféré ? Celui qui est bien dans ses pompes n'a pas besoin d'écraser l'autre. Lequel d'entre nous peut se targuer d'être bien dans ses pompes ?

    Auteur : Véronique Fiszman - Source : L'ivresse de la bascule (2011)


  4. Je suis dévoré de comparaisons, comme on l'est de poux, et je ne passe mon temps qu'à les écraser; mes phrases en grouillent.

    Auteur : Gustave Flaubert - Source : Correspondance, 27 décembre 1852


  5. A barbe de fol apprend l'on à raire (raser).

    Auteur : Proverbes français - Source : Proverbe


  6. Il ne lui fallait guère plus de cinq minutes pour passer sous la douche, se raser, enfiler la chemise glacée.

    Auteur : Roger Martin du Gard - Source : Les Thibault


  7. Je n'ai toujours pas grandi. Ca doit être quelque chose de rare d'être avec un homme comme Serge, qui vous laisse grandir, sans beaucoup d'intérêt mais sans jamais vous écraser non plus, et je pense qu'il m'aime et je l'aime. Je ne peux rien faire sans son regard, pour ou contre. J'ai besoin de son regard, j'ai besoin de sa force, même si ça m'inspire d'aller contre sa volonté. Il doit être là, toujours là, il garde mes grands pieds sur terre et parfois il m'aide à m'envoler.

    Auteur : Jane Birkin - Source : Munkey Diaries : Le journal intime de Jane Birkin


  8. Je me demande si je ne vais pas me laisser pousser la barbe. C'est déjà si ennuyeux d'être désespéré... S'il faut se raser en plus!

    Auteur : Jean Anouilh - Source : Le directeur de l'Opéra


  9. On lutte contre sa propre superficialité, son manque de profondeur, pour essayer d'arriver devant autrui sans attente irréaliste, sans cargaison de préjugés, d'espoirs, d'arrogance; on ne veut pas faire le tank, on laisse son canon, ses mitrailleuses et son blindage; on arrive devant autrui sans le menacer, on marche pieds nus sur ses dix orteils au lieu d'écraser la pelouse sous ses chenilles; on arrive l'esprit ouvert, pour l'aborder d'égal à égal, d'homme à homme comme on disait jadis. Et, avec tout ça, on se trompe à tous les coups. Comme si on n'avait pas plus de cervelle qu'un tank.

    Auteur : Philip Roth - Source : Pastorale américaine (1997)


  10. Sa voix, son regard, tout son corps, étaient plus frémissants que les flammes irrésistibles qui commençaient d'embraser de toutes parts la ville prise.

    Auteur : Maurice Barrès - Source : Un jardin sur l'Oronte (1922)


  11. Tout de suite, il découvrit l'assemblée des hommes ... Ils étaient assis par terre, par groupes de cinq ou six autour des braseros où les grandes bouilloires de cuivre contenaient l'eau pour le thé vert.

    Auteur : J. M. G. Le Clézio - Source : Désert (1980)


  12. Il doit rester quelques rêves d'enfant cachés sous mon oreiller, je tenterais de ne pas les écraser avec ma tête lourde de soucis d'adulte.

    Auteur : Mathias Malzieu - Source : La Mécanique du coeur (2007)


  13. Ma barbe, c'est un vieux complexe. Quand j'étais à l'armée, le matin, à la sonnerie du clairon, tous les types se précipitaient pour se raser, sauf moi. Je n'ai eu de la barbe qu'à trente ans. Aujourd'hui, je me rattrape.

    Auteur : Serge Gainsbourg - Source : Pensées, provocs et autres volutes (2006)


  14. Ils allaient se trouver acculés au bord de la mer; et toutes ces forces réunies les écraseraient.

    Auteur : Gustave Flaubert - Source : Salammbô (1862)


  15. Il m'adresse un sourire dévastateur, en coin, un truc à vous embraser la culotte. Oh, il est tellement attirant. Ma déesse intérieure m'adresse une moue provocatrice.

    Auteur : Erika Leonard, dite E. L. James - Source : Cinquante nuances plus sombres (2013)


  16. Aliide connaissait les types avec ce genre de maintien, qui savent comment on punit une femme et qui sont venus chercher une femme à punir. Le maintien de ce genre de type qui portent ce genre de bottes avec lesquelles on peut écraser n'importe quoi.

    Auteur : Sofi Oksanen - Source : Purge (2008)


  17. L'histoire des hommes n'est pas le combat du bien cherchant à vaincre le mal. L'histoire de l'homme c'est le combat du mal cherchant à écraser la minuscule graine d'humanité. Mais si maintenant l'humain n'a pas été tué en l'homme, alors jamais le mal ne vaincra.

    Auteur : Vassili Grossman - Source : Vie et Destin (1980)


  18. L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser: une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il nous faut relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser: voilà le principe de la morale.

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pensées (1670), 347


  19. mais un jour le vrai soleil viendra
    un vrai soleil dur qui réveillera le paysage trop mou
    et les travailleurs sortiront
    ils verront alors le soleil
    le vrai le dur le rouge soleil de la révolution
    et ils se compteront
    et ils se comprendront
    et ils verront leur nombre
    et ils regarderont l'ombre et ils riront
    et ils s'avanceront
    une dernière fois le capital voudra les empêcher de rire
    ils le tueront
    et ils l'enterreront dans la terre sous le paysage de misère et le paysage de misère de profits de poussières et de charbon ils le brûleront ils le raseront et ils en fabriqueront un autre en chantant
    un paysage tout nouveau tout beau
    un vrai paysage tout vivant
    ils feront beaucoup de choses avec le soleil
    et même ils changeront l'hiver en printemps.


    Auteur : Jacques Prévert - Source : Le paysage changeur


  20. Je me battrai pour préserver la seule chose qui nous mette au-dessus des bêtes qui ne créent pas. Si la grâce ne peut plus embraser l'homme, nous sommes perdus.

    Auteur : John Steinbeck - Source : A l'est d'Eden (1952), 13


  21. L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser: une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Pensées (1670), 347


  22. Il se sent comme un vieux feu, dont les braises se réveilleraient parfois sous un coup de vent, mais jamais suffisamment pour embraser le petit bois. Un foyer agonisant.

    Auteur : Virginie Despentes - Source : Vernon Subutex (2015)


  23. Je suis fâché qu'un méchant soit lâche, dit le bourreau; il ne vaut pas la peine d'être haï. Il faut combattre un serpent, on ne peut qu'écraser un lézard.

    Auteur : Victor Hugo - Source : Han d'Islande (1823)


  24. Je dis tout de suite que pour ce qui me concerne, je trouve la peine de mort parfaitement légitime. Je ne vois pas de raison pour que la communauté se prive de la possibilité d'écraser ce qui la dérange.

    Auteur : Fanny Taillandier - Source : Les confessions du monstre


  25. Vous pouvez écraser quelqu'un sous le poids de votre langue.

    Auteur : Proverbes chinois - Source : Proverbe


Les citations du Littré sur Raser


  1. Il sollicitait l'autre jour à Rennes avec une grande barbe ; quelqu'un lui demanda pourquoi il ne se faisait point raser....

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 58


  2. Il [Cassini] avait pris ses mesures si justes, que la méridienne alla raser les deux dangereuses colonnes qui avaient pensé faire tout manquer

    Auteur : FONT. - Source : Cassini.


  3. Le moment de la ferrade est enfin venu.... il ne s'agit plus d'écarter le taureau à la landaise, ou de le raser à la provençale ; il faut le renverser.... l'animal terrassé beugle en sentant la brûlure du fer chaud qui le marque

    Auteur : ALPH. DAUDET - Source : ib. 1re col.


  4. Il pense déjà voir les flammes triomphantes Embraser leurs drapeaux et consumer leurs tentes

    Auteur : DELILLE - Source : Parad. perdu, V


  5. Les orages nécessaires d'une telle organisation [celle de Fromentin], les passions dévorantes de nouveau, de couleur, d'originalité, de transcendantisme, selon le mot de l'école romantique, qui ont pu embraser ce cerveau exceptionnel

    Auteur : E. BERGERAT - Source : Journ. offic. 14 oct. 1876, p. 7495, 2e col.


  6. Moy trop heureux qui, vivant dans la flame De Cupidon, suis consommé et ars, Sentant braser dedans mon corps une ame Par un doux ris, par de friands regards

    Auteur : PASQUIER - Source : Menophile, p. 75, dans LACURNE SAINTE-PALAYE


  7. C'est cette femme enfin [la Liberté].... qui vient.... D'écraser une armée et de broyer un trône Avec quelques tas de pavés

    Auteur : A. BARBIER - Source : la Curée.


  8. Est-il possible qu'un homme aussi impitoyable que David, qui vient de scier en deux, d'écraser sous des herses, de brûler dans des fours ses ennemis vaincus....

    Auteur : Voltaire - Source : Philos. Bible expl. David.


  9. Si vous ne me remettez Judas lié entre les mains, je raserai jusqu'en terre ce temple de Dieu

    Auteur : SACI - Source : Bible, Machab. II, 14, 33


  10. Les jours suivans se passerent en canonades, pour raser un moineau qu'ils avoient avancé de la courtine

    Auteur : D'AUB. - Source : Hist. II, 50


  11. Il ne faut pas oublier, à mesure qu'on taille les arbres [orangers], d'écraser la punaise grise qui s'attache derrière les branches ; ce qui lui a fait donner le nom de punaise d'oranger

    Auteur : GENLIS - Source : Maison rust. t. II, p. 477, dans POUGENS


  12. Cette belle chapelle de Versailles, si mal proportionnée, qui semble un enfeu par le haut et vouloir écraser le château

    Auteur : SAINT-SIMON - Source : 197, 131


  13. Periphraser

    Auteur : COTGRAVE - Source :


  14. Quoi ! ni leurs murs croulants n'ont pu les écraser, Ni leurs remparts en feu n'ont pu les embraser !

    Auteur : DELILLE - Source : Énéide, VII


  15. Mais nous, pour embraser les âmes, Il faut brûler, il faut ravir Au ciel jaloux ses triples flammes ; Pour tout peindre, il faut tout sentir

    Auteur : LAMART. - Source : Méd. I, 11


  16. Troys molins, dont l'ung nommé le molin braseret n'estoit que à molre braie, grain à brasser cervoise ou goudalle

    Auteur : DU CANGE - Source : brace.


  17. Un livre est-il mauvais, rien ne peut l'excuser ; Est-il bon, tous les rois ne peuvent l'écraser

    Auteur : Voltaire - Source : Ép. 100


  18. Une des plus difficiles entreprises du fondateur [le czar Pierre Ier] fut d'accourcir les robes, et de faire raser les barbes de son peuple ; ce fut là l'objet des plus grands murmures

    Auteur : Voltaire - Source : Russie, Anecdotes.


  19. Deux gros rochers, s'étant détachés de la montagne, écrasèrent la plupart de ces troupes

    Auteur : ROLLIN - Source : Hist. anc. Oeuvres, t. III, p. 232


  20. Qui peult embraser son ame de l'ardeur de cette vifve foy et esperance....

    Auteur : MONT. - Source : I, 283


  21. [À Pultava] les Suédois consternés s'ébranlent, et, le canon ennemi continuant à les écraser, la première ligne se replia sur la seconde et la seconde s'enfuit ; ce ne fut en cette dernière action qu'une ligne de dix mille hommes de l'infanterie russe qui mit en déroute l'armée suédoise ; tant les choses étaient changées !

    Auteur : Voltaire - Source : Charles XII, 4


  22. Il est bien clair que toutes ces maîtrises et toutes ces jurandes n'ont été inventées que pour tirer de l'argent des pauvres ouvriers, pour enrichir des traitants, et pour écraser la nation

    Auteur : Voltaire - Source : Lett. Vaines, 1er mars 1776


  23. Toutes autres estoient les solicitations d'Italie, d'où sortoient despesches sans cesse pour r'embraser les guerres civiles

    Auteur : D'AUB. - Source : Hist. II, 317


  24. Et l'embraser d'amour si vive, Que la pauvrette ne pourrait, Quand Junon lui commanderait, Faire du mal au sieur Énée

    Auteur : Paul Scarron - Source : Virg. I


  25. Toujours comme du sable écraser des corps d'hommes, Toujours du sang jusqu'au poitrail

    Auteur : A. BARBIER - Source : Iambes, l'Idole.




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Mise à jour le mercredi 24 décembre 2025 à 14h48










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