FAIT, FAITE, part. passé et adj.
I.? Part. passé de faire*. Cf. notamment faire1III D.
II.? Emploi adj.
A.? [Correspond à faire1I et II]
1. Fabriqué, confectionné, construit, réalisé.
a) Expr. Ce n'est ni fait ni à faire. C'est du travail bâclé (cf. Martin du G., Gonfle, 1928, II, 5, p. 1203). Tout compte* fait. C'est un grand pas de fait. Un grand progrès est accompli. Marché fait (vx). Marché conclu. Marché fait qu'à votre retour nous ne parlerons point politique! (Mmede Chateaubr., Mém. et lettres,1847, p. 237).
b) [Avec un adv. ou une loc. adv. de manière, ou un compl. de comparaison] Du travail bien fait, une besogne mal faite. ? Vite fait, bien fait (pour indiquer une exécution rapide).
? (Aus)sitôt dit, (aus)sitôt fait. L'exécution suit immédiatement le projet, la parole, la promesse, l'ordre exprimé.
? C'est très bien fait à vous de + inf. (vx). C'est très-bien fait à vous de faire des excursions sur des terres étrangères (J. de Maistre, Soirées St-Pétersbourg,t. 1, 1821, p. 21).
? Fait à plaisir. Inventé de toutes pièces. Conte fait à plaisir.
c) Loc. adj. Tout fait
?) Tout prêt, préparé d'avance. Travail tout fait. La métaphysique ou la critique que le philosophe se réserve de faire, il va les recevoir toutes faites de la science positive, déjà contenues dans les descriptions et les analyses dont il a abandonné au savant tout le souci (Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 196):1. Ses enfants, bien entendu, il vaut mieux se les faire soi-même; mais quand on attrape la cinquantaine, qu'on n'est pas bien sûr de réussir, et qu'on en trouve un tout fait, eh bien, on se le prend sans avertir les populations.
Pagnol, Fanny,1932, II, 6, p. 138.
? Spéc., domaine de l'habillement.Costume tout fait. Anton. sur mesure(s); synon. prêt à porter.En veston et en pantalon de fantaisie, achetés tout faits chez Lambourdieur (Zola, Terre,1887, p. 299).Enfin, Joseph consentit à essayer un costume tout fait, pourvu qu'il fût noir (Green, Moïra,1950, p. 71).
?) Au fig. Adopté sans examen; banal, sans originalité. Idée toute faite. Idée reçue, lieu commun. Elle laisse ses amis penser pour elle; elle reçoit leurs idées toutes faites (France, Vie littér.,1888, p. 342).Expression, locution, formule toute faite. Expression figée de la langue, consacrée par l'usage et devenue banale. Phrase toute faite. Formule de politesse conventionnelle et froide. Synon. cliché.N'en pas parler du tout plutôt que d'en parler avec des phrases toutes faites (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1119).
2. [En parlant d'une pers.; gén. modifié par un adv. de manière ou un compl. de comparaison]
a) [En parlant du physique] Conformé, constitué. ? Bien fait. Beau, de bel aspect. Bien fait de sa personne; femme bien faite. Jeune homme on ne peut pas mieux fait et on ne peut pas plus agréable (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 50).Je n'étais pas mal fait de ma personne, je me montrais à la fois danseur infatigable et discret érudit (Camus, Chute,1956, p. 1487).Fait au moule, à ravir. C'est un joli garçon, bien tourné, fait à peindre, bel homme en uniforme (Courier, Pamphlets pol.,Lettres partic. 2, 1820, p. 69).Des Cupidons, fraîche couvée, Me montraient son pied fait au tour (Hugo, Chans. rues et bois,1865, p. 109).Jambe bien faite; taille bien faite. Belle bouche, un nez très bien fait (Guéhenno, Jean-Jacques,Roman et vérité, 1950, p. 69).
? Homme mal fait. Mal bâti, disgracieux.
b) Vx. [En parlant de l'allure, de l'habillement] Habillé, accoutré, arrangé (d'une manière étrange). Dans des expr. : comme le voilà fait! Il est fait d'étrange manière. Madame Lerat (...) l'aperçut [Nana] à cette heure, faite comme une souillon (Zola, Nana,1880, p. 1321).
c) Au fig. [En parlant du jugement, du caractère] Avoir l'esprit bien fait. Avoir l'esprit juste, qui raisonne bien. [P. allus. littér. à Montaigne, Essais I 25] Tête bien faite vaut mieux que tête bien pleine. Mieux vaut un esprit juste qu'un esprit pédant, bourré de connaissances livresques non assimilées. Être ainsi fait. Avoir tel caractère, tel comportement. Synon. mod. être ainsi, être comme cela (sans y pouvoir changer).Et le monde est ainsi fait que l'on oubliera Falleix (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 337).Mon esprit fut toujours ainsi fait que je ne mettais pas ma perspective devant moi, mais derrière (Barrès, Cahiers,t. 2, 1899-1901, p. 217):2. Ce Demangeat ne me plaisait guère. Je lui trouvais la voix pâteuse et le débit monotone; j'avais raison, mais, avec un esprit mieux fait, j'aurais compris que les étudiants appréciaient justement l'ordre et la clarté de ses exposés.
France, Vie fleur,1922, p. 433.
3. Fait pour + subst. déterminé ou inf.; fait pour que + subordonnée au subj.
a) [En parlant d'une pers.] Particulièrement apte à, prédisposé à. L'homme n'est pas fait pour vivre seul. Il faut du merveilleux, un avenir, des espérances à l'homme, parce qu'il se sent fait pour vivre au-delà de notre univers (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 170).Mal fait pour l'action, plus à l'aise dans l'éternité que dans le temps, son bonheur était de se perdre à loisir dans ses rêves (Guéhenno, Jean-Jacques,Roman et vérité, 1950p. 22).
b) [En parlant d'une chose] Destiné à, qui convient à. Non, non, Victor, cesse de t'abuser; ce bonheur n'est pas fait pour toi (Guilbert de Pixér., Victor,1798, I, 1, p. 4).Le rêve conté hier est bien fait pour tuer à jamais le sommeil (Michelet, Journal,1848, p. 617).Un piano est fait pour qu'on y joue de la musique (Alain, Propos,1913, p. 171):3. ... la poursuite inlassable dont il n'avait cessé de fatiguer MlleStangerson, (...) la vie désordonnée qu'il menait sous prétexte de « noyer ses chagrins », tout cela n'était point fait pour rendre Arthur Rance sympathique à Rouletabille, et ainsi s'explique la froideur avec laquelle il l'accueillit dans la salle des témoins.
G. Leroux, Myst. ch. jaune,1907, p. 154.
?
P. iron. (pour recommander l'usage d'une chose). Le savon est fait pour qu'on s'en serve. Je passais mon chemin, un chemin est fait pour qu'on y passe (Stendhal, Lamiel,1842, p. 48).? Fam. Cela n'est pas fait pour les chiens*.
? Très fam., p. ell. C'est fait pour! C'est destiné à, prévu pour un usage précis.
B.? [Correspond à faire1III A] Domaine des soins de beauté.Yeux faits. Yeux maquillés, fardés. Ongles faits. Ongles limés (et vernis).
C.? [Correspond à se faire2III A]
1. Qui a atteint son complet développement, qui est parvenu à maturité.
a) [En parlant d'une pers., de son corps, de son esprit] Arrivé à l'état pleinement adulte, qui a atteint la maturité d'âge, d'esprit ou de corps. ?
Homme fait. Homme pleinement adulte, d'âge mûr. ? C'est vrai, disait un jeune à un homme fait. Tu es père de famille (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 427).Je vis que le burnous n'était plus un burnous d'enfant, mais un ample et solide vêtement d'homme fait (Duhamel, Suzanne,1941, p. 177):4. Mais maintenant, il lui fallait s'avouer qu'il était un homme fait : les jeunes gens le traitaient en aîné, les adultes comme un des leurs, et certains lui témoignaient même de la considération. Fait, limité, fini, lui et pas un autre.
Beauvoir, Mandarins,1954, p. 137.
? Femme faite. Femme pleinement formée, développée. Ces deux bambines qui avaient des gaietés et des regards étranges de femmes faites (Zola, Contes Ninon,1874, p. 95).
b) Parvenu à un certain degré de maturation. Vin fait. Viande faite. Viande mûrie. Fromage fait. Fromage (à pâte molle) qui a atteint un degré de maturation où le c?ur est amolli. Fromage pas trop fait, fait à c?ur. Pour finir la fête, une armée entière De fruits, de parfaits, de fromages faits (Monselet, Poés.,1880, p. 225).Fromage trop fait. Qui n'est plus propre à la consommation. Un autobus (...) où grouillaient les clients comme asticots dans un fromage trop fait (Queneau, Exerc. style,1947, p. 172).
2. Fait à + subst. déterminé ou inf.Accoutumé, entraîné, exercé à. Fait au climat, aux habitudes, à un genre de vie. Son grand esprit positif et rigoureux, si peu fait à se payer d'abstractions (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 313).? Donnez-moi qui vous voudrez, Monsieur le Directeur, mais un homme fait à ce travail et qu'il ne me soit pas nécessaire de reprendre à l'A.B.C. (Duhamel, Combat ombres,1939, p. 18).
D.? Loc. adv.
1. Tout à fait
a) Entièrement, complètement. Oublier tout à fait. Isabelle, tout à fait remise de son évanouissement, se tenait debout (Gautier, Fracasse,1863, p. 425).Je sais bien que ce sont des idées folles, que je ne puis même pas prendre tout à fait au sérieux, des rêves... (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1032).? [Suivi d'un adj.] Synon. de très.« Vous allez être tout à fait chou, vous allez dédicacer quelques livres... » (Beauvoir, Mandarins,1954p. 266).
b) Exactement. Ce n'est pas tout à fait ça. Non, il n'y a pas moyen de s'y tromper et c'est bien tout à fait comme nous quand nous avons tant de chagrin (Claudel, Visages radieux,1947, p. 789):5. Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Verlaine, Poèmes saturn.,1866, p. 63.
2. Rare, littér. Si fait! [Loc. interjective, servant à renforcer une réponse ou tenant lieu de réponse à une phrase négative ou interrogative] Mais si! Bien sûr que si!
Prononc. et Orth. : [f?], fém. [f?t]. Grammont Prononc. 1958, p. 38 admet que dans faite l'[?] ,,peut être long, mais un peu moins [que la durée dite longue]``. Ds Ac. dep. 1694 (écarté de Ac. 1932 par une décision de caractère général affectant les part. passés). Fréq. abs. littér. : 94 120. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 142 160, b) 135 828; xxes. : a) 131 967, b) 126 830. Bbg. Henry (A.). À propos de fait, adj. en anc. fr. Romania. 1953, t. 74, pp. 376-378; 1957, t. 78, p. 97. ? Quem. DDL t. 9, 10.
FAIT, subst. masc.
A.? Réalisation d'une chose; manière de faire, façon d'agir.
1. Mod. (dans des expr. ou loc.). Action.
a) Spéc., au plur., avec une nuance fam., parfois iron. ou péj. Les faits et gestes de qqn. Tout ce que fait quelqu'un, le détail de ses activités (actes, déplacements, rencontres...) observé par une ou plusieurs personnes. Paris (...) ne présente par lui-même à peu près rien de saillant à l'annotateur de ses faits et gestes (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 785).Notre onirisme animalisé (...) n'a pas enregistré les faits et gestes des animaux minuscules (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 153).
b) Au sing., expr. et loc. ? Être coutumier du fait (cf. coutumier B 1).
? Par son fait. Par son action; par sa faute. Sur la 2e, relative aux exempl(aires) de Leber que la maison Baudouin frères garde en ses magasins, elle se trouve résolue par mon fait en sa faveur (Balzac, Corresp.,1826, p. 292).
? Prendre qqn sur le fait. Le surprendre en train de faire une (mauvaise) action. Synon. prendre qqn en flagrant délit.
? Le fait de + inf. L'action de, l'acte ou le phénomène qui consiste à; p. méton. l'état qui en résulte. Le fait de parler, de vivre, de savoir, etc. Définir le vrai par le fait d'être vérifiable (Marcel, Journal,1914, p. 28).L'idée est l'essentiel, non le fait de jouer physiquement cette idée (Ruyer, Esq. philos. struct.,1930, p. 251).Le seul fait de prendre contact avec ces fractions multiples et dispersées comportait, pour moi, de grandes difficultés (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 74).
2. En partic. (vieilli en emploi abs., mod. dans certains syntagmes; souvent au plur.). Action remarquable (à la guerre). Faits d'armes*. Ensuite un peu de patriotisme, le drapeau de l'Empire, de beaux faits dans la garde nationale (Flaub., Corresp.,1852, p. 424).
a) Fait de guerre. Action militaire remarquable et méritoire. Le duc de Berri rappela inutilement la valeur qu'ils avaient montrée dans les derniers troubles, et leurs beaux faits de guerre (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 64).
b) Haut(s)(-)fait(s). Exploit(s) glorieux, prouesse(s) à la guerre. Une teinte kaki était répandue sur les nouvelles de la guerre et (...) on nous laissait ignorer les hauts faits (Barrès, Cahiers,t. 11, 1914-18, p. 130).?
Au fig., fam. Action mémorable, méritoire, prouesse (sans contexte guerrier, dans la vie). On avait pourtant commencé par une belle man?uvre qui reste un des hauts faits de notre Sorbonne (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 424).?
Par iron. Mauvaise action notoire, acte blâmable. Des photographies de « héros », des découpures de journaux relatant les hauts faits du fascisme (Gide, Journal,1934, p. 1194):1. Les juges refusèrent de l'écouter, et je fus remis en liberté sans qu'on eût pris connaissance des explications que j'aurais pu avoir à donner ni des révélations que j'aurais pu être disposé à faire. C'est là ce qu'un ministre a appelé « faire sentir l'action gouvernementale ». Tels sont les hauts faits de nos magistrats.
Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 267.
3. DROIT
a) Tout acte matériel d'une personne, tout événement extérieur pouvant avoir un effet juridique. Fait juridique; fait qualifié crime par la loi. J'ai parcouru tout le canton pour recueillir un seul fait qui pût parler en sa faveur (La Martelière, Robert,1793, IV, 1, p. 42).Grouper les faits et les témoignages de manière à porter (...) le doute et l'hésitation dans la conscience des jurés (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 426).?
Expressions ? Par le fait de (qqn) (rare), du fait de (qqn, qqc.) (usuel). Par l'action de. Responsabilité du fait de l'homme, du fait des choses. Tout tort causé par le fait de l'homme, donne lieu à des dommages-intérêts ou à une action en réparation du tort causé (Boyard, Bourse et spécul.,1853, p. 181).
? Voie(s) de fait (souvent au plur.). Actes de violences, sévices corporels (contre quelqu'un). Si les actes prévus dans l'article précédent ont été accompagnés de violence, voies de fait, attroupements, les auteurs et complices seront punis des peines portées au code de police correctionnelle ou au code pénal (Doc. hist. contemp.,1803, p. 115).Le fonctionnaire qui se livre à des voies de fait sur un usager du service est coupable d'une faute personnelle qui entraîne la compétence de la juridiction civile (Encyclop. éduc.,1960, p. 289).
b) Spéc. Infraction, délit, crime résultant d'un acte effectif positif (p. oppos. à ce qui résulte d'une omission ou d'une abstention). L'appréciation de la probabilité du fait, affirmé par l'accusation, nié par la défense (Cournot, Fond. connaiss.,1851p. 423).Cela, c'est un fait de police de la rue qui me regarde, et je retiens la femme Fantine (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 244).? Fait de charge. Action ou omission commise par le titulaire d'une charge dans l'exercice de ses fonctions et pouvant causer du tort à quelqu'un. Je n'ai pas de quittance, il y a des faits de charge qui vont absorber charge et cautionnement (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 232).
c) Cour., loc. verbale. Prendre fait et cause pour qqn (cf. cause1II B locutions).
4. Être le fait de (qqn)
a) Constituer la manière d'agir, la conduite de (quelqu'un) (habituelle ou dans une circonstance donnée). Synon. être le propre de.À cette époque elle [l'activité missionnaire] aussi se trouve être le fait de l'homme blanc (Philos., Relig., 1957, p. 4602).Les performances de valeur internationale sont le fait de nageurs qui s'entraînent jusqu'à cinq et six heures par jour (Jeux et sp.,1968, p. 1572).Le fait du prince. Cf. prince.
b) Vx ou littér., surtout à la forme négative. Convenir à (quelqu'un), faire l'affaire de (quelqu'un). Plutôt que de se battre sur un sujet qui n'était point son fait et divisait ses militants (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 269):2. ... une diffusion plus large assurée, d'emblée, à des entreprises coûteuses et dont l'État, en France, n'a jamais songé à assumer la charge : Diderot, par avance lui avait annoncé que ce n'était point son fait...
Civilis. écr.,1939, p. 2408.
5. Loc. Dire son fait à qqn. Dire franchement et sans ménagement à quelqu'un ce qu'on pense de lui, de sa conduite (répréhensible). Synon. dire ses quatre vérités à qqn.
B.? Ce qui est arrivé, ce qui existe.
1. Ce qui est effectivement arrivé, ce qui existe réellement, événement ou état de choses. La civilisation est un fait qui peut être décrit, raconté, qui a son histoire (Guizot, Hist. civilisation,Leçon 1, 1828, p. 8).Pour ceux-là, la venue du Messie était un fait d'une nouveauté et d'une originalité absolue (P. Leroux, Humanité, t. 2, 1840, p. 783).Or, ces faits se sont passés en 1902 (Martin du G., Notes Gide,1951, p. 1396):3. Les autres avaient beau lui crier qu'il était ridicule avec leurs porte-voix et leurs drapeaux blancs, la reddition de la France était un fait qui ne le concernait en rien.
Anouilh, Répét.,1950, I, p. 21.
SYNT. a) [Souvent au plur.] Exposer, raconter clairement les faits, tels qu'ils se sont passés; succession, déroulement, résumé des faits; faits économiques, historiques. b) [Au sing.] Fait banal, biologique, quotidien, isolé, rare, singulier, unique, courant, constaté, certain; fait divers*, fait exprès*.
?
Locutions
a) Loc. verb. Mettre, placer qqn devant le fait accompli. Obliger quelqu'un à accepter une chose sans que celui-ci puisse s'y opposer, le placer dans une situation irrévocable, irréversible. Le minoritaire Monmousseau impose la bataille pour la nationalisation contre le secrétaire général des cheminots, Bidegaray. La CGT, mise devant le fait accompli, n'engage les autres corporations que « par paliers » (Reynaud, Syndic. Fr.,1963, p. 70).Une intervention extérieure importante ne doit pas résulter d'un coup de tête d'un gouvernement qui place le pays devant le fait accompli (Service milit. et réf. armée,1963, p. 72).
b) Loc. adv. Par le fait (même), de ce fait, du fait. À cause de cela, en conséquence. La classe des « mammifères » une fois constituée, ne peut plus donner naissance, (...) à la classe « oiseaux », et marque de ce fait un pouvoir d'évolution inférieur à celui du « poisson » (Gaultier, Bovarysme,1902, p. 235).Méga-synthèse dans le tangentiel. Et donc, par le fait même, bond en avant des énergies radiales (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 271).
c) Loc. prép. ? Du (seul) fait de + subst. En raison de, à cause de. La meilleure Gilberte ne pouvant alors, du fait de son absence momentanée, constater cette déchéance (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 566).
? Par le fait de + subst. Par suite de, pour la raison de. Dans cette petite ville, ils étaient (...) toujours, ? par le fait de la différence de leur race, (...) les esprits les plus avancés, les plus sensibles au ridicule des institutions vermoulues et des pensées décrépites (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 417).
d) Loc. conj. ?
Le (seul) fait que + ind. (pour insister sur la réalité du fait) ou + subj. Le fait consistant en ce que. Il n'en parle jamais, tant le seul fait qu'on y fasse allusion lui cause de malaise (Du Bos, Journal,1928, p. 176).La mise au point d'un tel système en pleine guerre et le fait qu'il faudrait l'organiser sous toutes les latitudes entraîneraient d'inextricables difficultés (de Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 316):4. ... il se peut que sur l'affaire Dreyfus nous soyons irrémédiablement divisés, mais tous nous nous accordons à sentir quelque chose ce profondément offensant dans le fait que l'on fera défiler l'armée devant le cercueil de Zola.
Barrès, Cahiers,t. 6, 1908, p. 284.
?
Ce fait que. Et nous voici tous d'accord sur ce fait que rien ne peut nous empêcher d'appliquer librement et justement la loi française dans toute l'étendue de la République (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 458):5. La Provence n'a pas de musique (si j'en juge par ce fait qu'on a dû mettre les paroles de la Coupo Santo sur l'air d'une romance parisienne)...
Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 608.
? Du (seul) fait que, du fait même que + ind. Pour la (seule) raison que, puisque. Tout cela, brusquement, ne compterait plus pour rien, du seul fait que l'éclairage aurait été modifié par le grand prêtre... (Martin du G., Notes Gide,1951, p. 1365).Le monde objectif tout entier (...) tel justement qu'il existe pour moi, c'est-à-dire vaut pour moi, du fait même que j'en fais l'expérience (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 9).
? Par le (seul) fait que, par le fait même que + ind. Parce que précisément. C'est tout de même curieux, cet éreintement de tout ce que j'écris, (...) et cela par ce seul fait que je mets de la vérité dans ce que j'écris (Goncourt, Journal,1894, p. 607).Les articles qui, souvent par le fait même qu'ils faisaient d'importantes réserves sur telle ou telle de mes intentions, m'ont aidé à mieux saisir (...) ce que j'avais voulu faire (Béguin, Âme romant.,1939, p. vi).
2. Ce qui existe réellement, la chose réelle (p. oppos. à la fiction, au rêve, à l'idée, au principe, au souhait, etc.; souvent au plur.); tout ce qui peut être constaté de façon certaine. C'est un fait acquis.
a) En emploi abs. Le domaine des faits; s'incliner devant les faits; les faits parleront d'eux-mêmes; juger sur/d'après les faits; (au sing.) fait dûment constaté, vérifié. Tout cela est beau et grand dans la pensée; mais dans le fait il faut en rabattre presque tout le grandiose (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 343).Il n'aimait guère donner, le fait paraissait malheureusement certain (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 119):6. M. Godeau se trouvait seul devant son foyer sans feu. L'idée de suicide s'était présentée à lui. Il avait suffi qu'il l'admît comme possible. Il avait presque atteint cette extrémité. L'intervalle qui séparait la possibilité du fait et le fait accompli, l'intervalle qui était réservé aux moyens ne comptait pas : M. Godeau s'était tué.
Jouhandeau, M. Godeau,1926, pp. 89-90.
b) [En compl. déterminatif, dans des expr.] Constatation de fait; question de fait. Car c'est d'une impossibilité de fait qu'il faudrait se prévaloir, pour nier la simple possibilité logique du surnaturel (Blondel, Action,1893, p. 391):7. Pour n'avoir pas voulu intervenir, dès le début, dans les questions de fait, il se trouve réduit, dans les questions de principe, à formuler purement et simplement en termes plus précis la métaphysique et la critique inconscientes...
Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 196.
? Erreur, assertion de fait. Erreur matérielle qui porte sur un fait (p. oppos. à erreur de jugement). Selon lui, une assertion de fait pourrait être fausse, en tant qu'historique et vraie en tant que théologique (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 335).
c) [Dans des loc.] ? Un fait est un fait. La chose est indiscutable. Un fait est un fait. Les dogmes sont vrais, ou bien ils ne sont rien (Martin du G., J. Barois,1913, p. 242).Je sais que j'ai un tempérament d'interprétante. Mais un fait est un fait (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 414).
? C'est un fait. C'est une chose réelle, certaine, incontestable. Cela est certainement fâcheux, mais c'est un fait qu'il faut bien reconnaître (Delécluze, Journal,1826, p. 309).
?
Il est de fait que..., c'est un fait que..., le fait est que... + ind. Il est vrai, indéniable que, il faut admettre que. Je suis belle, j'ai cet avantage pour lequel Mmede Staël eût tout sacrifié, et pourtant il est de fait que je meurs d'ennui (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 289).Le fait est qu'elle s'y prenait mal : elle mouillait trop le papier, elle ne le comprimait pas assez (Beauvoir, Mandarins,1954p. 58):8. La théorie aristotélicienne du choix, conçu comme une décision du vouloir consécutive à une délibération rationnelle, était remarquablement élaborée, mais c'est un fait qu'Aristote n'y parle ni de liberté, ni de libre arbitre.
Gilson, Espr. philos. médiév.,1932, p. 102.
Rem. Le fait est que peut avoir une nuance oppositive = en réalité (p. oppos. à l'apparence). Synon. de en fait. Jean Valjean, dans la nuée épaisse du combat, n'avait pas l'air de voir Marius; le fait est qu'il ne le quittait pas des yeux (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 502). Je suis devenu un ami avéré du peuple. C'est un axiome. Le fait est que je méprise souverainement la politique (Gobineau, Pléiades, 1874, p. 107).
? Poser en fait que. Admettre comme chose certaine que.
?
De fait, en fait, par le fait (loc. adv.). En réalité, effectivement, véritablement. Ainsi Ronsard sent que son alexandrin n'a pas encore le juste poids qui le rendrait apte à fournir un ordre consécutif de pages parfaites. Et de fait c'est chez Corneille que paraissent ces premières pages (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 24):9. ... la décision finale ne pouvait faire aucun doute. De fait, trois jours après l'incident du porte-feuille, notre père, brusquement et, comme toujours, aussitôt après le bénédicité, lisse ses moustaches et déclare :
? Mes enfants, je suis obligé de vous mettre au collège.
H. Bazin, Vipère,1948, p. 270.
Rem. De fait et par le fait introduisent une explication, une conséquence, en fait introduit parfois une oppos. (en théorie
?
en fait, « dans les faits », dans la réalité). Il n'y a que par l'entrée dans le transcendant, le surnaturel, le spirituel authentique que l'homme devient supérieur au social. Jusque-là, en fait et quoi qu'il fasse, le social est transcendant par rapport à l'homme (S. Weil, Pesanteur, 1943, p. 162).
3. Spéc. Ce qui existe, ce qui constitue la réalité (p. oppos. au droit, à ce qui est voulu ou reconnu par la loi). En fait et non en droit. Cf. droit3IC 2 b et d.
a) [Dans des expr.] ? De fait. Sur le plan de la réalité (sans référence à la loi). Anton. de droit.Cf. droit3ex. 9.
? Point, question de fait. Discussion pour établir l'existence, la véracité d'un fait. Anton. point de droit.Les questions de fait ne sont pleinement résolues que par l'expérience (Destutt de Tr., Idéol.,1, 1801, p. 309).
? Gouvernement, pouvoir, autorité de fait. Autorité, pouvoir, gouvernement qui n'est pas reconnu par la loi. La République a donc été un gouvernement de fait et de droit (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 2, 1823, p. 61).
?
État, situation de fait ?
Situation telle qu'elle existe (sans référence juridique, sans fondement légal) : 10. ? C'est ainsi, par le détour des idées et dans le tourbillon de leur mouvement, que le désordre et l'état de fait doivent reparaître et renaître aux dépens de l'ordre. Ce retour à l'état de fait peut s'opérer quelquefois par une voie que l'on n'eût point prévue, et l'homme redevenir un barbare de nouvelle espèce par conséquence inattendue de ses plus fortes pensées.
Valéry, Variété II,1929, pp. 59-60.
?
P. ext., cour. État de chose, situation. La ruse des gouvernés : notre situation de citoyen est une situation de fait, que nous n'avons pas choisie (Alain, Propos,1928, p. 797):11. Tout ce que nous sommes, nous le sommes sur la base d'une situation de fait que nous faisons nôtre et que nous transformons sans cesse par une sorte d'échappement qui n'est jamais une liberté inconditionnée.
Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 199.
? Fait social. Réalité sociale. L'histoire de l'Église, de Constantin à Léon XIII, traversait les programmes d'un grand courant charrieur de faits sociaux et de passions humaines (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 92).Distinguer plus nettement entre l'institution en tant que fait social et l'institution en tant que pratique vécue (Traité sociol.,1968, p. 400).
b) Spéc., DR. Tout événement matériel qui nécessite un jugement. Énonciation, articulation des faits; interrogatoire sur les faits; reconnaître les faits. ? Expr. Faits et articles. Faits articulés par le demandeur et sur lesquels la partie adverse est ensuite interrogée. Articuler un fait. Sur-le-champ, il mit Jean-Jacques en demeure d'articuler un seul fait et de lui nommer son accusateur (Guéhenno, Jean-Jacques,1952, p. 208).Fait nouveau. Fait non encore soumis à la procédure; fait découvert après un jugement ou une condamnation. P. métaph. Un fait nouveau incite, sinon à en entreprendre la révision, du moins à en atténuer légèrement la rigueur (Bariéty, Coury, Hist. méd.,1963, p. 596).Faits admissibles. Événements qui peuvent être reconnus comme preuves. Faits pertinents. Événements sur lesquels porte le procès.
4. Spéc. [En parlant d'obj. étudiés par une science] Toute donnée de l'expérience, observée ou observable, directement ou indirectement (p. oppos. aux hypothèses, aux théories) : 12. Ce quelque chose, qui constitue l'essence même de la recherche expérimentale, c'est le fait. Établir une expérience, c'est déterminer un ou plusieurs faits, rien de plus. La science a été sur la voie de sa prospérité du jour où les savants ont eu le culte, la passion exclusive du fait et rien que du fait.
Bourget, Essais psychol. contemp.,1883, p. 169.
?
Fait brut. Fait qui relève de l'observation directe, immédiate. Fait scientifique. Phénomène objectivé (car apparaissant régulièrement dans certaines conditions), interprété par l'esprit et rapporté à une loi générale : 13. Peut-être, dit-il [M. le Roy] (je crois bien que c'était là une concession), n'est-ce pas le savant qui crée le fait brut; c'est du moins lui qui crée le fait scientifique. Cette distinction du fait brut et du fait scientifique ne me paraît pas illégitime par elle-même.
Poincaré, Valeur sc.,1905, p. 221.
C.? Ce dont il est question ou ce dont on parle (chose, sujet, cas, affaire particulière). Se taire sur le fait, ne rien dire du fait. Hermine demeurait convaincre d'un fait qui paraissait dominer tous les autres : Fernand était chez une femme (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, 1859, p. 239).?
[Employé surtout dans certaines expr. et loc., (notamment avec au)]
1. (En) venir, revenir, aller au fait. Aborder l'essentiel du sujet, du débat : 14. Après quelques premiers compliments à tour de bras (...) sur le cardinal de Retz, son cousin-germain, le bon archevêque en vint au fait capital, procéda à l'interrogatoire des religieuses...
Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 4, 1859, p. 120.
? P. ell. Au fait! Allons au fait.
? Aller droit au fait(de). Aborder le c?ur, le vif du sujet, sans préambule.
2. Mettre qqn au fait. Informer quelqu'un, le mettre au courant (de). Mis au fait de ce qui se passait, il alluma une lanterne, et tous trois se dirigèrent vers la charrette embourbée (Gautier, Fracasse,1863, p. 22).?
Être au fait (de la question). Être au courant, informé, renseigné. Il lui échappait (...) quelquefois des mots qui rappelaient ses anciennes amours; mais il fallait être au fait comme moi pour y faire attention (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1787):15. Il me charge, M. Fauris, de recommander à votre souvenir un sien ouvrage de L'Art de traduire; apparemment vous êtes au fait, et vous saurez ce que cela veut dire.
Courier, Lettres Fr. et It.,1812, p. 851.
Au fait de. Au courant de, expert en. Toute personne au fait de l'histoire des cartes géographiques sait (...) que les noms, titres, dates (...) sont plus longs à découvrir sur les cartes anciennes (Jomard, Consid. sur coll. cartes géogr.,1831, p. 58).
3. Être sûr de son fait. Être sûr à l'avance de ce qu'on affirme, être sûr d'avoir raison, ou de réussir dans son entreprise.
4. Au fait (!), loc. adv. ou interj. [En début de phrase, surtout dans la lang. parlée] À propos (de ce qui vient d'être dit), mais j'y pense. Hein! Qu'est-ce que nous allons manger? Qu'est-ce qui va nous rassasier? Les femmes? au fait nous les méprisons; elles nous y ont d'ailleurs joliment aidés (Arland, Ordre,1929, p. 156):16. « Ton père a une infinité de spéculations, de grands desseins, qu'il ne peut mettre à exécution faute de ressources. Son influence dans le département se trouve brusquement arrêtée dans sa marche... Mais au fait je te parle là de choses qui ne t'intéressent peut-être pas beaucoup. »
Duranty, Malh. d'H. Gérard,1860, p. 296.
5. En fait de, loc. prép. En ce qui concerne, en matière de. C'était encore un barbu, mais jeune, (...) tout ce qu'on fait de mieux en fait de col de celluloïd, avec des vêtements miteux et bien tenus (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 326).
Prononc. et Orth. : [f?], [f?t]. Mart. Comment prononce 1913, p. 327, note ,,une tendance très marquée à faire sentir le t du substantif fait, au singulier, surtout quand il est final ou accentué : en fait, au fait, par le fait, voie de fait, voici le fait, il est de fait, (...) je l'ai pris sur le fait, c'est un fait, et même c'est un fait constant, c'est le fait d'un honnête homme, le fait de mentir, le fait du prince; mais on ne doit jamais faire sentir le t au pluriel, ni dans fait divers, singulier identique au pluriel, ni dans en fait de ou tout à fait``. V. aussi Fouché Prononc. 1959, p. 405 : ,,Suivi d'un silence, fait se prononce [f?] dans un fait, c'est un fait, voie de fait, voici le fait, prendre sur le fait, tout à fait, etc. Mais il se prononce [f?t] dans au fait!, en fait, de fait``. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1160 « ce qui est arrivé, action » (Enéas, éd. S. de Grave, 2102); spéc. 1284 sour le fait trouver (G. d'Amiens, Escanor, 23667 ds T.-L.); 2. ca 1170 « action mémorable, exploit, prouesse, » (Benoit, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 25025); 1306 fait de guerre (G. Guiart, Branche des Royaus Lignages, éd. Wailly et Delisle, 16793); 3. 1ertiers xiiies. « manière d'agir propre à quelqu'un » (Lancelot, éd. H. O. Sommer, II 83 : les oevres de son fait); 4. 1283 terme de dr. (Ph. de Beaumanoir, Coutumes de Beauvaisis, éd. Am. Salmon, VIII, 269). B. 1. Ca 1160 « ce qui existe réellement, réalité » (Enéas, éd. Salverda de Grave, 3984); 2. 1268 « sujet particulier dont il est question, événement » (Brunet Latin, Tresor, éd. F. J. Carmody, III, 15, 3 : Devisemens est lors quant on conte le fait). C. Loc. adv. a) xiies. tot affait (Sermons St Bernard, 34, 1 ds T.-L.); ca 1200 tot a fait (Chevalier au Cygne, 198, ibid.); b) 1268 en fait (Brunet Latin, op. cit., II, 10, 15); c) 1283 de fait (Ph. de Beaumanoir, op. cit., LVI, 1616). Du lat. factum « fait, action » part. passé neutre substantivé de facere « faire ». Fréq. abs. littér. : 22 108. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 32 192, b) 30 722; xxes. : a) 30 731, b) 31 609. Bbg. Allaire (S.). Le Syntagme le fait que. Fr. mod. 1975, t. 43, pp. 308-337. ? Ebneter (T.), Gessner (M. P.). La Causalité du fr. parlé. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1974, t. 12, no1, pp. 325-345. ? Quem. DDL t. 6.