Malsonnant, Ante

• Terme de théologie. Qui sonne mal, qui n'est pas d'accord avec la doctrine orthodoxe, qui peut être pris en un sens hérétique. Propositions sentant l'hérésie, malsonnantes, téméraires, Voltaire, Louis XIV, 37. Il est tout à la fois absurde et malsonnant de vouloir rendre intelligible ce que la foi nous déclare ineffable, D'Alembert, Éloges, Bossuet. On dressa une liste de différents articles malsonnants, Diderot, Opin. des anc. philos. (Sarrasins).

  Par extension. Cela est malsonnant, cela semble contraire à la morale, à la bienséance.

Adjectif - français

malsonnant \mal.s?.n??\ masculin

1. Qui sonne mal aux oreilles, contraire à la bienséance.
   • Toutefois, quelque malsonnantes que fussent ces acclamations pour le prince et pour ceux qui l'entouraient, il se vit obligé de ratifier la nomination du vainqueur. ? (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l'anglais par Alexandre Dumas, 1820)
   • Par instants, son ouïe percevait des exclamations probablement féminines : « Tu mens, ivrogne ; [?]. » ? en un mot, les expressions malsonnantes qui effarouchent le rêveur de vingt ans. ? (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)
   • Il n'a manqué à la gloire du Cid que d'être canonisé ; il l'aurait été si, avant de mourir, il n'avait pas eu l'idée arabo-hérétique et malsonnante de vouloir qu'on enterrât avec lui son fameux cheval Babieca : ce qui fit douter de son orthodoxie. ? (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
   • Il y avait un peu de vrai dans toutes ces histoires malsonnantes, mais du vrai mal compris, du vrai déformé, comme toujours. Il ne s'en est pas caché. ? (Octave Mirbeau, La Mort de Balzac, 1907)