La définition de Coquin, Ine du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Coquin, ine
Nature : s. m. et f.
Prononciation : ko-kin, ki-n'
Etymologie : Bas-lat. coquinus, que l'on dérive de coquus, cuisinier, comme qui dirait marmiton. Cela est très probable. Pourtant Diez se demande si on ne devrait pas le rattacher au scandinave kok, gosier, remarquant, à l'appui, que les autres langues romanes n'ont pas le mot coquin. On a proposé d'y voir un dérivé de coq, comme coquet, seulement avec un sens péjoratif d'ordinaire ; ce qui permettrait d'expliquer que coquin n'a pas toujours un mauvais sens (par exemple, ces coquins d'enfants indique une impatience mêlée d'amour) ; mais les emplois anciens de ce mot ne sont pas favorables à cette conjecture.

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La définition de Coquin, Ine

Celui, celle qui a un caractère bas et fripon.

Toutes les définitions de « coquin, ine »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

COQUIN, INE. n.
Terme d'injure et de mépris. Celui, celle qui a un caractère vil, qui est capable de friponneries, de vols, d'actions déshonnêtes. Un tour de coquin. Un méchant coquin. Un grand coquin. Avoir affaire à un coquin. On dit, par une sorte d'ironie, C'est un fameux coquin, un plaisant coquin. Il se dit, dans un sens particulier tant adjectivement que comme nom, d'une Femme débauchée, d'une femme qui trompe beaucoup d'amants. Cette femme est bien coquine. Il se dit aussi dans la colère, sans qu'on attache à ce mot un sens rigoureusement exact. Tais-toi, coquine! Mon coquin de domestique n'est pas encore de retour. Un coquin de neveu. Il se dit encore, par plaisanterie, d'un Homme qui a ou qu'on suppose avoir quelque bonne fortune. Vous êtes un heureux coquin. Il se dit aussi, par amitié, d'un Enfant vif et espiègle. C'est un aimable petit coquin.

Littré

COQUIN (ko-kin, ki-n') s. m.
  • 1Celui, celle qui a un caractère bas et fripon. Grâce pour les grands, grâce pour les coquins, Pascal, Prov. 4. Vos patrons qui sont de francs coquins, Sévigné, 155. Un coquin est celui à qui les choses les plus honteuses ne coûtent rien à dire ou à faire, La Bruyère, Théophr. Coquin. Je voudrais, pour le supplice d'un coquin, que, pendant quelques heures, chaque jour, il pût avoir le c?ur d'un honnête homme, Saint-Foix, Essai sur Paris, t. IV, p. 337, dans POUGENS. Le coquin dans le bois a volé quelque coche, Regnard, Démocr. I, 2. Un misérable à qui on a ôté le nom de scélérat qu'on ne trouvait pas encore assez abject, pour lui donner celui de coquin comme exprimant mieux la bassesse et l'indignité de son âme, Rousseau, Dial. I.

    Un lâche. Il a fui comme un coquin.

    Un paresseux, un valet qui ne sert que de parade et n'a rien à faire. Tu te trompes, si, avec ce carrosse brillant, ce grand nombre de coquins qui te suivent, et ces six bêtes qui te traînent, tu penses que l'on t'en estime davantage, La Bruyère, II.

  • 2 S. f. Une coquine, une femme débauchée, une femme qui trompe beaucoup d'amants. Dépenser son argent auprès de cette coquine de Middleton, Hamilton, Gramm. 8. Ma femme en ce pays et dans cette figure?! La coquine aura su par quelque ami présent Se faire consoler de son époux absent, Regnard, Démocr. V, 1.

    Adjectivement. Cette femme est bien coquine.

  • 3Terme de colère sans signification déterminée. Tous les jours le coquin lasse ma patience, Regnard, Ménechm. I, 1. Que me vient donc conter cet assuré coquin?? Molière, Dép. am. III, 8. Comment vous avez peur d'offenser la coquine?! Vous lui parlez d'un ton tout à fait obligeant, Molière, F. sav. II, 6. Où est-ce donc que nous sommes, et quelle audace est-ce là à une coquine de servante de parler de la sorte devant son maître?? Molière, Mal. imag. I, 5. Ah?! ah?! vous voilà?! je suis ravi de vous trouver, monsieur le coquin. - Scapin?: Monsieur, votre serviteur?; c'est trop d'honneur que vous me faites, Molière, Scapin, II, 5. Quand nous faisons besoin, nous autres misérables, Nous sommes les chéris et les incomparables?; Et dans un autre temps, dès le moindre courroux, Nous sommes les coquins qu'il faut rouer de coups, Molière, l'Etour. I, 2. C'est mon coquin de fils qui aura mis la main dessus sans doute, Dancourt, Bourg. à la mode, III, 3. J'ai laissé les dames avec ce gros coquin d'abbé, Dancourt, la Maison de camp. sc. 8. Ma coquine [ma femme] les fait rester, Dancourt, ib. sc. 7. C'est un bon tour que de faire épouser ma vieille gouvernante au coquin qui fit enlever ma jeune maîtresse, Beaumarchais, Mar. de Figaro, I, 4.
  • 4 Par plaisanterie et pour indiquer seulement ce qu'il peut y avoir de malicieux, de mystérieux. Vous êtes un heureux coquin. Cet enfant est un aimable petit coquin. Ah?! petit coquin, je vous y prends. La curiosité rend ces coquines de femmes si insinuantes, Rousseau, Conf. VI.
  • 5 Adjectivement. Je vous nommerai, quand vous voudrez, vingt belles âmes qui ne sont ni sottes ni coquines, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 15 janv. 1761.

    Métier coquin, métier qui ne donne aucune peine. Vie coquine, vie inoccupée, fainéante.

    Populairement. Ver coquin, ver solitaire.


    PROVERBE

    À coquin honteux plate besace.

HISTORIQUE

XIIe s. Truant estoit, pautonier et coquin, Garin le loher. dans le Dict. de DOCHEZ.

XIVe s. Or sont venuz meschans devins, Sorceliers, arquimaus, coquins, Qui vuelent, par art d'invoquer, Sans Dieu les malades saver, l'Apparition Jehan de Meung, dans P. PARIS, Mss. fr. t. VI, p. 253. Les quels jeunes hommes ou chemin trouverent un homme en habit de quoquin, Du Cange, coquinus. Un homme querant et demandant l'aumosne, qui estoit vestuz d'un manteau tout plain de paleteaulx, comme un coquin ou caimant, Du Cange, ib.

XVe s. Quatre coquins ou au moins gens poures qui queroient et mandioient leur vie, Du Cange, ib. Truans coquins qui par feintise Faingent maulx en mainte guise En ces moustiers et font tel presse Qu'a peine y puet [peut] l'en oïr messe, Deschamps, Poésies mss. f° 342, dans LACURNE. Par ma teste, moquin moquart, Il seroit bien quoquin quoquart Qui en cest euvre loyaument N'ouvreroit et diligemment, Mir. de Ste Geneviève.

XVIe s. Arriere aussi la Habertine, Qui a faict la muse coquine, Du Bellay, J. VII, 79, recto. Ou soit que ce petit coquin [son chat] Privé sautelast sur ma souche, Du Bellay, J. VII, 40, verso. Et ne savez-vous pas que la nature est coquine?? elle aimoit?, Marguerite de Navarre, Nouv. XLIV. Elle faisoit response qu'elle ne le feroit jamais cocu?; mais oui bien, coquin [gueux, ruiné], Marguerite de Navarre, ib. LIX. Ayant ramassé 36 soldats sans aucun officier, il resolut d'aller attendre son coquin de fils à un passage qu'il ne pouvoit eviter, D'Aubigné, Vie, CLV. À coquin honteux plate besace, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 74. Un très homme de bien et d'honneur et nullement coquin ny pressant demandeur après son roy, Brantôme, Cap. fr. t. III, p. 255, dans LACURNE. Je pensois lors estre le plus grand seigneur de la troupe, et à la fin je me trouvai le plus coquin [gueux], Montluc, Mém. t. I, p. 48, dans LACURNE. Coquin, c'est un mendiant volontaire qui haleine ordinairement les cuisines que les latins appellent coquinas, Pasquier, Recherches, VIII, p. 718, dans LACURNE. Tantost estendu, s'il luy plaist, à l'ombre d'un vieil chesne il est à l'envers sur l'herbe coquine, Baïf, ?uvres, p. 90, dans LACURNE. Proverbe commun qui dit qu'il n'est vie que de coquins, quand ils ont assemblé leurs bribes, H. Estienne, Apol. d'Hérod. p. 358, dans LACURNE. Jaloux de la gibeciere comme un coquin de sa poche, Despériers, Contes, t. II, p. 107, dans LACURNE. Pour preuve de ce [elle] employoit les ?illades et jambes coquines [action l'avancer la jambe d'une manière provocante] et mille paroles de mignardise et douceur par elle practiquées, Arrests d'amour. LIII.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

COQUIN. - HIST. XIIe s. Ajoutez?: Ils sont coquin et jougleor Et trop hardi demandeor, Guiot de Provins, Bible, V.2488.

XVIe s. Ajoutez?: [coquin au sens de séduisant] Rien n'est tant si coquin, ni doux, ni attrayant qu'un butin quel qu'il soit, soit de mer, soit de terre, Brantôme, t. IV, p. 332, édit. Monmerqué.

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Wiktionnaire


Nom commun 1 - français

coquin \k?.k??\ masculin (pour une femme, on dit : coquine)

  1. (Péjoratif) (Méprisant) Celui qui a un caractère vil, qui est capable de friponneries, de vols, d'actions déshonnêtes.
    • Je veux vous donner un bon conseil : cet homme qui vous sert de guide est un fieffé coquin, il est connu pour tel dans toutes les prairies de l'Ouest ; je me trompe fort, ou il vous fera tomber dans quelque guet-apens. (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l'Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Les Spartiates étaient petits en nombre, grands de c?ur, ambitieux et violents ; de fausses lois n'en aurait tiré que de pâles coquins ; Lycurgue en fit d'héroïques brigands. (Louis Thomas, Arthur de Gobineau, inventeur du racisme (1816-1882), Paris : Mercure de France, 1941, p. 99)
  2. Celui qui est débauché, qui a beaucoup d'amants ou de maitresses.
    • A cause du même besoin maladif de nouveautés arbitraires, si depuis sa jeunesse on plaignait une femme modèle, une vraie sainte, d'avoir été mariée à un coquin, un beau jour Mme de Guermantes affirmait que ce coquin était un homme léger, mais plein de c?ur, que la dureté implacable de sa femme avait poussé à de vraies inconséquences. (Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, vol. 3 : Le côté de Guermantes, Gallimard, 1921, p. 470)
  3. (Par extension) Amant habile au jeu de la séduction et de l'amour.
    • Il est bel homme, et franchement coquin.
  4. (Familier) Celui qui a de la chance.
    • Heureux coquin, quel mortel n'envierait son sort ! (Les Mémoires d'un valet de pied, dans la Revue européenne : lettres, sciences, arts, voyages, politique, Paris, 1859, vol. 2, page 45)
  5. (Familier) Personne espiègle avec un regard malin.
    • L'Endormeur n'était plus tout a fait le joyeux coquin que nous avons vu à l'auberge de Redon. Il avait attendu trois ans à l'office, tandis que son camarade Robert, dit l'Américain, se prélassait superbement au salon. Cette longue attente lui avait fait le caractère hargneux et l'humeur acariâtre. (Paul Féval, Les belles de nuit ou les anges de la famille, §: Conciliabule, Bruxelles : Kiessling & Cie, 1849, vol. 3, p. 47)
  6. (Familier) Enfant vif et espiègle.
    • Ah ! petit coquin, on fait des cachotteries ? Écoute, je passe te prendre tout à l'heure et nous irons voir ton père. Entre temps, mets un peu d'ordre dans ta chambre. (Wancito Francius, Un rêve sauvage, AutorHouse (États-Unis), 2011, page 58)

Nom commun - ancien français

coquin \Prononciation ?\ masculin

  1. Coquin.
    • Truant estoit, pautonier et coquin. (Garin le Lorrain, XIIe s.)

Adjectif 2 - français

coquin \k?.k??\

  1. Relatif à Chassillé, commune de la Sarthe.
    • L'épithète de coquins, dont on qualifie les habitans de Chassillé, loin d'être une injure, ne fait que perpétuer un des faits les plus honorables de leur histoire. La tradition rapporte que, lors d'une épidémie qui eut lieu dans la contrée, en 1640, la mortalité fut telle, que dans plusieurs fermes il ne resta qu'un seul habitant, quelquefois point; [?]. Un nommé Coquin, pauvre journalier, et sa femme, âgée de 19 ans et enceinte, se dévouèrent à un danger certain pour prodiguer tous leurs soins à leurs concitoyens. (Julien Rémy Pesche, Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Le Mans : chez Monnoyer & Paris : Bachelier, 1829, vol.ume 1, page 357)

Adjectif 1 - français

coquin \k?.k??\

  1. Léger ; grivois.
    • Le site anglais Literotica propose des dizaines d'histoires coquines classées par auteur et par thème : célébrités, érotiques, exhibitionnisme, voyeur, gay. (Mobiles magazine, juillet-août 2003, no 63 , p. 41)
    • Surtout maintenant, car Ronin avait un comportement coquin qui n'avait rien de sale ou de mauvais quand elle était avec lui. (Lorelei James, La Novice : De main de maître, Milady Romantica, 2014, vol. 1)
    • Il y a aussi un espace jouets pour adulte, où toutes sortes de sex-toys nouvelle génération et autres jeux coquins sont joliment présentés. (Petit Futé : Valence 2014, p. 101)
    • La blouse glissait sur son épaule, elle la remonta et Benjamin aperçut la paire de lunettes dans sa main gauche, elle les mit sur son nez, lui tendit la joue et avec une affectation coquine :
      ? Femme à lunettes, femme à quéquette, dit-elle.
      (Serge Koster, La condition du passager: roman, éd. Flammarion, 1987, page 116)

Nom commun 2 - français

coquin \k?.k??\ masculin

  1. (Ardennes) (Géologie) (Désuet) Nodule de phosphate de calcium. ? Note d'usage : S'utilisait surtout au pluriel.
    • C'est exactement dans la même situation géologique que se trouvent les nodules noirâtres des environs de Monthois (Ardennes), connus dans le pays sous le nom de Coquins ou Crottes-du-Diable, et dans lesquels j'ai constaté l'existence d'une quantité notable d'acide phosphorique. (Jules Alexandre Alphonse Meugy, Vérification de quelques engrais, dans Annales des mines : mémoires, T. 5, 1854, p. 440)
    • Au début de l'exploitation dans les Ardennes, on trouvait les nodules ? coquins ou crottes du diable ? sur le sol et dans les sillons des champs labourés. (Adolphe Bobierre, Études chimiques sur le phosphate de chaux et son emploi en agriculture, 1861, page 122)
    • Les ouvriers occupés à la fouille et à l'extraction des coquins bruts, travaillent à la tâche ; on les paye à raison de 33 centimes le mètre cube de minerai extrait. Les bons ouvriers gagnent 3 fr 50 par jour. (Jean-Augustin Barral, Phosphate de chaux des Ardennes, dans le Journal d'agriculture pratique, 27e année, 1863, tome 2, 29 octobre, p. 422)
    • François était allé chercher des engrais au moulin à coquins, parti pour la pleine journée. (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L'Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
    • Les vieux de mon village d'Argonne, à la boutique de charron de mon père, parlaient souvent des téreux d'coquins et de leur dur labeur. (André Gerdeaux, L'Exploitation des coquins en Argonne, dans les Mémoires de la société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, 1984, t. 99, page 299)
    • La région était riche en phosphates de chaux, en nodules, coquins ou crottes du diable. Découverts il y a un demi-siècle, ces nodules extraits du sous-sol étaient lavés pour être débarrassés de leur gaine, puis broyés, triturés dans les moulins, réduits en poudre afin de servir d'engrais. (Ernest Beauguitte, L'Âme meusienne, Paris : Alphonse Lemerre, 1904, BNF Collection/ebook, 2016)
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Trésor de la Langue Française informatisé


COQUIN, INE, subst. et adj.

I.? Emploi subst.
A.? Courant
1. Au masc. Personne sans scrupules, capable d'actions malhonnêtes, répréhensibles. Un noir coquin; action de coquin. Il [Dufay? ] croit à l'avènement d'un état de choses où les coquins seront tenus en bride par les honnêtes gens (Delacroix, Journal,1847, p. 197).[Louis Bonaparte] un peu au-dessus des petits coquins, un peu en dessous des grands malfaiteurs (Hugo, Hist. crime,1877, p. 89):
1. J'ai toujours aimé ce coquin sans scrupules. Il n'avait qu'une vertu, encore était-elle quarantehuitarde; il croyait au bonheur du peuple par la liberté. C'est certainement de lui que je tiens mes principes naïfs. Giono, Voyage en Italie,1953, p. 20.
SYNT. Grand, vieux coquin; fieffé, infâme, lâche, rusé, vil coquin; coquin sans reconnaissance; un coquin de son espèce; un tour, une farce de coquin; c'est un fameux, un franc coquin! PARAD. Synon. bandit, canaille, escroc, fripouille, vaurien.
Rem. Dans ce sens, le terme coquin est relativement peu empl. au fém. C'est une vaurienne, dit Crevel, une coquine à fouetter sur la place du Châtelet (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 319).
? Proverbe. À coquin honteux plate besace. ,,Celui qui manque de hardiesse ne saurait s'enrichir`` (Lar. 19e).
? Un coquin de... Le beau antique est un peu républicain. Je supplie qu'à ce mot l'on ne me prenne pas pour un coquin de libéral (Stendhal, Hist. peint.,t. 2, 1817, p. 120).
Rem. L'expr. a valeur d'adjectif.
2. En partic., au masc. ou au fém.
a) Au fém. Femme dont l'absence de sens moral se manifeste dans les relations amoureuses ou érotiques :
2. Je crois qu'il [Swann] a beaucoup de soucis avec sa coquine de femme qui vit au su de tout Combray avec un certain Monsieur de Charlus. Proust, Du côté de chez Swann,1913, p. 34.
Rem. Le terme évoque normalement la coquetterie ou la galanterie, voire la légèreté ou l'impudeur et, au xixes., un jugement social défavorable.
b) Au masc. ou au fém.
? [Déterminé par un adj. poss. ou un compl. n. de pers.] Amant, maîtresse. Nous sommes liés le baron et moi par nos coquines (Balzac ds Lar. Lang. fr.). Un charcutier. Tout rose. Le coquin de maman (Queneau, Zarie,1959, p. 68).
? Fam. [L'accent étant mis sur les relations sexuelles] Cette pitié injuste qui ne va qu'aux coquines et aux gourgandines (A. Daudet, Pte paroisse,1895, p. 239).Une gonzesse béguineuse (...) avec sur la peau l'odeur tenace du coquin qui l'a un peu distraite (Simonin, Touchez pas au grisbi,1953, p. 183).
Rem. Pour les emplois récents de ce type, spéc. au masc., on peut admettre qu'il s'agit de l'ext. d'un sens arg. (cf. infra B 2).
B.? Arg., gén. péj.
1. Vx, lang. des prisonniers. Dénonciateur, délateur (d'apr. Joigneaux, Prisons Paris, 1841, p. 161).
PARAD. Synon. coqueur, gueux, mangeur (Id., ibid.), bourrique, potence (d'apr. Nouguier, Notes manuscr. Dict. Delesalle, 1900, p. 76).
? Région. (St-Étienne). Agent de la Sûreté (d'apr. Lacassagne, Arg. « milieu », 1928, p. 60).
Rem. G. Esnault [Commentaire (I.G.L.F. 1950) de l'ouvrage de Lacassagne, Arg. « milieu » (1928)] note que ce sens ,,semble (...) une survivance de coquin, dénonciateur, usuel à Paris en 1830-1843``.
2. Dans le vocab. érotique. Petit ami, amant de c?ur d'une prostituée (d'apr. Lacassagne, Arg. « milieu », 1928, p. 60).
? Spéc., avec valeur d'injure grave. Homosexuel passif (d'apr. Carabelli, [Lang. de la pègre]).
? Loc. Être en coquine. Être homosexuel (d'apr. Delesalle, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896, p. 76). Faire les coquines. Exploiter les homosexuels (d'apr. H. France ds Larchey, Dict. hist. d'arg., Nouv. Suppl., 1889, p. 66).
3. Alcool (d'apr. Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]); vin qui assomme (d'apr. Chautard, Vie étrange arg., 1931, p. 221).
Rem. Coquin fonctionne en outre comme 2eélément de composé : chasse-coquin « bedeau, gendarme » (d'apr. Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]); arrête-coquin, même sens (cf. Lar. 19e); bourre-coquin « haricot » (d'apr. Carabelli, [Lang. pop.]).
C.? Par antiphrase, fam. et cour.
1. [En parlant d'un enfant] Enfant espiègle. C'est un aimable petit coquin (Ac.1798-1932).Eh bien, petit coquin, me dit-il d'un air assez affable, que me veux-tu? (Andrieux ds Lar. 19e). Petite coquine, tu étais cachée derrière la porte! (Dub.).
2. [En parlant d'un adulte] Loc. Heureux coquin, heureuse coquine. Synon. chançard, veinard.
Rem. Dans cette loc., le terme se vide d'un sens déf., ou ne suggère plus qu'une idée de chance plus ou moins méritée.
3. P. plaisant., vieilli, littér. [En parlant de choses] Un (le, ce...) coquin, une (la, cette...) coquine de + n. de chose (et le déterminant comme un adj. épithète, avec une valeur affective généralement ambiguë mais dont le cont. peut laisser entrevoir le sens positif; cf. ce diable de... et les adj. du type fichu, sacré, etc.).Je ne la déteste pas non plus, moi, cette coquine de bouteille (F. Fabre, Roman peintre,1878, p. 95).De grands diables de bronze de Barbedienne et de petits coquins de sièges en peluche (Proust, Sodome,1922, p. 918).
D.? Emplois en interj.
1. Cré coquin, coquin de Dieu. Jurons. Mais vous m'avez fait des pyramides qui me suffoquent, cré coquin! et puis, à Marengo, le premier consul n'est pas ressemblant (A. Dumas père, Napoléon Bonaparte,1831, II, 1, p. 34).Pas moyen de trouver une bonne position, coquin de Dieu! (Arnoux, Roi,1956, p. 225).
2. Région. (Midi). [En constr. de caractérisant antéposé] Coquin de sort, coquin de bon sort! Exclamations d'étonnement, d'admiration, etc. Jamais on ne se serait cru devant la demeure d'un héros. Mais, quand on entrait, coquin de sort! (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 1).
II.? Emploi adj.
A.? Vx ou littér. [En parlant d'une personne ou d'une entité personnifiée] Sans scrupules, malhonnête, trompeuse. Dans les temps comme les nôtres, on n'est pas responsable de ce que l'on fait, la révolution est coquine pour tout le monde et tous vos grands criminels sont de grands innocents (Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 225):
3. ... l'essentiel est de n'être plus libre et d'obéir, dans le repentir, à plus coquin que soi. Quand nous serons tous coupables, ce sera la démocratie. Camus, La Chute,1956, p. 1543.
B.? Courant
1. Qui a l'intention de séduire; qui exprime la séduction. Il est très coquin; une expression coquine. L'?il coquin et faunesque (Laforgue, Moral. lég.,1887, p. 16):
4. Cette grosse ride en forme de trépied qui lui marquait alors le haut du nez et lui donnait en remuant l'air rodomont ou coquin. Giono, Hussard,1951, p. 217.
? Libertin, leste, grivois. [Valérie jeta] au baron un dernier regard si coquin, qu'il se crut adoré (Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 265).Elle [Bonne-Âme] allait fantasque, mettant sous le nez des hommes (...) les frisons coquins de son front (E. de Goncourt, Faustin,1882, p. 8).
2. Par antiphrase. [En parlant d'un enfant] Espiègle, vif, malicieux. Cet enfant est bien coquin! (Rob.). Comme il est coquin d'avoir fait cette surprise à ses parents! (Dub.).Cf. supra I C.
Rem. Ce sens extrêmement vivant dans la lang. parlée n'est pas représenté ds la documentation.
C.? Loc. vieillies
? Pop. Ver coquin. Ténia, ver solitaire.
? Fam., par antiphrase. Métier coquin. Métier qui ne donne pas de peine, de tout repos. Vie coquine. Vie molle, fainéante.
Rem. 1. Loc. attestée ds tous les dict. du xixes. et ds Lar. 20e, à peu près jamais (ou signalées comme vx) ds les dict. du xxes. 2. Guérin 1892 mentionne le subst. fém. rare coquinaille. Bande de coquins, de gueux. 3. On rencontre ds la docum. le verbe intrans. coquiner. a) Agir comme un coquin, un malhonnête homme. On dit en trois mots : Commettre une coquinerie; pourquoi ne pas dire en un seul? Coquiner (S. Mercier, Néologie, t. 1, 1801, p. 129). Encourager les coquines à coquiner (L. Daudet, Sylla, 1922, p. 206). b) Vx. Mener une vie de fainéant, de mendiant, de gueux (attesté comme vx ou vieillissant par Ac. Compl. 1842, Besch. 1845). Synon. gueuser.
Prononc. et Orth. : [k?k? ?], fém. [-in]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 1174-91 « gueux, mendiant, personne de très basse condition » (Li proverbe au vilain, 108dds T.-L.); 2. 1548 simple terme dépréciatif coquins de vieillards (N. du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, ?uvres facétieuses, t. 2, p. 169); 3. mil. xvies. « celui ou celle qui a commis une petite faute, malicieux, espiègle » petit coquin (Du Bellay, ?uvres poétiques, éd. H. Chamard, t. 5, p. 106 ds IGLF); 4. 1611 « personnage vil, infâme » (Cotgr.); 5. 1611 coquine « femme aguichante » (ibid.); 6. 1828-29 exclam. coquin de sort (Vidocq, Mém. t. 3, p. 173). B. Adj. 1. 1547 « digne d'un gueux » (J. Bouchet, Epistres morales et familières, II, vii ds Gdf. Compl.); 2. 1548 « libertin(e), enclin(e) à la sexualité » (N. du Fail, Contes d'Eutrapel, loc. cit., p. 8); 3. mil. xvies. « espiègle, malicieux » muse coquine (Du Bellay, op. cit., t. 5, p. 250 ds IGLF). Orig. obscure. À l'étymon lat. coquinus adj. « de la cuisine », d'où l'on tirerait un subst. « marmiton » (Cor., s.v. acoquinar), acceptable du point de vue sém. (cf. a. fr. coistron, cuistron « marmiton » et « bâtard, être sans honneur », d'un lat. *coquistro [FEW t. 2, p. 1160a] et l'emploi de coquinus par Plaute [Pseudolus, 790 ds TLL s.v., 924, 73] dans un sens péj.) s'oppose le fait que l'attest. de Plaute est isolée et que le subst. lat. médiév. coquinus « mendiant » (Du Cange s.v.) n'est apparemment qu'une latinisation du fr.; de plus, coquin supposerait une formation demi-savante qui ne correspond guère aux formations exclusivement pop. des mots français issus des dér. du lat. coquere. L'hyp. d'une dérivation de coq1* (Dauzat 1973, 2ehyp.; Bl.-W.5; FEW t. 2, pp. 862-863; EWFS2) fait difficulté du point de vue sém., aucun des dér. de coq1* ne présentant un sémantisme approchant du sens premier de coquin (v. les réserves de W. Von Wartburg ds R. Ling. rom., t. 23, p. 214). L'hyp. d'une dérivation de coque* au sens de « coquille » (Sain. Sources t. 1, pp. 110-111; Dauzat 1973, 1rehyp.) pour désigner un mendiant ou un gueux portant une coquille pour faire le faux pèlerin (cf. coquillard) est impossible notamment du point de vue chronologique. Fréq. abs. littér. : 885. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 410, b) 2 468; xxes. : a) 1 229, b) 497.
DÉR. 1.
Coquinement, adv.a) Comme un coquin. b) D'une manière coquine. Partout, sur les manches, sur son menu bonnet de police, coquinement posé de travers (...) sur ses cheveux ondulés (Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 62).? [k?kinm? ?]. ? 1resattest. 1576 (P. de Brach, Poèmes, fo207 rods Gdf. Compl.), attest. isolée; 1884 (Vallès, Cri peuple, 5 mars ds Quem.); de coquin, suff. -(e)ment2*. ? Fréq. abs. littér. : 2.
2.
Coquinet, ette. a) Subst. Petit coquin, petite coquine (cf. Ac. Compl. 1842 et Besch. 1845). La petite coquinette (Lar. Lang. fr.). b) Adj. Un peu coquin (cf. II B). Sur un ton ingénu et coquinet qu'a ce diable de joli enfant (Goncourt, Journal,1883, p. 258).? [k?kin?], fém. [-?t]. ? 1reattest. 1761 (Voltaire, Lettre d'Argental, 19 mars ds Littré); de coquin, suff. -et*. ? Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. ? Barb. Misc. 1 1925-28, p. 21. ? Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 71. ? Hasselrot 20es. 1972, p. 8 (s.v. coquinet). ? Lew. 1960, p. 324 (s.v. coquinet). ? Mat. Louis-Philippe 1951, p. 183. ? Pauli 1921, p. 6. ? Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois 1905, t. 36, pp. 383-384. ? Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 110-111, 337-341.


Coquin, Ine au Scrabble


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Mise à jour le dimanche 9 novembre 2025 à 00h04








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