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  1. Pierre Augustin Caron de BeaumarchaisLe mariage de Figaro (1784), V, 3 de
    Pierre Augustin Caron de Beaumarchais


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    Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur; ... [...] - Pierre Augustin Caron de Beaumarchais...



    Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur


    « Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu’ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! Je lui dirais… que les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits.

    (Il se rassied.) Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue ; et comme il faut dîner, quoiqu’on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume, et demande à chacun de quoi il est question : on me dit que, pendant ma retraite économique, il s’est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s’étend même à celles de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs. Pour profiter de cette douce liberté, j’annonce un écrit périodique, et, croyant n’aller sur les brisées d’aucun autre, je le nomme Journal inutile. Pou-ou ! je vois s’élever contre moi mille pauvres diables à la feuille : on me supprime, et me voilà derechef sans emploi ! — Le désespoir m’allait saisir ; on pense à moi pour une place, mais par malheur j’y étais propre : il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui l’obtint. Il ne me restait plus qu’à voler ; je me fais banquier de pharaon : alors, bonnes gens ! je soupe en ville, et les personnes dites comme il faut m’ouvrent poliment leur maison, en retenant pour elles les trois quarts du profit. J’aurais bien pu me remonter ; je commençais même à comprendre que, pour gagner du bien, le savoir-faire vaut mieux que le savoir. Mais comme chacun pillait autour de moi, en exigeant que je fusse honnête, il fallut bien périr encore. Pour le coup je quittais le monde, et vingt brasses d’eau m’en allaient séparer lorsqu’un dieu bienfaisant m’appelle à mon premier état. Je reprends ma trousse et mon cuir anglais ; puis, laissant la fumée aux sots qui s’en nourrissent, et la honte au milieu du chemin, comme trop lourde à un piéton, je vais rasant de ville en ville, et je vis enfin sans souci. Un grand seigneur passe à Séville ; il me reconnaît, je le marie ; et pour prix d’avoir eu par mes soins son épouse, il veut intercepter la mienne ! Intrigue, orage à ce sujet. Prêt à tomber dans un abîme, au moment d’épouser ma mère, mes parents m’arrivent à la file. (Il se lève en s’échauffant.)

    On se débat : C’est vous, c’est lui, c’est moi, c’est toi ; non, ce n’est pas nous : eh ! mais, qui donc ? (Il retombe assis.)

    Ô bizarre suite d’événements ! Comment cela m’est-il arrivé ? Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? Qui les a fixées sur ma tête ? Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j’en sortirai sans le vouloir, je l’ai jonchée d’autant de fleurs que ma gaieté me l’a permis ; encore je dis ma gaieté, sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce moi dont je m’occupe : un assemblage informe de parties inconnues ; puis un chétif être imbécile, un petit animal folâtre, un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre, maître ici, valet là, selon qu’il plaît à la fortune ; ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux… avec délices ! orateur selon le danger, poète par délassement ; musicien par occasion, amoureux par folles bouffées, j’ai tout vu, tout fait, tout usé. Puis l’illusion s’est détruite, et, trop désabusé… Désabusé… ! Suzon, Suzon, Suzon ! que tu me donnes de tourments !… J’entends marcher… on vient. Voici l’instant de la crise. »


    Le Mariage de Figaro - Beaumarchais - Acte V, scène 3»

    Mise à jour le jeudi 25 septembre 2025 à 22h22

    La citation célèbre: « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. », Acte V, scène 3, Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, 1784 est tirée du monologue de Figaro à la fin de la pièce dans lequel il se plaint de sa condition, car il croit sa future femme ,Suzanne, perdue au profit du comte Almaviva, son maître . Dans ce monologue, il critique la noblesse, les privilèges de naissance, ainsi que la censure.


    La devise du journal encore en vigueur de nos jours : « Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur », est tirée du célèbre monologue du Figaro de Beaumarchais. Il donne au Figaro une tonalité plus politique, littéraire et mondaine.

    C’est le 15 janvier 1826, sous la Restauration, que « Le Figaro », fait son apparition. La référence à Beaumarchais est choisie en défi à la censure de la monarchie de Charles X : le journal s’entoure de libres penseurs et d’écrivains. Opposé à la monarchie, il se veut le défenseur de l'esprit à la française, et brille par son impertinence et son anticléricalisme.

    Le « journal satirique, spirituel et batailleur » comme l’indique son sous-titre, se présente sous un format de quatre pages, petit-folio, et paraît deux fois par semaine, mais avec de nombreuses interruptions.

    Après la chute de Charles X, à l’avènement de Louis-Philippe Ier en 1830, le propriétaire du Figaro, Victor Bohain devient préfet. George Sand, Balzac, Gérard de Nerval et Théophile Gautier y collaborent.
    En 1832, Le Figaro est racheté par les monarchistes pour contrer un front satirique mené par La Caricature. Il perd son inventivité satirique à cette occasion. .



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