Billebaude

• Terme familier qui signifie confusion, désordre. Je suis fort aise de n'avoir point ici [à Vichy] le bon abbé, il y eût fait un mauvais personnage?; quand on ne boit point, on s'ennuie?; c'est une billebaude qui n'est point agréable, Sévigné, 277.

  À la billebaude, loc. adv. En confusion.

  Tir à la billebaude, tir irrégulier et à volonté, s'est dit autrefois soit à la guerre, soit à la chasse.

Nom commun - français

billebaude \bij.bod\ féminin

1. (Vieilli) Confusion ; désordre.
   • Je suis fort aise de n'avoir point ici mon Bien bon ; il y eût fait un mauvais personnage : quand on ne boit pas, on s'ennuie ; c'est une billebaude qui n'est pas agréable, et moins pour lui que pour un autre. ? (Madame de Sévigné, Lettres choisies, lettre 161 (du mardi 19 mai 1676), texte établi par Suard, Librairie Firmin Didot, 1846, p. 346)
   • Elle se figure un accord général des indépendances individuelles, une fraternité parfaite en billebaude, où personne ne se gênant plus, personne ne sera gêné ; [?]. C'est profond en naïveté. ? (Édouard Dumont, « Histoire philosophique : Les philosophes avant le christianisme », dans Annales de philosophie chrétienne, n° 75 de mars 1856, page 179)
   • C'est affaire à lui seul de respecter les nécessités du genre, et d'empêcher que sa science du rythme et de la versification n'alanguissent le discours, et ne tournent le drame lui-même en billebaude. ? (Dauphin Meunier, « Remarques sur l'Iphigénie de Jean Moréas », dans La Revue latine, vol. 3, dirigée par Émile Faguet, Ancienne librairie Lecène, Oudin et cie, 1904, page 50)
   • Je lui montrai l'entrée du défilé où il devoit m'attendre; mais je n'y trouvai ni le major, ni la brigade, et il y eut tant de désordre [et de billebaudes à l'entrée de ce défilé] que, si les ennemis en avoient été avertis et s'y étoient présentés, la défaite auroit été complète. ? (Mémoires de Saint-Hilaire, publiés pour la Société de l'histoire de France, par Léon Lecestre. tome 5 (1707-1710). Paris : chez Renouard (Laurens, successeur), 1914, page 134)
2. (Chasse) Sorte de traque du gibier menée au hasard.
   • Ainsi, né de la vénerie, l'art du « pied » est devenu un précieux complément de la chasse à tir, permettant d'éviter les pertes de temps, la vaine fatigue et la déception des billebaudes et du buisson creux, et la perte d'un gibier qui risque de crever au loin sans profit pour personne. ? (Tony Burnand, Connaissance et pratique de la chasse, Éditions Denoël, 1967, page 305)
   • C'était à l'occasion de la chasse, ou même parfois du braconnage, aussi riche en enseignements malgré son illégalité. Au cours de ces « billebaudes », comme on dit en Bourgogne, il apprenait d'abord une véritable philosophie de la vie : [?]. ? (Colette Guillemard, La vie des enfants dans la France d'autrefois, Christian de Bartillat éditeur, 1986, page 58)
   • Dans le maquis, dans les plaines agricoles, au bord d'un cours d'eau, en lisière d'un bois ou en bordure d'une haie, les terrains de jeu du chasseur qui opte pour la billebaude sont multiples. ? (Week-ends de chasse 2015, Petit Futé)
   • (Par analogie) ? Beaucoup de photos sont prises en billebaude, c'est-à-dire au cours de balades, sans préparation particulière ni recherche active d'un sujet plutôt qu'un autre. En photo animalière, la billebaude s'oppose à l'affût : en billebaude, on se promène avec son matériel et on guette la rencontre avec un animal ; [?]. ? (Frédéric Landragin, Les secrets de la série photo: Démarche - Cohérence - Impact, Editions Eyrolles, 2015, page 126)