Définition de « tempérament »


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NOM genre (m) de 4 syllabes
Une définition simple : tempérament (m)

  • Complexion, constitution du corps ; il ne se dit guère qu’en parlant des Personnes. - Être d’un tempérament fort et robuste, d’un tempérament faible et délicat. - Tempérament bilieux, sanguin, lymphatique, nerveux.

  • Absolument, - Avoir du tempérament, être très porté à l’amour physique.

  • (fig) … - Avoir le tempérament oratoire, Avoir des dispositions naturelles à l’éloquence. tempérament (m)

  • Caractère, en y joignant une épithète. - Un tempérament violent.

  • Expédients et des adoucissements qu’on propose pour concilier les esprits et pour accommoder les affaires. - Proposer divers tempéraments pour concilier des intérêts opposés. - Il faut essayer de trouver un tempérament à cela.

  • (term|Commerce) … - Acheter à tempérament, Acheter avec la facilité de payer par acomptes, à des époques déterminées. tempérament (m)

  • (musi) Altération légère qu’on fait subir aux demi-tons chromatiques et aux demi-tons diatoniques pour les unifier et pour qu’ils puissent être rendus par la même corde, par la même touche d’un instrument. - Au moyen du tempérament, le ré - Dièse et le mi - Bémol sont rendus par la même corde du piano. (WP) (-réf-)


    Définitions de « tempérament »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    TEMPÉRAMENT subst. masc.

    A. ? Vieux.
    1. Composition équilibrée d'un corps (Dict. xixeet xxes.). P. anal. La constitution est le tempérament de l'État, l'administration en est le régime (Bonald, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 36).
    2. Mesure dans la conduite; p. méton., solution mesurée apportée pour régler un différend. Proposer divers tempéraments pour concilier des intérêts opposés (Ac.). Comme il s'était nettement prononcé dans une opinion contraire à la mienne (...) je crus important de chercher avec lui des tempéraments propres à concilier les esprits (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 559).Je compris que cette aristocratie est fondée sur des usages et des tempéraments, bien plus que sur la lettre de la loi (Barrès, Serv. All. ,1905, p. 72).
    ? En partic. Mesure destinée à adoucir la rigueur de quelque chose. Quand l'absolutisme devient intolérable, on poignarde le souverain. Voilà le seul tempérament politique que l'on y connaisse [en Orient] (Renan, Avenir sc., 1890, p. 317).
    ? Spécialement MUS. Organisation de l'échelle des sons qui accorde une même valeur au dièse d'une note et au bémol de la note immédiatement supérieure par une division plus ou moins égale de l'octave en douze tons. Tempérament égal, inégal. Les tuyaux [d'un même jeu d'orgue] sont accordés par demi-tons égaux (système chromatique à tempérament égal) (Bouasse, Instrum. à vent, 1930, p. 240).Les instruments auxquels n'est pas appliqué le système du tempérament et de l'accord tempéré sont appelés instruments à justesse absolue (Rougnon1935).
    ? ÉCON., FIN. (Achat, vente) à tempérament. Facilité accordée par le vendeur consistant à échelonner en plusieurs versements le prix d'une acquisition. On peut craindre que les ventes à tempérament (...) aient tendance à accroître la consommation en période de prospérité et à la restreindre en période de récession (Romeuft. 21958).
    B. ?
    1.
    a) MÉD. ANC. [P. réf. aux quatre humeurs de Galien et d'Hippocrate] Ensemble de particularités organiques qui caractérisent l'équilibre physiologique d'un individu. Tempérament atrabilaire, bilieux, flegmatique, mélancolique, nerveux, sanguin. La doctrine des anciens sur les tempéramens était fondée (...) sur la considération des quatre élémens, chaud, froid, sec, et humide, et des quatre humeurs principales du corps qui y correspondaient, le sang, la bile, l'atrabile et la pituite (Encyclop. méthod. Méd.t. 131830).
    b)
    ?) Caractère d'une personne marqué par ces particularités. Synon. naturel.Tempérament anxieux, sanguin. Des habitudes constantes dans la jeunesse dénaturent notre tempérament et nos affections (Senancour, Obermann, t. 2, 1840, p. 140).Il découvrait en lui (...) un tempérament ardent, bilieux, facile à s'affecter et sensible à l'excès à tout ce qui l'affecte (Guéhenno, Jean-Jacques, 1952, p. 86):
    ... quand je le toisai avec ce regard qui pénètre jusqu'à la moelle des os, je vis qu'il était d'un tempérament lymphatique, qu'il avait le visage boursouflé, les yeux morts, la tête petite et des jambes de femme. Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 358.
    ? Loc. verb. Avoir un tempérament à + inf.Avoir un caractère qui prédispose à. Vous devez vous ennuyer. ? Oh! non. J'ai pas un tempérament à ça (Queneau, Pierrot, 1942, p. 25).
    ?) [À propos d'une collectivité] Chez les Français, et malgré la déviation extraordinaire de notre tempérament national depuis cent années, le pessimisme n'est qu'une douloureuse exception (Bourget, Essais psychol., 1883, p. 11).
    2. Mod. Ensemble formé par la complexion du sujet et son retentissement sur le caractère; partie du psychisme en rapport avec la structure corporelle, avec la constitution de l'organisme par l'intermédiaire des modifications humorales et des réactions du système neuro-végétatif (d'apr. Garnier-Del. 1989). Tempérament chétif, solide, robuste. Quelle dose exacte de principes nutritifs conviendra à un tempérament affaibli? (Goncourt, Ch. Demailly, 1860, p. 280).Cette apparence cachait des fibres et des nerfs, un tempérament d'acier. Sa résistance à la fatigue, aux veilles, aux excès, tenait du prodige (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 217).
    ? Loc. verb., fam. S'abîmer, se crever, se tuer,... le tempérament. Faire un effort démesuré pour obtenir quelque chose (qui n'en vaut pas la peine). Ah! si j'avais su! Dire que je me suis esquintée le tempérament pour passer mon certificat d'études et quitter le village (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 389).
    3.
    a) Ensemble de traits innés qui caractérisent une personne psychologiquement et physiologiquement. Synon. nature.Tempérament ardent, fougueux, impétueux, littéraire, original, poétique, romantique. Ses vices (...) ne naissaient pas d'un tempérament frigide, ils portaient sur des passions profondes, brûlantes, orageuses (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 226).Kirchenblatt vivait en bordure des partis révolutionnaires internationaux, trop anarchiste de tempérament pour adhérer sans réserve au socialisme (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 253).
    b) En partic.
    ?) Humeur, disposition particulière d'une personne. Synon. inclination, penchant.Le haut commandement manquait d'unité de vues: à chaque instant on voyait éclore des « instructions » particulières qui commentaient, selon le tempérament du chef qui les rédigeait, les règlements de man?uvre (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 33).
    ?) Forte personnalité. C'est un tempérament! Son esprit [de Dumas] me fait l'effet d'un déjeuner de garçon, mais d'un déjeuner qui dure depuis bientôt vingt ans. Ici l'admiration commence. Quel estomac, quel tempérament! (Sainte-Beuve, Poisons, 1869, p. 30).
    c) Nature amoureuse; appétit sexuel d'une personne. Tempérament lascif; tempérament de feu, de braise, exigeant. Elle était d'un tempérament froid, elle parlait d'amour avec ses amies comme elle aurait parlé de toilette (Zola, M. Férat,1868, p. 32).Cette fille, dont il appréciait en connaisseur le tempérament fougueux et les moyens de séduction bien autrement puissants qu'un joli visage (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 36).[Sans adj.] Avoir du tempérament, peu de tempérament. Dans l'esprit d'Honoré, un mâle généreux ne pouvait être calotin, non plus royaliste ou bonapartiste; il fallait avoir bien peu de tempérament pour rester insensible à une république large du bassin et si bien en chair (Aymé, Jument,1933, p. 80).
    Rem. ,,Tempérament et caractère ne sont pas synonymes, bien qu'ils soient quelquefois confondus. Le tempérament est le fond physio-psychique sur lequel se développe le caractère. Il est inné et peut être reconnu dès la naissance. Ainsi, par ex., on ne verra pas chez un nouveau-né flegmatique se développer un caractère anxieux, compulsionnel`` (Méd. Biol. t. 3 1972).
    Prononc. et Orth.: [t? ?pe?am? ?]. Ac. 1694, 1718: temperament; dep. 1740: tempérament. Étymol. et Hist. A. 1. 1522 « modération, mesure » (Tyard, tr. Hebrieu, Dial. III, p. 319 ds Hug.); 2. 1632 « accord, arrangement » (Corneille, La Veuve, préf., I, 183); 3. 1656-57 « adoucissement, atténuation » (Pascal, Provinciales, éd. Brunschvicg, V, pp. 35-36); 4. 1636 mus. (Mersenne, Harm. univ., p. 160); 5. 1867 (vente) à tempérament (Almanach du Hanneton, 67 ds Larch. 1880). B. 1. 1478 « ensemble des traits généraux qui caractérisent l'équilibre physiologique d'un être » (Guy de Chauliac, Le Guidon en français ds Sigurs); 1828-29 s'échigner le tempérament (Vidocq, Mém., t. 3, p. 185); 1833 s'exterminer le tempérament (Balzac, Méd. camp., p. 325); 1866 s'esquinter le tempérament (Delvau, p. 136); 1879 s'abîmer le tempérament (A. Daudet, Rois en exil, p. 471); 1887 se tuer le tempérament (Zola, Terre, p. 349); 2. 1559 « juste équilibre dans la composition du plantain » (Dioscoride, trad. M. Mathée, 193b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 171); 3. 1583 « juste proportion dans les constituants d'un mélange » (Du Bartas, 2 semaine, Magnificence, p. 372 ds Hug.); 4. 1649 « ensemble des tendances d'une personne » (Scudery, Poés. div., p. 57 ds Livet t. 3, p. 680); 5. 1734 « aptitude aux plaisirs de l'amour physique » (Marivaux, Cabinet du philosophe, IX, 425); 1762 avoir du tempérament (Ac.). Empr. au lat.temperamentum « combinaison proportionnée des éléments d'un tout, combinaison, proportion, mesure »; cf. l'a. prov. temperament « modération; mesure » (hapax, fin xiiies. ds FEW t. 13, 1, p. 175b). L'a. et m. fr. employait en ce sens atemprement, dér. de atemprer « modérer, adoucir » du lat. attemperare « ajuster, adapter » et utilisé jusqu'au xvies. (cf. FEW t. 13, 1, p. 174a); on relève aussi temprement (hapax, 1175 ds T.-L.). Fréq. abs. littér.: 1 753. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2 207, b) 2 627; xxes.: a) 2 459, b) 2 684.
    DÉR.
    Tempéramental, -ale, -aux, adj.,méd. Relatif à la constitution physiologique d'un individu. Sheldon a établi une série de traits de caractères en rapport avec des traits tempéramentaux, c'est-à-dire ayant un fond organique (Delay, Psychol. méd., 1953, p. 155).? [t? ?pe?am? ?tal], plur. masc. [-o]. ? 1reattest. 1845-46 (Besch.); de tempérament, suff. -al*.
    BBG. ? Gohin 1903, p. 301, 365. ? Quem. DDL t. 25, 29, 34.


    Wiktionnaire


    Nom commun - français

    tempérament \t??.pe.?a.m??\ masculin

    1. Complexion, constitution du corps, en parlant des personnes, voire des animaux.
      • Quoique La Brière fût alors mince, il appartient à ce genre de tempéraments qui, formés tard, prennent à trente ans un embonpoint inattendu. (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
      • Quelle différence, en effet, entre le cheval arabe léger, vif, sanguin, et les gros chevaux du Danemarck, du Hanovre, de la Hollande et de la Normandie aux formes lourdes et empâtées et au tempérament essentiellement lymphatique. (Jean Déhès, Essai sur l'amélioration des races chevalines de la France, École impériale vétérinaire de Toulouse, Thèse de médecine vétérinaire, 1868)
      • Tempérament bilieux, sanguin, lymphatique, nerveux.
    2. Caractère ; disposition mentale. ? Note : On y joint une épithète qui qualifie ce caractère.
      • [?]; sans doute, ils ont, eux aussi, certains du moins, des ascendants névrosiques, mais la mysophobie atteint le plus souvent des gens minutieux ou méticuleux par tempérament, par exemple, des vieilles filles ou des garçons âgés, célibataires. (Édouard Gélineau, Des peurs maladives ou phobies, Paris : Société d'éditions scientifiques, 1894, p. 92)
      • Là encore mes amis, vous avez fait de l'excellente besogne et vous l'avez faite sans bruit, sans flafla, comme toujours, avec cette application silencieuse qui est dans le tempérament marin, très réservé de sa nature. (Charles Le Goffic, Bourguignottes et pompons rouges, 1916, p.75)
      • Se venger, les tuer?! La violence naturelle à son tempérament sanguin lui dicta les pires conseils. (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
      • L'allégresse qu'ils semaient le long de la route affectait diversement, et selon leurs tempéraments, les autres excursionnistes. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 55 de l'édition de 1921)
      • Il y avait de quoi désespérer ou attaquer ces misogynes qui niaient aux femmes le droit d'écrire et de défendre leurs talents selon leur propre tempérament. (Michel Peyramaure, L'ange de la paix: Le roman d'Olympe de Gouges, éd. Robert Laffont, 2008)
    3. Action de tempérer, adoucissement qu'on propose pour concilier les esprits et pour accommoder les affaires.
      • Proposer divers tempéraments pour concilier des intérêts opposés.
      • Il faut essayer de trouver un tempérament à cela.
      • Pour le duc de La Rochefoucauld..., qui ne connaît pas de tempérament à la perversité humaine, il n'existe pas de véritable amitié. Aussi écoutons-le : "Ce que les hommes ont nommé « amitié » n'est qu'une société, qu'un mesnagement réciproque d'interests et qu'un eschange de bons offices". (Madame de Sablé, Maximes, préface de l'éditeur Damase Jouaust, 1870)
      • Dans leur désir de conserver leur privilège d'amodiateurs des chaumes, les habitants du Val Saint-Grégoire accédèrent ensuite à de successifs tempéraments. (Pierre Boyé, Les Hautes-Chaumes des Vosges, Rencontres transvosgiennes, 2019, ISBN 978-2-9568226-0-8)
      1. (Droit) Limitation, atténuation ou assouplissement d'une loi ou d'une norme.
    4. (Musique) Altération légère qu'on fait subir aux demi-tons chromatiques et aux demi-tons diatoniques pour les unifier et pour qu'ils puissent être rendus par la même corde, par la même touche d'un instrument.
      • Au moyen du tempérament, le ré dièse et le mi bémol sont rendus par la même corde du piano.
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    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    TEMPÉRAMENT. n. m.
    Complexion, constitution du corps; il ne se dit guère qu'en parlant des Personnes. Être d'un tempérament fort et robuste, d'un tempérament faible et délicat. Tempérament bilieux, sanguin, lymphatique, nerveux. Absolument, Avoir du tempérament, Être très porté à l'amour physique. Fig., Avoir le tempérament oratoire, Avoir des dispositions naturelles à l'éloquence.

    TEMPÉRAMENT se dit aussi du Caractère, en y joignant une épithète. Un tempérament violent. Il se dit encore des Expédients et des adoucissements qu'on propose pour concilier les esprits et pour accommoder les affaires. Proposer divers tempéraments pour concilier des intérêts opposés. Il faut essayer de trouver un tempérament à cela. En termes de Commerce, Acheter à tempérament, Acheter avec la facilité de payer par acomptes, à des époques déterminées.

    TEMPÉRAMENT, en termes de Musique, se dit d'une Altération légère qu'on fait subir aux demi-tons chromatiques et aux demi-tons diatoniques pour les unifier et pour qu'ils puissent être rendus par la même corde, par la même touche d'un instrument. Au moyen du tempérament, le dièse et le mi bémol sont rendus par la même corde du piano.

    Littré

    TEMPÉRAMENT (tan-pé-ra-man) s. m.
    • 1Mode de composition et de mélange. On ne saurait répondre précisément à cette question?: à quelle hauteur les pompes élèvent l'eau à Paris, si l'on ne détermine aussi le tempérament de l'air [s'il est chargé de vapeurs ou non], Pascal, Pesant. de l'air, VII.

      Absolument. Juste mélange. La santé du corps consiste dans le tempérament des humeurs, Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 383.

    • 2 Particulièrement. Constitution physique du corps humain, ou, en langage technique, résultat général, pour l'organisme, de la prédominance d'action d'un organe ou d'un système. Tempérament bilieux. Tempérament sanguin. Tempérament lymphatique. Tempérament nerveux. La vanité, la honte, et surtout le tempérament font souvent la valeur des hommes et la vertu des femmes, La Rochefoucauld, Max. 220. Quelle journée?! quelle amertume?! quelle séparation?! vous pleurâtes, ma très chère, et c'est une affaire pour vous?; ce n'est pas la même chose pour moi, c'est mon tempérament, Sévigné, 11 juin 1677. Elle [la mère de M. de Montausier] ne souffrit pas en lui ces délicatesses qui affaiblissent le tempérament et la vigueur du corps et de l'âme, Fléchier, Duc de Mont. Bon?! ce sont de plaisants sages que ceux qui le sont par tempérament, Fontenelle, Sén. et Scarr. Que sais-je si la disposition même de votre tempérament ne vous laisse rien à craindre là-dessus?; si vous ne portez pas déjà la mort dans le sein?? Massillon, Carême, Impén. Il n'y a guère à compter que sur les vertus du tempérament?; confiez votre vin plutôt à celui qui ne l'aime pas naturellement, qu'à celui qui forme tous les jours de nouvelles résolutions de ne pas s'enivrer, Dumarsais, ?uv. t. VI, p. 33. Pierre le Grand avait une taille haute, dégagée, bien formée, le visage noble, des yeux animés, un tempérament robuste, propre à tous les exercices et à tous les travaux, Voltaire, Russie, I, 6. Le tempérament du roi [Philippe V] lui rendait une femme nécessaire, et sa dévotion ne lui permettait aucune infidélité, Duclos, ?uv. t. VI, p. 108. La différence des tempéraments dépend surtout de celle des centres de sensibilité, des rapports de force ou de faiblesse et des communications sympathiques des divers organes, Cabanis, Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. I, p. 80.

      Fig. L'État romain, constitué de la manière que nous avons vue, était, pour ainsi parler, du tempérament qui devait être le plus fécond en héros, Bossuet, Hist. III, 6.

      Il peut se dire des animaux. Chez les animaux, le tempérament règle tout?; chez l'homme, la raison règle le tempérament, et le tempérament réglé facilite, à son tour, l'exercice de la raison, Bonnet, Contempl. nat. v, 5.

      La Fontaine l'a dit d'un arbre, transformé en personnage parlant?: Que ne l'émondait-on, sans prendre la cognée [pour l'abattre]?? De son tempérament il eût encore vécu, La Fontaine, Fabl. x, 1.

      Absolument. Avoir du tempérament, être porté au plaisir physique de l'amour. Les neuf bégueules savantes Avec leurs têtes de pédantes Avaient peu de tempérament, Voltaire, Ép. 29. Les femmes qui ont beaucoup de tempérament sont peu fécondes, Buffon, Hist. anim. ch. 8.

    • 3Caractère. Les Anglais pensent profondément?; Leur esprit en cela suit leur tempérament?; Creusant dans les sujets et forts d'expériences, Ils étendent partout l'empire des sciences, La Fontaine, Fabl. XII, 23. ? Mais, quoi qu'on fasse, Propos, conseil, enseignement, Rien ne change un tempérament, La Fontaine, ib. VIII, 16. M. de Tournefort était d'un tempérament vif, laborieux, robuste, Fontenelle, Tournefort. Ce malheureux tempérament que vous nous alléguez si souvent, ne vous trouvez-vous pas tous les jours dans des situations où il faut le gêner, le contraindre?? Massillon, Carême, Samarit. Il y a un zèle d'humeur et de tempérament qui n'est jamais loin de l'imprudence, Massillon, Confér. Zèle pour le salut des âmes. L'heureux tempérament?! ma joie en est extrême, Gai, vif, aimant à rire?; enfin toujours le même, Piron, Métrom. II, 1. Quoi que l'art humain puisse faire, le tempérament précède toujours la raison, Rousseau, Ém. IV.
    • 4 Fig. Manière de tempérer, de régler, de conduire. Qui doute que ce tempérament de tout cet univers ne se fasse par les révolutions et vicissitudes du soleil et de la lune?? Malherbe, le Traité des bienf. de Sénèque, IV, 23. Vous me deviez dire pour tempérament à ma vanité, qu'il ne faut que je rapporte à ma suffisance [capacité] une faveur que je dois à vos bons offices, Guez de Balzac, liv. VI, lett. 25. Il [Charlemagne] mit un tel tempérament dans les ordres de l'État, qu'ils furent contrebalancés et qu'il resta le maître, Montesquieu, XXXI, 18.
    • 5 Fig. Expédient, biais, adoucissement, ménagement, pour concilier les esprits, pour accommoder les affaires. Nous lui fîmes voir qu'après ce qui s'était passé, il n'y avait plus de sûreté pour lui dans le tempérament, Retz, Mém. t. II, liv. III, p. 284, dans POUGENS. Cette mauvaise délicatesse qui oblige ceux qui sont dans la nécessité de reprendre les autres, de choisir tant de détours et de tempéraments pour éviter de les choquer, Pascal, Pens. II, 8, édit. HAVET. Il proposa cinq ou six tempéraments qui auraient été reçus, si le roi ne s'était fait une loi de ne les point recevoir, Sévigné, 135. Le tranquille ministre, qui connaissait les sages tempéraments des conseils des rois, Bossuet, le Tellier. Il est beau de découvrir les secrets d'une sublime politique, ou les sages tempéraments d'une négociation importante, ou les succès glorieux de quelque entreprise militaire, Bossuet, Bourgoing. Le peuple ne put être ramené que par les paisibles remontrances de Menenius Agrippa?; mais il fallut trouver des tempéraments, et donner au peuple des tribuns pour le défendre contre les consuls, Bossuet, Hist. I, 8. Bien que, rougissant de ces excès, il [Jurieu] ait tâché d'apporter ailleurs de faibles tempéraments à ses séditieuses maximes, Bossuet, 5e avert. 31. Il [l'empereur Eugène] crut avoir trouvé un tempérament plausible, et ménagé par ses vaines distinctions une religion à laquelle il n'était pas fort attaché, et qu'il ne lui convenait pas pourtant d'abandonner, Fléchier, Hist. de Théodose, IV, 39. M. le Tellier fut choisi pour chercher ces difficiles tempéraments de menace qui étonne, de remontrance qui corrige, de douceur qui apaise, de sévérité qui châtie, Fléchier, le Tellier. Nous trouvons toujours des tempéraments entre le monde et Jésus-Christ, Massillon, Panégyr. St Étienne. Ce n'est pas que je condamne le tempérament d'une sage prudence, Massillon, Avent, Épiphan. Tous les tempéraments en matière de devoir sont à craindre, Massillon, Carême, Passion. Dans ces circonstances, les gens qui ont de la sagesse et de l'autorité s'entremettent?; on prend des tempéraments, on s'arrange, on se corrige, Montesquieu, Esp. v, 11.
    • 6Dans un sens analogue, mesure, modération. Je ne vois point de créature Se comporter modérément?; Il est certain tempérament Que le maître de la nature Veut que l'on garde en tout, La Fontaine, Fabl. IX, 11. J'avais besoin d'un caractère nouveau [le style], et qui fût mêlé de tous ceux-là [familier, élégant, héroïque]?; il me le fallait réduire dans un juste tempérament?; j'ai cherché ce tempérament avec un grand soin, La Fontaine, Psyché, Préf. Vous ne gardez en rien les doux tempéraments, Molière, Tart. v, 1. Ce style enchanteur qui, dans un juste tempérament entre la bassesse et l'élévation, est presque toujours élégant et clair, Barthélemy, Anach. ch. 69.
    • 7 Terme de musique. Altération légère que l'on fait subir à de très petits intervalles, de manière à éviter une dissonance choquante. Il y a deux espèces de tempéraments?: le tempérament employé par les instruments à sons fixes des orchestres, et qui consiste à confondre le dièze et le bémol en prenant pour leur valeur commune le milieu de l'intervalle qui les sépare?; le tempérament employé pour le piano, pour l'orgue, etc. et qui consiste à diviser la gamme entière ou l'intervalle d'octave en 12 intervalles égaux appelés demi-tons moyens. Il existe aussi deux gammes tempérées distinctes?: 1° la gamme dite?: gamme tempérée de l'orchestre?; 2° la gamme appelée?: gamme du tempérament égal, laquelle, comme on voit, s'écarte encore plus de la gamme naturelle que la gamme tempérée de l'orchestre?; car non seulement le dièze et le bémol y sont confondus, mais même tous les sons de la gamme naturelle y sont plus ou moins altérés. Ces deux tempéraments ont été imaginés pour ne pas multiplier trop les trous des instruments à vent, les touches des pianos, etc. Le tempérament est un vrai défaut?; c'est une altération que l'art a causée à l'harmonie, faute d'avoir pu mieux faire, Rousseau, Dissert. sur la mus. mod.

    HISTORIQUE

    XVIe s. De telle mixtion des substances et qualités des elemens, viennent les temperamens et complexions de corps, Paré, Introd. 4. L'on divise le temperament en deux premieres differences?: car ou il est temperé ou intemperé, Paré, ib. 5.


    SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    TEMPÉRAMENT. Ajoutez?:
    8Acheter à tempérament, acheter à condition de payer par petits acomptes. Il avait l'air si malheureux, que j'ai fini par lui acheter un irrigateur à tempérament, Gaz. des Trib. 26-27 avril 1875, p. 409, 2e col.
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    Encyclopédie, 1re édition

    TEMPÉRAMENT, s. m. (Philosop.) est cette habitude ou disposition du corps, qui résulte de la proportion des quatre qualités primitives & élémentaires dont il est composé. Voyez Qualité & Élément.

    L'idée de tempérament vient de celle de mélange, c'est-à-dire du mélange de différens élémens, comme la terre, l'eau, l'air & le feu, ou pour parler plus juste, à la maniere des Péripatéticiens, du mélange du chaud, du froid, du sec & de l'humide. Ces élémens ou qualités, par leur opposition, tendent à s'affoiblir mutuellement, & à dominer les unes sur les autres, & de toutes ensemble, résulte une sorte de température ou de mélange en telle ou telle proportion ; en conséquence de quoi, selon la qualité qui prédomine, nous disons un tempérament chaud, ou froid, sec ou humide. Voyez Mélange, Crase, &c.

    On dispute dans les écoles, si le tempérament comprend proprement les quatre premieres qualités, ou si l'altération que souffrent ces qualités, par l'action réciproque qu'elles ont les unes sur les autres, ne les détruit pas entierement, en sorte qu'il en résulte une cinquieme qualité simple.

    Les auteurs distinguent deux sortes de tempérament, l'un qu'ils appellent uniforme, & l'autre qu'ils appellent difforme. Le premier est celui où toutes les qualités sont mêlées dans un degré égal. Le second est celui où elles sont mêlées dans un degré inégal.

    Il ne peut y avoir qu'un seul tempérament uniforme. Le tempérament difforme admet huit sortes de combinaisons, puisqu'une seule qualité, ou deux qualités à la fois peuvent dominer ; de-là le tempérament chaud & humide, le tempérament froid & humide, &c. De plus, quelques-uns considérant que les qualités qui dominent, peuvent n'être pas en degré égal, & de même celles qui ne dominent pas ; ils font plusieurs autres nouvelles combinaisons de tempéramens, & en ajoutent jusqu'à douze au nombre ordinaire. En effet, comme il y a une infinité de degrés entre le plus haut point & le plus bas point de chacun des élémens, on peut dire aussi qu'il y a un nombre infini de différentes températures. Voyez Degré.

    Tempérament, en Médecine, s'entend plus particulierement de la constitution naturelle du corps de l'homme, ou de l'état des humeurs dans chaque sujet. Voyez Constitution & Humeur.

    L'idée de tempérament vient de ce que le sang qui coule dans les veines & les arteres, ne se conçoit pas comme une liqueur simple, mais comme une sorte de mixte imparfait, ou un assemblage de plusieurs autres liquides ; car il n'est pas composé seulement des quatre qualités simples ou primitives, mais encore de quatre autres humeurs secondaires qui en sont aussi composées, & dans lesquelles on suppose qu'il peut se résoudre ; savoir la bile, le phlegme, la mélancolie & le sang proprement dit. Voyez Bile, Phlegme, Mélancolie, Sang

    De-là, suivant que telle ou telle de ces humeurs domine dans un sujet, on dit qu'il est d'un tempérament bilieux, phlegmatique, mélancolique, sanguin, &c. Voy. Sanguin, Mélancolie, Bilieux, &c.

    Les anciens médecins prétendoient que le tempérament animal répondoit au tempérament universel décrit ci-dessus. Ainsi on croyoit que le tempérament sanguin répondoit au tempérament chaud & humide, le tempérament flegmatique au tempérament froid & humide, le tempérament mélancolique au tempérament froid & sec, &c.

    Galien introduisit dans la médecine la doctrine des tempéramens qu'il avoit tirée des Péripatéticiens, & il en fit comme la base de toute la Medecine. L'art de guérir les maladies ne consistoit, selon lui, qu'à tempérer les degrés des qualités des humeurs, &c. Voyez Galenique, Degré, &c.

    Dans la médecine d'aujourd'hui on considere beaucoup moins les tempéramens. Le docteur Quincy, & d'autres auteurs méchaniciens, retranchent la plus grande partie de la doctrine de Galien, comme inutile & incertaine, & regardent seulement les tempéramens comme des diversités dans le sang de différentes personnes, qui rendent ce liquide plus capable dans un corps que dans un autre, à de certaines combinaisons, c'est-à-dire de tourner vers la bile, le phlegme, &c. D'où, suivant ces auteurs, les gens sont nommés bilieux, phlegmatiques, &c. Voyez Sang.

    Les anciens distinguoient deux sortes de tempéramens dans un même corps ; l'un qu'ils nommoient ad pondus, l'autre qu'ils nommoient ad justitiam.

    Le tempérament ad pondus est celui où les qualités élémentaires se trouvent en quantités & en proportions égales : c'est ainsi qu'on les supposoit dans la peau des doigts, sans quoi ces parties ne pourroient pas distinguer assez exactement les objets.

    Le tempérament ad justitiam est celui où les qualités élémentaires ne sont pas en proportions égales, mais seulement autant qu'il est nécessaire pour la fonction propre à une partie. Tel est le temperament dans nos os, qui contient plus de parties terreuses que d'aqueuses, afin d'être plus dur & plus solide pour remplir sa fonction de soutenir.

    Galien observe que le tempérament ad pondus n'est qu'imaginaire ; & quand il seroit réel, il ne pourroit subsister qu'un moment.

    Le docteur Pitcairn regarde les tempéramens comme autant de maladies naturelles. Selon cet auteur, une personne de quelque tempérament qu'elle soit, a en elle-même les semences d'une maladie réelle ; un tempérament particulier supposant toujours que certaines sécrétions sont en plus grande proportion qu'il ne convient pour une longue vie.

    Comme les différences des tempéramens ne sont autre chose que des différences de proportions dans la quantité des liquides, lesquelles proportions peuvent varier à l'infini ; il peut y avoir par conséquent une infinité de tempéramens, quoique les auteurs n'en aient supposé que quatre. Ce qu'on appelle d'ordinaire tempérament sanguin, Pitcairn dit que ce n'est qu'une pléthore. Voyez Pléthore.

    Tempérament, s. m. en Musique, est la maniere de modifier tellement les sons, qu'au moyen d'une légere altération dans la juste proportion des intervalles, on puisse employer les mêmes cordes à former divers intervalles, & à moduler en différens tons, sans déplaire à l'oreille.

    Pythagore, qui trouva le premier les rapports des intervalles harmoniques, prétendoit que ces rapports fussent observés dans toute la rigueur mathématique ; sans rien accorder à la tolérance de l'oreille. Cette sévérité pouvoit être bonne pour son tems, où toute l'étendue du système se bornoit encore à un si petit nombre de cordes. Mais comme la plûpart des instrumens des anciens étoient composés de cordes qui se touchoient à vuide, & qu'il leur falloit, par conséquent, une corde pour chaque son ; à mesure que le système s'étendit, ils ne tarderent pas à s'appercevoir que la regle de Pythagore eût trop multiplié les cordes, & empêché d'en tirer tous les usages dont elles étoient susceptibles. Aristoxene, disciple d'Aristote, voyant combien l'exactitude des calculs de Pythagore étoit nuisible au progrès de la Musique, & à la facilité de l'exécution, prit l'autre extrémité ; & abandonnant presque entierement ces calculs, il s'en rapporta uniquement au jugement de l'oreille, & rejetta comme inutile tout ce que Pythagore avoit établi.

    Cela forma dans la Musique deux sectes qui ont long-tems subsisté chez les Grecs ; l'une, des Aristoxéniens, qui étoient les musiciens de pratique ; & l'autre, des Pythagoriciens, qui étoient les philosophes.

    Dans la suite, Ptolomée & Dydime trouvant, avec raison, que Pythagore & Aristoxene avoient donné dans des extrémités également insoutenables ; & consultant à la-fois le sens & la raison, travaillerent chacun de leur côté à la réforme de l'ancien système diatonique. Mais comme ils ne s'éloignerent pas des principes établis pour la division des tétracordes, & que reconnoissant la différence du ton majeur au ton mineur, ils n'oserent toucher à celui-ci pour le partager comme l'autre par une corde chromatique en deux parties égales, le système général demeura encore long-tems dans un état d'imperfection qui ne permettoit pas d'appercevoir le vrai principe du tempérament.

    Enfin Guy d'Arezze vint, qui refondit en quelque maniere la Musique, & qui inventa, dit-on, le clavecin. Or il est certain que cet instrument n'a pu subsister, non plus que l'orgue, du-moins tels ou à-peu-près que nous les connoissons aujourd'hui, que l'on n'ait en même tems trouvé le tempérament, sans lequel il est impossible de les accorder. Ces diverses inventions, dans quelque tems qu'elles aient été trouvées, n'ont donc pu être sort éloignées l'une de l'autre ; c'est tout ce que nous en savons.

    Mais quoique la regle du tempérament soit connue depuis long-tems, il n'en est pas de même du principe sur lequel elle est établie. Le siecle dernier qui fut le siecle des découvertes en tout genre, est le premier qui nous ait donné des lumieres bien nettes sur cette pratique. Le pere Mersenne & M. Loullié se sont exercés à en nous en donner des regles. M. Sauveur a trouvé des divisions de l'octave qui fournissent tous les tempéramens possibles. Enfin M. Rameau, après tous les autres, a cru developper tout de nouveau la véritable théorie du tempérament, & a même prétendu sur cette théorie établir sous son nom une pratique très-ancienne dont nous parlerons bientôt. En voilà assez sur l'histoire du tempérament ; passons à la chose même.

    Si l'on accorde bien juste quatre quintes de suite, comme ut, sol, ré, la, mi, on trouvera que cette quatrieme quinte mi, fera avec l'ut une tierce majeure discordante, & de beaucoup trop forte ; c'est que ce mi engendré comme quinte de la, n'est pas le même son qui doit faire la tierce majeure de l'ut. En voici la raison. Le rapport de la quinte est de 2 à 3, ou, si l'on veut, d'1 à 3 ; car c'est ici la même chose, 2 & 1 étant l'octave l'un de l'autre ; ainsi la succèssion des quintes formant une progression triple, on aura ut 1, sol 3, 9, la 27, & mi 81.

    Considerons maintenant ce mi comme tierce majeure d'ut. Son rapport est 4, 5, ou 1, 5 ; car 4 n'est que la double octave d'1. Si nous rapprochons d'octave en octave ce mi du précédent, nous trouverons mi 5, mi 10, mi 20, mi 40 & mi 80 ; ainsi la quinte de la étant mi 81, la tierce majeure d'ut est mi 80 ; ces deux mi ne sont donc pas le même ; leur rapport est  : ce qui fait précisément le comma majeur.

    D'un autre côté, si nous procédons de quinte en quinte jusqu'à la douzieme puissance d'ut qui est le si dièse, nous trouverons que ce si excede l'ut dont il devroit faire l'unisson, & qu'il est avec lui en rapport de 531441 à 524288, rapport qui donne le comma de Pythagore. De sorte que par le calcul précédent le si dièse devroit exceder l'ut de trois comma majeurs, & par celui-ci, il doit seulement l'excéder du comma de Pythagore.

    Mais il faut que le même son mi qui fait la quinte du la, serve encore à faire la tierce majeure de l'ut : il faut que le même si dièse, qui forme la treizieme quinte de ce même ut, en fasse en même tems l'octave, & il faut enfin que ces deux différentes regles se combinent de maniere qu'elles concourent à la constitution générale de tout le système. C'est la maniere d'exécuter tout cela qu'on appelle tempérament.

    Si l'on accorde toutes les quintes justes, toutes les tierces majeures seront trop fortes, par conséquent les tierces mineures trop foibles, & la partition, au-lieu de se trouver juste, voyez Partition, donnera à la treizieme quinte une octave de beaucoup trop forte.

    Si l'on diminue chaque quinte de la quatrieme partie du comma majeur, les tierces majeures seront très-justes, mais les tierces mineures seront encore trop foibles ; & quand on sera au bout de la partition, on trouvera l'octave fausse, & trop foible de beaucoup.

    Que si l'on diminue proportionnellement chaque quinte (c'est le système de M. Rameau), seulement de la douzieme partie du comma de Pythagore, ce sera la distribution la plus égale qu'on puisse imaginer, & la partition se trouvera juste ; mais toutes les tierces majeures seront trop fortes.

    Tout ceci n'est que des conséquences nécessaires de ce que nous venons d'établir, & l'on peut voir par-là qu'il est impossible d'éviter tous les inconvéniens. On ne sauroit gagner d'un côté qu'on ne perde de l'autre. Voyons de quelle maniere on combine tout cela, & comment par le tempérament ordinaire on met cette perte même à profit.

    Il faut d'abord remarquer ces trois choses : 1°. que l'oreille qui souffre & demande même quelque affoiblissement dans la quinte, est blessée de la moindre altération dans la justesse de la tierce majeure. 2°. Qu'en tempérant les quintes, comme on voudra, il est impossible d'avoir jamais toutes les tierces justes. 3°. Qu'il y a des tons beaucoup moins usités que d'autres, & qu'on n'emploie guere ces premiers que pour les morceaux d'expression.

    Relativement à ces observations, les regles du tempérament doivent donc être 1°. de rendre autant qu'il est possible les tierces justes, même aux dépens des quintes, & de rejetter dans les tons qu'on emploie le moins celles qu'on est contraint d'altérer ; car par cette méthode on fait entendre ces tierces le plus rarement qu'il se peut, & l'on les reserve pour les morceaux d'expression qui demandent une harmonie plus extraordinaire. Or c'est ce qu'on observe parfaitement par la regle commune du tempérament.

    Pour cela 1°. on commence par l'ut du milieu du clavier, & l'on affoiblit les quatre premieres quintes en montant, jusqu'à ce que la quatrieme mi fasse la tierce majeure bien juste avec le premier son ut, ce qu'on appelle la preuve. 2°. En continuant d'accorder par quintes, dès qu'on est arrivé sur les dièses, on renforce les quintes, quoique les tierces en souffrent, & l'on s'arrête quand on est arrivé au sol dièse. 3°. On reprend l'ut, & l'on accorde les quintes en descendant, savoir, fa, si bémol, &c. en les renforçant toujours, jusqu'à ce qu'on soit parvenu au bémol, lequel, pris comme ut dièse, doit se trouver d'accord, & faire la quinte avec le sol dièse auquel on s'étoit arrêté. Les dernieres quintes se trouveront un peu fortes, de même que les tierces. Mais cette dureté sera supportable, si la partition est bien faite, & d'ailleurs ces quintes par leur situation sont rarement dans le cas d'être employées.

    Les musiciens & les facteurs regardent cette maniere de tempérament comme la plus parfaite que l'on puisse pratiquer ; en effet, les tons naturels jouissent par cette méthode de toute la pureté de l'harmonie, & les tons transposés qui forment des modulations peu usitées, offrent encore des ressources au musicien quand il a besoin d'expressions dures & marquées. Car il est bon d'observer, dit M. Rameau, que nous recevons des impressions différentes des intervalles à proportion de leurs différentes altérations. Par exemple, la tierce majeure qui nous excite naturellement à la joie, nous imprime jusqu'à des idées de fureur lorsqu'elle est trop forte, & la tierce mineure qui nous porte naturellement à la douceur & à la tendresse, nous attriste lorsqu'elle est trop foible.

    Les habiles musiciens, continue le même auteur, savent profiter à-propos de ces différens effets des intervalles, & font valoir par l'expression qu'ils en tirent, l'altération qu'on pourroit y condamner.

    Mais dans sa génération harmonique, M. Rameau parle bien un autre langage. Il se reproche sa condescendance pour l'usage actuel ; & détruisant en un moment tout ce qu'il avoit établi auparavant, il donne une formule d'onze moyennes proportionnelles entre les deux termes de l'octave, sur laquelle il veut qu'on regle toute la succession du système chromatique ; de sorte que ce système résultant de douze semi-tons parfaitement égaux, c'est une nécessité que tous les intervalles semblables qui en seront formés soient aussi parfaitement égaux entre eux.

    Pour la pratique, prenez, dit-il, telle touche du clavecin qu'il vous plaira ; accordez-en d'abord la quinte juste, puis diminuez-la si peu que rien, procédez ainsi d'une quinte à l'autre toujours en montant, c'est-à-dire du grave à l'aigu, jusqu'à la derniere dont le son aigu aura été le grave de la premiere, vous pouvez être certain que le clavecin sera bien d'accord, &c.

    Il ne paroît pas que ce système ait été goûté des musiciens, ni des facteurs. Le premier ne peut se resoudre à se priver de la variété qu'il trouve dans les différentes impressions qu'occasionne le tempérament. M. Rameau a beau lui dire qu'il se trompe, & que le goût de variété se prend dans l'entrelacement des modes, & nullement dans l'altération des intervalles ; le musicien répond que l'un n'exclut pas l'autre, & ne se tient pas convaincu par une assertion.

    A l'égard des facteurs, ils trouvent qu'un clavecin accordé de cette maniere n'est point aussi bien d'accord que l'assure M. Rameau ; les tierces majeures leur paroissent dures & choquantes ; & quand on leur répond qu'ils n'ont qu'à s'accoutumer à l'altération des tierces, comme ils l'étoient ci-devant à celles des quintes, ils repliquent qu'ils ne conçoivent pas comment l'orgue pourra s'accoutumer à ne plus faire les battemens désagréables qu'on y entend par cette maniere de l'accorder. Le pere Mersenne remarque que de son tems plusieurs pensoient que les premiers qui pratiquerent sur le clavecin les semi-tons, qu'il appelle feintes, accorderent d'abord toutes les quintes à-peu-près justes, selon l'accord égal que nous propose aujourd'hui M. Rameau ; mais que leur oreille ne pouvant souffrir la dissonance des tierces majeures nécessairement trop fortes, ils tempérerent l'accord en affoiblissant les quintes pour baisser les tierces majeures. Voilà ce que dit le pere Mersenne.

    Je ne dois point finir cet article sans avertir ceux qui voudront lire le chapitre de la génération harmonique, où M. Rameau traite la théorie du tempérament, de ne pas être surpris s'ils ne viennent pas à bout de l'entendre, puisqu'il est aisé de voir que ce chapitre a été fait par deux hommes qui ne s'entendoient pas même l'un l'autre, savoir un mathématicien & un musicien.

    La théorie du tempérament offre une petite difficulté de physique, de laquelle il ne paroît pas qu'on se soit beaucoup mis en peine jusqu'à présent.

    Le plaisir musical, disent les physiciens, dépend de la perception des rapports des sons. Ces rapports sont-ils simples ? les intervalles sont consonans, les sons plaisent à l'oreille. Mais dès que ces rapports deviennent trop composés, l'ame ne les apperçoit plus, & cela forme la dissonance. Si l'unisson nous plait, c'est qu'il y a rapport d'égalité qui est le plus simple de tous ; dans l'octave, le rapport est d'un à deux, c'est un rapport simple, toutes ses puissances sont dans le même cas ; c'est toujours par la simplicité des rapports que notre oreille saisit avec plaisir les tierces, les quintes, & toutes les consonnances ; dès que le rapport devient plus composé seulement comme de 8 à 9, ou de 9 à 10, l'oreille est choquée ; elle est écorchée quand il est de 15 à 16.

    Cela étant, je dis qu'un clavecin parfaitement d'accord, devroit, étant bien joué, produire la plus affreuse cacophonie que l'on puisse jamais entendre ; prenons la quinte ut, sol, son rapport est , rapport simple & facile à appercevoir ; mais il a fallu diminuer cette quinte ; & cette diminution qui est d'un quart de comma, formant une nouvelle raison, le rapport de la quinte ut, sol, ainsi tempérée, est justement de , à 240. Je demande donc en vertu de quoi, un intervalle dont les termes sont en telle raison, n'écorche pas les oreilles.

    Si l'on chicane, & qu'on soutienne qu'une telle quinte n'est pas harmonieuse ; je dis en premier lieu que si l'on est instruit, ou qu'on ait de l'oreille, c'est parler de mauvaise foi ; car tous les musiciens savent bien le contraire : de plus, si l'on n'admet pas cette quinte ainsi altérée, on ne sauroit nier, du-moins, qu'une quinte parfaitement juste ne soit susceptible de quelque altération sans être moins agréable à l'oreille. Or il faut remarquer que, plus cette altération sera petite, & plus le rapport qui en résultera sera composé ; d'où il s'ensuit, qu'une quinte peu altérée devroit déplaire encore plus que celle qui le seroit davantage.

    Dira-t-on que dans une petite altération, l'oreille supplée à ce qui manque à la justesse de l'accord, & suppose cet accord dans toute son exactitude ? qu'on essaye donc d'écouter une octave fausse ; qu'on y supplée ; qu'on y suppose tout ce qu'on voudra, & qu'on tâche de la trouver agréable. (S)

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    Étymologie de « tempérament »

    Provenç. temperamen?; anc. esp. templamiento?; ital. temperamento?; du lat. temperamentum, de temperare, tempérer.

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    (1522) Emprunté au latin temperamentum?[1].
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    TEMPÉRAMENT subst. masc.
    Étymol. et Hist. A. 1. 1522 « modération, mesure » (Tyard, tr. Hebrieu, Dial. III, p. 319 ds Hug.); 2. 1632 « accord, arrangement » (Corneille, La Veuve, préf., I, 183); 3. 1656-57 « adoucissement, atténuation » (Pascal, Provinciales, éd. Brunschvicg, V, pp. 35-36); 4. 1636 mus. (Mersenne, Harm. univ., p. 160); 5. 1867 (vente) à tempérament (Almanach du Hanneton, 67 ds Larch. 1880). B. 1. 1478 « ensemble des traits généraux qui caractérisent l'équilibre physiologique d'un être » (Guy de Chauliac, Le Guidon en français ds Sigurs); 1828-29 s'échigner le tempérament (Vidocq, Mém., t. 3, p. 185); 1833 s'exterminer le tempérament (Balzac, Méd. camp., p. 325); 1866 s'esquinter le tempérament (Delvau, p. 136); 1879 s'abîmer le tempérament (A. Daudet, Rois en exil, p. 471); 1887 se tuer le tempérament (Zola, Terre, p. 349); 2. 1559 « juste équilibre dans la composition du plantain » (Dioscoride, trad. M. Mathée, 193b ds Rom. Forsch. t. 32, p. 171); 3. 1583 « juste proportion dans les constituants d'un mélange » (Du Bartas, 2 semaine, Magnificence, p. 372 ds Hug.); 4. 1649 « ensemble des tendances d'une personne » (Scudery, Poés. div., p. 57 ds Livet t. 3, p. 680); 5. 1734 « aptitude aux plaisirs de l'amour physique » (Marivaux, Cabinet du philosophe, IX, 425); 1762 avoir du tempérament (Ac.). Empr. au lat.temperamentum « combinaison proportionnée des éléments d'un tout, combinaison, proportion, mesure »; cf. l'a. prov. temperament « modération; mesure » (hapax, fin xiiies. ds FEW t. 13, 1, p. 175b). L'a. et m. fr. employait en ce sens atemprement, dér. de atemprer « modérer, adoucir » du lat. attemperare « ajuster, adapter » et utilisé jusqu'au xvies. (cf. FEW t. 13, 1, p. 174a); on relève aussi temprement (hapax, 1175 ds T.-L.).

    tempérament au Scrabble


    Le mot tempérament vaut 15 points au Scrabble.

    temperament

    Informations sur le mot temperament - 11 lettres, 4 voyelles, 7 consonnes, 7 lettres uniques.

    Quel nombre de points fait le mot tempérament au Scrabble ?


    Le calcul de points ne prend pas en compte lettre compte double, lettre compte triple, mot compte double et mot compte triple. Ces cases augmentent les valeurs des mots posés selon un coefficient indiqué par les règles du jeu de Scrabble.

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    temperament

    Les rimes de « tempérament »


    On recherche une rime en M@ .

    Les rimes de tempérament peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en m@

    Rimes de fixement      Rimes de apaisement      Rimes de dédouanement      Rimes de bassement      Rimes de réajustement      Rimes de événements      Rimes de terriblement      Rimes de criminellement      Rimes de alertement      Rimes de élégamment      Rimes de chichement      Rimes de triangulairement      Rimes de surentraînement      Rimes de réchauffement      Rimes de gourmand      Rimes de chatouillements      Rimes de précocement      Rimes de corrélativement      Rimes de rebroussement      Rimes de logement      Rimes de enjolivements      Rimes de confidentiellement      Rimes de reprogrammant      Rimes de iman      Rimes de déconditionnement      Rimes de droitement      Rimes de accoutrement      Rimes de somptueusement      Rimes de péniblement      Rimes de piètrement      Rimes de chatouillement      Rimes de alarmant      Rimes de bombardement      Rimes de irrespectueusement      Rimes de négligemment      Rimes de martèlements      Rimes de assainissement      Rimes de acheminement      Rimes de cheminement      Rimes de sagement      Rimes de clairement      Rimes de positivement      Rimes de épuisement      Rimes de flottements      Rimes de subtilement      Rimes de trimestriellement      Rimes de réengagement      Rimes de chatoiements      Rimes de laconiquement      Rimes de premièrement     

    Mots du jour

    fixement     apaisement     dédouanement     bassement     réajustement     événements     terriblement     criminellement     alertement     élégamment     chichement     triangulairement     surentraînement     réchauffement     gourmand     chatouillements     précocement     corrélativement     rebroussement     logement     enjolivements     confidentiellement     reprogrammant     iman     déconditionnement     droitement     accoutrement     somptueusement     péniblement     piètrement     chatouillement     alarmant     bombardement     irrespectueusement     négligemment     martèlements     assainissement     acheminement     cheminement     sagement     clairement     positivement     épuisement     flottements     subtilement     trimestriellement     réengagement     chatoiements     laconiquement     premièrement     


    Les citations sur « tempérament »

    1. Le plus philosophe du monde ne saurait s'empêcher d'avoir de mauvais songes lorsque son tempérament l'y dispose.

      Auteur : René Descartes - Source : Correspondance


    2. Ma définition d'une oeuvre d'art serait, si je la formulais: «Une oeuvre d'art est un coin de la création vu à travers un tempérament».

      Auteur : Emile Zola - Source : Mon Salon (1866), Le Bon Combat


    3. En définitive, j’ai dit oui parce que je pensais que Barack pourrait être un grand président. Il était sûr de lui comme peu de gens le sont. Il avait l’intelligence et la discipline nécessaires pour assumer cette charge, le tempérament pour encaisser les coups, et ce rare degré d’empathie qui lui permettrait d’être entièrement à l’écoute des besoins du pays. Il était entouré de gens bien, de gens intelligents, prêts à l’aider.

      Auteur : Michelle Obama - Source : Devenir (2018)


    4. On ne choisit pas son sujet. Voilà ce que le public et les critiques ne comprennent pas. Le secret des chefs-d'oeuvre est là, dans la concordance du sujet et du tempérament de l'auteur.

      Auteur : Gustave Flaubert - Source : Correspondance, à Mme Roger des Genettes, 1861


    5. La vanité, la honte, et surtout le tempérament, font souvent la valeur des hommes, et la vertu des femmes.

      Auteur : François de La Rochefoucauld - Source : Réflexions ou Sentences et Maximes morales (1664), 220


    6. Une oeuvre d'art est un coin de la création vu à travers un tempérament.

      Auteur : Emile Zola - Source : Mes Haines (1866)


    7. Il prend conseil du temps, du lieu, des occasions, de sa puissance ou de sa faiblesse, du génie des nations avec qui il traite, du tempérament et du caractère des personnes avec qui il négocie.

      Auteur : Jean de La Bruyère - Source : Les Caractères (1696), 12, IV, Du souverain ou de la République


    8. Le style et le sentiment dans la couleur viennent du choix, et le choix vient du tempérament. Il y a des tons gais et folâtres, folâtres et tristes, riches et gais, riches et tristes, de communs et d'originaux.

      Auteur : Charles Baudelaire - Source : Curiosités esthétiques (1868), Salon de 1846


    9. Il ne peut y avoir de règle dans l'esprit ni dans le coeur des femmes, si le tempérament n'en est d'accord.

      Auteur : François de La Rochefoucauld - Source : Réflexions ou Sentences et Maximes morales (1664), 346


    10. Propos, conseil, enseignement, rien ne change un tempérament.

      Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Sans référence


    11. Elle avait un cou de cygne, des yeux de chatte, un regard d'aigle, une taille de guêpe, des jambes de gazelle, un tempérament de lion, un caractère de chien. Pourtant, ce n'était qu'une femme.

      Auteur : Louis Calaferte - Source : Choses dites (1997)


    12. Chaque pays a son ange gardien. C'est lui qui préside au climat, au paysage, au tempérament des habitants, à leur santé, à leur beauté, à leurs bonnes moeurs, à leur bonne administration. C'est l'ange géographique.

      Auteur : Valéry Larbaud - Source : Jaune, bleu, blanc (1927)


    13. La contrainte est l'écueil de la pudeur des filles.
      Les surveillants, les verrous et les grilles,
      Sont une faible digue à leur tempérament.


      Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Le Rossignol


    14. L'entêtement représente le caractère, à peu près comme le tempérament représente l'Amour.

      Auteur : Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort - Source : Sans référence


    15. Avec un sang brûlant de sensualité presque dès ma naissance, je me conservai pur de toute souillure jusqu'à l'âge où les tempéraments les plus froids et les plus tardifs se développent.

      Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Les Confessions (édition posthume 1782-1789)


    16. La froideur ajoute à la force de l'amour; de même qu'une température froide donne du ton aux constitutions robustes, tandis qu'elle est contraire aux tempéraments faibles.

      Auteur : Johann Paul Friedrich Richter, dit Jean-Paul - Source : Pensées extraites de tous les ouvrages de Johann Paul Friedrich Richter dit Jean-Paul


    17. La définition d'une oeuvre d'art ne saurait être autre que celle-ci: Une oeuvre d'art est un coin de la création vu à travers un tempérament.

      Auteur : Emile Zola - Source : Mon salon (1866)


    18. Je crois sincèrement que la meilleure critique est celle qui est amusante et poétique; non pas celle-ci, froide et algébrique, qui, sous prétexte de tout expliquer, n'a ni haine ni amour, et se dépouille volontairement de toute espèce de tempérament.

      Auteur : Charles Baudelaire - Source : Curiosités esthétiques (1868), A quoi bon la critique?


    19. Les vices partent d'une dépravation du coeur; les défauts, d'un vice de tempérament; le ridicule, d'un défaut d'esprit.

      Auteur : Jean de La Bruyère - Source : Les Caractères (1696), 47, VII, Des jugements


    20. Dans les arts plastiques, c'est le sujet qui se charge de proposer; ce qui dispose, en fin de compte, c'est le tempérament de l'artiste.

      Auteur : Aldous Huxley - Source : Les portes de la perception (1954)


    21. Dire aux gens ce qu'il faut lire est en général inutile ou nuisible, car la véritable appréciation de la littérature est une question de tempérament et ne s'enseigne pas.

      Auteur : Oscar Wilde - Source : Dans le Pall Mall Gazette.


    22. J'ai le goût du risque. Je ne suis pas un homme de cabinet. Jamais je n'ai su résister à l'appel de l'inconnu. Écrire est la chose la plus contraire à mon tempérament, et je souffre comme un damné de rester enfermé entre quatre murs et de noircir du papier, quand, dehors, la vie grouille, que j'entends la trompe des autos sur la route, le sifflet des locomotives, la sirène des paquebots... et que je songe à des pays perdus que je ne connais pas encore

      Auteur : Blaise Cendrars - Source : La vie dangereuse (1938)


    23. Quand on naît pauvre, il faut travailler; eh bien! tant pis, on travaille; mais quand on a des rentes, sacristi! il faudrait être jobard pour s'esquinter le tempérament.

      Auteur : Guy de Maupassant - Source : Pierre et Jean (1888), III


    24. Je n'ai jamais rencontré Marine Le Pen. Nous avons échangé par téléphone. Aujourd'hui, elle est la seule candidate qui n'est pas pieds et poings liés devant les Allemands. Manifestement, elle est la seule à avoir le tempérament pour rétablir la souveraineté de la France. Elle a, je crois, le sens de l'État au point de préserver notre nation.

      Auteur : Marie-France Garaud - Source : Interview Le Figaro, 2 avril 2017, par Emmanuel Galiero


    25. L'art d'aimer? C'est savoir joindre à un tempérament de vampire la discrétion d'une anémone.

      Auteur : Emil Cioran - Source : Syllogismes de l'amertume (1952)


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    Les synonymes de « temperament»

    Les synonymes de tempérament :

      1. complexion
      2. constitution
      3. nature
      4. caractère
      5. humeur
      6. tendances
      7. naturel
      8. univers
      9. personnalité
      10. esprit
      11. disposition
      12. santé
      13. trempe
      14. vitalité
      15. sensualité
      16. trempage
      17. mouille

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    Fréquence et usage du mot tempérament dans le temps


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