Définition de « voler »
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Une définition simple :
Définitions de « voler »
Trésor de la Langue Française informatisé
VOLER1, verbe
VOLER2, verbe trans.
Wiktionnaire
Verbe - ancien français
voler \Prononciation ?\
-
Voler (dans l'air).
- Cil curt plus tost que oisel ne pot voler ? (La Chanson de Guillaume, f. 16r., au milieu de la 1re colonne, manuscrit de la British Library)
Verbe 2 - français
voler \v?.le\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
-
S'approprier le bien d'autrui ; prendre quelque chose à quelqu'un sans son accord ; dérober.
- Sans rien dire, je découvris ma boîte de biscuit, et je constatai la disparition de plusieurs galettes? Mon factotum n'avait pu résister à la tentation et m'en avait volé cinq ou six. ? (Camille Habert de Ginestet, Au Soudan: Excursion dans l'ouest africain, Paris : chez Delagrave, 1798, page 168)
-
Il s'en alla ; puis il rouvrit la porte, et dit encore d'une voix impérieuse :
? Surtout, défiez-vous d'Aristide, c'est un brouillon qui gâterait tout. Je l'ai assez étudié pour être certain qu'il retombera toujours sur ses pieds. Ne vous apitoyez pas ; car, si nous faisons fortune, il saura nous voler sa part. ? (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, chapitre III ; réédition 1879, page 101) - Surprenant un homme qui volait la ration d'un camarade, il l'invectiva et le frappa à la face. ? (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 272 de l'édition de 1921)
- La politique du Japon rappelle le caractère de ses habitants : aimable et pleine de sollicitude à la face du monde, elle opprime, vole et massacre de l'autre côté du décor. ? (Albert Gervais, Æsculape dans la Chine en révolte, Gallimard, 1953, page 14)
- Prendre à l'improviste, sans que la personne concernée donne son consentement à l'action effectuée.
- Et elle lui vola un baiser. ? (Benoit Herbet, Rouge baiser, Éditions Ex Aequo, 2017)
-
Plagier.
- Si c'est la gauche, il peut alléguer que les hommes du drapeau rouge lui ont volé ses idées de progrès social dans la concorde nationale. Il est vital pour La Rocque de préserver son image de prophète de la fraternisation entre les classes sociales. ? (Albert Kechichian, Les Croix-de-feu à l'âge des fascismes: Travail, famille, patrie, éc. Champ Vallon, 2014)
-
Usurper.
- Rémy avait, au Petit-Villemongin, une marraine, la mère Barbou, qui n'avait pas volé son nom. Elle était épicière ambulante et passait dans les villages avec sa voiture à grande bâche, où pendillait je ne sais tout quoi. ? (Georges Lubin, « Une jolie attelée », dans Les ?uvres libres, 1949, n° 42, p. 182)
- Il avait beau s'investir dans la vie du service, rappeler ses résultats au concours prouvant qu'il n'avait pas volé sa place, sa lutte était perdue d'avance. Comment pouvait-il combattre le scepticisme de ses collègues ? ? (Rafaël Dupont, Comment je n'ai jamais travaillé avec Steven Spielberg, chez l'auteur/Lulu.com, 2015, page 21)
- Ne pas mériter un désagrément qui survient, une sanction infligée ou, au contraire, une récompense reçue. Généralement en négation.
- Ne pas l'avoir volé.
- On conçoit que Voltaire soit immortel ; il ne l'a certes pas volé ! ? (Charles-Augustin Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, tome X, 1866, page 403)
- Je commence à croire que nous n'avons pas volé le châtiment que le Sauveur nous inflige. ? (Joris-Karl Huysmans, L'Oblat, tome 2, 1903, page 210)
-
(Commerce) Léser sciemment une personne dans ses intérêts pécuniaires, en prenant un bénéfice excessif ou en ne lui donnant pas tout ce qui lui est dû, escroquer ; gruger ; tondre.
- Cette idée d'avoir de la marchandise à perte fouettait en elles l'âpreté de la femme, dont la jouissance d'acheteuse est doublée, quand elle croit voler le marchand. ? (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883, page 465)
-
(Fauconnerie) Poursuivre en volant, chasser d'autres oiseaux ou du gibier.
- Le faucon, l'autour, le lanier apprennent facilement à voler d'autres oiseaux.
- Cet oiseau vole la pie, vole le héron, vole la perdrix.
- Julien vola de cette manière le héron, le milan, la corneille et le vautour. ? (Gustave Flaubert, Trois Contes : La Légende de Saint Julien l'Hospitalier, 1877)
Verbe 1 - français
voler \v?.le\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Se maintenir dans les airs en battant des ailes.
- Il est vrai que les hannetons et les chauves-souris, par exemple, ont une façon de voler qui nous semble déraisonnable ; mais elle ne le semble ainsi qu'à nous autres dont ce n'est pas la fonction de voler. ? (Franc-Nohain, Guide du bon sens, Éditions des Portiques, 1932)
- En avril 1872, les mouches de la Saint-Marc envahirent Paris et sa région. Elles volaient en abondance et venaient s'abattre sur les passants. ? (Vincent Albouy, Des insectes en ville, Éditions Quae, 2017, page 33)
- Se mouvoir dans l'air, en parlant des aéronefs.
- Ils virent d'étranges aéronats qui volaient vers l'est, dans la direction des Açores. ? (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 419 de l'édition de 1921)
-
(Aviation) Piloter un avion.
- On volait certes, et dans des machines plus lourdes que l'air, mais il y avait aussi les chutes où parfois le moteur se brisait et parfois l'aéronaute, souvent les deux à la fois. ? (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 17 de l'édition de 1921)
- Tout était oublié : nous volions et seule la marche du moteur m'intéressait. [?] Notre existence d'aviateur est ainsi faite. ? (Dieudonné Costes et Maurice Bellonte, Paris-New-York, 1930)
- Cet aviateur a volé près de deux cents heures.
- Se mouvoir dans l'air avec une grande vitesse.
- Les flèches volaient.
- Le vent faisait voler les tuiles.
- La bourrasque faisait voler la poussière.
- Envoyer en l'air.
- Faire voler la tête de quelqu'un : La lui abattre d'un seul coup.
-
(Par extension) Courir avec une grande vitesse.
- Il ne court pas, il vole.
- La Cibot monta, vola, pour être exact, de la loge à l'appartement de ses deux messieurs, et se montra le visage masqué de tendresse, sur le seuil de la chambre où gémissaient Pons et Schmucke. ? (Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847, chapitre XXX, page 116 de l'édition Garnier)
- Voyant les attaques dont Marie était la victime, Pierre décida de voler à son secours.
- (Figuré) Le temps vole.
- (En particulier) Le bruit de ses hauts faits vole par toute la terre.
- (En particulier) Sa renommée volait partout.
Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition
Se soutenir, se mouvoir en l'air par le moyen des ailes, en parlant des Oiseaux et de certains animaux. C'est le propre des oiseaux de voler. Un oiseau qui vole bas, qui vole haut. Cet oiseau vole à tire-d'aile, vole rapidement. Il y a des insectes, des poissons qui volent. Fig., Vouloir voler avant d'avoir des ailes, Faire de la dépense avant d'avoir de quoi la soutenir; Entreprendre quelque chose sans avoir les fonds et les moyens nécessaires pour y réussir. Fig., Voler de ses propres ailes, Agir par soi-même, sans le secours d'autrui.
VOLER se dit aussi des Appareils plus lourds que l'air qui servent à s'élever et à se mouvoir dans l'air, ainsi que de Ceux qui montent dans ces appareils. Cet avion vole très bas. Les avions volent plus vite que les oiseaux. Cet aviateur a volé près de deux cents heures. Il se dit également des Choses qui sont poussées dans l'air avec une grande vitesse. Les flèches volaient. Le vent faisait voler les tuiles. La bourrasque faisait voler la poussière. Cette feuille disparue aura volé au vent. Fig., Faire voler la tête de quelqu'un, La lui abattre d'un seul coup.
VOLER signifie, par extension, Courir avec une grande vitesse. Ce cheval vole. Il ne court pas, il vole. Voler au secours de son ami. Il s'emploie figurément dans le même sens. Tous les cœurs volaient au-devant de lui. Le temps vole. Il se dit, particulièrement, des Bruits et de la renommée. Le bruit de ses hauts faits vole par toute la terre. Sa renommée volait partout.
VOLER s'emploie comme verbe transitif en termes de Fauconnerie et signifie Poursuivre en volant; il se dit de Certains oiseaux de proie qui sont dressés à chasser, à poursuivre d'autres oiseaux ou quelque autre sorte de gibier. Le faucon, l'autour, le lanier apprennent facilement à voler d'autres oiseaux. Cet oiseau vole la pie, vole le héron, vole la perdrix.
Littré
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1Se soutenir, se mouvoir en l'air par le moyen des ailes.
Ô Dieu, que la gloire couronne, Dieu, que la lumière environne, Qui voles sur l'aile des vents, Et dont le trône est porté par les anges
, Racine, Esth. I, 5.Buratini, maître de la monnaie du roi de Pologne, apporta en France, dans le XVIIe siècle, le modèle d'une machine pour voler
, Richelet.L'art de voler ne fait encore que de naître, il se perfectionne, et quelque jour on ira jusqu'à la lune
, Fontenelle, Mond. 2e soir.Les aigles, en général, volent beaucoup mieux que les vautours
, Buffon, Ois. t. I, p. 245.Les oiseaux qui ne peuvent voler se réduisent à sept ou huit espèces?; les quadrupèdes qui volent, à cinq ou six
, Buffon, ib. t. II, p. 210.Il [le merle vert de la Caroline] vole les pieds étendus en arrière, comme font ceux de nos oiseaux qui ont la queue très courte
, Buffon, ib. t. VI, p. 97.Vers l'an 65, sous Néron, Simon, étant à Rome, entreprit de voler, et vola, dit-on, quelques moments?; mais, saint Pierre et saint Paul s'étant mis en prière, il fut précipité et mourut de sa chute?; ce fait est encore bien suspect
, Condillac, Hist. anc. XV, 5.Fig.
[Toi] Qui par tant de succès viens de te signaler Jusqu'où notre aigle encor n'avait osé voler
, Rotrou, Bélis. I, 6.Tirer un oiseau en volant, le tirer pendant qu'il vole.
Ô Dieu?! la belle proie à tirer en volant?!?
, Molière, l'Ét. I, 6.Fig. Il le faut tirer en volant, se dit d'un homme à qui on ne peut parler qu'en passant, à la hâte.
Fig. Attraper en volant, saisir une chose, pendant qu'on ne fait qu'aller çà et là.
C'était une folie de prétendre attraper vos lettres, en volant, par les villes où je ne suis qu'un moment
, Sévigné, 11 mai 1680.Fig. Voler de ses propres ailes, agir sans le secours d'autrui.
Il ne faut pas voler avant d'avoir des ailes, il ne faut pas tenter quelque chose, avant d'avoir les moyens de réussir.
-
2Il se dit de ce qui flotte et semble voler.
Ce char semblait voler sur la face des eaux paisibles
, Fénelon, Tél. IV.L'appareil, inouï pour ces mortels nouveaux, De nos châteaux ailés qui volaient sur les eaux
, Voltaire, Alz I, 1. -
3Il se dit des choses qui sont poussées dans l'air avec une grande vitesse comme les traits, les pierres, etc.
Il mit l'épée à la main, et en moins de rien il fit voler à terre deux épées
, Scarron, Roman com. I, 3.Quand la force attaque la grimace, quand un simple soldat prend le bonnet carré d'un premier président et le fait voler par la fenêtre
, Pascal, Pensées diverses, 182, édit. FAUGÈRE.Le plomb vole à l'instant, Et pleut de toutes parts sur l'escadron flottant
, Boileau, Épître IV.L'intrépide Hippolyte Voit voler en éclats tout son char fracassé
, Racine, Phèdre, v, 6.Le jeu devint orageux?; les cartes volèrent par la chambre
, Hamilton, Gram. 3.Faire voler la tête de quelqu'un, l'abattre.
Et du haut d'un balcon, pour calmer la tempête, Sur ses nouveaux sujets faisons voler sa tête
, Corneille, Nicom. v, 5.Elle [Élisabeth d'Angleterre] savait se faire craindre et faire voler les têtes
, Fénelon, Dial. des morts mod. Dial. 16. -
4Courir avec une grande vitesse. Ce cheval vole.
Va, cours, vole et nous venge
, Corneille, Cid, I, 8.Le voyez-vous comme il vole ou à la victoire ou à la mort??
Bossuet, Louis de Bourbon.Marchez, courez, volez où l'honneur vous appelle
, Boileau, Lutr. III.On vous voit moins souvent? Tantôt faire voler un char sur le rivage?
, Racine, Phèdre, I, 1.Le peuple cependant, que ce spectacle étonne, Vole de toutes parts, se presse, l'environne
, Racine, Brit. v, 8.Seigneur, vous entendez?: quelque prix qu'il en coûte, Il veut voler à Troie et poursuivre sa route
, Racine, Iphig. I, 3.Cet ordre redoubla encore ma reconnaissance pour elle?; je n'allai pas, je volai
, Marivaux, Pays. parv. 1re part.Fig.
En vain les services d'un illustre frère, le mérite et le crédit d'un neveu, qui vole si rapidement à la gloire et aux honneurs, lui laissent entrevoir des espérances toujours fatales à l'honneur du sacerdoce
, Massillon, Or. fun. Villars.Fig. et poétiquement. Faire voler le trépas, répandre au loin la mort.
Ses anges devant lui font voler le trépas
, Lamartine, Méd. I, 23. -
5 Fig. Changer souvent, rapidement, ne pas s'attacher.
Je suis chose légère et vole à tout sujet?; Je vais de fleur en fleur et d'objet en objet
, La Fontaine, Poésies mêlées, LXIX.Il [un protégé du duc de Richelieu] vole d'objet en objet, sans s'arrêter à aucun
, Voltaire, Lett. Richelieu, 25 avril 1767. -
6Il se dit des bruits et de la renommée.
La renommée la fait voler [cette nouvelle] de bouche en bouche dans toute la grande ville de Tyr
, Fénelon, Tél. VIII.Du retour de son roi la nouvelle semée, Volant de bouche en bouche, a changé les esprits
, Voltaire, Mérope, v, 8. -
7 Fig. Il se dit des mouvements qui entraînent l'âme fortement et rapidement.
Et mon c?ur tout entier vole à votre secours
, Corneille, Héracl. I, 4.J'écrirais jusqu'à demain?; mes pensées, ma plume, mon encre, tout vole
, Sévigné, 25 fév. 1689.Je vois voler partout les c?urs à mon passage
, Racine, Brit. IV, 3.Mon c?ur pour le chercher volait loin devant moi
, Racine, Iphig. II, 3.Vous voyez déjà tous les c?urs voler après vous, Sire
, Massillon, Pet. carême, Grand. de J. C.Un vain peuple, qui vole après la nouveauté
, Voltaire, Mérope, IV, 5.Que notre âme épurée Vole à ces vérités dont elle est éclairée
, Voltaire, Épît. XLIV.Pouvez-vous former un désir qu'il soit en mon pouvoir de satisfaire, sans que mon c?ur vole au-devant de vos v?ux??
Riccoboni, ?uvr. t. II, p. 55, dans POUGENS. -
8Passer rapidement, en parlant du temps.
Le temps vole, et bientôt amènera le jour Où le nom des Hébreux doit périr sans retour
, Racine, Esth. I, 3. -
9 Fig. Il se dit de ce qu'on personnifie pour le représenter comme volant.
Les Parthes? tantôt vainqueurs, tantôt presque enfoncés, Sur l'une et l'autre armée également heureuse, Virent longtemps voler la victoire douteuse
, Corneille, Rodog. I, 6.Si la victoire volait devant lui [le roi], les v?ux de la reine avaient volé devant la victoire
, Fléchier, Mar.-Thér.Quelqu'un a dit que la gloire réside au haut d'une montagne?; les aigles y volent, et les reptiles s'y traînent
, Voltaire, Lett. la Harpe, 19 oct. 1765. -
10 Fig. S'élever dans l'ordre moral, intellectuel.
Miton voit bien que la nature est corrompue, et que les hommes sont contraires à l'honnêteté?; mais il ne sait pas pourquoi ils ne peuvent voler plus haut
, Pascal, Pens. XXV, 92 bis, éd. HAVET. -
11 V. a. Terme de fauconnerie. Il se dit de certains oiseaux de proie qu'on dresse à poursuivre et à prendre d'autres oiseaux ou quelque autre sorte de gibier. Cet oiseau vole la perdrix.
Voler en long, voler en droite ligne.
Voler en coupant, couper le vent en le traversant.
Voler en pointe, s'élever rapidement ou descendre de même.
Voler pour bon, se dit des oiseaux de proie qui sont bien affaités.
Il se dit aussi des personnes qui se servent de ces oiseaux pour chasser. Voler la corneille, le héron.
Les meutes et les chasses à courre sont inconnues en Espagne?; mais tirer, voler, et des battues aux grandes bêtes sont les chasses ordinaires
, Saint-Simon, 89, 165.Sur une route, je rencontrai un de leurs chefs qui volait avec des faucons
, Legrand D'Aussy, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. v, p. 525.
HISTORIQUE
Xe s. In figure de colomb volat [elle vole] à ciel
, Eulalie.
XIe s. Plus est isnels [rapide] que n'est oisel ki volet
, Ch. de Rol. CXXI. Cuntre le ciel volet li fous [étincelle] touz clairs
, ib. CCLXXXVI.
XIIe s. Pierres et flors en volent [du casque] en sablon [sur le sable]
, Ronc. p. 88. Le primerain [il] fiert si de l'espée d'acier, La teste en fait voler à tout le henapier
, Sax. X. E nostre sires muntad sur cherubin et volad
, Rois, p. 206.
XIIIe s. De grans festes dient pluseurs helas, Et des deliz de chacier ensement, Et de voler et de tournoiement
, Lai de l'ombre. Mais parole une fois volée Ne puet [peut] plus estre rapelée
, la Rose, 16 747. On pot bien savoir que les denrées ne volerent pas d'un lieu en autre?
, Beaumanoir, XXIX, 18. Endementiers que [tandis que] il venoient, il sembloit que la galie volast par les nageurs qui la contreingnoient aus avirons
, Joinville, 215. Une grant route [troupe] de Turs vint hurter à nous, et me porterent à terre, et alerent par desus moy, et volerent [firent voler] mon escu de mon col
, Joinville, 225.
XIVe s. Jehan le croit trop de legier?; Trop pou savoit du bas voler, Et par ce fut il habusé
, Liv. du bon Jeh. 667. Si, après le baing, tu trouves l'esprevier en bon coraige, tu en pues [peux] bien voler l'endemain au vespre
, Modus, f° XCIX, verso. Tu scez, sire, que les jours passent en volant sans jamais retourner
, Ménagier, I, 6.
XVe s. Le roi [anglais] issit de son vaissel, et du premier pied qu'il mit à terre, il chey si roidement que le sang lui vola hors du nez
, Froissart, I, I, 266. Vous avez ouvré de votre volonté et cru cet evesque de Norduich qui cuidoit voler ainçois qu'il ait des ailes
, Froissart, II, II, 212.
XVIe s. En y allant la corneille esvolée (Pour sçavoir tout) après luy est volée
, Marot, IV, 84. Les lances rumpues, meirent la main aux espées, et soy chamaillerent l'ung l'aultre, si brusquement que leurs espées volerent en pieces
, Rabelais, Sciomachie. Uses donques hardiment des verbes et participes, qui de leur nature n'ont point d'infinitifs après eux, avec des infinitifs, comme tremblant de mourir, et volant d'y aller, pour craignant de mourir, et se hastant d'y aller
, Du Bellay, J. I, 32, verso. Je vy l'oiseau, qui le soleil contemple, D'un faible vol au ciel s'avanturer? Je le vy croistre, et d'un voler plus ample Des plus hauts monts la hauteur mesurer
, Du Bellay, J. VI, 62, recto. Les Gaulois haïssoient ces armes traistresses et volantes
, Montaigne, I, 363. Ce prince faisoit voller des cailles à un emerillon dans sa chambre
, D'Aubigné, Hist. II, 184. Leve plus haut ta veue, Je veux faire voler ton esprit sur la nue
, D'Aubigné, Tragiques, éd. LALANNE, p. 123. Et elle ne croyoit pas du commencement que vos desseins volassent si haut
, Sat. Mén. Disc. de d'Aubray. Ton ame, volée au troisieme ciel, puisse reluire entre les estoiles
, Yver, p. 593. Tel pense voler qui ne sauroit bouger
, Cotgrave ?
Encyclopédie, 1re édition
VOLER, v. neut. c'est le mouvement progressif que fait en plein air un oiseau, ou tout autre animal qui a des aîles. Voyez Vol & Oiseau.
Le voler est naturel ou artificiel.
Le voler naturel est celui qui s'exécute par l'assemblage & la structure des parties que la nature a destinées à cette action : telle est la conformation de la plupart des oiseaux, des insectes & de quelques poissons.
En Virginie & dans la nouvelle Angleterre il y a aussi des cerfs volans. Trans. philosoph. n°. 127. En 1685, dans plusieurs contrées du Languedoc, la terre fut couverte de sauterelles volantes, longues d'environ un pouce, & en si grand nombre, qu'en quelques endroits il y en avoit l'épaisseur de quatre pouces ou d'un tiers de pié. Ibid. n°. 182.
Les parties des oiseaux qui servent principalement à voler, sont les aîles & la queue : par le moyen des aîles l'oiseau se soutient & se conduit en long, & la queue lui sert à monter, à descendre, à tenir son corps droit & en équilibre, & à le garantir des vacillations. Voyez Aîle & Queue.
C'est la grandeur & la force des muscles pectoraux, qui rendent les oiseaux si propres à voler vîte, ferme & long-tems.
Ces muscles, qui sont à peine dans les hommes une soixante & dixieme partie des muscles du corps, surpassent en grandeur & en poids tous les autres muscles pris ensemble dans les oiseaux : sur quoi M. Willoughby fait cette réflexion, que s'il est possible à l'homme de voler, il faut qu'il imagine des aîles, & qu'il les ajuste de maniere qu'il les fasse agir avec ses jambes, & non pas avec ses bras. Voyez Muscle pectoral.
Voici comment se fait le vol des oiseaux : d'abord l'oiseau plie les jambes, & il pousse avec violence la place d'où il s'éleve ; il ouvre alors ou il déploie les articulations ou les jointures de ses aîles, de maniere qu'elles fassent une ligne droite, perpendiculaire aux côtés de son corps. Ainsi, comme les aîles avec leurs plumes forment une lame continue ces aîles étant alors élevées un peu au-dessus de l'horison, l'oiseau leur faisant faire des battemens ou des vibrations avec force & prestesse, qui agissent perpendiculairement contre l'air qui est dessous, quoique cet air soit un fluide, il résiste à ces secousses, tant par son inactivité naturelle, que par son ressort ou son élasticité, qui le rétablit dans son premier état, après qu'il a été comprimé, & sa réaction est égale à l'action que l'on a exercée sur lui : par cette méchanique le corps de l'oiseau se trouve poussé. L'industrie ou la sagacité de la nature est fort remarquable dans la maniere avec laquelle il étend & remue ses aîles quand il les fait agir ; pour le faire directement & perpendiculairement, il eût fallu surmonter une grande résistance ; afin d'éviter cet inconvénient, la partie osseuse, ou la bande de l'aîle, dans laquelle les plumes sont insérées, se meut obliquement ou de biais par sa tranche antérieure ; les plumes suivent cette disposition, en forme de pavillon.
Quoique l'air soit indifférent pour toutes sortes de mouvemens, & qu'il puisse être agité par la moindre action, l'expérience néanmoins fait voir qu'il résiste avec plus de force au mouvement d'un coup à-proportion que ce même corps se meut plus vîte. Il y a diverses causes de cette résistance, & qui marquent comment le mouvement des aîles peut être affoibli ; la premiere vient de ce que l'air des côtés est en repos, tandis que celui qui est poussé doit se mouvoir comme tous les autres corps fluides ; mais afin qu'il n'y ait que fort peu d'air qui se meuve & qui change de place, il est nécessaire qu'il se meuve circulairement au-tour de toute la masse d'air qui est en repos, comme s'il étoit enfermé dans un vase, quoique ce mouvement des parties de l'air ne se fasse point de résistance, ni sans que ces mêmes parties de l'air, & celles qui tournent en rond, se pressent mutuellement ensemble.
La seconde raison qui fait encore voir que le mouvement des aîles est retardé, est que tout air agité résiste au battement de l'aîle, & que les petites parties de l'air étant ainsi comprimées par cette impulsion font effort pour se dilater : c'est pourquoi la résistance de l'air & ce mouvement de l'aîle pourront être eu équilibre pourvu que la force avec laquelle l'aîle frappe l'air soit égale à sa résistance.
Si l'aîle de l'oiseau se meut avec une vîtesse égale à la résistance de l'air, ou bien si l'air cede avec autant de vîtesse que les aîles le poussent, l'oiseau demeurera dans la même situation sans monter ni descendre, parce qu'il ne s'éleve que lorsque ces aîles en frappant l'air se fléchissent. Mais au-contraire si l'aîle se meut plus vîte que l'air qui est au-dessous, l'oiseau monte, & ne demeure plus alors à la même place, parce que l'arc que son aîle décrit par son mouvement sera plus grand que l'espace que parcourt l'air qui descend.
Supposons que l'oiseau soit en l'air, & qu'il ait les aîles étendues & le ventre en-bas, & que le vent pousse le dessous des aîles perpendiculaires, de sorte que l'oiseau soit soutenu en l'air, pour lors il volera horisontalement, parce que les aîles étant toujours étendues résistent par leur dureté & l'effort des muscles à l'effort du vent ; mais si toute la largeur de l'aîle cede à l'impulsion du vent, à cause qu'elle peut aisément tourner dans la cavité de l'omoplate, c'est une nécessité que les bouts des plumes des aîles s'approchent l'une de l'autre pour former un coin, dont la pointe sera en haut, & les plans de ce coin seront comprimés de tous côtés par le vent, ensorte qu'il soit chassé vers sa base, parce qu'il ne sauroit avancer, s'il n'entraîne le corps de l'oiseau qui lui est attaché, il s'ensuit qu'il doit faire place à l'air, c'est pourquoi l'oiseau volera de côté par un mouvement horisontal.
Supposons présentement que l'air de-dessous soit en repos, & que l'oiseau le frappe avec ses aîles par un mouvement perpendiculaire ; les plumes des aîles formeront un coin dont la pointe sera tournée vers la queue ; mais il faut remarquer que les aîles seront également comprimées par l'air, soit qu'elles le frapent à-plomb avec beaucoup de force, ou qu'étant étendues elles ne fassent que recevoir l'agitation du vent.
Quoique la nature ait fait le vol non-seulement pour élever les oiseaux en-haut & les tenir suspendus, mais aussi pour les faire voler horisontalement, néanmoins ils ne peuvent s'élever qu'en faisant plusieurs sauts de-suite, & en battant des aîles pour s'empêcher de descendre, & quand ils sont élevés, ils ne peuvent encore se soutenir en l'air qu'en frappant à-plomb de leurs aîles, parce que ce sont des corps pesans qui tendent en-bas.
A l'égard du mouvement transversal des oiseaux, il y en a qui croyent qu'il se fait de la même maniere qu'un vaisseau est poussé en-devant par les rames horisontalement agitées vers la pouppe, & que les aîles s'élancent vers la queue par un mouvement horisontal en rencontrant l'air qui est en repos ; mais cela répugne à l'expérience & à la raison ; car on voit par exemple, que les cignes, les oies, & tous les grands oiseaux lorsqu'ils volent ne portent point leurs aîles vers la queue horisontalement, mais qu'ils les fléchissent en-bas, en décrivant seulement des cercles perpendiculaires. Il faut pourtant remarquer que le mouvement horisontal des rames se peut facilement faire, & que celui des aîles des oiseaux seroit fort difficile, & même désavantageux, puisqu'il empêcheroit le vol, & causeroit la chute de l'oiseau, qui doit frapper l'air à plomb par des continuels battemens. Mais la nature pour soutenir l'oiseau & le pousser horisontalement, lui fait frapper cet air presque perpendiculairement par des petits coups obliques, qui dépend de la seule flexion de ses plumes.
Les anciens philosophes ont dit que la queue faisoit dans les oiseaux ce que le gouvernail fait dans le navire ; & comme le navire peut être retourné à droite & à gauche par le gouvernail, ils se sont imaginé que les oiseaux en volant ne tournoient à droite & à gauche que par le mouvement de la queue ; la raison & l'expérience font connoitre la fausseté de cette opinion, puisque les pigeons, les hirondelles & les éperviers en volant se tournent à droite & à gauche, sans étendre leur queue & sans la fléchir d'aucun côté, & que les pigeons à qui on a coupé la queue, & les chauve-souris qui n'en ont point, ne laissent pas de voler en tournant facilement à droite & à gauche. Cependant il ne faut pourtant pas nier que la queue ne fasse l'office du gouvernail, pour faire monter & descendre les oiseaux, puisqu'il est certain que si un oiseau, lorsqu'il vole horisontalement, éleve sa queue en haut & la tienne étendue, il ne trouvera point d'empêchement du côté du ventre, mais seulement du côté du dos, parce que l'air qui rencontre sa queue élevée & étendue, fait effort pour la baisser ; mais les muscles la retenant dans cet état, il faut que l'oiseau qui est en équilibre au milieu de l'air, change de situation. Il en est de même de l'oiseau dont la queue est abaissée lorsqu'il vole horisontalement ; elle doit frapper l'air & s'élever en haut, pour se mouvoir autour du centre de pesanteur, & pour lors la tête de l'oiseau se baisse. Voici un exemple qui va confirmer cette vérité. Qu'on mette une lame de fer dans un vaisseau plein d'eau & qu'elle soit attachée avec un fil par son centre de pesanteur, afin qu'elle se puisse mouvoir horisontalement, & qu'il y ait par derriere une autre petite lame semblable à la queue l'un oiseau ; si on la fléchit en-haut en tirant le fil horisontalement, la premiere lame à laquelle ce fil est attaché, montera en tournant fort vite autour du centre sans se mouvoir horisontalement à droite ni à gauche ; l'expérience fait voir qu'un petit gouvernail qu'on tourne du côté gauche, peut faire mouvoir lentement de ce même côté un grand vaisseau quand il est poussé en droite ligne ; mais lorsque ce vaisseau est en repos, & qu'il n'est point poussé par le vent ni par les rames, la flexion du gouvernail ne le fait point tourner de côté. Au contraire quand on a ôté le gouvernail, si l'on meut les rames du côté droit en poussant l'eau vers la poupe, soit que le vaisseau soit en repos ou qu'il soit poussé en ligne droite, la proue tournera toujours fort promptement du côté gauche. La même chose arrivera encore, si les rames du côté droit poussent l'eau en-arriere avec plus de vitesse que celles qui sont à gauche.
La cause de cet effet est si évidente qu'elle n'a pas besoin d'explication. Il en est de même d'un oiseau qui vole ; s'il fléchit l'aile droite, en poussant l'air vers la queue, il faut qu'il se meuve du même côté, c'est-à-dire que la partie antérieure de l'oiseau se détourne à gauche. La même chose arrive en nageant ; car si l'on fléchit le bras droit, que l'on approche la main vers les fesses, on tourne à gauche. On remarque aussi que quand les pigeons veulent se détourner à gauche, ils élevent plus haut l'aile droite, & qu'ils poussent l'air avec plus de force vers la queue par un mouvement oblique, ce qui fait que l'épaule & le droit de l'oiseau se levent sur le plan horisontal, & qu'en même tems le gauche se baisse, parce que sa pesanteur n'est pas soutenue d'un aussi grand effort que la partie droite est élevée sur l'horison ; ce mouvement horisontal de l'oiseau se fait fort vite.
Lorsque l'oiseau se meut dans l'air selon sa longueur, & qu'il fléchit la tête & le cou du côté gauche, le centre de pesanteur de la tête & du cou est transporté en même tems ; ainsi il est certain que le centre de pesanteur de tout l'oiseau s'éloigne de la ligne droite, en retenant néanmoins l'impression qu'il a reçue de la queue vers la tête ; c'est de ces deux mouvemens que se fait le transversal. Quoique le vaisseau dont nous avons rapporté l'exemple, puisse être tourné à droite & à gauche par les rames & par le gouvernail, & que ce ne soit pas tant la force du gouvernail qui agit, que l'impétuosité que le vaisseau a acquise par la résistance de l'eau qui rencontre le gouvernail ; l'oiseau cependant ne se tourne pas dans son vol horisontal par la flexion latérale du cou & de la tête ; car si la flexion latérale du cou faisoit l'office du gouvernail, l'oiseau iroit, comme le vaisseau, à droite & à gauche ; & si le cou se haussoit ou s'abaissoit, l'oiseau descendroit ou monteroit, & ainsi la queue n'auroit aucun usage.
Mais une raison plus convainquante, & qui prouve infailliblement que la flexion du cou n'est pas la cause du détour de l'oiseau dans le vol horisontal, c'est que les oiseaux qui auroient le cou fort court & la tête petite & légere, comme les aigles, les éperviers & les hirondelles, ne pourroient se tourner qu'avec peine ; mais le contraire arrive, puisque les oies, les cannes, les cignes & les autres oiseaux qui ont le cou fort long, & la tête & le bec fort pesans, ont bien plus de peine à se tourner de côté lorsqu'ils volent horisontalement.
La derniere raison est que si dans la flexion latérale du cou, le centre de pesanteur s'éloignoit de la direction de l'oiseau, il ne pourroit demeurer dans une situation droite parallele à l'horison, parce que le côté de l'oiseau étant pressé par l'aile, devroit se soulever avec violence ; & ainsi se seroit un mouvement contraire au premier, qui empêcheroit la flexion qui est faite par l'éloignement du centre de pesanteur ; & quoiqu'on nous puisse dire que l'oiseau qui se détourne promptement, fait ce mouvement par l'effort d'une seule aile vers la queue, & que lorsqu'il vole doucement, il le fait au contraire en fléchissant le cou de côté sans un nouvel effort de l'aile, nous voyons pourtant que le détour de l'oiseau, lorsqu'il est lent, n'a pas besoin de plus de force qu'il n'en faut pour mouvoir les ailes dans le vol ordinaire, puisqu'il suffit que l'aile qui fait détourner l'oiseau, s'approche un peu de la queue, & qu'elle y pousse l'air, afin que le détour latéral de l'oiseau, lorsqu'il est lent, se puisse faire facilement sans aucun nouvel effort.
Par tout ce que nous avons dit ci-dessus, il est certain que l'oiseau acquiert en volant, une impétuosité qui le pousse, de même que le vaisseau qui a été poussé par les rames reçoit une impression qui dure quelque tems, même après que l'action des rames a cessé ; mais ce qu'il y a de remarquable, c'est que l'impétuosité du vaisseau reste toujours la même, quoique sa direction soit changée, c'est-à-dire, quoiqu'il s'écarte de la ligne droite par le mouvement du gouvernail, & que l'impression que l'oiseau a acquise par son mouvement, continue quand sa direction change, à moins que l'oiseau ne monte, parce qu'alors sa pesanteur lui fait obstacle ; & si l'effort que l'oiseau a acquis en montant, est plus grand que celui qui le fait descendre, il continue encore de monter ; mais lorsque ses deux efforts sont égaux, savoir l'impétuosité que l'oiseau a acquise, & sa pesanteur qui le fait descendre, il demeure un peu de tems les aîles étendues dans la même ligne horisontale.
Et la raison pourquoi il ne peut pas demeurer longtems dans cette situation, c'est que le vol ne se fait jamais par une ligne perpendiculaire, mais toujours par un mouvement oblique ou par une ligne courbe parabolique, comme se meuvent les corps qui sont poussés au loin. Lorsque ces deux efforts dont je viens de parler, sont égaux, il arrive quelquefois qu'ils se détruisent l'un l'autre, & quelquefois aussi qu'ils s'aident si mutuellement, que des deux il en résulte un mouvement très-prompt, comme celui avec lequel les éperviers se jettent sur leur proie pour la dévorer.
Il y en a qui veulent que les oiseaux qui sont fort élevés dans l'air, se soutiennent plus aisément que ceux qui volent proche de la terre, & qu'ils pesent moins alors, parce qu'ils sont moins attirés par la vertu magnétique de la terre, qui selon leur hypothèse, est la seule cause de la descente des corps pesans : ce qu'ils prouvent, parce que l'aimant n'attire point le fer lorsqu'il est trop éloigné. Mais cette opinion qui attribue la chûte des corps pesans à la vertu magnétique de la terre, s'accorde peu avec l'expérience, puisqu'on voit que les éperviers qui volent proche de la terre où, selon eux, il y a beaucoup de cette matiere, ne frappent pas l'air plus souvent que quand ils volent plus haut. Ce n'est donc pas par défaut de la vertu magnétique, que les oiseaux demeurent suspendus au plus haut de l'air sans battre souvent des aîles, mais plutôt par la force qu'ils ont acquis en volant.
Comme c'est une loi de la nature, qu'un corps dur qui rencontre un autre corps homogene en repos, se réflechit, & souvent se rompt, elle a pris soin d'empêcher que les oiseaux qui sont des corps pesans, ne se luxassent les jointures, & ne se rompissent les jambes en descendant sur la terre, & pour cet effet, elle leur a donné l'instinct de ployer leurs aîles & leurs queues ; de maniere que leur partie cave fût perpendiculaire : ce qui fait que les oiseaux ayant ainsi les plumes & les piés étendus, ralantissent aisément leur impétuosité en flechissant doucement les jointures, & en relachant leurs muscles quand ils veulent descendre sur la terre.
On pourroit demander ici si les hommes peuvent voler. Il y a trois choses à remarquer dans le vol, savoir, la force qui suspend en l'air le corps de l'animal, les instrumens propres qui sont les aîles, & enfin la résistance du corps. Mais afin que les hommes pussent voler, il faudroit outre ces conditions, qu'il y eût encore la même proportion entre la force des muscles pectoraux dans l'homme, & la pesanteur de son corps, que celle qui se trouve entre la force des muscles & la pesanteur du corps dans les oiseaux. Or il est certain que cette proportion ne se trouve point dans les hommes de même que dans les oiseaux ; puisque les muscles des hommes n'égalent pas la centieme partie de leur corps, & que dans les oiseaux au contraire la pesanteur des muscles flechisseurs des aîles est égale à la sixieme partie du poids de tout leur corps : donc les hommes ne peuvent voler.
Ceux qui soutiennent le contraire disent qu'il est aisé de trouver cette proportion, & que l'on peut par artifice diminuer la pesanteur des corps, & augmenter la force des muscles ; mais je leur répons que l'un & l'autre sont impossibles, & qu'il n'y a point de machine qui puisse surmonter la résistance du poids, ni même élever le corps de l'homme avec la même vîtesse que font les muscles pectoraux.
Il y a cependant quelques modernes qui ont pris delà occasion de dire que le corps de l'homme pourroit être en équilibre dans l'air, en y ajoutant un grand vase. Il est aisé de faire voir qu'ils se trompent ; 1°. parce qu'on ne sauroit fabriquer une machine si mince qui pût résister à la forte impulsion de l'air sans être brisée ; 2°. il faudroit qu'on en eût pompé l'air, ce qui deviendroit extrémement difficile ; 3°. ce vaisseau devroit être fort grand, pour que l'espace qu'il occuperoit dans l'air pesât autant que l'homme & le vaisseau. Enfin il faut remarquer que ce vaisseau auroit autant de peine, à cause de la résistance de l'air, que les petites bouteilles qu'on fait avec de l'eau de savon, ou les petites plumes qui volent en l'air en ont, à cause de sa tranquillité. Verduc, t. III. de la patholog.
Voler ; signifie prendre ou poursuivre le gibier avec des oiseaux de proie.
Un des plaisirs des grands seigneurs, c'est de faire voler l'oiseau, le lâcher sur le gibier.
Voler à la toise, c'est lorsque l'oiseau part du poing à tire d'aîle poursuivant la perdrix au courir qu'elle fait de terre.
Voler de poing en sort, c'est quand on jette les oiseaux de poing après le gibier.
Voler d'amont, c'est quand on laisse voler les oiseaux en liberté, afin qu'ils soutiennent les chiens.
Voler haut & gras, bas & maigre, voler de bon trait, c'est-à-dire de bon gré.
Voler en troupe, c'est quand on jette plusieurs oiseaux à la fois.
Voler en rond, c'est quand un oiseau vole en tournant au-dessus de la proie.
Voler en long, c'est voler en droite ligne, ce qui arrive lorsque l'oiseau a envie de dérober ses sonnettes.
Voler en pointe, c'est lorsque l'oiseau de proie va d'un vol rapide en se levant ou en s'abaissant.
Voler comme un trait, c'est lorsqu'un oiseau vole sans discontinuer.
Voler à reprises, c'est lorsqu'un oiseau se reprend plusieurs fois à voler.
Voler en coupant, c'est lorsque l'oiseau traverse le vent.
Étymologie de « voler »
Wallon, volé?; provenç. et espagn. volar?; ital. volare?; du lat. volare.
- (verbe 1) Du latin volare (« voler dans l'air »). (881) volat (« vola »).
- (verbe 2) Du précédent, avec spécialisation du sens transitif en termes de fauconnerie. Il a supplanté rober (« dérober par force »), usuel jusqu'au XVIe siècle et embler (« dérober par la ruse »), usuel jusqu'au XVIIe siècle.
voler au Scrabble
Le mot voler vaut 8 points au Scrabble.
Informations sur le mot voler - 5 lettres, 2 voyelles, 3 consonnes, 5 lettres uniques.
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Les rimes de « voler »
On recherche une rime en LE .
Les rimes de voler peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.
Les rimes en le
Rimes de beuglait Rimes de stylé Rimes de coulées Rimes de huilée Rimes de adulé Rimes de ensablait Rimes de mutiler Rimes de emballait Rimes de accabler Rimes de carrelée Rimes de écroulaient Rimes de découlé Rimes de débouclait Rimes de foulés Rimes de bricolaient Rimes de recalés Rimes de exilées Rimes de vérolées Rimes de Vodelée Rimes de défilais Rimes de stipulées Rimes de auréolées Rimes de renouvelais Rimes de harceler Rimes de craquelée Rimes de écaler Rimes de blets Rimes de refoulés Rimes de révélées Rimes de grommelée Rimes de révélai Rimes de tollé Rimes de recollait Rimes de enflait Rimes de cerclé Rimes de véhiculaient Rimes de muselées Rimes de attablée Rimes de cercler Rimes de surgelés Rimes de reparler Rimes de instillées Rimes de allés Rimes de râteler Rimes de dégelées Rimes de reniflaient Rimes de volées Rimes de gonfler Rimes de écoulées Rimes de cingléeMots du jour
beuglait stylé coulées huilée adulé ensablait mutiler emballait accabler carrelée écroulaient découlé débouclait foulés bricolaient recalés exilées vérolées Vodelée défilais stipulées auréolées renouvelais harceler craquelée écaler blets refoulés révélées grommelée révélai tollé recollait enflait cerclé véhiculaient muselées attablée cercler surgelés reparler instillées allés râteler dégelées reniflaient volées gonfler écoulées cinglée
Les citations sur « voler »
- L'éclair me dure. La poésie me volera de la mort.Auteur : René Char - Source : Les Matinaux (1950)
- Le poète est, comme tout homme, prisonnier de lui-même, mais il a su, lui, s'envoler avec la cage.Auteur : Grégoire Lacroix - Source : Les euphorismes de Grégoire (2007)
- Il ne faut pas voler avant d'avoir des ailes.Auteur : Proverbes français - Source : Proverbe
- Parce que quand j'ai dit que je voulais toucher la Lune, tu m'as pris la main, tu m'as serrée fort contre toi et tu m'as appris à volerAuteur : Tahereh Mafi - Source : Insaisissable, tome 1 : Ne me touche pas
- Si vous êtes incapable de voler un cheval sans scrupule, c'est que vous n'avez pas été élevé comme il faut.Auteur : Céline Minard - Source : Faillir être flingué (2013)
- Mon endroit préféré, c'est le sommeil. Lorsque je m'y trouve, je n'ai plus d'âge. Je n'ai plus mal. La peur n'existe plus. Il m'arrive d'y croiser mes parents, ma sœur chérie et toutes ces personnes qui n'existent plus que dans ma mémoire. Je peux courir, danser jusqu'à en perdre le souffle, serrer ma fille dans mes bras, je peux même voler. Le sommeil est un radeau auquel je m'agrippe dans un torrent qui va beaucoup trop vite. Auteur : Virginie Grimaldi - Source : Quand nos souvenirs viendront danser (2019)
- Avoir une idée,
Est-ce donc Dieu voler ?Auteur : Charles de Leusse - Source : Le Testament (2004) - Les règles et les lois du goût donneraient des entraves au génie; il les brise pour voler au sublime, au pathétique, au grand.Auteur : Denis Diderot - Source : Encyclopédie
- Si tu donnes à un homme un poisson que tu as volé, il mangera une fois. Si tu lui apprends à voler du poisson, il mangera toute sa vie. Auteur : Philippe Geluck - Source : Le Chat - Best of, tome 4 : Entrechats (2000)
- Certaines paroles ne sont pas faites pour s'envoler avec le vent.Auteur : Juliette Benzoni - Source : La Florentine, Fiora et le Roi de France (1990)
- Les contemplatifs ont peu de chances de devenir des joueurs, ou des procureurs, ou des ivrognes; ils ne prêchent pas, en général, l'intolérance, ni ne font la guerre; ils n'estiment pas nécessaire de voler, d'escroquer, ni de pressurer les pauvres.Auteur : Aldous Huxley - Source : Les portes de la perception (1954)
- L'aigle avec les couleurs nationales volera de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame.Auteur : Napoléon Bonaparte - Source : Proclamation du 1er mars 1815.
- Nous ne disposons que d'une seconde pour voler à la vie les bracelets de lumière qui tintent à ses poignets.Auteur : Christian Bobin - Source : Un assassin blanc comme neige (2011)
- On lie un fagot de branches enflammées dans le bois et la femme ou la fée qui le charge sur ses épaules paraît voler maintenant, alors que les étoiles couleur champagne s'immobilisent.Auteur : André Breton - Source : Poisson soluble (1924)
- Si on nous donnait le choix entre ne pas être longtemps heureux et ne jamais l'être, mieux vaudrait un bonheur prêt à s'envoler que pas de bonheur du tout.Auteur : Sénèque - Source : Consolation à Marcia (Ad Marciam consolatio) (41)
- Avec elle, je suis encore plus libre à deux que seul. Une cage dont la fenêtre reste toujours ouverte. Pourquoi s'enfuir voler ailleurs, là, maintenant, tout de suite, alors qu'on peut le faire n'importe quand ?Auteur : Harold Cobert - Source : Dieu surfe au Pays basque
- Plus on est léger pour voler
Plus loin on vole.Auteur : Pierre Delanoë - Source : Au bout des rails (1970) (Interprété par Joe Dassin) - Vivant bien, de la médisance
Laisse voler les traits sans t'en inquiéter:
Des discours du public l'indomptable licence
Est un torrent fougueux qu'on ne peut arrêter.Auteur : Denys Caton - Source : Distiques de Caton, Livre troisième, II - Le soleil montait tout rouge encore dans un firmament sans nuages. Un coup de canon fut tiré, si proche de Paris à présent que les oiseaux s'envolèrent du haut de chaque monument. Tout en haut planaient de grands oiseaux noirs, invisibles le reste du temps, étendaient sous le soleil leurs ailes glacées de rose, puis venaient les beaux pigeons gras et roucoulants et les hirondelles, les moineaux sautillaient tranquillement dans les rues désertes. Au bord de la Seine, chaque peuplier portait une grappe de petits oiseaux bruns qui chantaient de toutes leurs forces. Au fond des caves, on entendit enfin un appel très lointain, amorti par la distance, sorte de fanfare à trois tons. L'alerte était finie.
Auteur : Irène Némirovsky - Source : Suite française (2004)
- Point d'argent mieux placé que celui dont nous nous sommes laissé voler, car il nous a immédiatement servi à acheter de la prudence.Auteur : Arthur Schopenhauer - Source : Parerga et Paralipomena (1851)
- On ne peut pas donner son coeur à une bête sauvage; plus on essaie, plus elle reprend des forces. Jusqu'à ce qu'elle en ait assez pour se sauver dans les bois, ou pour s'envoler en haut d'un arbre. Puis d'un arbre plus grand, puis dans le ciel. C'est comme ça que vous finirez, M. Bell. Si vous vous risquez à aimer une bête sauvage. Vous finirez en regardant le ciel. Auteur : Truman Capote - Source : Petit déjeuner chez Tiffany (1958)
- Je guettais le moment où la maison allait s'envoler.Auteur : Anna Gavalda - Source : Je l'aimais (2003)
- L'amour peut voler un baiser, mais non pas l'amitié.Auteur : Alfred de Musset - Source : On ne badine pas avec l'amour (1834)
- L'homme est avide. Il volerait le coeur de son prochain.Auteur : Henning Mankell - Source : Profondeurs (2004)
- Ne pas oublier! - Plus nous nous élevons, plus nous paraissons petits aux regards de ceux qui ne savent pas voler.Auteur : Friedrich Wilhelm Nietzsche - Source : Aurore (1881)
Les mots proches de « voler »
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Les synonymes de « voler»
Les synonymes de voler :- 1. chaparder
2. subtiliser
3. soustraire
4. escamoter
5. détourner
6. marauder
7. choper
8. prendre
9. arrêter
10. saisir
11. attraper
12. contracter
13. confisquer
14. accaparer
15. enlever
16. ravir
17. spolier
18. dévier
19. déconseiller
20. dissuader
21. distraire
22. éloigner
23. débaucher
24. pirater
25. détrousser
26. dévaliser
27. dépouiller
28. pl
synonymes de voler
Fréquence et usage du mot voler dans le temps
Évolution historique de l’usage du mot « voler » avec Google Books Ngram Viewer qui permet de suivre l’évolution historique de l'usage du mot voler dans les textes publiés.
Classement par ordre alphabétique des définitions des mots français.
Une précision sur la définition de Voler ?
Citations voler Citation sur voler Poèmes voler Proverbes voler Rime avec voler Définition de voler
Définition de voler présentée par dicocitations.com. Les définitions du mot voler sont données à titre indicatif et proviennent de dictionnaires libres de droits dont Le Littré, le Wiktionnaire, et le dictionnaire de l'Académie Française.
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