La définition de Coucher du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Coucher
Nature : v. a.
Prononciation : kou-ché
Etymologie : Bourguig. côchai ; picard et rouchi, couker ; wallon, coûkî ; namurois, couchî ; provenç. colgar, colcar ; ital. colcare, corcare, coricare ; du latin collocare, mettre, poser, de col, pour cum, avec, et locare, placer (voy. ). Le sens général de placer a été réduit au sens particulier de mettre dans un lit ou dans une position analogue à celle qu'on a dans le lit : coucher une lance en arrêt. L'espagn. et le portug. colgar signifient appendre.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de coucher de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec coucher pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Coucher ?


La définition de Coucher

Mettre au lit. Coucher un enfant. Les valets de chambre viennent coucher leurs maîtres. Les garçons de la noce venaient coucher l'épousée.


Toutes les définitions de « coucher »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

COUCHER. v. tr.
Étendre de son long sur la terre, sur un lit, etc. Il le coucha sur l'herbe. On coucha le blessé sur un matelas. Saint Louis en mourant voulut qu'on le couchât sur la cendre. On le dit aussi en parlant des Choses. Coucher une statue par terre. Coucher une armoire, une chaise, une poutre, une échelle, etc. Il signifie particulièrement Mettre quelqu'un au lit, le déshabiller, l'aider à se mettre au lit, Coucher un enfant, un malade. Se coucher, Se mettre au lit. Il se couche de bonne heure. On dit plaisamment dans ce sens Un couche-tôt. Coucher quelqu'un par terre, le coucher sur le carreau, sur le champ de bataille, L'étendre sur la place, mort ou très blessé. Il coucha son homme par terre. À peine les hommes étaient-ils sortis de la tranchée que le feu des mitrailleuses en coucha cinquante sur le sol. Plus de vingt mille hommes étaient couchés sur le champ de bataille. Fig., Coucher quelqu'un sur l'état des pensions, sur une liste, etc., L'inscrire sur l'état des pensions, sur une liste, etc. On dit plus ordinairement Porter sur l'état des pensions, sur une liste, etc. Fig. et fam., Coucher par écrit, Mettre par écrit. Il ne suffit pas de faire cette promesse verbalement, il faut la coucher par écrit. Coucher une clause, un article dans un acte, dans un contrat. On dit plus ordinairement Porter une clause dans un contrat. Coucher un article en recette, en dépense, Employer un article sur l'état de la recette, de la dépense. Cette façon de parler vieillit. On dit plus ordinairement Porter un article en recette, en dépense. Par extension, Coucher en joue, Ajuster son fusil et viser, pour tirer sur quelqu'un, sur quelque chose. J'avais déjà couché l'animal en joue.

SE COUCHER signifie S'étendre tout de son long sur quelque chose. Il s'est couché par terre. Se coucher sur un lit, sur un sofa. Se coucher sur le ventre, sur le dos, etc. Il signifie particulièrement Se mettre au lit. Ils se sont couchés fort tard. Allez vous coucher. Fam., Se coucher comme les poules, Se mettre au lit de très bonne heure. Fig. et pop., Allez vous coucher, Laissez-moi tranquille. Prov. et fig., Comme on fait son lit, on se couche, Il faut s'attendre au bien ou au mal qu'on s'est préparé par la conduite qu'on a tenue, par les mesures qu'on a prises. Il se dit figurément du Soleil et des autres astres et signifie Descendre sous l'horizon. Le soleil se couchera bientôt. Il y a une heure que la lune est couchée.

COUCHER signifie quelquefois simplement Pencher. Couchez un peu votre papier, vous écrirez plus commodément. Il signifie également Courber, incliner ce qui est naturellement droit. La grêle, la pluie et le vent couchent les blés, les herbes. Coucher un sarment, un cep de vigne. Coucher les branches d'un arbuste en terre pour faire des nouveaux plants. Coucher le poil d'un chapeau, d'une étoffe. On dit aussi Le vaisseau s'est couché sur le flanc. Coucher des couleurs signifie particulièrement, en termes de Peinture, Étendre des couleurs avec le pinceau l'une à côté de l'autre, avant de les fondre. En termes de Botanique, Tige couchée, Tige qui ne s'élève point, qui reste étendue sur la terre. Papier couché, Papier qui a reçu une couche de plâtre ou de kaolin pour le rendre plus sensible à l'impression. Il s'emploie aussi intransitivement et signifie Être étendu pour prendre son repos. Coucher dans un lit, dans des draps, entre deux draps. Coucher sur un matelas, sur la plume, mollement, durement. Coucher sur la dure, sur une paillasse, sur la terre, à terre, sur le ventre, sur le dos, sur le côté. Coucher tout habillé. Chambre à coucher. Quand nous arrivâmes, tout le monde était couché. Il signifie aussi Loger la nuit en quelque endroit en y prenant du repos. Il coucha à l'hôtel. Ils allèrent coucher à tant de lieues de Paris. Coucher dehors. Coucher dans la rue. Coucher en ville. Le mauvais temps ne leur ayant pas permis d'aborder, ils couchèrent dans le bateau. Fig. et fam., Coucher à la belle étoile. Voyez BEAU. Fam., Un nom à coucher dehors, Un nom difficile à prononcer et à retenir.

Littré

COUCHER (kou-ché) v. a.
  • 1Mettre au lit. Coucher un enfant. Les valets de chambre viennent coucher leurs maîtres. Les garçons de la noce venaient coucher l'épousée.
  • 2Étendre quelqu'un ou quelque chose tout de son long sur la terre ou sur quoi que ce soit. Coucher une échelle. On coucha le blessé sur un matelas. Coucher une bouteille sur le côté, la vider.

    Terme d'horticulture. Plier les rameaux jusqu'à terre et les couvrir de terre pour qu'ils prennent racine.

    Terme de doreur. Coucher d'assiette, coucher une couleur rougeâtre pour servir de préparation à recevoir l'or. Coucher de fond, étendre une couleur sur les rouleaux de papier avant de les imprimer.

    Fig. Coucher quelqu'un sur le carreau, l'étendre sur la place mort ou grièvement blessé. Dieu dans un moment a couché ce géant [Galérius] sur la terre, Chateaubriand, Mart. II, 314. Ainsi le trait fatal dans les rangs se promène, Et comme des épis les couche dans la plaine, Lamartine, Méd. II, 15. Ils couchèrent sur la plaine environ mille cavaliers, plus de quinze mille fantassins et bon nombre d'éléphants, Le P. Catrou, dans DESFONTAINES.

  • 3Incliner, pencher, rabattre quelque chose. La pluie et le vent couchent les blés. Coucher le poil d'un chapeau. Coucher des galons, une dentelle sur une étoffe. La brise qui soulève ou couche les épis, Lamartine, Harm. I, 5.

    Terme de marine. Coucher un bâtiment, l'incliner pour le caréner. On dit aussi que le vent couche un bâtiment, quand il l'incline sur le côté.

    Terme de manufacture. Ranger avec la brosse le poil sur un drap tondu à fin.

    Fig. Coucher le poil à quelqu'un, le flatter, le cajoler.

  • 4Coucher en joue, donner au fusil une position couchée, horizontale, en l'ajustant à l'épaule et contre la joue pour tirer.

    Fig. Que l'on couchait en joue, et de plus d'un endroit, Celle dont il a vu qu'une lettre en avance Avait si faussement divulgué la naissance, Molière, l'Ét. IV, 1. Il crut que ces longues paupières n'avaient jamais couché que lui en joue, Hamilton, Gramm. 7. La villageoise est belle et jeune, je l'avoue?; Don Alphonse, en passant, peut la coucher en joue, Scarron, Dom Japhet, I, 1. Si tu t'aperçois que quelque parent de don Gonzale ait de grandes assiduités auprès de lui et couche en joue sa succession, tu m'en avertiras aussitôt, Lesage, Gil Blas, IV, 7.

  • 5Etendre en couche. Coucher une couleur, de l'or, de l'argent sur?

    Terme de peinture. Coucher des couleurs, les étendre avec le pinceau l'une à côté de l'autre avant de les fondre.

  • 6Coucher quelque chose par écrit, mettre par écrit. Couche de ses faveurs l'histoire par écrit, Régnier, Sat. X. Nous faisons profession de ne coucher dans ces mémoires que ce que nous tenons de celui même dont nous racontons les faits, Hamilton, Gramm. 11. Voici comment Luther coucha l'article VI du sacrement de l'autel, Bossuet, Variat. IV, § 35. ? Tu te souviens qu'au village on t'a dit Que ton maître est nommé pour coucher par écrit Les faits d'un roi?, Boileau, Ép. X. On vient d'exiler un conseiller de notre parlement, parce qu'il a prêté sa plume à coucher les remontrances que le corps a cru devoir faire au roi, Montesquieu, Correspondance, 61. Le vieil officier, de son côté, se piquait de savoir bien coucher par écrit, Lesage, Gil Blas, VII, 12.
  • 7Inscrire. Coucher quelqu'un sur une liste, sur l'état des pensions. Coucher un article en recette, en dépense. Dans peu de temps, j'espère Y voir coucher [dans un testament] mon nom en riche caractère, Regnard, Lég. I, 1.
  • 8 Terme de jeu. Mettre comme enjeu. Il est grand joueur, il couche mille écus sur une carte. Coucher gros, jouer très gros jeu, et fig. risquer beaucoup.

    On dit, au neutre, coucher de tant.

    Fig. Coucher gros, avancer quelque chose d'extraordinaire?: vieux en ce sens. La corneille? Qui, croassant partout d'un orgueil effronté, Ne couche de rien moins que l'immortalité, Régnier, Sat. II. Vous couchez d'imposture et vous osez jurer?! Corneille, le Menteur, III, 5. Il ne couche pas moins que de faire employer pour lui toutes les puissances, Trévoux. Tu couches d'imposture et tu m'en as donné, Molière, l'Ét. I, 10.

  • 9 V. n. Prendre son repos de nuit. Coucher dans un lit, sur un matelas. Coucher sur la dure. Chambre à coucher. Pygmalion ne couche jamais deux nuits de suite dans la même chambre, de peur d'être égorgé, Fénelon, Tél. liv. III.
  • 10Loger ou passer la nuit. Il coucha dans une hôtellerie. Coucher en ville. Coucher dans la rue. Elle le retenait souvent à coucher, Hamilton, Gramm. 6. ? Vous ennuyez-vous point De coucher toujours seul?? une esclave assez belle Était à mes côtés?; voulez-vous qu'on l'appelle?? La Fontaine, Fabl. VIII, 11. J'ai couché plus mal quelquefois, dit-il?; ayez seulement soin de cet enfant qui me conduit et qui est plus délicat que moi, Marmontel, Bélisaire, I.

    Coucher à la belle étoile, et, populairement, coucher à l'enseigne de la lune, coucher en plein air.

    Coucher dans son fourreau comme l'épée du roi, ou, simplement, coucher dans son fourreau, coucher tout habillé.

  • 11Coucher avec une femme, avoir commerce avec elle. Jupiter, en couchant avec Alcmène, fait une nuit de 24 heures, Voltaire, M?urs, miracles. On ne pouvait coucher ensemble la première nuit des noces, ni même les suivantes, sans en avoir acheté la permission, Montesquieu, Esp. XXVIII, 41. Un autre vous promet de vous faire coucher avec les esprits aériens, pourvu que vous soyez seulement trente ans sans voir de femme, Montesquieu, Lett. pers. 58. Déjà, pour commencer dans l'ardeur qui m'enflamme, Je vais dire partout qu'il couche avec ma femme, Molière, Sganar. 17.
  • 12Se coucher, v. réfl. Se mettre au lit. Ils se sont couchés fort tard. Est-ce donc pour veiller qu'on se couche à Paris?? Boileau, Sat. VI. Pour moi, fermant ma porte, et cédant au sommeil, Tous les jours je me couche avecque le soleil, Boileau, ib. Je ne me couche point qu'aussitôt dans mon lit Un souvenir fâcheux n'apporte à mon esprit Cent histoires de morts lamentables?, Boileau, Sat. X. Il se couche tranquillement sur une nouvelle qui se corrompt la nuit, La Bruyère, I. T'attendre aux yeux d'autrui, quand tu dors, c'est erreur?; Couche-toi le dernier, et vois fermer ta porte, La Fontaine, Fabl. XI, 3.

    Familièrement. Se coucher comme les poules, se mettre au lit de très bonne heure.

    Populairement. Allez vous coucher, c'est-à-dire laissez-moi tranquille.

  • 13S'étendre. Le reste? se couche contre terre et sans faire aucun bruit Passe une bonne part d'une si belle nuit, Corneille, Cid, IV, 3. Éconduit, il [le courtisan] insiste?; repoussé, il tient bon?; qu'on le chasse, il revient?; qu'on le batte, il se couche à terre, Courier, Simple discours.

    Terme de manége. Le cheval se couche en vache, lorsque, dans le décubitus sternal, les talons de ses sabots et les extrémités des branches du fer viennent heurter et contondre la peau du sommet du coude.

    Se coucher sur la volte, se dit d'un cheval qui, malgré son cavalier, force ses inclinaisons dans les changements de direction.

    Être couché, étendu. Ce collet est mal taillé, il ne se couche pas bien sur l'habit. Sur deux tréteaux boiteux se couchait une porte, Régnier, Sat. X.

  • 14Passer au-dessous de l'horizon, en parlant des astres. Le soleil se couchera bientôt. À Paris, la Grande Ourse ne se couche jamais.

PROVERBES

Pour boire de l'eau et coucher dehors il ne faut demander congé à personne.

Il ne faut pas se dépouiller avant de se coucher, c'est-à-dire il ne faut pas faire, de son vivant, donation de son bien à des enfants ou à des héritiers.

Comme on fait son lit on se couche, c'est-à-dire il faut se résigner à subir les conséquences de sa conduite.

Si vous n'en voulez point, couchez-vous auprès, se dit très familièrement à une personne qui refuse une offre que l'on croit raisonnable.


REMARQUE

1. Se coucher signifie se mettre au lit, s'étendre pour dormir?: nous nous sommes couchés à minuit?; et coucher, v. n. signifie passer la nuit, le temps du sommeil?: il a couché en ville. Ainsi il ne faut pas dire?: il est allé coucher, mais il est allé se coucher, quand on parle de se mettre au lit?; mais on dirait?: il est allé coucher dans la rue, c'est-à-dire il est allé passer la nuit dans la rue.

2. Coucher, v. n. ne se construit qu'avec l'auxiliaire avoir?; cependant Racine a dit?: Il y serait couché sans manger ni sans boire, ? Plaid. I, 1. C'est une licence que rien n'empêcherait d'imiter en poésie.


HISTORIQUE

XIe s. Sur un perron de marbre bloi se culche, Ch. de Rol. II. Descent à piet, à la terre se culche, ib. CXLVIII. Quant il se dresse, li soleilz est culchet, ib. CLXXVII. S'en ma merci [il] ne se cuizt à mes piez?, ib. CLXXXIX.

XIIe s. Et el sepoucre cocher et repouser, Ronc. p. 6. Quant à tes piés [elle] se coucha à bandon, ib. p. 48. [Il] Coche s'adens, durement s'humelie, ib. p. 55. Dès le matin jusqu'à soleil couchant, ib. p. 68. Sa chemise qu' [il] eut vestue, [il] M'envoia pour embrasser?; La nuit, quant s'amour m'arguë, [je] La met delez moi couchier, Dame de faiel, dans Couci. E à la nue terre se culchout en ses dras Que il aveit le jur, ne changout altres pas, Th. le mart. 102.

XIIIe s. De paour [elle] va à dens sur la terre couchier, Berte, XI. En croi sur l'herbe drue doucement [elle] se couchoit, ib. XXVIII. Vous deus dedens ma chambre ensemble [je] coucherai, ib. LVII. Rois, ce n'est pas ma fille qui ci estoit couchie, ib. X. Quant il vinrent laiens, si se coucierent et reposerent jusques à l'endemain après la messe que il alerent au castiel où li cuens estoit, H. de Valenciennes, XVI. Li rois Loeys ses peres se coucha au lit mortiel, et le convint partir de cest siecle, Chr. de Rains, p. 10. Dont sont tous nos François cochié à genoillon?; Or oïez de Jhesu, en qui croire devon, Com a fait grant vertu, por confondre Mahon, Ch. d'Ant. III, 618. Si tost com ou sepulcre [le St-Sépulcre] iert m'ofrande coucie, Et je l'aurai baisié et m'orison fenie, ib. I, 912. Par devant le segneur desoz qui il couque et lieve, Beaumanoir, 58. Et s'il ne le trueve d'aventure, il doivent aler fere lor semonce à lor ostel où il est couquans et levans, Beaumanoir, 50. Dusqu'à tant que les paroles sont couquies en jugement, Beaumanoir, VI, 14. Quant je fus couchié en mon lit, là où je eusse bien mestier [besoin] de reposer, Joinville, 230. Il m'apoia, au passer que je fis, de son glaive entre les deux espaules, et me coucha sur le col de mon cheval, Joinville, 225.

XVe s. Mon très redouté et souverain seigneur, je me mets et couche du tout en vostre ordonnance et en la disposition de vostre haut et noble conseil, Froissart, II, III, 93. Après ce coup là veïssiez Autres coups aller et tenir, Et flourins aller et venir?; L'un couchoit de seize tous francs, Deschamps, Poésies mss. f° 392, dans LACURNE, au mot effacer. Auquel [Brissonnet] il faisoit conseiller de se faire prestre et que il le feroit cardinal, à l'autre couchoit [promettait] d'une duché, Commines, VII, 2. Qui sçauroient le coucher en meilleur langage que moy, Commines, Prol. Coucher une lance en arrest, Commines, I, 3. Il dresse le bras dextre à tout la lance au poing ?et quant il fut temps de coucher, il coucha tout droit bonne lance, et tourna sur son ennemy, Perceforest, t. V, f° 6. Couchier à dix, lever à six, Leroux de Lincy, Prov. 1. II, p. 164.

XVIe s. Mais qu'il s'allast coucher, et qu'il couchast bien soigneusement la medaille sur ses roignons, Montaigne, I, 95. Au lieu de coucher ces advis sur ses meurs, chascun les couche en sa memoire, Montaigne, I, 116. Les femmes couchant à part de leurs maris, Montaigne, I, 237. On les couchoit sur des charriotes pleines de bruyere, Montaigne, I, 238. Je couche de peu [j'avance, je risque peu], car?, Montaigne, IV, 124. Il les portoit l'un après l'autre par terre à chacune rencontre, sans que jamais sa lance fut couchée en vain, Yver, p. 534. La confiscation des meubles appartient au seigneur duquel le confisqué est couchant et levant [domicilié], Loysel, 840. Drogues couchées avec le pinceau, Palissy, 313. Nous ne laisserons pas de coucher par escript les choses dignes de memoire que nous avons peu amasser du roy Numa, Amyot, Numa, 2. Il ne luy restoit plus qu'à coucher l'edict en bons termes, Amyot, Solon, 25. Ils les trouverent qu'il estoit ja soleil couché, Amyot, Pyrrh. 2. Il se trompoit, car il n'eust seu coucher d'un nom plus desagreable aux habitans que celui du roi, D'Aubigné, Hist. II, 441. Se coucher en chapon le morceau au bec [se coucher de très bonne heure], Débat de folie et d'amour, p. 99, dans LACURNE. Qui se couche avec les chiens, se leve avec les puces, Cotgrave ? Qui avec malheureux couche, il a froid, quoiqu'il lui touche, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 383. Ils ne sont pas trestous couchez encore, qui auront malvais repos anuict, Palsgrave, p. 422.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. COUCHER. Ajoutez?:
15 Fig. Se coucher auprès, se passer de (métaphore tirée du chien qui se couche auprès de la nourriture qu'il dédaigne). Il [d'Hacqueville] fera valoir vos raisons à M. de Pompone, et, après cela, s'ils ne sont contents, vous leur permettrez de se coucher auprès, Sévigné, 29 déc. 1675.

REMARQUE

2. Ajoutez?: L. Racine dit dans ses Remarques que il y serait couché est une faute d'impression?; mais rien ne justifie cette allégation.
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Encyclopédie, 1re édition

COUCHER, v. act. (Gram. Art méch.) c'est étendre ou poser à terre, ou sur une surface, un corps selon la plus grande de ses dimensions, ou peut-être selon celle qui est verticale, quand il est droit. Un corps couché est incliné ou panché le plus qu'il est possible.

Coucher, en Astronomie, est le moment où le soleil, une étoile ou une planete disparoît, ou se cache sous l'horison. Voyez Couchant & Lever.

Comme la réfraction éleve les astres, & nous les fait paroître plus hauts qu'ils ne sont réellement, le soleil & les étoiles nous paroissent encore sur l'horison, lorsqu'ils sont réellement dessous ; ainsi la réfraction fait que les astres nous paroissent se coucher un peu plûtard qu'ils ne font réellement, & au contraire se lever un peu plûtôt. Voyez Refraction.

Les astronomes & les poëtes distinguent trois sortes de coucher des étoiles, le cosmique, l'achronyque, & l'héliaque. Le premier, quand l'étoile se couche en même tems que le soleil, voyez Cosmique : le second, quand l'étoile se couche en même tems que le soleil se leve, voyez Achronyque : & le troisieme, quand l'étoile se perd dans les rayons du soleil, voyez Héliaque. Pour trouver par le globe le tems auquel le soleil & les étoiles se couchent, voyez Globe. (O)

Coucher (Jurisp.) Ce terme est usité dans les comptes ; on dit coucher une somme ou article en recette, dépense & reprise, ou pour mémoire ; c'est-à-dire l'employer ou comprendre dans le compte. (A)

Coucher la paste, en Boulangerie ; c'est la mettre dans des toiles ou dans des bannes, pour la faire gonfler & revenir : on la laisse dans ces toiles environ une heure, après quoi on l'enfourne.

Coucher d'assiete, en terme de Doreur sur bois ; c'est coucher une couleur rougeâtre sur une piece déjà reparée, pour la préparer à recevoir l'or.

Coucher, en terme d'Evantailliste ; c'est étendre la premiere couleur sur le papier, pour le rendre susceptible de toutes les autres couleurs dont on voudra le peindre.

Coucher, en Jardinage, se dit d'une branche qu'on étend par terre pour faire des marcottes.

Coucher, (Man.) Se coucher sur les voltes ; c'est lorsque le cheval a le cou plié en dehors, & porte la tête & la croupe hors la volte ; comme lorsqu'en maniant à droite, il a le corps plié & courbé comme s'il alloit à gauche. Se coucher sur les voltes est autre chose que volte renversée, & se dit d'un cheval qui en tournant au galop ou aux voltes, panche tout le corps du côté qu'il tourne. Voyez Volte. (V)

Coucher l'Or, (Reliure.) Cela se fait en tenant de la main droite le compas avec lequel on a pris l'or, & de la main gauche le pinceau ou blanc d'?uf, dont on fait d'abord une couche sur la tranche, puis on applique l'or. Voyez Pl. II. fig. A.

On prend aussi l'or destiné à mettre sur le dos des livres, tant sur les nerfs que dans les entre-nerfs, avec une carte écorchée de la largeur de l'entrenerf ; & de même pour les plats où l'on veut mettre des dentelles. Pl. II. fig. D de la Reliure. Voyez Dorure.

Coucher, v. act. (Manufacture en laine.) C'est sur un drap tondu à fin, ranger le poil, soit avec la tuile, soit avec la brosse, soit avec le cardinal. Voyez l'art. Draperie.

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Wiktionnaire


Nom commun - français

coucher \ku.?e\ masculin

  1. Action de se mettre au lit pour dormir.
    • Pendant le moment où Modeste s'absenta, vers neuf heures, afin d'aller préparer le coucher de sa mère, madame Mignon et ses amis purent causer à c?ur ouvert ; [?]. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
  2. Moment quand on se couche.
    • Prendre un médicament au coucher.
    • Le coucher du roi (Par ellipse) le coucher, moment que le roi réservait à l'entretien avec des gentilshommes de la cour ou d'autres personnes désignées par lui, avant de se retirer pour la nuit dans ses appartements.
  3. Façon dont on est couché.
    • Un bon, un mauvais coucher.
    • Il est très exigeant sur le coucher.
  4. Usage du lit et du logement en général.
    • [?] ; mais sa manière de vivre lui avait été indiquée une fois pour toutes ; en tant que coucher, une paillasse étendue sur des ais de bois ; en guise de nourriture un régime champêtre et monacal comme elle, du lait, du miel et du pain [?]. (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
  5. Moment de la disparition d'un astre sous l'horizon.
    • Levers et couchers du soleil, de la lune et des autres astres peuvent résulter respectivement d'une inflammation et d'une extinction, [?]. (Épicure, Lettre à Pythoclès, traduction anonyme.)
    • Le coucher de soleil est d'un gris inquiétant et de gros nuages noirs s'accumulent vers l'occident. (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil, tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)

Verbe - français

coucher \ku.?e\ 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se coucher)

  1. (Transitif) Étendre de son long sur la terre, sur un lit, etc., mettre quelque chose en position horizontale.
    • Elle était couchée auprès de moi. Elle se retourna sans aucun dessein de me proposer une posture ; [?]. (Pierre Louÿs, Trois filles de leur mère, René Bonnel, Paris, 1926, chapitre IV)
    • Je demeurai couché sur le dos, les yeux grands ouverts, fixant le plafond. (Henry Miller, L'ancien combattant alcoolique au crâne en planche à lessive, dans Max et les Phagocytes, traduit par Jean-Claude Lefaure, éditions du Chêne, 1947)
    • Le vent couchait les arbres.
    • On coucha le blessé sur un matelas.
    • Saint Louis en mourant voulut qu'on le couchât sur la cendre.
    • Il le coucha sur l'herbe.
    • Coucher une statue par terre.
    • Coucher une armoire, une chaise, une poutre, une échelle, etc.
  2. (Réfléchi) (Pronominal) S'allonger sur le sol. Se mettre en position horizontale.
    • J'ai dû me coucher pour entrer dans ce souterrain.
    • Il s'est couché par terre.
    • Se coucher sur un lit, sur un sofa.
    • Se coucher sur le ventre, sur le dos, etc.
  3. (Transitif) Mettre quelqu'un au lit, le déshabiller, l'aider à se mettre au lit.
    • As-tu couché les enfants ?
  4. (Réfléchi) (Pronominal) Se mettre au lit, s'endormir.
    • Comme aux longs jours, on s'était couché tard pour se lever matin, [?]. (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 17)
    • Il se couche de bonne heure. On dit plaisamment dans ce sens : un couche-tôt.
    • Ils se sont couchés fort tard.
    • Allez vous coucher.
  5. (Par euphémisme) (Intransitif) (Familier) (Sexualité) Faire l'amour ; passer une nuit d'amour.
    • Si vous avez envie de coucher avec un monsieur qui passe, ne le lui demandez pas vous-même. Faites-lui parler par votre bonne. (Pierre Louÿs, Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation, 1926)
    • Pour le cocuage, c'est plus sérieux. Il s'agit, pour employer la langue moderne, d'un traumatisme. L'enfant a quinze ans, et s'aperçoit brutalement que sa mère couche avec son précepteur. (Hubert Juin, Un grand poète romantique, en préface de Arthur de Gobineau, Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855), éd. numérique de l'UQAC, 2004)
    • En rentrant du dîner, j'ai couché avec Seb dans sa Maserati, mais je n'étais pas comblée, alors, j'ai rappelé N. Il n'a pas décroché et n'a pas répondu à mon sexto non plus. Je suis dépitée et frustrée. (Rose Émilien, Les Michetonneuses, Éditions Don Quichotte, 2016)
  6. (Militaire) Tuer ; blesser.
    • À peine les hommes étaient-ils sortis de la tranchée que le feu des mitrailleuses en coucha cinquante sur le sol.
    • Plus de vingt mille hommes étaient couchés sur le champ de bataille.
    • (Par extension) Coucher en joue, ajuster son fusil et viser, pour tirer sur quelqu'un, sur quelque chose.
  7. Inscrire, écrire, enregistrer sur un support.
    • Les devins sont fréquemment consultés sur l'emplacement le plus favorable pour le cercueil d'un Chinois, qui couche alors la réponse du Destin dans son testament. (Émile Bard, Les Chinois chez eux, Paris : A. Colin et Cie, 1899)
    • Pour la première fois depuis sa prise de poste, le dirigeant britannique a couché noir sur blanc une position de négociation, considérée comme inacceptable, voire fantaisiste par les Vingt-Sept. (Cécile Ducourtieux, Brexit : Boris Johnson prépare l'UE et le Royaume-Uni à un « no deal », Le Monde. Mis en ligne le 21 août 2019)
    • Coucher quelqu'un sur l'état des pensions, sur une liste, etc., l'inscrire sur l'état des pensions, sur une liste, etc.
    • Coucher par écrit, mettre par écrit.
    • Il ne suffit pas de faire cette promesse verbalement, il faut la coucher par écrit.
    • Coucher une clause, un article dans un acte, dans un contrat.
    • Coucher un article en recette, en dépense, employer un article sur l'état de la recette, de la dépense.
  8. (Figuré) Descendre sous l'horizon au sujet du soleil et des astres.
    • Au même moment le soleil se couchait derrière les hautes montagnes pour se lever presque aussitôt, il incendia la côte Nord du Sund et colora d'un rose tendre et féerique la splendide ligne des glaciers de la rive Sud. (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Il y a une heure que la lune est couchée.
  9. Courber, incliner ce qui est naturellement droit. Pencher.
    • Couchez un peu votre papier, vous écrirez plus commodément.
    • La grêle, la pluie et le vent couchent les blés, les herbes.
    • Coucher un sarment, un cep de vigne.
    • Coucher les branches d'un arbuste en terre pour faire des nouveaux plants.
    • Coucher le poil d'un chapeau, d'une étoffe.
    • Le vaisseau s'est couché sur le flanc.
  10. (Intransitif) Être étendu pour prendre son repos.
    • Coucher dans un lit, dans des draps, entre deux draps.
    • Coucher sur un matelas, sur la plume, mollement, durement.
    • Coucher sur la dure, sur une paillasse, sur la terre, à terre, sur le ventre, sur le dos, sur le côté.
    • Coucher tout habillé.
    • Quand nous arrivâmes, tout le monde était couché.
  11. (Intransitif) Loger la nuit en quelque endroit en y prenant du repos.
    • [?], et le page, après avoir vu entrer paisiblement son seigneur dans le Louvre, [?], s'alla coucher, enveloppé dans son manteau, sur l'herbe du fossé et à l'ombre de la muraille. (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre II)
    • Le 24 avril 1917, de Tascher tente de s'évader. Un feldwebel couche dans la pièce voisine de la sienne et un petit guichet permet de voir ce qui se passe. (Jacques Mortane, La guerre des airs : Traqués par l'ennemi, Baudinière, 1929, p.134)
    • Coucher dehors, en ville, à l'hôtel.
    • Le mauvais temps ne leur ayant pas permis d'aborder, ils couchèrent dans le bateau.
  12. (Cuisine) Dresser un aliment sur une plaque.
  13. (Industrie) Appliquer un enduit, une couche de produit, sur un support.
    • Coucher de la pâte blanche sur un carton de pâte brute.
  14. (Pronominal) Passer sous l'horizon de l'ouest, en parlant des astres.
    • Le crépuscule a partout la même transparence : on ne peut deviner de quel côté s'est couché le soleil, et l'armée française, qui sait si mal s'orienter, n'en a point ce soir le désavantage. (Jean Giraudoux, Retour d'Alsace - Août 1914, 1916)
    • Ils accusèrent donc Zadig d'avoir des sentiments erronés sur l'armée céleste ; ils déposèrent contre lui et jurèrent qu'ils lui avaient entendu dire que les étoiles ne se couchaient pas dans la mer. (Voltaire, Zadig ou la Destinée, XIII. Les rendez-vous, 1748)
  15. (Cartes à jouer) Se retirer de la partie.
    • Alors, tu te couches ou tu joues ?
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Trésor de la Langue Française informatisé


COUCHER1, verbe.

I.? Emploi trans. Coucher qqc. ou coucher qqn
A.? Disposer, étendre quelque chose ou quelqu'un dans toute sa longueur sur une surface et/ou en position horizontale. Saint Louis en mourant voulut qu'on le couchât sur la cendre; coucher une armoire, une chaise, une poutre, une échelle (Ac.). Et puis quand on couche le pare-brise (...) on sent la peau des joues qui vous recule jusqu'aux oreilles (Colette, Chatte,1933, p. 36).Il [Henri] coucha un morceau de pâté sur une tranche de pain et mordit dedans (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 11):
1. On creusait à travers la plaine une tranchée, (...) au fur et à mesure que le sillon s'avançait, deux hommes déroulaient une grande bobine, couchaient le câble et l'enfouissaient. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 361.
1. Spéc. Coucher qqn.Mettre quelqu'un au lit. Coucher un enfant, un malade (Ac.) :
2. Ce cher enfant me disait tout, le soir, quand il rentrait; je le couchais, comme une bonne couche son marmot, ... Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 613.
2. P. ext.
a) Faire tomber quelque chose ou quelqu'un à terre de tout son long.
? Fam. ou p. euphém. Coucher qqn.L'abattre, le jeter à terre. P. ext. Le tuer. Coucher qqn sur le carreau*. À peine les hommes étaient-ils sortis de la tranchée que le feu des mitrailleuses en coucha cinquante sur le sol (Ac.1932).Ah! le gueusard. J'ai tenu le père au bout de mon fusil en 1815, j'aurais bien mieux fait de le coucher (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 55).
? Coucher qqc.L'abattre, le renverser :
3. La ville injurieuse est conquise, dieux justes! Vous avez renversé ses murailles robustes, Couché la citadelle au niveau du sillon, Et chassé vers Argos un morne tourbillon ... Leconte de Lisle, Poèmes tragiques,Les Érinnyes, 1886, p. 181.
b) Courber, incliner vers l'horizontale. Une pluie qui détachait les feuilles du faux automne parisien et couchait les pétunias (Colette, Fin Chéri,1926, p. 89).L'herbe, couchée par l'ondée, se relevait peu à peu en séchant au soleil (Green, Autre sommeil,1931, p. 183):
4. Mulrady et Wilson redressèrent plus d'une fois la barre au moment où quelque embardée allait coucher le brick sur le flanc. Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 3, 1868, p. 25.
? Fam., vieilli. Coucher une bouteille sur le côté. ,,La vider en buvant`` (Ac.).
? Coucher le poil d'un chapeau, d'une étoffe (Ac.). En rabattre le poil. Au fig. Coucher le poil à une personne (pour la flatter, l'amadouer).
? HORTIC. Coucher une plante. En incliner les rameaux vers le sol et les couvrir de terre pour qu'ils prennent racine. [Ma vigne!] Avec soin, je l'avais provignée, couchée, greffée (Esparbès, Lég. outil,1903, p. 22).
? CHASSE. Coucher un fusil en joue. L'ajuster à l'épaule et contre la joue en position plus ou moins horizontale pour viser. P. méton. et p. ext. Coucher en joue une bête, une personne. La viser. J'avais déjà couché l'animal en joue (Ac.) Avez-vous vu un fusil qui vous couchait en joue? (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 376).
? Emploi pronom. réciproque :
5. ... tous les deux, se couchant en joue, se regardèrent quelques secondes avec cette émotion poignante que le plus brave éprouve au moment de donner ou de recevoir la mort. Mérimée, Colomba,1840, p. 135.
? P. métaph., vieilli. Avoir des visées sur quelque chose ou quelqu'un. Il recherche cette fille en mariage, depuis longtemps il la couche en joue (Ac.).Les deux dots qu'il avait couchées en joue (Balzac, Mais. Nucingen,1838, p. 650).
c) Coucher qqc. par écrit, sur le papier. Mettre, consigner quelque chose par écrit. Coucher qqc. noir sur blanc; coucher une clause, un article dans un contrat, dans un acte. Un de ces discours indirects, développés, comme le Cardinal aime à les coucher sur le papier (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 2, 1851-62, p. 327).Les héros des aventures couchées dans les livres (Brasillach, Corneille,1938, p. 107).La plume de son stylo [d'Hélène] courait sur le papier, y couchait une grande écriture bleue (Arnoux, Nuit St-Avertin,1942, p. 28).
? Par brachylogie. Coucher qqn dans un registre, sur un testament. Y inscrire son nom. Coucher quelqu'un sur l'état des pensions, sur une liste (Ac.). Une vieille rusée qui (...) avait réussi à se faire coucher sur le testament d'un ancien huissier (Aymé, Jument,1933, p. 31):
6. Petrisberg, un camp de triage où les prisonniers, une fois enregistrés et couchés sur les répertoires hitlériens, étaient distribués dans la région selon les besoins de l'office du travail. Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 48.
B.? Appliquer, étendre en couche (cf. ce mot II). Coucher de l'argent, de l'or. Plaques sèches au gélatino-bromure. ? Ce sont des plaques préparées industriellement et couchées au gélatino-bromure (Civilisation écr.,1939, p. 1002).
? Spéc., PEINT. Coucher des couleurs. ,,Étendre des couleurs avec le pinceau l'une à côté de l'autre avant de les fondre`` (Ac. 1932).
II.? Emploi pronom. (à valeur ingressive)
A.? [Le suj. désigne une pers.] Se mettre, s'allonger de toute sa longueur en position horizontale. Se coucher par terre, sur le sol; se coucher à plat ventre, sur le ventre, sur le dos. Popelin, qui serait assez malade, qui aurait des étouffements le forçant à se coucher dans un fauteuil (Goncourt, Journal,1892, p. 241).
? P. métaph. ou au fig., SP. Abandonner en cours d'épreuve. Il fallait craindre d'avoir à « se coucher » avant que soit atteint le but (Esn.1966).
1. Spéc. [Souvent sans indication de lieu] Se mettre au lit, dans une position de repos. Aller se coucher. J'ai hâte d'avancer ma besogne, mais je me couche à des heures raisonnables et travaille le matin (Ampère, Corresp.,1861, p. 403).
SYNT. Se coucher de bonne heure; se coucher tout habillé; se coucher sur un divan, dans son lit; se coucher en chien de fusil.
? Loc. fam.
? Se coucher avec/comme les poules. Se mettre au lit de très bonne heure. Le seul moyen de ne pas m'endormir à quatre heures du matin, c'était de courir le jour et de me coucher avec les poules (Mérimée, Lettres Mmede la Rochejacquelein,1870, p. 54).
? Va te coucher! Allez vous coucher! Va-t-en! Allez vous-en! Laissez-moi en repos!
? [Avec ell. du pron. réfl. devant l'inf.]
? Vieilli. Aller coucher. Aller au lit. Pécopin suivit le palatin et alla coucher, avec les chevaliers de la suite du prince (Hugo, Rhin,1842, p. 190).Elle voulut aller coucher, de l'autre côté du palier, dans une sorte de galetas (Zola, Ventre Paris,1873, p. 735).
Rem. Dupré 1972 indique ,,Aller coucher ne se dit plus qu'en parlant d'un animal qui prend une attitude immobile. En parlant d'une personne qui va dans son lit, on dit nécessairement : aller se coucher``.
? Au fig. Envoyer qqn coucher. Éconduire ou repousser quelqu'un. Maintenant, Gervaise se moquait de tout. Elle avait un geste vague de la main pour envoyer coucher le monde (Zola, Assommoir,1877, p. 642).
? Proverbe. Comme on fait son lit on se couche. On obtient ce qu'on a mérité par sa conduite.
2. P. ext. Faire prendre au haut de son corps une position horizontale, se courber, se pencher sur quelque chose. Se coucher sur le guidon de sa bicyclette, sur les avirons.
B.? P. anal.
1. [Le suj. désigne un animal] Se mettre en position pour dormir. L'éclusier connaît les habitudes des perdrix. (...) Venu le soir, elles regagnent le plateau où elles picorent et se couchent (Renard, Journal,1898, p. 498).Des chiens jaunes dorment au soleil, couchés sur le flanc, comme se couchent les loups (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 137).
? Spéc. [Le suj. désigne un cheval] Se coucher en vache. S'allonger de telle manière que la partie postérieure des sabots appuie sur le coude, au risque d'y provoquer une tumeur (cf. Garcin, Guide vétér., 1944, p. 156).
2. [Le suj. désigne un astre, notamment le soleil considéré comme un être vivant] Descendre et disparaître sous l'horizon. La lune s'était couchée et il faisait sombre (Beauvoir, Invitée,1943, p. 395):
7. Nous prenons le café là, en fumant, tandis que le soleil se couche derrière un moulin, qui tourne plus lentement. C'est l'heure de bavarderie confidente, où le passé revient dans la bouche de chacun. E. et J. de Goncourt, Journal,1858, p. 517.
? Après le soleil couché. Après le coucher du soleil. Je meurs de peur toutes les fois que j'y passe après le soleil couché (Mérimée, Abbé Aubain,1847, p. 153).
3. [Le suj. désigne une chose]
a) Se renverser. Un bateau qui se couche sur le flanc :
8. ... un voisin qui rentrait chez lui et avait assisté, d'assez près, au bondissement hors des rails de la locomotive qui se cabre et se couche... A. Arnoux, Double chance,1958, p. 213.
b) S'incliner, se courber. La flamme de la lampe de carbure se couchait, puis s'élançait vers le plafond (Giono, Gd troupeau,1931, p. 139).Le sommet des herbes (...) se couchait sous le vent, et se relevait, puis se couchait sous la faux, et ne se relevait plus (Giono, Joie,1935, p. 300).
III.? Emploi intrans. (exprimant un état)
A.? [Le suj. désigne une pers.]
1. Être étendu, allongé pour se reposer. Coucher par terre, dans son lit; coucher seul. Coucher sur un matelas, sur la plume, mollement, durement (Ac.).
SYNT. Coucher sur le côté, sur le dos, sur le ventre; chambre* à coucher. Coucher sur la dure. Dormir étendu par terre.
2. Loger, passer la nuit. Le mauvais temps ne leur ayant pas permis d'aborder, ils couchèrent dans le bateau (Ac.1835-1932).On dînait sur l'herbe, on couchait dans les auberges sur la rive (Guéhenno, Jean-Jacques,1950, p. 102).
SYNT. Coucher dehors; coucher à l'auberge, à l'hôtel, chez soi, dans sa chambre; coucher en ville. Coucher à la belle étoile. Dormir dehors, en plein air.
Rem. Coucher dehors a repris une certaine vitalité dans la langue des automobilistes dont la voiture est garée dans la rue.
? Expressions
? Un nom à coucher dehors, à la porte. Un nom inhabituel, un nom difficile à écrire ou à prononcer. Ensuite, ç'a été autour d'un autre village qu'on s'est cogné : Elsasshaussen, un nom à coucher à la porte (Zola, Débâcle,1892, p. 63).Y a une élève qui a trouvé que c'était un nom à coucher dehors [Sibylle], alors on l'a changé (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 141).
? Des idées à coucher dehors. Des idées saugrenues, extravagantes :
9. ... comprenant que c'étaient encore des idées à coucher dehors, selon son expression, il [Jean] se fit paternel. ? Voyons, qu'est-ce que tu as? Zola, La Débâcle,1892, p. 716.
3. Coucher avec qqn, coucher ensemble. Partager le lit ou la chambre de quelqu'un. Poil de Carotte n'aime pas les amis de la maison. Ils le dérangent, lui prennent son lit et l'obligent à coucher avec sa mère (Renard, Poil Carotte,1894, p. 13):
10. Il n'existe aucune raison qui puisse faire sortir Birotteau de mon lit! (...) Depuis dix-neuf ans que nous couchons ensemble dans ce lit, dans cette même maison, jamais il ne lui est arrivé de quitter sa place. Balzac, César Birotteau,1837, p. 6.
? En partic. Avoir des relations sexuelles (avec quelqu'un). Qu'est-ce que vous pouvez trouver de scandaleux à ce qu'un homme couche avec un autre homme (Léautaud, Journal litt.,4, 1922-24, p. 155).Des heures il lui caressait les cheveux, et ils couchaient ensemble toute la journée (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 334).
? Emploi abs. S'adonner au plaisir sexuel. Tu vas travailler à telle ferme. C'est une bonne place. La patronne couche (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 203):
11. ? Oui. J'ai tout de suite vu que c'était une femme qui couchait. ? Et alors? ? Et alors en effet : elle couchait. Queneau, Loin de Rueil,1944, p. 182.
Rem. Rob. Suppl. 1970 enregistre le verbe intrans. couchailler, fam. « Avoir des aventures galantes peu intéressantes, coucher à droite et à gauche ».
B.? Rare. [Le suj. désigne une chose] Être dans une position plus ou moins horizontale, incliné ou rabattu. Un tapis d'escalier doit toujours être posé la laine couchant vers le bas (Thiébaut, Fabr. tissus,1961, p. 116).
Rem. On rencontre ds la docum. a) L'adj. couchable [En parlant d'une pers.] Avec qui l'on a envie de coucher, d'avoir des rapports sexuels. Cette femme si bien était très couchable et devait être d'autant plus ardente dans sa vie intime qu'elle ne s'accordait qu'à un seul homme (Jouve, Scène capit., 1935, p. 30). b) Les composés ?) couche-en-ville, subst. masc., arg. et pop. Petit bagage contenant un nécessaire de nuit (cf. La Varende, Sorcière, 1954, p. 207). Synon. plus usuel baise-en-ville. ?) (Marie-)couche-toi-là, subst. fém., pop. Femme légère, de m?urs faciles. Les fleuristes, murmura Lorilleux, toutes des Marie-couche-toi-là (Zola, Assommoir, 1877, p. 681). ?) Couche-tout(e)-nu(e), subst. pop. Personne nue. J'étais (...) si enragé pour l'ouvrage que j'ôtais ma chemise pour travailler; c'est même à propos de ça qu'on m'a baptisé couche-tout-nu (Sue, Juif errant, 1844-45, p. 83). Une couche-toute-nue se montra dans l'encadrement de la porte, venue telle quelle, sans plus de cérémonies (Courteline, Train 8 h 47, 1888, II, 7, p. 176). c) La loc. hypocoristique faire couche-couche. Faire l'amour (cf. Huysmans, En ménage, 1881, p. 231).
Prononc. et Orth. : [ku?e], (je) couche [ku?]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1050 pronom. soi ... colcer avoc « se mettre au lit, partager son lit avec quelqu'un (ici une personne du sexe opposé) » (Alexis, éd. Chr. Storey, 52); 1539 intrans. fam. « avoir des relations sexuelles avec » (Est.); b) ca 1100 pronom. sei culcer « s'étendre pour passer la nuit » (Roland, éd. J. Bédier, 3992); 1172 trans. couchier « mettre au lit » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 5443); 1835 spéc. fam. allez-vous coucher « laissez-moi tranquille » (Ac.); av. 1615 part. passé substantivé couchée « lieu où l'on couche » (Marguerite de Valois, Mémoires, p. 21 ds Hug.); 2. ca 1100 pronom. « disparaître sous l'horizon (d'un astre) » part. passé (Roland, 2481); 1155 soleil culchant « endroit où le soleil se couche; ouest » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14189); 1635 subst. couchant (Monet); av. 1628 fig. « déclin, vieillesse » (Malh. VI 31 ds Littré). B. 1. a) Ca 1100 trans. culcher « étendre quelqu'un (ou quelque chose) de tout son long » (Roland, 2204); ca 1100 sei culcher « s'étendre » (ibid., 12); d'où 1304-06 trans. « terrasser quelqu'un (dans un combat) » (G. Guiart, Royaux Lignages, éd. J.-A. Buchon, 1, 1467); b) ca 1462 petit chiennet couchant (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1114); ca 1610 fig. chien couchant (Beroalde de Verville, le Moyen de parvenir, Consistoire ? II, 75 ? ds Hug., s.v. chien); 2. ca 1283 fig. couchier « consigner par écrit » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 217); 3. fin xives. trans. coucher « risquer, miser au jeu » (E. Deschamps, Farce de Mestre Trubert, éd. G. Raynaud, t. 7, p. 168, vers 408); 4. fin xives. trans. chouchier « rapprocher de l'horizontale ce qui est naturellement vertical » (Froiss., Chron., I, 333 ds Gdf. Compl.); 1649 coucher qqn en joue (Retz, Mémoires, éd. A. Feillet, t. 2, p. 404); 1538 « marcotter » (Est., s.v. prosternere); 1690 coucher les bleds (Fur.); 5. 1573 coucher ses couleurs (Larivey, trad. des Facétieuses Nuits de Straparole, IX, 4 ds Hug.); 1580 part. passé adjectivé « étendu (d'un liquide) » (Palissy, Discours admirables, éd. A. France, p. 381). Du lat. class. collocare « établir; placer dans une position horizontale, étendre dans sa longueur » spéc. « coucher (quelqu'un), se coucher (se collocare) »; 5 dér. avec dés. -er de couche* « étendue d'une substance sur une surface ». Bbg. Gottsch. Redens. 1930, passim. ? Goug. Lang. pop. 1929, p. 115. ? Le Breton Grandmaison. Comment parlent les relieurs. Vie Lang. 1961, p. 436. ? Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 386. ? Rog. 1965, p. 94. ? Sneyders de Vogel (K.). Collocare. In : [Mél. Roques (M.)]. 1950, t. 1, pp. 267-275.


COUCHER2, subst. masc.

A.? Action de se coucher, de coucher quelqu'un. L'heure du coucher. Tu n'as malheureusement besoin ni de mère ni de s?ur pour le coucher de la mariée (Balzac, Mém. jeunes mar.,1842, p. 352).C'était, comme je l'ai déjà dit, tout un étrange petit cérémonial que le coucher de ma grand'mère (Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 273).
1. P. méton. Endroit où l'on couche, ce sur quoi l'on couche. Un bon, un mauvais coucher (Ac.). Je vous enverrai un lit de sangle, sous prétexte de vous faire un coucher pour passer les nuits auprès de votre oncle (Balzac, Pts bourg.,1850, p. 204):
1. Ces lits [de plume] (...) composent, avec une paillasse rebondie, tout le coucher des habitants aisés ou misérables d'un pays où les oies abondent et où les hivers sont très-froids. G. Sand, Le Meunier d'Angibault,1845, p. 44.
2. Spécialement
a) HISTOIRE
? Le (grand) coucher du Roi. La dernière réception donnée par le roi avant son coucher. J'avais eu soin de mettre un léger désarroi Dans la garde, au moment du grand coucher du Roi (Coppée, Théâtre,t. 2, Mmede Maintenon, 1881, p. 289).
? Le petit coucher du Roi. L'intervalle entre la réception du grand coucher et le coucher effectif, au cours duquel le roi s'entretenait encore avec quelques personnes. Mmede Penhauën (...) courait les bals, les réceptions, était de tous les petits couchers, de tous les grands soupers (H. Céard, Les Soirées de Médan,La Saignée, 1880, p. 175).
b) Arg., dans le lang. de la prostitution. Fait de passer la nuit entière avec un client. Les jours où elles n'avaient pas de couchers, elles passaient la nuit ensemble (Méténier, Lutte pour amour,1891, p. 271).C'était charmant ce « coucher » qui tournait au « collage » avec certes une des plus belles femmes du monde (Verlaine, ?uvres posth., t. 1, Hist. comme ça, 1896, p. 318).P. méton. Client d'une nuit.
B.? P. anal. Moment où un astre disparaît sous l'horizon. L'agréable impression que tout un chacun se croit digne de ressentir devant un coucher de soleil sur la mer (Cassou, Panorama des arts plastiques contemp.,1960, p. 12):
2. Toutes les fêtes de l'ancien calendrier des pontifes sont liées au lever ou au coucher de quelque constellation ou de quelque étoile, ... Dupuis, Abr. de l'orig. de tous les cultes,1796, p. 44.
? P. méton., PEINT. Coucher de soleil. Représentation d'un paysage au moment où le soleil se couche.
Prononc. et Orth. : [ku?e]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1165-70 couchier « action de coucher quelqu'un, d'assurer son gîte » (Chr. de Troyes, Erec, éd. W. Foerster, 2079); b) xiiies. [date du ms.] choucier « moment de se mettre au lit » (Garin le Lorrain, [ms. A. Arsenal fr. 2983], éd. P. Meyer ds Romania, t. 6, 1877, p. 488); 1285 couchier (Orden. de l'ost. le Roy, A.N. JJ 57, fods Gdf. Compl.); c) 1694 coucher « manière dont on est couché » (Ac.); 2. 1564 « moment où un astre disparaît sous l'horizon » (Indice de la Bible d'apr. FEW t. 2, p. 906 b); 1835 (Ac. : On dit aussi, un coucher de soleil, Un tableau qui représente un coucher de soleil); 3. 1866 arg. (Lar. 19e). Substantivation de coucher1*.
STAT. ? Coucher1 et 2. Fréq. abs. littér. : 9 266 (couchers : 80). Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 11 431, b) 17 472; xxes. : a) 16 906, b) 10 125.

COUCHER1, verbe.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1050 pronom. soi ... colcer avoc « se mettre au lit, partager son lit avec quelqu'un (ici une personne du sexe opposé) » (Alexis, éd. Chr. Storey, 52); 1539 intrans. fam. « avoir des relations sexuelles avec » (Est.); b) ca 1100 pronom. sei culcer « s'étendre pour passer la nuit » (Roland, éd. J. Bédier, 3992); 1172 trans. couchier « mettre au lit » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 5443); 1835 spéc. fam. allez-vous coucher « laissez-moi tranquille » (Ac.); av. 1615 part. passé substantivé couchée « lieu où l'on couche » (Marguerite de Valois, Mémoires, p. 21 ds Hug.); 2. ca 1100 pronom. « disparaître sous l'horizon (d'un astre) » part. passé (Roland, 2481); 1155 soleil culchant « endroit où le soleil se couche; ouest » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 14189); 1635 subst. couchant (Monet); av. 1628 fig. « déclin, vieillesse » (Malh. VI 31 ds Littré). B. 1. a) Ca 1100 trans. culcher « étendre quelqu'un (ou quelque chose) de tout son long » (Roland, 2204); ca 1100 sei culcher « s'étendre » (ibid., 12); d'où 1304-06 trans. « terrasser quelqu'un (dans un combat) » (G. Guiart, Royaux Lignages, éd. J.-A. Buchon, 1, 1467); b) ca 1462 petit chiennet couchant (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1114); ca 1610 fig. chien couchant (Beroalde de Verville, le Moyen de parvenir, Consistoire ? II, 75 ? ds Hug., s.v. chien); 2. ca 1283 fig. couchier « consigner par écrit » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, § 217); 3. fin xives. trans. coucher « risquer, miser au jeu » (E. Deschamps, Farce de Mestre Trubert, éd. G. Raynaud, t. 7, p. 168, vers 408); 4. fin xives. trans. chouchier « rapprocher de l'horizontale ce qui est naturellement vertical » (Froiss., Chron., I, 333 ds Gdf. Compl.); 1649 coucher qqn en joue (Retz, Mémoires, éd. A. Feillet, t. 2, p. 404); 1538 « marcotter » (Est., s.v. prosternere); 1690 coucher les bleds (Fur.); 5. 1573 coucher ses couleurs (Larivey, trad. des Facétieuses Nuits de Straparole, IX, 4 ds Hug.); 1580 part. passé adjectivé « étendu (d'un liquide) » (Palissy, Discours admirables, éd. A. France, p. 381). Du lat. class. collocare « établir; placer dans une position horizontale, étendre dans sa longueur » spéc. « coucher (quelqu'un), se coucher (se collocare) »; 5 dér. avec dés. -er de couche* « étendue d'une substance sur une surface ».

Coucher au Scrabble


Le mot coucher vaut 14 points au Scrabble.

coucher

Informations sur le mot coucher - 7 lettres, 3 voyelles, 4 consonnes, 6 lettres uniques.

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coucher

Les mots proches de Coucher

Cou ou colCouacCouardCouardementCouarderCouardiseCouchant, anteCoucheCouché, éeCouchéeCoucherCoucherCouchetteCoucheur. euseCouci-couciCoucouCou-coupéCoudeCoudé, éeCoudéeCou-de-piedCoudoyé, éeCoudoyerCoudraieCoudreCoudreCoudretteCoudrierCouenneCouetCouetCouetteCouffeCougnadeCoulageCoulammentCoulant, anteCoulantCouleCoulé, éeCoulementCoulerCoule-sangCouleurCouleuvreCouleuvreauCouleuvréeCoulevrineCoulevrinierCouliscoucou-de-piedcouaccouacscouaillecouaquaitcouaquercouardcouardcouardeCouardeCouarde-sur-MercouardisecouardscouardsCouarguesCoubertCoubeyracCoubisouCoubjoursCoublancCoublancCoublevieCoublucqCoubonCoubronCoubroncouchacouchagecouchaicouchaientcouchaillercouchaiscouchaitcouchâmescouchantcouchantcouchantcouchantscouchantscouchâtcouchecouchecouchécouchécouchécouche-culottecouchéecouchéecouchées


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Bordage     Gaster     Amasser     Lippée     Engrain     Respirant, ante     Perniciosité     Nahuatl     Assimilation     Enfleuri, ie     

Les citations avec le mot Coucher


  1. Kai et moi nous sommes comme deux bateaux, deux bateaux qui appartiennent à la même baie. Nous avons été bercés par les mêmes clapotis, caressés par les mêmes vents, aveuglés par les mêmes couchers de soleil.

    Auteur : Mélissa Da Costa - Source : Les Femmes du bout du monde (2023)


  2. Coucher du soleil. Ciel pur, le disque orange est tangent à l'horizon.

    Auteur : Paul Valéry - Source : Autres Rhumbs


  3. Si je deviens centenaire, je me lèverai chaque matin pour lire les faire-part nécrologiques des journaux, si mon nom n'y est pas, je retournerai me coucher.

    Auteur : Paul Léautaud - Source : Sans référence


  4. Accoucher. Sortir soi-même ce machin visqueux et braillard, qui glisse comme une savonnette, de son bain dégoulinant et sanguinolent, j'ai vraiment aimé.

    Auteur : François Detay - Source : Chirurgien chercheur d'or (2004)


  5. Vous pouvez aller vous coucher si ça vous chante. -Bien, patron. On boucle et on va se promener.

    Auteur : Raymond Queneau - Source : Pierrot mon ami (1942)


  6. Ne viendra-t-il donc jamais un homme sensé qui remarque la maligne adresse avec laquelle on parle de moi, soit directement soit indirectement, dans presque tous les livres modernes, sur un ton traîtreusement étranger, avec des allusions perfides, avec des rapprochements forcés, avec des citations ironiques, des phrases équivoques et louches et toujours évitant les applications directes, mais toutes conduisant avec art la malignité des lecteurs.Il n'y a que moi seul au monde qui se lève chaque jour avec la certitude parfaite de n'éprouver dans la journée aucune nouvelle peine et de ne pas se coucher plus malheureux.

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Fragments de Rêveries, écrits sur des cartes à jouer


  7. Qu'est-ce que la vie ? C'est le scintillement d'une luciole dans la nuit. C'est le souffle d'un buffle en hiver. C'est comme la petite ombre qui traverse les champs et va se perdre dans le coucher du soleil.

    Auteur : Truman Capote - Source : De sang-froid (1965)


  8. Un petit mot sur la contraception orale. J'ai demandé à une fille de coucher avec moi et elle a dit «non».

    Auteur : Woody Allen - Source : Sans référence


  9. Il la regarda s'habiller avec tout l'émerveillement d'un aveugle qui vient de recouvrer la vue devant son premier coucher de soleil.

    Auteur : Kien Nguyen - Source : Le Brodeur de Huê (2002)


  10. Il ne faut pas se dépouiller avant de se coucher.

    Auteur : Proverbes français - Source : Proverbe


  11. Le derviche appelle la vie un voyage bref. Assurément ! De deux empans de ce côté-ci du sol à deux empans en dessous ! Moi, je vais me coucher à moitié route.

    Auteur : Heinrich von Kleist - Source : Le Prince de Hombourg (1821), IV, 3, Hombourg


  12. Figuré par la main d'imagiers habiles, ton corps sera étendu sur mon lit; auprès de lui, je me coucherai, et l'enlaçant de mes mains, appelant ton nom, c'est ma chère femme que je croirai tenir dans mes bras, quoique absente: froide volupté sans doute...

    Auteur : Euripide - Source : Alceste


  13. J'assiste encore au coucher des grives, au croule des bécasses, à l'endormement du bois.

    Auteur : Jules Renard - Source : Journal, 19 mars 1889


  14. Oui, aussitôt entré, il l'embrasserait, il la serrerait fort contre lui, et en avant vers le lit, soit chez elle, soit chez lui! Non, chez elle, le lit était plus grand. La déshabiller vite, lui dire de se coucher, et en avant, à la hussarde!

    Auteur : Albert Cohen - Source : Belle du Seigneur (1968)


  15. Se coucher de bonne heure et se lever matin,
    C'est amasser santé et sagesse.


    Auteur : Proverbes anglais - Source : Proverbe


  16. La mère a eu raison de compter sur la docilité de la fillette. Elle se laisse coucher tout habillée, sans pleurer, sans rien dire ...

    Auteur : Jean Blanzat - Source : Le Faussaire (1964)


  17. Wagner, si l'on peut s'exprimer avec un peu de la grandiloquence qui lui convient, fut un beau coucher de soleil que l'on a pris pour une aurore.

    Auteur : Claude Debussy - Source : Monsieur Croche, et autres écrits (1987)


  18. La nuit est enceinte; qui sait de quoi elle accouchera à l'aube?

    Auteur : Brigitte Aubert - Source : La Mort des bois (1996)


  19. Sache qu'écrire une lettre à un fils abandonné me brûle à vif, j'imagine que c'est un peu douloureux de la lire aussi. Mais tu es un petit homme maintenant. Si j'ai réussi à coucher ces lignes sur le papier, tu supporteras bien de les lire.

    Auteur : Jostein Gaarder - Source : La Belle aux oranges (2003)


  20. C'est du coucher du soleil aux premières lueurs de l'aube, installé au bord de la rivière en mangeant et en buvant du saké, qu'il faut jouir de la fraîcheur du soir.

    Auteur : Yasunari Kawabata - Source : Tristesse et Beauté (1964)


  21. Il n'est pas séant par exemple d'y retirer ses jambes, il faut les étendre et il est à propos de se coucher tantôt sur un côté, tantôt sur un autre; car il n'est pas honnête de dormir étant couché sur le ventre.

    Auteur : Jacqueline Pascal - Source : Règlement des enfans


  22. La dame de Souvile devait se coucher de bonne heure, ou du moins consigner sa porte.

    Auteur : Georges Bernanos - Source : Un mauvais rêve (1950)


  23. Qu'est-ce que la vie ? : C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit, C'est le souffle d'un bison en hiver. C'est la petite ombre qui court dans l'herbe et se perd au coucher du soleil.

    Auteur : Proverbes amérindiens - Source : Sagesse Amérindienne de Dhyani Ywahoo (1994)


  24. Voulez-vous coucher avec moi? - - Non, merci. Je n'ai pas sommeil.

    Auteur : Yvan Audouard - Source : Sans référence


  25. Aujourd’hui est le plus beau jour de notre vie, car hier n’existe plus et demain ne se lèvera peut-être jamais. Le passé nous étouffe dans les regrets et les remords, le futur nous berce d’illusions. Apprécions le soleil qui se lève, réjouissons-nous de le voir se coucher.

    Auteur : Bruno Combes - Source : Seulement si tu en as envie...(2017)


Les citations du Littré sur Coucher


  1. J'aime à coucher dur et seul, voire sans femme à la royale, un peu bien couvert

    Auteur : MONT. - Source : t. III, p. 569, dans LACURNE


  2. Battre très bien sa femme et la faire coucher en la couchette, et celle qu'il aimoit au grand lit

    Auteur : MARG. - Source : Nouv. XXXVII


  3. Il va coucher sur ung strapontin, tout vestu, en ses tranchées

    Auteur : CARL. - Source : VII, 13


  4. On dit que Monsieur y doit aller ; je pense même que ce fut hier avec Mme de Montespan ; ils devaient faire cette diligence en relais, sans y coucher

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 307


  5. Au coucher du soleil le courlis siffle sur la pointe d'un rocher

    Auteur : CHATEAUBR. - Source : Génie, I, V, 8


  6. Se dejeunerent legerement et puis se coucherent

    Auteur : LOUIS XI - Source : Nouv. LIII


  7. Il le livra aux exécuteurs, et leur commanda de l'écorcher tout vif, de le coucher ensuite tout de travers sur trois croix, et d'étendre sa peau à part sur les pieux dressés tout auprès

    Auteur : ROLLIN - Source : Hist. anc. Oeuvres, t. IV, p. 218, dans POUGENS


  8. Une grande partie du monde alla coucher à Reims

    Auteur : PELLISSON - Source : Lett. hist. t. II, p. 61, dans POUGENS


  9. Dans peu de temps, j'espère Y voir coucher [dans un testament] mon nom en riche caractère

    Auteur : REGNARD - Source : Lég. I, 1


  10. Il mangea très bien ce soir et s'en alla coucher en chapon ; de la table au lit, ayant encore le morceau au bec

    Auteur : François Rabelais - Source : dans LE ROUX, Dict. comique.


  11. Il [d'Hacqueville] fera valoir vos raisons à M. de Pompone, et, après cela, s'ils ne sont contents, vous leur permettrez de se coucher auprès

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 29 déc. 1675


  12. On ne pouvait coucher ensemble la première nuit des noces, ni même les suivantes, sans en avoir acheté la permission

    Auteur : Montesquieu - Source : Esp. XXVIII, 41


  13. Là dessus furent envoiés les cardinaux du Perron et Ossat, lesquels, s'estans trainez de genoux, se coucherent de leur long la face en bas, et, comme l'on dit, à be-chevet

    Auteur : D'AUB. - Source : ib. III, 431


  14. Torquemad Espagnol a escrit, comme l'ayant veu, les femmes de Naples estre en si grand danger en leurs accouchements, que si un petit animal qui sort avant que l'enfant vienne au monde touche la terre, incontinent qu'il en sera sorty, la femme meurt à l'instant ; et pour ce, dit Torquemad, quand une femme veut accoucher en ce païs-là, on tend les draps par toute la chambre de peur que ce bestion ne tombe

    Auteur : BOUCHET - Source : Serées, II, 23


  15. Nous eûmes le plaisir, tout le long du chemin, de voir le coucher et l'aurore du soleil en même temps ; il se coucha, ce jour-là, à onze heures, et se leva à deux

    Auteur : REGNARD - Source : Voy. en Laponie, p. 264


  16. Le roy alla coucher droit au pied des Alpes, où il fit parquer son camp

    Auteur : ANDRÉ DE LA VIGNE - Source : Voy. de Charles VIII, p. 155, dans LACURNE


  17. Vous dites que ma fille ne devrait faire autre chose que d'accoucher, tant elle s'en acquitte bien ; hé, Seigneur Dieu ! fait-elle autre chose ? mais je vous avertis que, si par tendresse et par pitié vous ne donnez quelque repos à cette jolie machine, vous la détruirez infailliblement, et ce sera dommage

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 256


  18. Le coucher dessus la dure, la psalmodie de la nuit et le travail de la journée attirent le sommeil à ce corps si tendre, sommeil léger qui n'appesantit pas l'esprit, et qui n'interrompt presque point ses actions

    Auteur : BOSSUET - Source : La Vallière.


  19. Elle [Mme de Guitaut qui venait d'accoucher] ne s'est non plus ménagée sur le bruit que si elle était reine ou Dauphine, c'est tout dire

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 26 mai 1681


  20. J'ai toujours compris qu'il était fort fâcheux de coucher dans les dortoirs des demoiselles, et je regarde cette obligation comme une si grande austérité que je voudrais qu'il ne s'en pratiquât guère d'autres chez nous

    Auteur : MAINTENON - Source : Lett à Mme R.... 11 oct. 1693


  21. Les froides horreurs de l'enfer, Cette nuit, ces vieux lits de fer, Où se vont coucher les Furies, Ce gros chien qui jappe au portal, Ces grandes plaines de voiries, Sont leur éternel hôpital

    Auteur : THÉOPHILE - Source : Oeuvres, p. 31, Paris, 1656


  22. Le fleuriste a un jardin dans un faubourg ; il y court au lever du soleil et il en revient à son coucher ; vous le voyez planté et qui a pris racine au milieu de ses tulipes

    Auteur : LA BRUY. - Source : XIII


  23. Les medecins lui conseillerent de descoucher d'avec sa femme [de faire lit à part]

    Auteur : MARG. - Source : Nouv. LIV


  24. Un autre vous promet de vous faire coucher avec les esprits aériens, pourvu que vous soyez seulement trente ans sans voir de femme

    Auteur : Montesquieu - Source : Lett. pers. 58


  25. Bains et parfums.... Vin du coucher, toute artillerie De Cupidon....

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Orais.




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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 13h19








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