La définition de Chinois, Oise du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Chinois, oise
Nature : adj.
Prononciation : chi-noî, noî-z'
Etymologie : Chine.

Voir les citations du mot Chinois, oiseSignification du mot Chinois, oise


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La définition de Chinois, Oise

Qui provient de la Chine. Magot chinois.


Toutes les définitions de « chinois, oise »


Wiktionnaire


Adjectif - français

chinois \?i.nwa\

  1. Qui se rapporte aux Chinois, à la Chine.
    • À l'égard de la population des autres parties de l'empire chinois, nous croyons que l'on pourrait la porter tout au plus à 20 millions. (Adriano Balbi, La Population des deux mondes, Revue des Deux Mondes, tome 1, 1829)
    • La forme de l'esclavage était celle de l'esclavage domestique et le sort des esclaves était certainement moins dur que celui des nègres qui travaillaient dans les plantations d'Amérique ou même les coolies chinois ou canaques qui les ont remplacés. (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Les éditions de la porte, Rabat, 1947, page 34)
    • C'est ce qui explique à la fois le caractère rachitique du secteur commercial créé par les petits colporteurs et boutiquiers chinois, et son développement à pas de tortue. (Hai Quang Ho, Histoire économique de l'île de la Réunion (1849-1881), L'Harmattan, 2004, page 288)
  2. Relatif à la langue parlée et écrite les sinophones.
    • Un caractère chinois.
    • L'écriture chinoise est arrivée au Japon vers le quatrième siècle.
  3. (Figuré) Compliqué, très difficile.
    • Un casse-tête chinois.

Nom commun - français

Chinoise \?i.nwaz\ féminin (pour un homme, on dit : Chinois)

  1. (Géographie) Habitante de la Chine.
  2. (En particulier) Han, membre de l'ethnie majoritaire chinoise.

Nom commun - français

chinois \?i.nwa\ masculin, singulier et pluriel identiques

  1. (Linguistique) Langue sinitique principalement parlée par les Hans, ou son système d'écriture à base de sinogrammes. En particulier le mandarin, la langue officielle de la Chine, de Taïwan et l'une des langues officielles de Singapour, ou le chinois classique.
    • [?] pour saisir quelque chose de tellement chinois, il faudrait se faire Chinois soi-même, penser et écrire en chinois. (Jean-Jacques Ampère, La Chine et les travaux d'Abel Rémusat, Revue des deux Mondes, tome 8, 1832)
    • Parler chinois.
    • 5000 caractères sont couramment employés, représentant chacun un élément du chinois.
  2. (Figuré) Quelque chose de dur à comprendre.
    • C'est du chinois, je n'y comprends rien.
    • Ou de Yoan, 19 ans, en recherche d'emploi : « Je suis le roi sur [l'application] TikTok et [le réseau social] Instagram, mais [le logiciel de traitement de texte] Word, c'est du chinois. »(Marie Charrel et Zeliha Chaffin, Illectronisme : les laissés-pour-compte du tout-numérique, Le Monde, le 7 septembre 2021)
  3. (Cuisine) Passoire de forme conique, utilisée en art culinaire.
    • Quand tout est cuit, transvaser dans le mixeur, donner 3 impulsions, en ajoutant un peu d'eau (mais pas de lait) entre chaque impulsion, pour obtenir un velouté, que l'on passera au chinois afin qu'il soit bien lisse? (David Rathgeber, Le babycook book, LEC communication (A.Ducasse), 2012, page 28)
    • Il tournait les sauces, les passait au chinois ; des tâches qui lui permettaient de développer sa capacité de concentration et d'exécuter des gestes contrôlés, minutieux. (Julien Perfumo, Ces surdoués de la relation: Un regard sur les personnes porteuses de la trisomie 21, Bruyères-le-Châtel : Nouvelle cité, 2014, chapitre 8)
  4. (Cuisine) (Par ellipse) Restaurant chinois.
    • Le chinois en bas de chez moi il avait trois spécialités : le travers de porc, les Gambas grillées et l'OUICHE Lorraine, alors tu penses? (Hubert Bonnier, Ne viens pas à ton enterrement, Le Lys Bleu Éditions, 2018, pièce 11)
  5. (Cuisine) (Par ellipse) Plat préparé dont la recette est d'origine chinoise.
  6. (Cuisine) Autre nom du schneckenkuchen, viennoiserie d'origine allemande, composée de plusieurs petites brioches enroulées et garnies de crème pâtissière parfumée à la cannelle et au kirsch.
  7. (Pâtisserie) Sorte de petit agrume que l'on utilise en confiserie.
    • On se mit à le praliner en surface et à le décorer de la moitié d'un chinois (sorte de kumquat confit et à l'eau-de-vie), ou d'une prune. La mode de ce décor passa. (Jacques Charrette et Céline Vence, Le grand livre de la pâtisserie et des desserts, Éditions Albin Michel, 1995, page 193)
    • Le chinois confit est déjà mentionné par Machet dans son Confiseur moderne, au début du XIXe siècle, sous le nom d'« orange de Chine ». Ce fruit n'est confit qu'après un long séjour dans l'eau fraîche, destiné à lui ôter son amertume. (Annie Perrier-Robert, Dictionnaire de la gourmandise : Pâtisseries, friandises et autres douceurs, Éditions Robert Laffont, 2012)
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Littré

CHINOIS (chi-noî, noî-z') adj.
  • 1Qui provient de la Chine. Magot chinois.
  • 2Qui est dans le goût chinois. Dessins chinois.
  • 3Ombres chinoises, spectacle d'enfants, qui consiste à faire passer derrière un transparent des figures découpées, dont l'ombre se dessine sur un fond lumineux.
  • 4À la chinoise, à la façon des Chinois. Ses yeux ne s'ouvraient qu'à la chinoise, Hamilton, Gramm. 6.

    Coiffure à la chinoise, se dit d'une coiffure sans raie dans laquelle les cheveux sont relevés et réunis tous ensemble par derrière.

  • 5 S. m. Petites oranges grosses comme une noix, qu'on mange confites dans l'eau-de-vie. Les chinois sont produits par un oranger particulier qui porte le nom de bigaradier chinois (citrus vulgaris chinensis, Risso).

    Se dit, en moquerie, de quelqu'un qui par sa tournure de corps ou d'esprit a quelque chose de burlesque et de désagréable. Quel chinois?! Où est-il allé, ce chinois-là??

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Encyclopédie, 1re édition

* CHINOIS, (Philosophie des) s. m. pl. Ces peuples qui sont, d'un consentement unanime, supérieurs à toutes les nations de l'Asie, par leur ancienneté, leur esprit, leurs progrès dans les arts, leur sagesse, leur politique, leur goût pour la philosophie, le disputent même dans tous ces points, au jugement de quelques auteurs, aux contrées de l'Europe les plus éclairées.

Si l'on en croit ces auteurs, les Chinois ont eu des sages dès les premiers âges du monde. Ils avoient des cités érudites ; des philosophes leur avoient prescrit des plans sublimes de philosophie morale, dans un tems où la terre n'étoit pas encore bien essuyée des eaux du déluge : témoins Isaac Vossius, Spizelius, & cette multitude innombrable de missionnaires de la compagnie de Jesus, que le desir d'étendre des lumieres de notre sainte religion, a fait passer dans ces grandes & riches contrées.

Il est vrai que Budée, Thomasius, Gundling, Heumann, & d'autres écrivains dont les lumieres sont de quelques poids, ne nous peignent pas les Chinois en beau ; que les autres missionnaires ne sont pas d'accord sur la grande sagesse de ces peuples, avec les missionnaires de la compagnie de Jesus, & que ces derniers ne les ont pas même regardé tous d'un ?il également favorable.

Au milieu de tant de témoignages opposés, il sembleroit que le seul moyen qu'on eût de découvrir la vérité, ce seroit de juger du mérite des Chinois par celui de leurs productions les plus vantées. Nous en avons plusieurs collections ; mais malheureusement on est peu d'accord sur l'authenticité des livres qui composent ces collections : on dispute sur l'exactitude des traductions qu'on en a faites, & l'on ne rencontre que des ténebres encore fort épaisses, du côté même d'où l'on étoit en droit d'attendre quelques traits de lumiere.

La collection publiée à Paris en 1687 par les PP. Intorcetta, Hendrick, Rougemont, & Couplet, nous présente d'abord le ta-hio ou le scientia magna, ouvrage de Confucius publié par Cemçu un de ses disciples. Le philosophe Chinois s'y est proposé d'instruire les maîtres de la terre dans l'art de bien gouverner, qu'il renferme dans celui de connoître & d'acquérir les qualités nécessaires à un souverain, de se commander à soi-même, de savoir former son conseil & sa cour, & d'élever sa famille.

Le second ouvrage de la collection, intitulé chumyum, ou de medio sempiterno, ou de mediocritate in rebus omnibus tenenda, n'a rien de si fort sur cet objet qu'on ne pût aisément renfermer dans quelques maximes de Séneque.

Le troisieme est un recueil de dialogues & d'apophtegmes sur les vices, les vertus, les devoirs, & la bonne conduite : il est intitulé lun-yu. On trouvera a la fin de cet article, les plus frappans de ces apophtegmes, sur lesquels on pourra apprétier ce troisieme ouvrage de Confucius.

Les savans éditeurs avoient promis les écrits de Mencius, philosophe Chinois ; & François Noel, missionnaire de la même compagnie, a satisfait en 1711 à cette promesse en publiant six livres classiques Chinois, entre lesquels on trouve quelques morceaux de Mencius. Nous n'entrerons point dans les différentes contestations que cette collection & la précédente ont excitées entre les érudits. Si quelques faits hasardés par les éditeurs de ces collections, & démontrés faux par des savans Européens, tel, par exemple, que celui des tables astronomiques données pour authentiquement Chinoises, & convaincues d'une correction faite sur celles de Ticho, sont capables de jetter des soupçons dans les esprits sans partialité ; les moins impartiaux ne peuvent non plus se cacher que les adversaires de ces pénibles collections ont mis bien de l'humeur & de la passion dans leur critique.

La chronologie Chinoise ne peut être incertaine, sans que la premiere origine de la philosophie chez les Chinois ne le soit aussi. Fohi est le fondateur de l'empire de la Chine, & passe pour son premier philosophe. Il regna en l'an 2954 avant la naissance de Jesus-Christ. Le cycle Chinois commence l'an 2647 avant Jesus-Christ, la huitieme année du regne de Hoangti. Hoangti eut pour prédécesseurs Fohi & Xinung. Celui-ci regna 110, celui-là 140 ; mais en suivant le système du P. Petau, la naissance de Jesus-Christ tombe l'an du monde 3889, & le déluge l'an du monde 1656 : d'où il s'ensuit que Fohi a regné quelques siecles avant le déluge ; & qu'il faut ou abandonner la chronologie des livres sacrés, ou celle des Chinois. Je ne crois pas qu'il ait à choisir ni pour un Chrétien, ni pour un Européen sensé, qui, lisant dans l'histoire de Fohi que sa mere en devint enceinte par l'arc-en-ciel, & une infinité de contes de cette force, ne peut guere regarder son regne comme une époque certaine, malgré le témoignage unanime d'une nation.

En quelque tems que Fohi ait regné, il paroît avoir fait dans la Chine plûtôt le rôle d'un Hermès ou d'un Orphée, que celui d'un grand philosophe ou d'un savant théologien. On raconte de lui qu'il inventa l'alphabet & deux instrumens de musique, l'un à vingt-sept cordes & l'autre à trente-six. On a prétendu que le livre ye-kim qu'on lui attribue, contenoit les secrets les plus profonds ; & que les peuples qu'il avoit rassemblés & civilisés avoient appris de lui qu'il existoit un Dieu, & la maniere dont il vouloit être adoré.

Cet ye-kim est le troisieme de l'u-kim ou du recueil des livres les plus anciens de la Chine. C'est un composé de lignes entieres & de lignes ponctuées, dont la combinaison donne soixante-quatre figures différentes. Les Chinois ont regardé ces figures comme une histoire emblématique de la nature, des causes de ses phénomenes, des secrets de la divination, & de je ne sai combien d'autres belles connoissances, jusqu'à ce que Leibnitz ait déchiffré l'énigme, & montré à toute cette Chine si pénétrante, que les deux lignes de Fohi n'étoient autre chose que les élémens de l'arithmétique binaire. V. Binaire. Il n'en faut pas pour cela mépriser davantage les Chinois ; une nation très-éclairée a pû sans succès & sans deshonneur chercher pendant des siecles entiers, ce qu'il étoit reserve à Leibnitz de découvrir.

L'empereur Fohi transmit à ses successeurs sa maniere de philosopher. Ils s'attacherent tous à perfectionner ce qu'il passe pour avoir commencé, la science de civiliser les peuples, d'adoucir leurs m?urs, & de les accoûtumer aux chaînes utiles de la société. Xin-num fit un pas de plus. On reçut de lui des préceptes d'agriculture, quelques connoissances des plantes, les premiers essais de la medecine. Il est très incertain si les Chinois étoient alors idolatres, athées, ou déistes. Ceux qui prétendent démontrer qu'ils admettoient l'existence d'un Dieu tel que nous l'adorons, par le sacrifice que fit Ching-tang dans un tems de famine, n'y regardent pas d'assez près.

La philosophie des souverains de la Chine paroît avoir été long-tems toute politique & morale, à en juger par le recueil des plus belles maximes des rois Yao, Xum, & Yu : ce recueil est intitulé u-kim ; il ne contient pas seulement ces maximes : elles ne forment que la matiere du premier livre qui s'appelle xu-kim. Le second livre ou le xy-kim est une collection de poëmes & d'odes morales. Le troisieme est l'ouvrage linéaire de Fohi dont nous avons parlé. Le quatrieme ou le chum-cieu, ou le printems & l'automne, est un abregé historique de la vie de plusieurs princes, où leurs vices ne sont pas déguisés. Le cinquieme ou le li-ki est une espece de rituel où l'on a joint à l'explication de ce qui doit être observé dans les cérémonies profanes & sacrées, les devoirs des hommes en tout état, au tems des trois familles impériales, Hia, Xam, & Cheu. Confucius se vantoit d'avoir puisé ce qu'il connoissoit de plus sage dans les écrits des anciens rois Yao & Xun.

L'u-kim est à la Chine le monument littéraire le plus saint, le plus sacré, le plus authentique, le plus respecté. Cela ne l'a pas mis à l'abri des commentaires ; ces hommes dans aucun tems, chez aucune nation, n'ont rien laissé d'intact. Le commentaire de l'u-kim a formé la collection su-xu. Le su-xu est très-estimé des Chinois : il contient le scientia magna, le medium sempiternum, les ratiotinantium sermones, & l'ouvrage de Mencius de natura, moribus, ritibus, & officiis.

On peut regarder la durée des regnes des rois philosophes, comme le premier âge de la philosophie Chinoise. La durée du second âge où nous allons entrer, commence à Roosi ou Li-lao-kiun, & finit à la mort de Mencius. La Chine eut plusieurs philosophes particuliers long-tems avant Confucius. On fait sur-tout mention de Roosi ou Li-lao-kiun, ce qui donne assez mauvaise opinion des autres. Roosi, ou Li-lao-kiun, ou Lao-tan, naquit 346 ans après Xekia, ou 504 ans avant Jesus-Christ, à Sokoki, dans la province de Soo. Sa mere le porta quatre-vingts-un ans dans son sein ; il passa pour avoir reçu l'ame de Sancti Kasso, un des plus célebres disciples de Xekia, & pour être profondément versé dans la connoissance des dieux, des esprits, de l'immortalité des ames, &c. Jusqu'alors la philosophie avoit été morale. Voici maintenant de la métaphysique, & à sa suite des sectes, des haines, & des troubles.

Confucius ne paroît pas avoir cultivé beaucoup cette espece de philosophie ; il faisoit trop de cas de celle des premiers souverains de la Chine. Il naquit 451 ans avant Jesus-Christ, dans le village de Ceu-ye, au royaume de Xantung. Sa famille étoit illustre : sa naissance fut miraculeuse, comme on pense bien. On entendit une musique céleste autour de son berceau. Les premiers services qu'on rend aux nouveaux nés, il les reçut de deux dragons. Il avoit à six ans la hauteur d'un homme fait, & la gravité d'un vieillard. Il se livra à quinze ans à l'étude de la littérature & de la philosophie. Il étoit marié à vingt ans. Sa sagesse l'éleva aux premieres dignités : mais inutile, odieux peut-être & déplacé dans une cour voluptueuse & débauchée, il la quitta pour aller dans le royaume de Sum instituer une école de philosophie morale. Cette école fut nombreuse ; il en sortit une foule d'hommes habiles & d'honnêtes citoyens. Sa philosophie étoit plus en action qu'en discours. Il fut chéri de ses disciples pendant sa vie ; ils le pleurerent long-tems après sa mort. Sa mémoire & ses écrits sont dans une grande vénération. Les honneurs qu'on lui rend encore aujourd'hui, ont excité entre nos missionnaires les contestations les plus vives. Ils ont été regardés par les uns comme une idolatrie incompatible avec l'esprit du Christianisme : d'autres n'en ont pas jugé si séverement. Ils convenoient assez les uns & les autres, que si le culte qu'on rend à Confucius étoit religieux, ce culte ne pouvoit être toléré par des Chrétiens : mais les missionnaires de la compagnie de Jesus ont toûjours prétendu qu'il n'étoit que civil.

Voici en quoi le culte consistoit. C'est la coûtume des Chinois de sacrifier aux ames de leurs parens morts : les philosophes rendent ce devoir particulierement à Confucius. Il y a proche de l'école Confucienne un autel consacré à sa mémoire, & sur cet autel l'image du philosophe, avec cette inscription : C'est ici le throne de l'ame de notre très-saint & très-excellent premier maître Confucius. Là s'assemblent les lettrés, tous les équinoxes, pour honorer par une offrande solennelle le philosophe de la nation. Le principal mandarin du lieu fait la fonction de prêtre ; d'autres lui servent d'acolytes : on choisit le jour du sacrifice avec des cérémonies particulieres ; on se prépare à ce grand jour par des jeûnes. Le jour venu, on examine l'hostie, on allume des cierges, on se met à genoux, on prie ; on a deux coupes, l'une pleine de sang, l'autre de vin ; on les répand sur l'image de Confucius ; on benit les assistans, & chacun se retire.

Il est très-difficile de décider si Confucius a été le Socrate ou l'Anaxagoras de la Chine : cette question tient à une connoissance profonde de la langue ; mais on doit s'appercevoir par l'analyse que nous avons faite plus haut de quelques-uns de ses ouvrages, qu'il s'appliqua davantage à l'étude de l'homme & des m?urs, qu'à celle de la nature & de ses causes.

Mencius parut dans le siecle suivant. Nous passons tout de suite à ce philosophe, parce que le Roosi des Japonois est le même que le Li-lao-kiun des Chinois, dont nous avons parlé plus haut. Mencius a la réputation de l'avoir emporté en subtilité & en éloquence sur Confucius, mais de lui avoir beaucoup cédé par l'innocence des m?urs, la droiture du c?ur, & la modestie des discours. Toute littérature & toute philosophie furent presque étouffées par Xi-hoam-ti qui régna trois siecles ou environ après celui de Confucius. Ce prince jaloux de ses prédécesseurs, ennemi des savans, oppresseur de ses sujets, fit brûler tous les écrits qu'il put recueillir, à l'exception des livres d'agriculture, de medecine, & de magie. Quatre cents soixante savans qui s'étoient réfugiés dans des montagnes avec ce qu'ils avoient pû emporter de leurs bibliotheques, furent pris & expirerent au milieu des flammes. D'autres, à-peu-près en même nombre, qui craignirent le même sort, aimerent mieux se précipiter dans les eaux du haut des rochers d'une île où ils s'étoient renfermés. L'étude des lettres fut proscrite sous les peines les plus séveres ; ce qui restoit de livres fut négligé ; & lorsque les princes de la famille de Han s'occuperent du renouvellement de la littérature, à peine put-on recouvrer quelques ouvrages de Confucius & de Mencius. On tira des crevasses d'un mur un exemplaire de Confucius à demi-pourri ; & c'est sur cet exemplaire défectueux qu'il paroît qu'on a fait les copies qui l'ont multiplié.

Le renouvellement des lettres peut servir de date au troisieme période de l'ancienne philosophie Chinoise.

La secte de Foe se répandit alors dans la Chine, & avec elle l'idolatrie, l'athéisme, & toutes sortes de superstitions ; ensorte qu'il est incertain si l'ignorance dans laquelle la barbarie de Xi-hoam-ti avoit plongé ces peuples, n'étoit pas préférable aux fausses doctrines dont ils furent infectés. Voyez à l'article de la Phiosophie des Japonois, l'histoire de la philosophie de Xekia, de la secte de Roosi, & de l'idolatrie de Foe. Cette secte fut suivie de celle des Quiétistes ou Uu-guei-kiao, nihil agentium. Trois siecles après la naissance de J. C. l'empire fut plein d'une espece d'hommes qui s'imaginerent être d'autant plus parfaits, c'est-à-dire, selon eux, plus voisins du principe aérien, qu'ils étoient plus oisifs. Ils s'interdisoient, autant qu'il étoit en eux, l'usage le plus naturel des sens. Ils se rendoient statues pour devenir air : cette dissolution étoit le terme de leur espérance, & la derniere récompense de leur inertie philosophique. Ces Quiétistes furent négligés pour les Fan-chin ; ces Epicuriens parurent dans le cinquieme siecle. L


Trésor de la Langue Française informatisé


CHINOIS, OISE, adj. et subst.

I.? [En parlant d'une pers., parfois d'un animal ou d'une plante.]
A.? (Personne, parfois animal, plante) qui est né, habite en Chine, originaire de ce pays. Tous, en prose ou en vers, ont écrit sur l'arbuste chinois (Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 19).
? Spéc., emplois subst.
1. Personne de ce pays représentée dans des ?uvres artistiques. Regardez-vous dans la glace par-dessus les Chinois de votre pendule (Flaubert, Correspondance,1857, p. 162).
2. P. ext. Partisan de la doctrine de Mao-Tsé-Toung. Synon. maoïste.La Chinoise parisienne en casquette (A. Jouffroy, L'Avant-scène du cinéma,Une Affaire à régler avec le monde entier, no114, 1971, p. 10).
B.? P. anal., avec une nuance péj. (Personne) qui présente des ressemblances avec les Chinois, leur physique et surtout leur caractère réel ou présumé; qui est étranger, peu intéressant, original, compliqué, rusé. ? C'est ce satané farceur de lord Byron qui vous a valu cela. Oh! ce chinois d'Anglais était-il rageur! (Balzac, Un Début dans la vie,1842, p. 368).
II.? [En parlant d'un inanimé.]
A.? Adjectif
1. [D'une chose, d'un trait physique, moral, d'une ?uvre, d'un événement] Propre à la Chine, à ses habitants, à leurs caractéristiques, à leurs m?urs; qui présente des ressemblances avec ce peuple, ses particularités, ses réalisations. Quartier, restaurant, supplice chinois. Ses mouvements sont pleins d'une grâce chinoise (T. Gautier, Poésies,1872, p. 241).
SYNT. Art, paravent chinois; caractère chinois; écriture, lanterne chinoise.
? P. ell. du subst. manière. À la chinoise. Souen et Peï s'accroupirent à la chinoise (Malraux, La Condition humaine,1933, p. 314).
? Spéc. (Coiffure) à la chinoise. Façon de se coiffer en relevant ses cheveux sur le front et les tempes et en les rassemblant sur la nuque. Apercevez-vous une jeune femme coiffée à la chinoise? (Balzac, La Paix du ménage,1830, p. 312).Yeux à la chinoise. Yeux bridés. Une étincelle gaillarde pétillait dans ses petits yeux à la chinoise (Verlaine, ?uvres posthumes,t. 1, Histoires comme ça, 1896, p. 319).
2. P. ext. Qui présente certaines particularités propres ou qu'on attribue au caractère des Chinois; compliqué, étrange, barbare. Ce vote plural (...) semble au premier abord un peu chinois comme raffinement (Verlaine, ?uvres posthumes,t. 3, Prose, 1896, p. 136).
3. Spécialement
a) ARCHIT., B.-A. Pavillon chinois. Kiosque à toit pointu, rappelant l'architecture, la décoration des habitations chinoises. Un jardin supérieurement tenu, ayant les plus belles eaux, un pavillon chinois et de beaux arbres (Maine de Biran, Journal,1816, p. 199).
b) JEUX, SPECTACLES
? Casse-tête chinois. Cf. casse*-tête rem.
? Ombre chinoise. Silhouette découpée dont l'ombre est projetée sur un écran; au plur., p. méton., spectacle inventé, semble-t-il, par les Chinois, consistant à projeter de telles silhouettes. Il y a ce soir grande soirée d'ombres chinoises chez la princesse de Parme (Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 34).
? P. compar. Ces costumes bizarres qui se dessinaient devant lui [Bois-Doré] en ombres chinoises (G. Sand, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré,t. 2, 1858, p. 48).
? Portrait chinois. Jeu de portrait plus compliqué que le jeu ordinaire, consistant à deviner le nom d'une personne alors qu'elle est comparée à divers animaux, plantes, objets. On jouait à la balle, aux charades, aux portraits chinois (S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 241).
c) MUS. Bonnet, chapeau, pavillon chinois. Instrument de musique ayant des formes propres à la Chine, composé d'un disque de cuivre à clochettes disposé au bout d'un bâton qu'on agite en mesure. Concerto pour trois chapeaux chinois (Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels,Le secret de l'ancienne musique, 1883, p. 182).
B.? Subst. masc.
1. ARTS MÉN. Passoire fine et conique rappelant la forme du chapeau des mandarins chinois. Tout était demeuré en place; (...) les poêles et les chinois s'alignaient sur les étagères des cuisines (Morand, Parfaite de Saligny,1947, p. 181).
2. BOT., GASTR. Petite orange amère, généralement verte, de Chine, fruit d'une variété de bigaradier, que l'on confit et prépare souvent à l'eau de vie. Il n'y a pas de (...) chinois à l'eau-de-vie en Chine, de chapeaux bangkoks à Bangkok (Morand, Le Voyageur et l'amour,1932, I, 1, p. 56).
3. Genre, style, façon de faire de ce peuple. Il (...) fabriqua de ses mains tout un mobilier d'un chinois tout à fait extraordinaire (E. et J. de Goncourt, Journal,1888, p. 848).
4. LING. Langue des Chinois, difficile à apprendre par des étrangers. Savez-vous le chinois? J'aimerais beaucoup que vous missiez du chinois ou du persan sur mon album (A. France, Le Crime de Sylvestre Bonnard,1881, p. 52).
? Expr. fig.
a) Parler chinois. Parler de façon incompréhensible, peu claire, à mots couverts. Explique donc ça? Qu'est-ce que ça veut dire? ... (...) Parle pas chinois!... (Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 608).
b) Être du chinois (pour qqn). Etre aussi difficile, compliqué que cette langue. Les comptes lui sont du chinois, mais sa terreur de la pauvreté le pousse à la parcimonie (Blanche, Mes modèles,1928, p. 230).
Rem. Rob. Suppl. 1970 atteste un synon. péj. de Chinois, subst. Chinetoque ou Chinetoc.
Prononc. et Orth. : [?inwa], fém. [-nwa:z]. Pour la finale -ois, cf. -ais et albanais. Dub. transcrit [?] post. pour la finale dans le cas de « relatif à la Chine », [a] ant. dans le cas de « pointilleux, ergoteur ». Ds Ac. 1798-1878. Étymol. et Hist. 1. [1602 chinese d'apr. Pt Rob.] 1605 subst. « habitant de la Chine » (Palma Cayet, Chronologie septenaire, ro440 d'apr. Esnault ds Fr. mod. t. 11, 1943, pp. 209, 210); 2. 1675 à la chinoise (Inventaire général des meubles de la couronne ds Havard t. 1, 1887, p. 810); 3. 1803 subst. masc. « langue parlée en Chine » (Chateaubriand, Génie du Christianisme, t. 2, p. 407); 4. a) 1808 chinois de paravent « figure grotesque » (D'Hautel, Dict. du bas-lang.); b) [1820 subst. « original, homme bizarre » d'apr. Esn.] 1835 (Balzac, Le Père Goriot, p. 24 ds G. Mayer, La Qualification affective ds les romans d'H. Balzac, Paris, Droz, 1940, p. 74). Dér. du nom de la Chine; suff. -ois*. Fréq. abs. littér. : 1 603. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 988, b) 2 341; xxes. : a) 1 653, b) 2 871.
DÉR.
Chinoisement, adv.De façon chinoise, rusée, méchante, étrange, compliquée. Était-ce une vengeance chinoisement académique (...)? (E. et J. de Goncourt, Journal,1894, p. 521).? 1reattest. 1888 (Verlaine, ?uvres complètes, t. 2, Amour, p. 57); de chinois, suff. -(e)ment2*. ? Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. ? Pamart (P.), Riverain (J.). Mots ds le vent. Vie Lang. 1969, p. 523. ? Quem. 2es. t. 2 1971.


Chinois, Oise au Scrabble


Le mot chinois, oise vaut 16 points au Scrabble.

chinois--oise

Informations sur le mot chinois--oise - 11 lettres, 6 voyelles, 5 consonnes, 7 lettres uniques.

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Mise à jour le mercredi 12 novembre 2025 à 13h38








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