Définition de « accoutumer »


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot accoutumer de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.

Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur accoutumer pour aider à enrichir la compréhension du mot Accoutumer et répondre à la question quelle est la définition de accoutumer ?

VER genre () de 4 syllabes
Une définition simple :

  • Amener à prendre une habitude. - Accoutumer quelqu’un à quelque chose. - Il faut accoutumer de bonne heure les enfants au travail, à la fatigue. - Accoutumer un cheval à galoper sur le bon pied. - Il est accoutumé à se lever de bonne heure, à se promener le matin. - Il faut bien vous accoutumer à cela.

  • Avoir coutume dans cette locution, - Il avait accoutumé d’aller, de faire. Il a vieilli dans cette acception.

  • Se dit quelquefois des Choses. - Ces terres, ces arbres avaient accoutumé de produire beaucoup. - L’automne n’a pas accoutumé d’être si pluvieux. - Tout rentra dans l’ordre accoutumé. - à l’heure accoutumée.

  • Shabituer à - Je m’accoutume au froid, au chaud, etc. - Il s’est accoutumé à la fatigue. - On s’accoutume à tout. Dans ce sens des personnes. - Il s’accoutuma à son voisin. (créer-séparément)


    Définitions de « accoutumer »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    ACCOUTUMER, verbe.

    I.? Emploi trans.
    A.? Accoutumer qqn à qqc.Lui faire prendre une habitude, le disposer à supporter quelque chose :
    1. Au bout de ce temps, il servoit les malades pendant un mois, dans un hôpital, et faisoit un pélérinage à pied, en demandant l'aumône : par-là on prétendoit l'accoutumer au spectacle des douleurs humaines, et le préparer aux fatigues des missions. F.-R. de Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 2, 1803, p. 528.
    Rem. Synon. de habituer. Mais s'emploie dans une langue recherchée, rarement dans la langue parlée.
    ? [L'obj. du verbe désigne une des facultés, un des sens, un organe dont une pers. est dotée] :
    2. ... on était même loin du temps où l'imagination cesserait d'être obsédée de ces fantômes : il fallait donc l'y accoutumer, l'y aguerrir, lui faire entendre et croire que ces périls surnaturels avaient eux-mêmes leur issue, et qu'aux puissances malfaisantes que pouvait évoquer le crime, le ciel en opposait de secourables pour l'innocence, de favorables à la vertu. J.-F. Marmontel, Essai sur les romans,1799, pp. 300-301.
    ? Plus rare [L'obj. du verbe désigne un animal] :
    3. Accoutumer un cheval à galoper sur le bon pied. Ac.1798-1932.
    4. Quoique ce ne soient pas précisément les mêmes stimulans qui conviennent aux différentes espèces, peut-être n'est-il aucun de ceux que nous avons fait entrer dans l'usage commun, auquel on ne puisse accoutumer assez vite, presque tous les animaux qui vivent auprès de nous, dans l'état de domesticité. P. Cabanis, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, 1808, p. 62.
    Rem. Vx. Accoutumer qqc. « prendre l'habitude de qqc., être accoutumé à qqc. ». Expr. vieillie, condamnée par DG. Elle est pourtant supposée dans les tours où accoutumé a le sens de « habituel » (cf. accoutumé II) :
    5. Ne dites pas : J'ai accoutumé mon livre. Dites : Je suis accoutumé à mon livre. DG.
    B.? Accoutumer qqn à faire qqc. :
    6. ... l'habitude qu'ils [les philosophes] nous imposent de rapporter inconsciemment tout événement, tout être, toute expression, tout détail, ? aux plus grandes choses visibles et aux plus stables, ? nous façonnent, nous accoutument, nous induisent à ressentir sans effort et sans réflexion la véritable proportion de notre nature, à trouver en nous, sans difficulté, le passage à notre degré le plus élevé, qui est aussi le plus « humain ». P. Valéry, Variété 3,1936, pp. 241-242.
    II.? Emploi pronom. S'habituer (à).
    Rem. Pour l'oppos. s'accoutumer/s'habituer, même rem. que sup. I.
    A.? S'accoutumer à qqc. :
    7. À force d'y réfléchir, je me rendis peu à peu cette idée plus familière; je m'y accoutumai enfin, au point de pouvoir en parler à Augustine, sans lui découvrir une répugnance plutôt vaincue que détruite. J. Fiévée, La Dot de Suzette,1798, p. 86.
    8. Tout cela me parut bien extraordinaire et bien nouveau; mais en réfléchissant sur la nature de l'homme, à qui dans cette vallée de larmes et de misères, il faut des consolations et des espérances, dont les yeux ne peuvent conttempler le soleil ni la vérité, qu'à travers les nuages et les illusions, je m'accoutumai à cette forme de culte avec beaucoup moins de répugnance. J. de Crèvec?ur, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'État de New-York,t. 3, 1801, p. 21.
    B.? S'accoutumer à qqn :
    9. Il faut que je m'accoutume à vous. Tout cela est une question d'adaptation. Vous dites qu'il est plus grave qu'il y ait entre nous ces heurts avant le mariage, que cinq ans après. C'est cinq ans après que ce serait plus grave. Un jour viendra où l'habitude... H. de Montherlant, Le Démon du bien,1937, p. 1356.
    ? Absolument :
    10. Il quittait une fois encore des habitudes et des amis. La guerre le reprenait dans son tourbillon. Il partait pour son dépôt, il n'imaginait plus l'avenir. Quelle vie! On s'attache, puis on s'arrache, et toujours du nouveau, alors qu'un c?ur simple et tendre s'accoutume si vite. Il se trouva tout désorienté dans la rue. R. Benjamin, Gaspard,1915, p. 104.
    Rem. S'accoutumer et s'apprivoiser : s'accoutumer suppose ,,un médiocre éloignement pour la chose ou la personne dont on se rapproche``, et s'apprivoiser ,,une grande aversion et par conséquent une grande difficulté à sympathiser avec cette personne.`` (Laf. 1858). Cf. ex. 12.
    C.? S'accoutumer à faire qqc. :
    11. ... car on s'accoutume à croire comme des faits vrais des aventures supposées, quand une foule de récits et de monuments semblent en attester l'existence. Ch.-F. Dupuis, Abrégé de l'origine de tous les cultes,1796, p. 359.
    12. Peu à peu, je m'accoutumai, je m'apprivoisai à revivre mon adolescence. P. Valéry, Variété 5,1944, p. 120.
    D.? Rare. S'accoutumer avec.Se familiariser avec :
    13. S'accoutumer avec le péril, c'est devenir familier avec le péril et en faire une sorte de connaissance. Littré.
    III.? Emploi intrans., vieilli. Avoir accoutumé de faire qqc.
    Rem. ,,Cette expression commence à vieillir`` (Besch. 1845); ,,vieilli dans cette acception`` (Ac. 1932). Cette loc. pourrait aussi bien figurer sous la rubrique accoutumé; il faut en effet supposer une constr. où accoutumé serait un neutre en constr. d'attribut de l'obj. qui suit, et qu'on pourrait paraphraser ainsi : J'ai pour chose accoutumée le fait de + inf.
    A.? [Le suj. désigne une pers.] :
    14. Voilà les osiers pliants... que j'avois accoutumé de tresser en corbeilles;... F.-R. de Chateaubriand, Les Natchez,1826, p. 248.
    ? Absolument :
    15. Faites comme vous avez accoutumé. Ac.1835, 1878.
    16. Il s'enfonça, comme il avait accoutumé, dans le coin des bouquins,... A. France, L'Orme du mail,1897, p. 161.
    B.? Rare. [Le suj. désigne un inanimé, plus ou moins personnifié] :
    17. L'automne n'a pas accoutumé d'être si pluvieux. Ac.1835, 1878, 1932.
    Prononc. ET ORTH. ? 1. Forme phon. : [akutyme], j'accoutume [?akutym]. ? Rem. Fér. 1768 note la 2esyllabe longue. Enq. : /akut?m/. Conjug. parler. 2. Dér. et composés : accoutumance, accoutumé. Cf. coutume. ? Rem. Fér. Crit. t. 1 1787 propose les graph. accoutumer et acoutumer avec un seul c.
    Étymol. ET HIST. ? 1. 1160 trans. « s'habituer à (qqc.) » (Eneas, 7958, éd. Salverda de Grave ds T.-L. : Söef trait mal ki l'acostume). ? 1653, Vaugelas ds Dict. hist. de la lang. fr. publ. par l'Ac. fr., Paris, t. 1, 1865; 2. ca 1170 acoutumer (qqn) à (qqc.) « amener (qqn) à la pratique de (qqc.) » (Rois, 66 ds Gdf. Compl. : Cume il ot la spee ceinte, alad e asaiad s'il se poust cumbatre si armez, Kar ne fud pas a tels armes acustumez); 1751 manège, Encyclop. t. 1 : Accoutumer un cheval, c'est le styler, le faire aux exercices et à tout bruit, pour qu'il n'ait point peur; 3. 1177 avoir acostumé « avoir habitude » (Chrét. de Troyes, Chevalier au lyon, éd. Förster, 5447, ds T.-L. : Et ses lions just a ses piez Si com il ot acostumé). Dér. de coutume*; préf. a-*.
    STAT. ? Fréq. abs. litt. : 512. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 1 324, b) 650; xxes. : a) 515, b) 386.
    BBG. ? Bar 1960. ? Bénac 1956. ? Gramm. t. 1 1789. ? Hanse 1949. ? Martin (E.). Si l'on peut dire : il avait accoutumé. Le courrier de Vaugelas : 1873, t. 4, p. 12. ? Spr. 1967. ? Thomas 1956. ? Wey (F.). Remarques sur la langue française au dix-neuvième siècle... Paris, 1845, t. 2, pp. 89-90.

    accoutumer « donner la coutume à ... »


    Wiktionnaire


    Verbe - français

    accoutumer \a.ku.ty.me\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s'accoutumer)

    1. Amener à prendre une habitude.
      • À mesure que le rhum vieillit, il se colore, se brunit ; il prend, avec une odeur piquante, une saveur acre & desséchante, dont la nuance empyreumatique huileuse fait dire, à ceux qui n'y sont point accoutumés, que cette liqueur sent le vieux cuir. (Antoine-François Fourcroy & Louis-Nicolas Vauquelin, Encyclopédie méthodique : Chimie et métallurgie, vol. 6, 1815, p. 51)
    2. (Vieilli) Avoir coutume ; souloir.
      • Les paysans du Nivernais ont accoutumé de dire de leurs voisins du Berry que « quatre-vingt-dix-neuf moutons et un Berriat (ou Berrichon) font cent bêtes », locution que les Berrichons ou Berriats ne manquent pas de transformer à l'usage des Limousins [?] (Franc-Nohain [Maurice Étienne Legrand], Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
      • Les jeunes gens, à toutes les époques, ont accoutumé de gouailler les opinions de leurs parents surtout quand ils relèvent un pessimisme maussade qui leur est intolérable. (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    ACCOUTUMER. v. tr.
    Amener à prendre une habitude. Accoutumer quelqu'un à quelque chose. Il faut accoutumer de bonne heure les enfants au travail, à la fatigue. Accoutumer un cheval à galoper sur le bon pied. Il est accoutumé à se lever de bonne heure, à se promener le matin. Il faut bien vous accoutumer à cela. Je m'accoutume au froid, au chaud, etc. Il s'est accoutumé à la fatigue. On s'accoutume à tout. Dans ce sens il se dit aussi des Personnes. Il s'accoutuma à son voisin. Il signifie aussi Avoir coutume dans cette locution, Il avait accoutumé d'aller, de faire. Il a vieilli dans cette acception. Il se dit quelquefois des Choses. Ces terres, ces arbres avaient accoutumé de produire beaucoup. L'automne n'a pas accoutumé d'être si pluvieux. Tout rentra dans l'ordre accoutumé. À l'heure accoutumée.

    À L'ACCOUTUMÉE, loc. adv. À l'ordinaire, comme on a accoutumé. Il en a usé à l'accoutumée. Il a vieilli.

    Littré

    ACCOUTUMER (a-kou-tu-mé)
    • 1 V. a. Faire prendre une coutume. Vous avez accoutumé votre fils à ne point vous cacher ses secrets. Accoutumer un taureau à la charrue. Accoutumer un État libre à la servitude. Il accoutuma ses troupes à? La bonne éducation des enfants qu'on accoutumait à l'obéissance, au travail, à la sobriété, à l'amour des arts ou des lettres, Fénelon, Tél. II. Accoutumez vos peuples à suivre inviolablement les règles, Fénelon, ib. III. D'autres peuples, profitant de votre imprudence, attirent chez eux les étrangers et les accoutument à se passer de vous, Fénelon, ib. Il trouve moyen de nous apaiser, de nous accoutumer insensiblement au discours de sa passion, Molière, Préc. Rid. 5. Et l'indigne prison où je suis renfermé, A la voir de plus près m'a même accoutumé, Racine, Baj. II, 6. La main qui vous opprime et que vous soutenez, Les accoutume au joug que vous leur destinez, Corneille, Sert. III, 2.
    • 2Avoir accoutumé, v. n. (Usité seulement aux temps composés?: j'ai accoutumé, j'aurai accoutumé, que j'aie accoutumé, que j'eusse accoutumé?; il veut, avec un infinitif, la préposition de) Avoir coutume. Il cite ce passage selon les Septante, comme il avait accoutumé, Bossuet, Hist. II, 7. Les hommes n'ayant pas accoutumé de former le mérite, Pascal, Rel. 51. Je n'ai point accoutumé de dissimuler mes défauts, Corneille, Ex. d'Hor. La colère du roi, comme dit Salomon, Est terrible, et surtout celle du roi lion?; Mais ce cerf n'avait pas accoutumé de lire, La Fontaine, Fab. VIII, 14. Allez, monsieur, on voit bien que vous n'avez pas accoutumé de parler à des visages, Molière, Mal. im. III, 6. Comme les rois, par grandeur et par dignité, ont accoutumé de traiter leurs grandes affaires par l'entremise de leurs ministres, Fléchier, Panég. I, 279. Ils sont accablés d'un fardeau qu'ils n'ont pas accoutumé de porter, Fléchier, ib. II, 354. Quelles précautions n'avait-il pas accoutumé de prendre?! Fléchier, Letell. Je ne sais?; mais vous n'avez pas accoutumé d'être ainsi, Brueys, le Muet, III, 2. Les animaux qui ont accoutumé de ne sortir que pendant la nuit, Fénelon, Tél. XVIII. Thalès avait accoutumé de remercier les dieux de trois choses?: d'être né raisonnable plutôt que bête?; homme plutôt que femme?; grec plutôt que barbare, Fénelon, Philosoph. Thalès. L'ambition dont il était dévoré se trouvant jointe à une vanité excessive, il prit le chemin qu'ont accoutumé de tenir ceux qui affectent la tyrannie, Vertot, Rév. rom. VII, 217. L'avocat ou conseil qu'on avait accoutumé de donner aux accusés, Voltaire, L. XV, chap. 42. Une terre sur laquelle nous avions accoutumé de lever le cens, Montesquieu, Esprit, XXX, 15. Les vierges avaient accoutumé de laver leurs robes d'écorce dans ce lieu, Chateaubriand, Atala, 235.

      En ce sens, accoutumer prend aussi pour sujet un nom de chose. La connaissance des premiers principes n'a pas accoutumé d'être appelée science, Descartes, Rép. 2. Mes lettres n'avaient pas accoutumé de se suivre de si près ni d'être si étendues, Pascal, Prov. 16.

      Construit ordinairement avec l'auxiliaire avoir, il peut prendre aussi l'auxiliaire être?: On est accoutumé de se laisser aller au péché par les caresses des femmes, Pascal, Prov. 15. Le soin qu'on eut de garnir la salle d'une foule de docteurs, moines et mendiants, qui n'étaient pas accoutumés de s'y trouver, fit dire à Pascal?, Voltaire, L. XIV, chap. 37. Cette solitude, il [le duc d'Orléans] était trop accoutumé du bruit pour la pouvoir supporter, Saint-Simon, 326, 19.

      Des grammairiens ont signalé comme une locution vicieuse l'emploi de l'auxiliaire être?; on voit que de très bons auteurs s'en sont servis, et il ne peut y avoir aucun scrupule à s'en servir aussi après eux.

      On remarquera que, neutre, ce verbe n'est employé qu'aux temps composés?; mais il n'en faut pas conclure qu'il ne soit pas verbe neutre?; l'emploi que nous en faisons de cette manière n'est qu'un débris de l'ancien usage, suivant lequel accoutumer pouvait être neutre aux temps simples comme aux temps composés (voy. HISTORIQUE).

      S'ACCOUTUMER, v. réfl. Contracter une habitude. S'accoutumer aux armes. Il s'était accoutumé à se contenter de peu. Une volonté indocile qui ne peut s'accoutumer au joug, Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 74. Ses yeux même pourront s'accoutumer aux miens, Racine, Bérén. III, 2. Ah?! ma s?ur, puisqu'enfin mon destin éclairci Veut que je m'accoutume à vous nommer ainsi?, Corneille, Hér. III, 1. Bientôt on s'accoutume à des maîtres nouveaux, Voltaire, Irène, v, 6. Descends du haut des cieux, auguste vérité, Que l'oreille des rois s'accoutume à t'entendre, Voltaire, Henr. I. Comment avez-vous pu vous accoutumer au secret dans une si grande jeunesse?? Fénelon, Tél. III. Ils deviendraient comme un homme qui a de bonnes jambes et qui, perdant l'habitude de marcher, s'accoutume enfin au besoin d'être toujours porté comme un malade, Fénelon, ib. VIII. Mais du nom des Césars Rome toujours charmée, Sous un si noble joug s'est trop accoutumée, M. de Néron, V, 1.

      S'accoutumer veut d'ordinaire à avec l'infinitif?; mais on dit aussi de. On s'accoutume de donner, comme le monde, à toutes les passions, des noms adoucis, Massillon, Conf. Fuite du monde. Il vous importe de vous accoutumer de bonne heure de haïr l'injustice, Voiture, Lett. 9.

      S'accoutumer avec. Il a eu beaucoup de peine à s'accoutumer avec ce voisin que le hasard lui a donné. Il faut s'accoutumer de bonne heure avec ces sortes d'idées, si l'on veut se les rendre familières.


    SYNONYME

    S'ACCOUTUMER à, S'ACCOUTUMER AVEC. On emploiera de préférence avec, quand s'accoutumer s'approchera du sens de se familiariser. On s'accoutume avec quelqu'un, quand on se fait à ses manières. S'accoutumer avec le péril, c'est devenir familier avec le péril et en faire une sorte de connaissance?; s'accoutumer au péril, c'est, y étant souvent exposé, le considérer comme une chose habituelle et qui ne surprend plus. S'accoutumer avec exprime donc quelque chose de plus intime, de plus étroit.


    HISTORIQUE

    XIIIe s. En leur terres n'est il mie accoustumé que il le facent, Villehardouin, 94. Il apartient au bailli savoir quix avocas acoustument à pledier par devant lui, Beaumanoir, V, 19. Nous n'avons pas accoustumé que homs de poesté face procureur, Beaumanoir, ib. 86. Li tiers ensoines si est, s'il est acoustumés de maladie qui vient soudainement, Beaumanoir, LXI, 6. Si vous prie je pour l'amour de Dieu premier et pour l'amour de moi, que vous les acoustumez à laver [les pieds aux pauvres le jeudi saint], Joinville, 195.

    XIVe s. Il prouva son entencion par le commun parler acoustumé, Oresme, Eth. 28. Nulle chose ne se peut acoustumer au contraire de ce qu'elle a de nature, Oresme, ib. 33.

    XVe s. Si alla en Jherusalem au pelerinage du saint Sepulcre, qu'il visita très devotement, et aussi fut par tous les saints lieux accoustumés, Bouc. I, 15. C'est chose assez accoustumée que?, Commines, Prol. Car ainsi estoit-il accoustumé de parler, Commines, I, 3. Les Suisses ont tant acoustumé l'argent dont ils avoient petite connoissance par avant, que?, Commines, VI, 4.

    XVIe s. Les cerimonies qu'on avoit accoustumé en telles choses, Montaigne, I, 17. J'ai accoustumé de considerer, Montaigne, I, 58. Pratiquons le, accoustumons le [accoutumons-nous-y], Montaigne, I, 76. Accoustumer les hommes à?, Montaigne, I, 80. S'accoustumer à vivre d'araignées, Montaigne, I, 106. Sa femme, le bienveignant de ses criailleries accoustumées, Montaigne, III, 127. Ils n'estoient pas accoustumez de prendre en bonne part les remontrances de gents armez, Montaigne, IV, 21. La jument accoustumera l'asnon [s'habituera à le nourrir], De Serres, 311. Numa vouloit accoustumer ses gens à ne servir ni ne parler point aux dieux en passant, Amyot, Numa, 25. Les maux qui ont accoustumé de travailler les hommes, Amyot, ib. 32. La chambre où ils avoient accoustumé de coucher estoit au plus haut estage, Amyot, Pél. 65. Tu es tout accoustumé à? là où, quant à moi, je n'ai point accoustumé de?, Amyot, Cat. 18. Il s'acoustuma à estre toujours le premier à l'aller et le dernier à retourner, Amyot, Phil. 5. Accoustumez de rejeter, Lanoue, 44.

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    Encyclopédie, 1re édition

    ACCOUTUMER un cheval, c'est le styler, le faire à quelque exercice ou à quelque bruit que ce soit, pour qu'il n'en ait point peur. (V)

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    Étymologie de « accoutumer »

    À et coutume?; bourguig. écoutumé?; provenç. acostumar?; espagn. acostumbrar?; ital. accostumare.

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    (Date à préciser) Du préfixe ac- et de coutume. (fin XIIe siècle) acustumer.
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    ACCOUTUMER, verbe.
    Étymol. ET HIST. ? 1. 1160 trans. « s'habituer à (qqc.) » (Eneas, 7958, éd. Salverda de Grave ds T.-L. : Söef trait mal ki l'acostume). ? 1653, Vaugelas ds Dict. hist. de la lang. fr. publ. par l'Ac. fr., Paris, t. 1, 1865; 2. ca 1170 acoutumer (qqn) à (qqc.) « amener (qqn) à la pratique de (qqc.) » (Rois, 66 ds Gdf. Compl. : Cume il ot la spee ceinte, alad e asaiad s'il se poust cumbatre si armez, Kar ne fud pas a tels armes acustumez); 1751 manège, Encyclop. t. 1 : Accoutumer un cheval, c'est le styler, le faire aux exercices et à tout bruit, pour qu'il n'ait point peur; 3. 1177 avoir acostumé « avoir habitude » (Chrét. de Troyes, Chevalier au lyon, éd. Förster, 5447, ds T.-L. : Et ses lions just a ses piez Si com il ot acostumé). Dér. de coutume*; préf. a-*.

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    Le mot accoutumer vaut 15 points au Scrabble.

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    accoutumer

    Les rimes de « accoutumer »


    On recherche une rime en ME .

    Les rimes de accoutumer peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en me

    Rimes de bien-aimée      Rimes de diplômées      Rimes de grimer      Rimes de enthousiasmait      Rimes de présumer      Rimes de fantasmais      Rimes de enrhumée      Rimes de limé      Rimes de arrimais      Rimes de programmé      Rimes de fumés      Rimes de entremet      Rimes de désarmer      Rimes de transhumait      Rimes de affirmez      Rimes de réclamée      Rimes de exhumée      Rimes de Ivoz-Ramet      Rimes de périmés      Rimes de jamais      Rimes de armée      Rimes de abîmé      Rimes de gommée      Rimes de envenimait      Rimes de gommer      Rimes de diplômée      Rimes de acclamées      Rimes de supprimé      Rimes de inhumée      Rimes de sublimé      Rimes de déprimer      Rimes de opprimées      Rimes de autoproclamée      Rimes de parfumée      Rimes de reformés      Rimes de diplômée      Rimes de paumé      Rimes de rallumé      Rimes de gourmé      Rimes de gendarmer      Rimes de dégommés      Rimes de maies      Rimes de préprogrammée      Rimes de calmées      Rimes de ranimé      Rimes de affamées      Rimes de consumés      Rimes de clairsemés      Rimes de filmées      Rimes de désarmait     

    Mots du jour

    bien-aimée     diplômées     grimer     enthousiasmait     présumer     fantasmais     enrhumée     limé     arrimais     programmé     fumés     entremet     désarmer     transhumait     affirmez     réclamée     exhumée     Ivoz-Ramet     périmés     jamais     armée     abîmé     gommée     envenimait     gommer     diplômée     acclamées     supprimé     inhumée     sublimé     déprimer     opprimées     autoproclamée     parfumée     reformés     diplômée     paumé     rallumé     gourmé     gendarmer     dégommés     maies     préprogrammée     calmées     ranimé     affamées     consumés     clairsemés     filmées     désarmait     


    Les citations sur « accoutumer »

    1. On se fait violence, on ne s'écoute point, on croit qu'à force de prendre sur soi, à la fin on accoutumera le corps à obéir ...

      Auteur : Jean-Baptiste Massillon - Source : Conférence sur le jubilé


    2. Il faut du temps à l'âme pour s'accoutumer à la douleur. Elle a un tel besoin de la joie que, quand elle ne la possède pas, il faut qu'elle la crée.

      Auteur : Romain Rolland - Source : Vie de Beethoven (1903)


    3. Je n'ai jamais pu m'accoutumer au système abêtissant des récompenses et des punitions qui abaisse les caractères et fausse les jugements.

      Auteur : Anatole France - Source : La vie en fleur (1922)


    4. Cède, lorsqu'il convient d'user de complaisance:
      Sache aussi te montrer ferme en tes sentiments.
      C'est un effet de la prudence
      De changer quand il faut s'accoutumer au temps.


      Auteur : Denys Caton - Source : Distiques de Caton, Livre premier, VII


    5. Il faut s'adapter. S'accoutumer au climat, aux routes, aux noms, au rythme, aux mœurs, s'accoutumer à la langue

      Auteur : Najat Vallaud-Belkacem - Source : La vie a plus d'imagination que toi (2017)


    6. Beaucoup de parents veulent accoutumer leurs enfants à tout. Cela ne vaut rien. Car la nature humaine en général et en particulier celle des divers individus ne se prêtent pas à tout, et beaucoup d'enfants en restent à l'apprentissage.

      Auteur : Emmanuel Kant - Source : La Métaphysique des moeurs (1796-1797)


    7. On a besoin de s'accoutumer à tout, au malheur, à la maladie, au bonheur même.

      Auteur : Constance Marie de Théis, princesse de Salm-Dyck - Source : Pensées (1829)


    8. Toutes les méthodes agréables d'apprendre aux enfants les sciences sont fausses et absurdes, car il n'est pas question d'apprendre ni la géographie ni la géométrie, il est question de s'accoutumer au travail, c'est-à-dire à l'ennui.

      Auteur : Abbé Galiani - Source : Lettre à Mme d'Epinay


    9. La vie est une tempête, mon ami; il faut s'accoutumer à tenir la mer.

      Auteur : Alfred de Vigny - Source : Chatterton (1835)


    10. Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde: et généralement de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées.

      Auteur : René Descartes - Source : Discours de la méthode (1637)


    11. Savez-vous quel est le plus sûr moyen de rendre votre enfant misérable? C'est de l'accoutumer à tout obtenir.

      Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Emile ou De l'éducation (1762)


    12. S'accoutumer à écrire comme on parle et comme on pense, n'est-ce pas déjà se mettre en demeure de bien penser?

      Auteur : Charles-Augustin Sainte-Beuve - Source : Causeries du lundi (1851-1881), 12 novembre 1849


    13. Songez qu'au bonheur même il faut s'accoutumer.

      Auteur : Marie-Joseph de Chénier - Source : Fénelon, ou les Religieuses de Cambrai (1793), V, 2


    14. Il importe de s'accoutumer d'abord à être mal couché; c'est le moyen de ne plus trouver de mauvais lit.

      Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Emile ou De l'éducation (1762)


    15. Plus un homme a d'habitudes, moins il est libre et indépendant. Il en est des hommes comme des autres animaux : ils conservent plus tard un certain penchant pour ce à quoi on les a de bonne heure accoutumés. Il faut donc empêcher les enfants de s'accoutumer à quelque chose, et ne laisser naître en eux aucune habitude.

      Auteur : Emmanuel Kant - Source : La Métaphysique des moeurs (1796-1797)


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    Les mots proches de « accoutumer »

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    Les synonymes de « accoutumer»

    Les synonymes de accoutumer :

      1. acclimater
      2. adapter
      3. apprivoiser
      4. habituer
      5. apaiser
      6. calmer
      7. familiariser
      8. éduquer
      9. dresser
      10. façonner
      11. former
      12. initier
      13. apprendre
      14. plier
      15. immuniser
      16. vacciner
      17. blinder
      18. mithridatiser
      19. ployer
      20. fléchir
      21. courber
      22. incliner
      23. assujettir

    synonymes de accoutumer

    Fréquence et usage du mot accoutumer dans le temps


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