Définition de « faux »


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ADV genre () de 1 syllabes
Une définition simple : (fr-accord-mixte | mp=faux | fs=fausse | pm=fo | pf=fos ) faux

  • Qui n’est pas conforme à la réalité ou à la vérité ; qui manque d’exactitude, de justesse, de rectitude. (fr-inv|fo) faux (inv)

  • De façon fausse, de travers, mal. - Raisonner faux. - Chanter faux. - Jouer faux. - Sonner faux. (fr-verbe-flexion |ind.p.1s=oui |ind.p.2s=oui)

  • Du verbe faillir.


    Définitions de « faux »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    FAUX1, adj., adv. et subst.

    I.? Adjectif
    A.? [Traduit l'idée d'une erreur, d'une opposition ou d'une déviation p. rapp. à ce qui est reconnu vrai, juste]
    1. [En parlant d'une proposition, d'un énoncé, d'un fait] Qui est contraire à la vérité, ou qui contredit l'existence de quelque chose. Dire qqc. de faux (sur...), tenir qqc. pour faux.
    a) [Par une erreur de jugement, d'appréciation] Synon. erroné.L'énoncé d'un fait ne peut être que vrai ou faux. Il n'en serait pas de même pour une proposition quelconque (Poincaré, Valeur sc.,1905, p. 225).La science d'aujourd'hui contient encore un certain nombre de faux concepts (Ruyer, Esq. philos. struct.,1930, p. 230).Une assertion est vraie ou fausse, simplement. Il n'y a place ni pour « en tant que », ni pour une catégorie tierce (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 335):
    1. ? Vous voilà encore avec votre fausse logique! Je vous ai enseigné la logique, mais vous allez à l'extrême et rendez faux, par l'abus des conséquences, ce qui est vrai au point de départ. Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 344.
    SYNT. Idée, notion, proposition fausse; principe faux; faux dogmes; fausse morale, religion, conception (de la science); donner, se faire une idée fausse (de qqc.); tirer une conséquence fausse (d'un principe vrai).
    ? Il est faux de (+ inf.), il est faux que (+ subj.). Il comprit qu'il était faux qu'on pût aimer deux femmes à la fois (Gozlan, Notaire,1836, p. 153).Il serait faux de croire que la première enfance vit dans un état de rêve bien caractérisé et homogène (Mounier, Traité caract.,1946, p. 338).
    b) [Par déformation volontaire de la vérité] Synon. fallacieux, mensonger.Il avait trouvé la cuisinière avec un soldat, histoire fausse, uniquement inventée pour produire de l'effet (Flaub., Éduc. sent.,t. 2, 1869, p. 15).Les ragots, les fausses nouvelles, cavalaient tout le département (Céline, Mort à crédit,1936, p. 600).D'ailleurs, j'ai déjà en tête la fausse confession que je ferai tout à l'heure à Olivier (Aymé, Quatre vérités,1954, p. 215):
    2. ... Cavaignac, pour se défendre, nous a appris que sa croyance à la culpabilité de Dreyfus venait d'une fausse confidence du général Mercier, le criminel originel, qui d'ailleurs n'avait pas osé donner ce mensonge en pâture à ses collègues. Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 497.
    SYNT. Allégation fausse; faux avis, bruits, propos; fausse information; faux témoignage (p. méton. faux témoin); donner un faux nom, une fausse adresse; il est faux que, il est faux de.
    2. Qui n'est pas conforme à un modèle, à un étalon.
    a) Qui ne correspond pas à ce qui est attendu ou escompté.
    ? [En parlant de mesures] Le baromètre descendit à vingt-sept pouces dix lignes; mais comme il nous avait donné plusieurs fois de faux indices, nous continuâmes notre route (Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 389).Spéc. Fausse coupe (ou faux métrage). Ce qui reste d'une pièce d'étoffe débitée, mais qui n'est pas suffisant, notamment pour faire un vêtement.
    ? Au fig. Jerningham. ? Je pèserai chaque parole. Mac Allan. ? Et pas de faux poids, hein? (Dumas père, Laird de Dumbiky,1844, I, 2, p. 9).
    ? [En parlant d'opérations ou de manifestations de l'esprit] Calcul, problème faux; interprétation fausse; faux raisonnement; fausse citation; faire un faux sens. De fausses appréciations, où le symptôme est pris pour la cause et le résultat pour le principe (Comte, Philos. posit., t. 5, 1839-42, p. 516).Si du moins la vie était un calcul qui se puisse recommencer (...) mais autant croire qu'on corrigera une soustraction fausse en faisant une addition juste (Blondel, Action,1893, p. 195).On peut être plus sensible aux maux d'autrui, qu'à ses propres maux (...). De là un faux jugement sur la vie, qui empoisonne la vie (Alain, Propos,1910, p. 94).
    ? [En parlant des facultés d'une pers.]
    ? Avoir l'esprit, le goût, le jugement faux. Juger, raisonner d'une façon qui ne permet pas d'atteindre la vérité. On lui a rendu l'esprit faux, on l'a retenue sans cesse dans la terreur des devoirs chimériques; on ne lui a pas donné le moindre sentiment des devoirs réels (Senancour, Obermann,t. 2, 1840, p. 28).Rémusat le juge [Lamartine] très ambitieux, très positif, d'une grande suite de volonté, mais d'un faux jugement (Sainte-Beuve, Poisons,1869, p. 80).
    P. méton. Un esprit faux. Personne qui a l'esprit faux. L'obstination étroite des esprits raides, ou (...) l'obtusion des esprits faux (Mounier, Traité caract.,1946, p. 641).
    ? En partic.
    ? Éducation, instruction fausse. Qui n'inculque pas des principes vrais, la manière de raisonner juste. Il est peu d'artistes (...) qui ne s'aperçoivent (...) que le temps leur manque (...) pour recommencer sur nouveaux frais une instruction fausse ou incomplète (Delacroix, Journal,1857, p. 24).
    ? Prendre une fausse direction, faire fausse route. Se tromper sur la direction à prendre (au propre et au fig.). Pour la seconde fois, l'interprétation erronée du document venait de jeter sur une fausse piste les chercheurs du Britannia (Verne, Enf. cap. Grant,t. 2, 1868, p. 226).Elle cessa de se défendre d'avoir connu un Maubel, préférant laisser le jaloux s'égarer sur une fausse piste (France, Dieux ont soif,1912, p. 206).
    ? Vers faux. Qui n'a pas le nombre voulu de syllabes. « Le c?ur a ses raisons que la raison ne connaît pas ». (...) « Que la raison n'a pas », rectifia-t-elle (...) : « sans ça, le vers serait faux » (Martin du G., Thib.,Belle sais., 1923, p. 851).
    b) [Gén. en parlant d'actes ou de leur résultat] Dont l'accomplissement ne correspond pas à l'intention, n'aboutit pas ou subit une déviation. Faux bond*, départ (des coureurs), mouvement. Lucien, essoufflé par cet exercice, avait fait un faux pas et s'était étalé au beau milieu d'une plate-bande (Zola, Page amour,1878p. 839).Les jambes de son pantalon soigneusement remontées, afin que l'étoffe ne prît point de faux plis aux genoux (Theuriet, Mais. deux barbeaux,1879, p. 111).Un accident (...) avait eu lieu en gare. Une fausse man?uvre. Un cheminot écrasé (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 105).
    ? Fausse position. Instable. Je lui fais remarquer la fausse position de cette pierre, mais inutilement; elle y pose le pied, tombe et prend une entorse (M. de Guérin, Corresp.,1837, p. 316).
    Au fig. Fausse position; situation, position fausse. Délicate, équivoque. Je vais, mes enfants, mettre un terme à la fausse position où je me trouvais depuis si longtemps (...) je viens vous annoncer mon mariage (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 357).Il passe ses soirées à me dire que nous sommes dans une situation fausse et que je le fais vivre en état de péché mortel (Flers, Caillavet, M. Brotonneau,1923, II, 4, p. 16).
    ? P. anal. Douleur fausse. Qui n'est pas franche. Une douleur aiguë et fausse lui sciait l'épaule (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 24).
    ? En partic. Qui manque son but (par défaut d'habileté, de justesse d'appréciation d'une situation). Fausse démarche, tactique. Le gouvernement, par ses fausses mesures, risque de faire mourir le pauvre de faim (Tocqueville, Anc. Rég. et Révol.,1856, p. 285).Le fils n'avait rien eu de plus pressé que de perdre dans une fausse spéculation ce champ et cette maison (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 781):
    3. ... cette manie qu'ont les gens de vous regarder fixement quand ils vous parlent (...) pour être bien sûrs que vous les écoutiez. Faux calcul d'ailleurs, car dans ces cas-là, je ne pense plus qu'à m'échapper... Sagan, Bonjour tristesse,1954, p. 156.
    c) Domaine esthétique.Qui est contraire à la justesse, au naturel.
    ? MUS. Qui n'est pas juste, qui n'est pas dans le ton. Accord, son faux. Un petit clairon (...) souffla dans son instrument un rappel pas correct, aux notes fausses, mais en mesure, mais vibrant (Verlaine, ?uvres compl., t. 4, L. Leclercq,1886,p. 138)
    ? P. méton.
    Qui fait entendre des sons faux. Piano faux; voix fausse. Cette fanfare est fausse et criarde (Meilhac, Halévy, Belle Hélène,1865, I, 11, p. 200).
    Qui ne perçoit pas les sons exactement. Oreille fausse. L'ouïe est quelquefois originairement fausse, soit que les deux oreilles n'entendent point à l'unisson (...) soit que dans (...) chacune d'elles (...) il se trouve des causes communes de discordance (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 435).
    ? P. anal. Voix fausse, rire faux. Désagréable à entendre comme une note fausse. Sa voix fausse, tantôt haute, tantôt basse, procédait par brusques changements de tons et glapissements bizarres (Gautier, Fracasse,1863, p. 29).Un rire sec, nerveux, frémissant, un de ces rires faux qui semblent devoir casser les verres fins (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Bûche, 1882, p. 782).
    ? P. ext. Fausse note. Note juste en elle-même mais qui n'est pas la note prévue dans la partition et choque l'oreille. Elle se remit à jouer (...) et elle faisait fausse note sur fausse note. Il ne s'en apercevait pas (Rolland, J.-Chr.,Matin, 1904, p. 193).
    Au fig. Qui détone, qui n'est pas en harmonie avec l'ensemble auquel on se réfère. L'hôtel du banquier était très beau. Un grand luxe, beaucoup de jolies choses et très peu de fausses notes (Gyp, Leurs âmes,1895, p. 305).
    ? Domaine visuel
    ? Couleur fausse. Qui ne présente pas un caractère de pureté, de naturel. Ton faux; nuance fausse. La lueur d'un incendie (...) répandit sur toute cette scène une teinte fausse et blafarde, qui n'est ni le jour ni la nuit (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 220).Un nuage venu du couchant, d'un rose faux et acide, colorait vaguement son lâche vêtement blanc (Colette, Seconde,1929, p. 98).Quant aux arbres, on les aurait cru peints, de ce vert faux, brutal, acide qui leur prête le ton d'un décor de théâtre (Carco, Nost. Paris,1941, p. 155).
    ? Faux jour, jour faux. Mauvaise lumière qui altère l'apparence des choses. Faux jour de soupirail, du crépuscule. À toute heure, ce jour double et faux de la fenêtre insuffisante et des ampoules excessives éclaire Rézi d'une lumière théâtrale (Colette, Cl. ménage,1902, p. 120).De gros nuages d'orage montaient sur l'horizon en volutes lourdes, fondus au ras de la mer dans un reste de faux jour livide (Gracq, Syrtes,1951, p. 231).
    Au fig. Apparence trompeuse. Comme tu outres tout! Comme tu mets tout dans un faux jour! (Guéhenno, Jean-Jacques,1950, p. 116):
    4. MmeSand fait de Maurice un sceptique, un grand poëte à la façon de Byron, et cela m'affligeait de voir présenter sous ce faux jour le nom de mon frère... E. de Guérin, Journal,1840, p. 384.
    ? LITT., THÉÂTRE. Qui est contraire au naturel, à la vraisemblance. Genre, style faux; déclamation fausse; caractère, personnage faux; psychologie (d'un personnage, d'une pièce) fausse. Synon. affecté.Quant aux autres acteurs, il est impossible d'avoir un débit plus faux et plus affecté, des gestes plus exagérés et plus contraires au bon sens (Delécluze, Journal,1825, p. 270).Quelquefois, dans les plus vivants [des personnages de Balzac], une phrase ou une action fausse indique que l'inspiration a manqué (Taine, Nouv. Essais crit. et hist.,1865, p. 26).D'ordinaire les romans lui semblaient faux et puérils (Zola, Page amour,1878, p. 846):
    5. Lu Quatre-vingt-treize que je n'avais pas ouvert depuis des années. Admiration totale pendant deux cents pages, puis tout à coup, la lecture devient impossible : c'est trop fabriqué, trop uniment faux. Green, Journal,1945, p. 119.
    ? P. anal. [En parlant de l'attitude d'une pers.] Je renonce à combattre votre penchant : (...) je craindrais de jouer le rôle bête et faux d'un froid pédant (Barbier, Satires,1865, p. 55).N'avait-il pas [le docteur] daigné parfois l'élever jusqu'à lui? D'un geste aussi faux que l'était cette phrase, elle [Maria] saisit la main du docteur, l'approcha de ses lèvres (Mauriac, Désert am.,1925, p. 104).
    3. Qui est fondé sur une erreur, qui n'est pas justifié. Comme j'ai deviné que de fausses terreurs vous inquiétaient, je suis venu (Péladan, Vice supr.,1884, p. 243).Mon petit, méfie-toi de la « fausse vocation ». La plupart des existences manquées, des vieillesses aigries, n'ont pas d'autre origine (Martin du G., Thib.,Épil., 1940, p. 949).Hier après-midi, il y a eu une fausse alerte d'invasion due à l'erreur d'un radiotélégraphiste (Green, Journal,1944, p. 116):
    6. ... j'ai eu de bien grands torts envers vous! ? Et mettant de côté toute fausse honte, le poëte confessa franchement sa folle conduite... Theuriet, Mariage Gérard,1875, p. 185.
    SYNT. Fausse alarme; fausse crainte, espérance, joie, pudeur; faux honneur, point d'honneur; faux pressentiment; fausse impression, reconnaissance.
    ? Faux problème, dilemme; fausse antinomie, difficulté. Que l'on pose, que l'on envisage à tort :
    7. La méthode de Charles Perrault, qui consiste à prendre des anciens pour les opposer aux modernes, nous fournit un bon type de faux problème (...). Ces auteurs latins (...) disposés parallèlement à des auteurs français, c'est une fiction oratoire. Ce qui existe réellement, ce qui vit et ce qui dure, c'est une suite... Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 248.
    B.? [Traduit l'idée d'une ressemblance trompeuse, d'une imitation ou d'une contrefaçon] Anton. vrai, véritable, authentique.
    1. Qui n'a que l'apparence de la chose réelle, sans en avoir les caractéristiques, les qualités essentielles.
    a) Domaine concr. ou sensible.Faux brillant, chic, luxe; faux chef-d'?uvre; fausse élégance. La fausse distinction et la politesse de pacotille des hommes distingués, des hommes polis de l'Empire (Goncourt, Journal,1870, p. 575).Un magnifique et singulier képi (...) qui donnait à son Altesse un faux air de général mexicain (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 115).Moins grande qu'elle ne semblait, elle était une fausse maigre, avec de belles épaules, des bras harmonieux (Rolland, J.-Chr.,Amies, 1910, p. 1160):
    8. L'appartement occupé par ce ménage (...) offrait les trompeuses apparences de ce faux luxe qui règne dans tant d'intérieurs. Dans le salon, les meubles recouverts en velours de coton passé, les statuettes de plâtre jouant le bronze florentin, le lustre mal ciselé (...), tout chantait misère... Balzac, Cous. Bette,1846, p. 52.
    ? Faux ménage. Couple non marié légalement. Joseph prétend que papa n'a pas moins de deux faux ménages, et il cite les adresses (Duhamel, Combat ombres,1939, p. 72).
    ? [Au théâtre et p. compar. dans la vie courante] Fausse sortie. Sortie simulée suivie d'un retour presque immédiat. Tous les convives étaient partis, Courtenay, après une fausse sortie, revint au moment où elle passait dans sa chambre (Péladan, Vice supr.,1884, p. 161).
    P. anal. Un faux dégel s'était produit dans la semaine, puis le froid avait recommencé (Zola, Rêve,1888, p. 18).
    ? En partic., dans de nombreux domaines. [Pour désigner une chose ayant une certaine ressemblance, présentant un certain rapport ou faisant double emploi avec la chose proprement désignée par le subst.]
    ? BOT., ZOOL. Faux acacia*, bambou, cèpe, ébénier, poivrier; faux bourdon2*; fausse chenille; faux terrier. Il est une fausse oronge, de même fumet que l'autre, et qui recèle un venin mortel (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 168).
    ? ANAT., PATHOL., PHYSIOL. Fausses côtes*, pattes; fausse narine; fausse angine de poitrine; faux croup; fausse couche*, grossesse; faux jumeaux. Voulez-vous m'aider à soigner une diphtérique; (...) il faudrait la tenir pendant que j'enlèverai les fausses membranes de sa gorge (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Mis. hum., 1886, p. 649).
    ? Domaines techn.ARCHIT. Fausse cloison; faux mur, plafond, plancher. COUT. Faux col*, ourlet. IMPR. Faux titre. MAR. Faux bras, pont; fausse quille. VÉN. Faux arrêt, rembuchement. MUS. Faux-bourdon (v. bourdon2II A).
    b) Domaine abstr.Fausse victoire; faux répit; fausse vertu; faux devoir. Ces faux biens que le vulgaire envie, Gloire, puissance, orgueil (Lamart., Harm.,1830, p. 477).Tout vaut mieux que le faux amour, le désir qu'on prend pour la passion (Claudel, Père humil.,1920, I, 3, p. 506).La vraie paix, celle qui vient de Dieu, et non cette fausse paix qui suit l'assouvissement de nos convoitises (Green, Journal,1942, p. 206):
    9. Nous avons rencontré cent fois (...) ces ambivalences vertueuses : (...) la fausse chasteté des refoulés, la fausse pitié de la sensiblerie, le faux amour des maniaques de la protection et du dévouement égocentrique, la fausse bonté des faibles... Mounier, Traité caract.,1946, p. 733.
    c) [En parlant d'un être] Faux génie, patriote, savant. Ce journal du mensonge, le Figaro, célébrant le faux honnête homme comme l'abbé Roussel, le faux homme de talent, comme... comme... (Goncourt, Journal,1889, p. 957).Il revoit (...) tant de faux révoltés, si éloquents dans le monde, qu'il a vus à ses pieds, risibles! (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 235):
    10. Pour Gladstone, le beaconsfieldisme était une épouvantable hérésie qui avait souillé l'âme du peuple anglais (...). Maintenant le pays commençait à comprendre qu'il avait suivi un faux prophète. Maurois, Disraëli,1927, p. 314.
    ? Faux dieu. Ces gens-là n'ont que leur patriotisme. Laisse-leur ce faux dieu à adorer (Renan, Drames philos., Prêtre Némi, 1885, V, 1, p. 596).Tous les faux dieux, toutes les philosophies païennes [se taisent], dès que le Christ apparaît (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 203).
    2. Qui est l'imitation, la contrefaçon de quelque chose.
    a) Qui est le résultat d'une contrefaçon avouée ou non. Bijoux faux; faux diamant; fausse perle; fausse dentelle, fourrure; faux acajou, marbre; rideaux en faux gobelins. Les poils de lapin de la fausse hermine et de la fausse martre (Zola, Bonh. dames,1883, p. 390).Tu as cette horreur de toute surface libre qui a engendré les faux tanagras, les cache-pot, la végétation des cristaux (Chardonne, Épithal.,1921, p. 182).Ces petites maisons blanches où étaient peints de faux balcons, de fausses portes, de fausses fenêtres, en couleurs fanées (Montherl., Bestiaires,1926, p. 507):
    11. À l'autel faux-gothique, Dont le faux byzantin Reluit de fausses pierres En toute vérité. Montesquiou, Hort. bleus,1896, p. 95.
    ? [En parlant des attributs d'une pers.] Fausse barbe; faux sein, cheveux; tour de faux cheveux; fausses dents. Synon. postiche.Il jouissait de tous les membres que Dieu a donnés à l'homme : sain et entier, ni taie sur un ?il, ni faux toupet, ni faux mollets (Balzac, Mais. Nucingen,1838, p. 603).
    b) Qui reproduit l'apparence de quelque chose frauduleusement ou pour tromper.
    ? [En parlant d'un objet] Synon. falsifié.Ces choses qui ne sont des objets d'art que pour les femmes, un faux pastel de Boucher, de faux pastels de Chardin (Goncourt, Journal,1862, p. 1188).J'ai des faux papiers qui me permettraient de rentrer facilement en Suisse (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 589):
    12. ... cet escroc érudit (...) employait à fabriquer de faux palimpsestes un labeur et une science dont la centième partie eût suffi à lui assurer une situation plus lucrative, mais honorable... Proust, Swann,1913, p. 132.
    SYNT. Faux assignat; fausse monnaie (p. méton. faux-monnayeur); pièce de fausse monnaie; fausse pièce; pièce fausse; fausse clef*.
    ? P. ext. [Seule l'idée de fraude subsiste] Faux sel. Sel de contrebande; p. méton., faux saunier. Ils montraient grande prétention d'être nobles alors que l'arrière-grand-père se mêlait de faire des convois de faux sel (Pourrat, Gaspard,1925, p. 133).
    ? [En parlant du comportement d'une pers.] Qui est feint, simulé. Fausse aménité, bonhomie, camaraderie, gaîté, humilité; faux soupirs. Le petit salon retentit de la fausse tousserie d'un homme qui voulait dire ainsi : « Je vous entends » (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 30).Je t'en prie, pas de fausse modestie. Tu sais que le refus des louanges est le désir d'être loué deux fois (Montherl., Exil,1929, II, 5, p. 62).Cette fausse désinvolture qui est le signe d'un grand embarras (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 103):
    13. Mais il était utile que nous revissions (...) la petite Marie, son faux regret, ses larmes volontaires, et sa venimeuse gentillesse... Colette, Jumelle,1938, p. 185.
    ? Fausse attaque. Attaque secondaire destinée à faire diversion. Le prince de Waldeck devait tenter un assaut, tandis que (...) nous ferions diversion par une fausse attaque sur la place du côté de la France (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 412).
    ? [En parlant d'une pers.]
    ? [Le subst. indique une qualité soc. ou morale] Qui prend une identité, une qualification qu'elle n'a pas. Faux Anglais; faux prêtre; faux bonhomme, dévot, frère; fausse ingénue. Ces faux braves qui s'insultent et font battre leurs témoins (Lemercier, Pinto,1800, I, 2, p. 35).Il y a tant d'espions, de fausses infirmières, etc. (Montherl., Songe,1922, p. 194).Vuillaume est un faux camarade. Il sourit, d'un air débonnaire; mais il prépare sournoisement des coups de sa façon (Duhamel, Cécile,1938, p. 137):
    14. Il n'y a rien de si méprisable que le faux ami, celui qui accepte tous les dévouements, tous les sacrifices, et qui n'a rien de pareil dans son c?ur à donner en échange. Karr, Sous tilleuls,1832, p. 295.
    Au fig. [En parlant de mots de langues différentes] Faux-amis. ,,Qui sont d'étymologie ou de forme semblable mais de sens partiellement ou totalement différent`` (Mounin 1974).
    ? [Le subst. désigne une pers. partic. ou un de ses attributs] Qui affiche des sentiments qu'en réalité elle n'a pas; à qui on ne peut se fier. Homme faux; c?ur faux; nature fausse; air, ?il, regard faux; dégaine, mine fausse. Fam. faux comme un jeton, faux jeton*. Synon. hypocrite, sournois; anton. franc, sincère, vrai.Il avait pris la plus triste idée de Zola (...) il s'était trouvé en présence d'un être faux, retors, hypocrite (Goncourt, Journal,1886, p. 562).Elle n'était point fausse, étant seulement femme, étant changeante et variable, mais sans calcul (Ramuz, A. Pache,1911, p. 240).Soudain une expression basse et fausse enlaidit son visage (Martin du G., Taciturne,1932, III, 8, p. 1340):
    15. Il n'y a presque que des hommes à demi faux. ? Ayez donc un beau et pur regard si vous voulez tromper ou du moins les prunelles de marbre, ne commencez pas (...) par mettre la main sur votre bouche, les doigts en l'air vers le front, car il est impossible de plus s'avouer faux [it. ds le texte] qu'en agissant ainsi... Barb. d'Aurev., Memor. 1,1837p. 116.
    P. méton., rare. Qui est le fait d'une personne fausse. La flatterie, la servilité, la bassesse, une fausse habileté souple et patiente, conduisent plus sûrement aux emplois que le génie et la vertu (Lamennais, Religion,1825, p. 34).Je vous laissai parler; me refusant à croire (...) qu'un dessein si faux pût séjourner dans l'âme (Ponsard, Lucrèce,1843, IV, 3, p. 80).
    Rem. gén. Faux entre comme premier élément de compos. avec certains noms (séparé ou non par un tiret du nom qui suit) : a) pour désigner des choses qui ne sont pas conformes à ce que l'on attend et quand le composé prend un sens fig. : faux bond*, faux pas*; b) lorsqu'il indique que la chose est improprement désignée par le nom mais présente seulement un rapport, une ressemblance avec l'original : faux acacia*, faux ébénier*; faux bourdon*, faux col*, fausse couche*, faux filet*; faux-amis (sens fig., cf. B 2 b); faux-semblant; c) avec des noms qui sont essentiellement ou uniquement associés à cet adj. : faux-fuyant, faux-monnayeur.
    II.? Emploi adv.
    A.? Faux, adv.
    1. Contrairement à la vérité, à la réalité. Si le journal dit vrai, la bonne chose qu'il a dit reste; s'il dit faux, c'est comme s'il n'avait rien dit du tout (Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 473).Hélas! le père n'est pas homme à parler faux... l'est défunt (La Varende, Pays d'Ouche,1934, p. 94).
    2. Contrairement à la logique, d'une manière inexacte. On pense faux comme on chante faux, par ne point se gouverner (Alain, Propos,1929, p. 864).Créon. ? Cela ne m'étonnerait pas, mon gaillard. Tu es homme à te vendre, et pas cher! Le Garde. ? Il est triste qu'un prince juste puisse voir si faux (Cocteau, Antigone,1932, p. 18).
    3. En péchant contre l'harmonie, le naturel.
    a) MUS. Chanter faux. C'est comme un homme qui a l'oreille juste et qui joue faux du violon; ses doigts se refusent à reproduire juste le son dont il a conscience (Flaub., Corresp.,1847, p. 47).Lulu Maublanc descendait l'avenue de Messine, sifflotait faux la valse hongroise (Druon, Gdes fam.,t. 2, 1948, p. 53).
    ? Au fig. Sonner faux. Il affectait une grande gaieté mais qui sonnait faux (Vialar, Bien-aller,1952, p. 121).Henri eut l'impression que cette voix cordiale sonnait faux : peut-être parce qu'en lui-même quelque chose sonnait faux (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 373).
    b) THÉÂTRE. Dans Orphée le ton ne peut être ni familier ni « poétique » (...). Voilà le style que Jean Marais possède, d'où jamais il ne déraille et qui fait croire à certains critiques qu'il dit faux (Cocteau, Poés. crit. I,1959, p. 248).Ils [les acteurs] n'eussent pu d'eux-mêmes jouer faux tous à la fois. Ces attitudes, ce débit, tout leur venait du dehors, tout leur avait été imposé (Mauriac, Nouv. Bloc-notes,1961, p. 280).
    B.? À faux, loc. adv.
    1. Contrairement à la vérité, d'une manière erronée. Vous m'avez lu si négligemment que presque toujours vous me citez à faux (Flaub., Corresp.,1863, p. 79).D'ailleurs il était admis alors que les vrais prophètes pouvaient prophétiser parfois à faux (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 548).
    2. D'une manière maladroite, anormale. Tomber à faux. Un jour, en descendant l'escalier ? le tien! ? l'oncle posa le pied à faux. Il dégringola bruyamment (Courteline, Vie mén.,Escalier, 1890, II, p. 66).
    ? Spéc. Porter à faux. Ne pas porter directement sur son point d'appui. Les six arcades supérieures portent à faux, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas été construites de façon à ce qu'au centre des arcades inférieures corresponde exactement un vide ou un pilastre (Stendhal, Mém. touriste,t. 1, 1838, p. 82).
    ? En partic. Sans atteindre le but recherché. Si l'un d'entre nous, par hasard, essayait de se confier (...), la réponse qu'il recevait, quelle qu'elle fût, le blessait la plupart du temps (...). Bienveillante ou hostile, la réponse tombait toujours à faux (Camus, Peste,1947, p. 1278).
    Rem. On rencontre ds la docum. qq. ex. où, p. ell. du verbe, cette loc. prend une valeur adj. Aussi quittent-elles [les femmes] assez volontiers un amant, quand il est assez inexpérimenté pour leur ravir (...) ces délicieux tourments de la jalousie à faux (Balzac, Ferragus, 1833, p. 25). Sache qu'un coup de gouvernail à faux casserait le bateau net sur les rochers (Flaub., Corresp., 1850, p. 178).
    3. Sans raison, à tort. On peut, monsieur, être à la fois ancien marin et calomniateur en accusant à faux un brave et loyal camarade (Sue, Atar Gull,1831, p. 20).C'est s'alarmer à faux que s'émouvoir des inévitables lenteurs (...) d'une négociation (Jaurès, Paix menacée,1914, p. 229).
    III.? Emploi subst.
    A.? [Correspond à I A; précédé de l'art. déf., avec valeur de neutre]
    1. Ce qui est contraire à la vérité. Prendre le faux pour le vrai; distinguer le vrai du faux; plaider le faux pour savoir le vrai. Le principe de l'insuccès [de Napoléon] n'est point dans les accidents de la nature et de la guerre (...) il est tout entier dans le faux des conceptions politiques (Proudhon, Révol. soc.,1852, p. 145).Quelques chefs militaires (...) avaient organisé le faux et le mensonge, à l'abri du prétendu secret d'État (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 294).Le faux n'est pas toujours soluble dans le vrai. Le vrai n'annule pas toujours le faux (Valéry, Mauv. pens.,1942, p. 143):
    16. ... penser vrai c'est saisir mieux. Ce qui est vrai c'est le mouvement qui va du rêve à la chose; en ce sens il y a du vrai dans tous les contes, et du faux dans toutes les doctrines. Alain, Propos,1921, p. 333.
    ? Être dans le faux. Être dans l'erreur. Je sens que je suis dans le faux, comprenez-vous? et que mes personnages n'ont pas dû parler comme cela (Flaub., Corresp.,1857, p. 240).
    2. Ce qui est équivoque, délicat. Le faux d'une situation :
    17. Manette avait changé sa familiarité avec lui en une politesse sèche, coupée d'allusions qui le renfonçaient, sous leur intimidation, dans le faux de sa position. Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 353.
    3. Ce qui manque de naturel, de sincérité. Si le faux règne en effet dans le style comme dans la conduite de certaines tragédies françaises, ce n'était pas au vers qu'il fallait s'en prendre, mais aux versificateurs (Hugo, Préf. Cromw.,1827, p. 33).L'exagération ou, pour parler franc, le faux du livre de Charron est de même nature que dans Montaigne (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 11, 1856, p. 254).Il y a des jeux de sensibilité en elle, des expressions de tendresse filiale (...) outrées et qui sonnent le faux (Goncourt, Journal,1859, p. 630):
    18. Il [Racine] ne rompt pas d'un coup : le faux dans les sentiments dépare encore Alexandre, et il ne cessera d'y avoir, dans toutes ses tragédies et jusque dans Phèdre, des roucoulements. Mauriac, Vie Racine,1928, p. 110.
    B.? [Correspond à I B; l'art. est déf. ou indéf.] Altération ou contrefaçon de quelque chose d'authentique.
    1. DR. Faux (en écriture). ,,Altération de la vérité commise dans un écrit et de nature à causer préjudice`` (Cap. 1936). Être condamné pour crime de faux, pour usage de faux. Les crimes de faux ne peuvent être poursuivis que sur des plaintes privées (Balzac, Cabinet ant.,1839, p. 106).M. Nivardet a une assez belle écriture et il fait le faux dans la perfection, imitant toutes les mains (Ponson du Terr., Rocambole,t. 1, 1859, p. 83).Son ordonnance, un ancien du groupe franc, que grâce à d'invraisemblables faux en écritures, il avait réussi à traîner partout à sa suite (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 217):
    19. Il est à peine croyable que nos grands capitaines aient mis deux ans à découvrir un faux fabriqué sur deux papiers différents collés ensemble (...). Sans cette maladresse du faussaire, le faux serait encore ignoré... Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 280.
    SYNT. Faux en écriture authentique et publique. ,,Commis par un fonctionnaire ou officier public dans l'exercice de ses fonctions ou par toute autre personne ayant simulé les formes ou contrefait les signatures qui impriment aux actes le caractère de l'authenticité`` (Cap. 1936). Faux en écriture de commerce ou de banque. Faux portant sur les actes de commerce. Faux en écriture privée. Faux portant sur les autres catégories d'écrits. Faux matériels. ,,Faux qui consiste à falsifier une écriture par contrefaçon, grattage, ratures`` (ibid.). Faux intellectuel. ,,Altération de la vérité portant sur la substance ou les circonstances d'un acte`` (ibid.).
    ? S'inscrire en faux (contre). Soutenir en justice qu'un acte, une pièce est fausse. Inscription en faux.
    Au fig. Nier la valeur de quelque chose :
    20. Toutes les fois qu'on nous dit : je vous aime bien, cela ne veut pas dire qu'on nous aime; et il y a encore mille autres cas où le positif est plus solennel que le superlatif, où tout adjectif affaiblirait la simplicité absolue de l'image, où la psychologie, en un mot, s'inscrit en faux contre la grammaire. Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 188.
    2. Objet fabriqué à l'imitation d'un objet de valeur. Je n'aime pas beaucoup qu'une ?uvre du XIIesiècle soit exécutée au XIXe. Cela s'appelle un faux. Tout faux est haïssable (France, P. Nozière,1899, p. 246).
    ? Bijou en faux (vieilli). Bijou fabriqué dans une matière qui imite une matière précieuse. Synon. bijou (de) fantaisie.Bijoutier en faux. L'autre, au contraire, était bien l'?uvre de Paris, ce bijoutier en faux qui dispose de mille futilités charmantes, brillantes, mais peu solides, mal assorties, mal rattachées (A. Daudet, Fromont jeune,1874, p. 100).
    Prononc. et Orth. : [fo], fém. [fo:s]. Enq. : /fo, -s, D/. Homon. faut (de falloir). Ac. 1932 écrit les composés en faux- avec un trait d'union. Mais l'usage est flottant comme le prouvent les ex. cités. Étymol. et Hist. A. Ca 1100 fals jugement « injuste » (Roland, éd. J. Bédier, 307) id. false lei « fausse loi, fausse religion, qui n'est pas vraie » (ibid., v. 3638); 1176 « contrefait, falsifié » (Chr. de Troyes, Cligès, éd. A. Micha, 3445) id. « qui cherche à tromper » (v. faux-semblant). B. Ca 1223, subst. « ce qui n'est pas vrai » (G. de Coincy, Mir. Notre-Dame, éd. V.-F. K?nig, II Mir. 19, 240); 1611 « imitation, falsification » (Cotgr.). Du lat. falsus « faux, falsifié, trompeur, imposteur ». Fréq. abs. littér. : 9 917. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 13 146, b) 13 273; xxes. : a) 15 599, b) 14 743. Bbg. Archit. 1972, p. 209. ? Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo..., 1972, p. 149, 360, 375-379.


    FAUX2, subst. fém.

    Instrument utilisé pour couper les fourrages, les céréales, composé d'une lame d'acier légèrement recourbée, tranchante du côté concave, qui se termine en pointe à un bout et qui est fixée à l'autre bout, dans une direction perpendiculaire à son axe, à un long manche en bois muni d'une poignée. Affiler, marteler, ébrécher une faux. Au dehors, le grincement d'une faux aiguisée par un faucheur montait par intervalle (Theuriet, Mais. deux barbeaux,1879, p. 142).S'entêtant sur un coin de pré, les faucheurs allaient toujours, sans relâche; et le sifflement des faux montait encore, large, régulier (Zola, Terre,1887, p. 145):
    ... dans les champs attaqués par les faux, on voyait les hommes se balancer en promenant au ras du sol leur grande lame en forme d'aile. Maupass., Pierre et Jean,1888, p. 380.
    ? En partic.
    ? Faux à râteau ou faux armée. Faux munie d'un râteau à longues dents, fixé au dos de la lame et à la partie inférieure du manche pour ranger les tiges coupées en andains (cf. Chesn. 1857, Lar. 20e-Lar. encyclop.).
    ? ARMES ANC. Faux (de guerre). Faux utilisée comme arme d'hast en fixant la lame dans le prolongement du manche (et en faisant varier parfois la forme de cette lame) ou à un char de guerre. Cf. fauchard.Le vaste coup de faux des Cimbres fauchant la mêlée [du haut de leurs chars] (Barbey d'Aurev., Memor. 3,1856, p. 75).
    ? Emplois métaph.
    ? La faux de la mort, du temps. O Malherbe! la faux de la mort te moissonne au milieu de tes belles années! (Chateaubr., Natchez,1826, p. 272).Le disque de l'horloge est le champ du combat, Où la Mort de sa faux par milliers nous abat (Gautier, Poés.,1872, p. 262).C'est la phtisie rapide (...). Le temps n'a pas de faux plus aiguë, plus soudaine (L. Daudet, Morticoles,1894, p. 91).
    ? [En parlant de ce qui peut tuer, détruire] La faux abjecte des avorteuses, la tringle de rideau passait sans bruit, des milliers d'existences coulaient au ruisseau (Zola, Fécondité,1899, p. 193).Le Montgirmont devient fou, crache ses obus par-dessus nos têtes, nous courbe sous un vol de grandes faux, sifflant, volontaire, bestial (Genevoix, Éparges,1923, p. 105).
    ? ANAT. [P. anal. de forme] Repli membraneux ou ligament recourbé. Faux du cervelet, de l'artère hépatique; grande faux du péritoine. Dans les mammifères, la faux du cerveau diminue beaucoup de longueur et de largeur (Cuvier, Anat. comp.,t. 2, 1805, p. 177).
    REM.
    Fauchon, subst. masc.,,Petite faux pour couper les céréales, ou faux armée d'un râteau destiné à rabattre les tiges coupées vers la gauche du faucheur ou du moissonneur`` (Fén. 1970). Si vous trouvez un paysan lombard prêt à aller couper la barbe à Zobel avec son fauchon, venez me le dire, je l'accompagne. Mais si je suis seul, j'ai mon foin à rentrer (Giono, Bonh. fou,1957, p. 446).
    Prononc. et Orth. :[fo]. Ds Ac. 1694, s.v. faulx, avec l étymol. Cette orth. est vivement défendue par Land. 1834 : ,,L'étymologie doit, toujours, être la règle, la raison de l'orthographe, lorsque deux mots ont la même consonance sans avoir le même sens``. Cf. faux1. Ac. 1718-1878 admet faulx ou faux. Ce n'est que dans l'éd. de 1932 que Ac. tranche, en faveur de faux. Alors que déjà Fér. Crit. t. 2 1787 considère la graph. faulx comme archaïque. Étymol. et Hist. 1176-81 fauz (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 3101). Du lat. falx, falcis « faux, faucille, serpe ». Fréq. abs. littér. : 327. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 398, b) 444; xxes. : a) 572, b) 463. Bbg. Gohin 1903, p. 375.


    Wiktionnaire


    Nom commun 1 - français

    faux \fo\ masculin, singulier et pluriel identiques

    1. (Au singulier) Ce qui n'est pas vrai, ce qui n'est pas conforme à la vérité.
      • Discerner le faux d'avec le vrai.
    2. (Littéraire) (Au singulier) Ce qui manque de vérité et de naturel.
      • Avoir l'horreur du faux.
    3. (Droit) Altération, contrefaçon, supposition frauduleuse d'actes, de pièces, d'écritures publiques.
      • Le secours allait venir aux révisionnistes du côté où on l'attendait le moins. Une pièce du dossier secret, deux fois rendue publique, se trouva être un faux. (Jean Roget, L'affaire Dryfus, page 61, Action française, 1925)
      • Le vote à peine clos, nous entendions dans les couloirs quelques-uns de nos anciens émettre des doutes sur la qualité du papier. ? « C'est certainement un faux » disait Rouvier. C'était en effet un faux, le faux du colonel Henry. (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
    4. (Logique) Une des deux valeurs de vérité de l'algèbre de Boole, signifiant un état faux, soit 0.

    Adjectif - français

    faux \fo\

    1. Qui n'est pas conforme, ou qui ne se conforme pas à la réalité. Quand il s'agit des idées et des sentiments, et de leur expression, il signifie que ces idées, ces sentiments ou leur expression sont contraires à la réalité par erreur ou par imposture.
      • Ces gens-là savent bien qu'ils sont exposés à des dommages-intérêts et même à la prison ; mais que leur importe ? ils ont changé d'habit, donné un faux nom et une fausse adresse et par-dessus tout ils sont insolvables. (Gabriel Maury, Des ruses employées dans le commerce des solipèdes, Jules Pailhès, 1877)
    2. (Souvent) Vain et infondé.
      • Fausse joie ; fausse crainte ; fausse honte
      • Fausse pudeur, pudeur qui se trompe d'objet.
    3. (Art) Ce qui s'écarte du naturel.
      • Le faux goût qui règne dans cet ouvrage. ? Fausse éloquence.
      • Dessin faux. ? Coloris faux ; ton faux. ? Tableau faux de couleur.
      • Faux brillants, pensées ingénieuses et qui ont quelque éclat, mais qui sont dépourvues de justesse et de solidité.
    4. Qui manque d'exactitude, de justesse ou de rectitude.
      • Règle fausse. ? Faux calcul ; argument, raisonnement faux
      • Avoir le jugement, l'esprit, le goût faux. ? Les esprits faux sont dangereux.
    5. Qui, soit volontairement et dans un dessein de mensonge, soit involontairement, par suite d'insuffisance, ne répondent pas à leur nom, à leur nature présumée ou à leurs apparences.
      • Une presse complaisante jusqu'à la servilité répandait dans le public, depuis les salons jusqu'aux mansardes, les idées les plus fausses et les plus dangereuses. (Général Ambert, Récits militaires : L'invasion (1870), Bloud & Barral, 1883, page 240)
      • Fausse piété ; faux zèle ; fausse modestie ; fausse politesse
      • Faux contrat ; faux acte ; faux titre ; faux testament. ? Faux poids.
      • Faux diamants ; bijoux faux
    6. Qui est postiche ou contrefait, sans qu'il y ait dans l'objet postiche ou dans la contrefaçon une intention de simulation frauduleuse.
      • Fausse porte ; fausse fenêtre ; fausse dent ; faux cheveux
      • La dame de Lespoisse, leur mère, ne menait grand train, à la Motte-Giron, que pour faire des dupes. En réalité, elle n'avait rien et devait jusqu'à ses fausses dents. (Anatole France, Les Sept Femmes de la Barbe-Bleue et autres contes merveilleux, 1909)
    7. Qualifie des phénomènes ou des objets qui présentent l'apparence de phénomènes ou d'objets différents en réalité et peuvent ainsi causer des méprises.
      • Faux croup, maladie des organes respiratoires qui ressemble à la diphtérie.
    8. (Par extension) Qualifie des objets ou à des actes irréguliers, incorrects, insuffisants, manquant à leur destination.
      • Les petits faux sauniers imaginaient aussi toutes sortes de camouflages pour passer de faibles quantités de faux sel. (Bernard Briais, Contrebandiers du sel : La vie du faux saunier au temps de la gabelle, Paris : Éditions Aubier Montaigne, 1984, page 74)
      • Faux mouvement, faux bond, faux pas
      • Faire un faux pas. ? Fausse man?uvre. ? Faire fausse route.
    9. (Musique) Qui n'est pas juste ; qui n'est pas dans le ton.
      • Et le roi éclata de rire, mais d'un rire si faux, que l'écho de la chambre le répéta d'un ton lugubre. (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre VI)
      • Il fallait une bien brillante affaire pour qu'Anthelme Féraud chantonnât aussi fort et aussi faux. (Jules Coste-Labaume, Un mariage lyonnais, Lyon : Imprimerie Alricy & Fauque, 1890, page 49)
      • Fausse corde, Corde qui n'est pas montée au ton juste.
      • Corde fausse, Corde qui ne peut jamais s'accorder avec une autre.
    10. Qui n'est pas ce qu'elle semble ou ce qu'elle dit être, en parlant d'une personne.
      • Le faux Smerdis, le faux Démétrius, Les imposteurs qui se firent passer pour Smerdis, pour Démétrius.
      • Faux prophète. ? Faux brave.
      • Il s'est glissé parmi eux un faux frère qui les a trahis.
    11. Qui affecte des sentiments qu'il n'a pas, dans le dessein de tromper.
      • L'essentiel pour les jésuites, c'était d'affaiblir, d'amoindrir, de rendre les âmes faibles et fausses, de faire des petits très-petits, et les simples idiots ; une âme nourrie de minuties, amusées de brimborions, devait être facile à conduire. (Jules Michelet, Le prêtre, la femme, la famille, Paris : Chamerot, 1862 (8e éd.), page 65)
      • Le chevalier jeta un coup d'?il sur l'inconnu : sourire faux, regard sournois, l'homme lui déplut. (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
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    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    FAILLIR. (Il n'est plus guère usité qu'à l'infinitif, au passé simple : Je faillis; et aux temps composés : J'ai, j'avais failli, etc. Faut, 3e personne du singulier du présent de l'indicatif, se rencontre encore dans quelques vieilles locutions telles que Tant s'en faut que. Peu s'en faut que. Il s'en faut de tout.) v. intr.
    Manquer, faire défaut. Le jour commence à faillir. La mémoire lui a failli. Faillir à une tâche. Par extension, il signifie Céder, devenir faible. Cet édifice a failli par le pied. Ce cheval commence à faillir par les jambes.

    FAILLIR signifie aussi Manquer à exécuter, à faire une chose. J'irai là sans faillir. Suivi d'un infinitif, il signifie N'être pas loin de faire quelque chose, y manquer de peu. J'ai failli mourir. J'ai failli attendre. Il faillit être assassiné. Il faillit être ministre. J'ai failli l'oublier. L'accident qui faillit nous arriver. Il a failli nous arriver un grand malheur. Figurément, il signifie Se tromper, se méprendre sur quelque chose. Faillir lourdement. Les plus doctes sont sujets à faillir.

    Littré

    FAUX (fô, fô-s') adj.
    • 1Qui n'est pas vrai, qui est contraire à la réalité. Ce qu'il dit est faux. Il n'y a rien de plus faux. Un faux exposé. De faux rapports. Crains-tu si peu le blâme et si peu les faux bruits?? Corneille, Cid, III, 4. Par ce faux soupçon vous lui faites injure, Corneille, Rodog. I, 7. [Le vulgaire] Mettant de faux milieux entre la chose et lui, Et mesurant par soi ce qu'il voit en autrui, La Fontaine, Fabl. VIII, 26. Cette fausse imagination [croire que Dieu ne gouverne pas les choses humaines] est détruite par la claire notion qu'on a de Dieu, Bossuet, Lib. arb. 3. Couvrant d'un zèle faux votre ressentiment, Racine, Athal. I, 5. Il y a une fausse modestie qui est vanité?; une fausse gloire qui est légèreté?; une fausse grandeur qui est petitesse?; une fausse vertu qui est hypocrisie?; une fausse sagesse qui est pruderie, La Bruyère, III. Ils regardent comme un mépris la sincérité qui n'ose leur donner de fausses louanges, Massillon, Carême, Passion. Sous l'horrible appareil de sa fausse justice Un tribunal de sang te condamne au supplice, Voltaire, Alz. v, 4. Et la fausse pitié, pire que le mépris, Voltaire, Tancr. I, 4. De ses miracles faux soutient l'illusion, Voltaire, Fanat. I, 1. L'honnête intérêt de l'humanité, l'épanchement simple et touchant d'une âme franche ont un langage bien différent des fausses démonstrations de la politesse, Rousseau, Hél. II, 14.

      Faux témoin, voy. TÉMOIN.

      Faux emploi, voy. EMPLOI.

      Avoir faux air ou un faux air de quelqu'un, avoir avec lui une certaine ressemblance.

      Il est faux que? avec le subjonctif. Il est faux qu'il ait tenu ce langage. Cela est faux, mes pères, que, la défense étant permise, le meurtre soit aussi permis, Pascal, Prov. 14. Il est faux d'abord qu'un soldat chrétien soit coupable de la mort de Julien?; aucun historien ni païen, ni chrétien, ne le dit, Bossuet, Var. 1er disc. § 7.

    • 2Vain, mal fondé. Fausse joie. Fausses craintes. Fausse honte. Faux point d'honneur. On fuit de fausses misères, on court après de fausses félicités, Fléchier, Panég. t. I, p. 385. Ne m'as-tu pas flatté d'une fausse espérance?? Racine, Brit. III, 6. Cette grandeur Qu'on nomme si souvent du faux nom de bonheur, Voltaire, Zaïre, I, 1. Morte à de faux plaisirs, cachée à tous les yeux, Delavigne, Vêpres sicil. I, 4.
    • 3Qui s'écarte du naturel, du vrai, en parlant d'ouvrages d'esprit et des compositions des artistes. Genre faux. Coloris faux. Ce tableau est faux de couleur. Fausse éloquence.

      Couleur fausse, couleur qui ne se range pas nettement dans une couleur déterminée. La couleur du cuivre pur est d'un rouge orangé, et cette couleur, quoique fausse, est plus éclatante que le beau jaune de l'or pur, Buffon, Min. t. v, p. 93, dans POUGENS.

      Faux teint, voy. TEINT.

    • 4Qui manque de justesse, d'exactitude, de rectitude. Calcul, argument, raisonnement faux. L'esprit n'est jamais faux que parce qu'il n'est pas assez étendu, au moins sur le sujet dont il s'agit, quelque étendue qu'il pût avoir d'ailleurs sur d'autres matières, Duclos, M?urs, 14. Les esprits faux sont insupportables, les c?urs faux sont en horreur, Voltaire, Dict. phil. Fausseté. Les plus grands génies peuvent avoir l'esprit faux sur un principe qu'ils ont reçu sans examen, Voltaire, ib. Esprit. Et moi qui, soixante ans après lui [Corneille], viens faire parler une vieille Jocaste d'un vieil amour, et tout cela pour complaire au goût le plus fade et le plus faux qui ait jamais corrompu la littérature, Voltaire, Oreste, Épître.
    • 5Qui n'est pas conforme aux exigences de la règle. Vers faux.

      Faux pli, voy. PLI.

      Terme de blason. Fausses armes, fausses armoiries, celles qui ne sont pas suivant les règles, et ont par exemple couleur sur couleur, ou métal sur métal.

      Terme de vétérinaire. L'allure d'un cheval est dite fausse quand les diverses actions qui la composent ne se succèdent pas régulièrement ou selon le rhythme normal.

    • 6 Terme de musique. Qui n'est pas dans le ton, qui n'est pas juste. Intonation fausse. Accord faux. J'ai remarqué sur plusieurs personnes qui avaient l'oreille et la voix fausses, qu'elles entendaient mieux d'une oreille que d'une autre, Buffon, De l'ouïe.

      Fausse quarte, fausse quinte, voy. QUARTE et QUINTE.

      Fausse corde, corde qui n'est pas montée au ton juste?; corde fausse, corde qui ne peut jamais s'accorder avec une autre.

      Fausse note, note jouée ou chantée à la place de la note véritable, et dont cependant l'intonation n'est pas altérée.

      Note fausse, note qui n'est pas dans le ton, qui n'est pas juste.

    • 7Se dit de tout ce qui n'est pas tel qu'il doit être ou qu'il a coutume d'être. Fausses démarches. Fausses mesures. Un faux mouvement. Une fausse position. Un même jour t'a vu par une fausse adresse Trahir ton souverain, ton ami, ta maîtresse, Corneille, Cinna, IV, 7. Et combien nous égare une fausse prudence?! Voltaire, Tancr. IV, 6.

      Faux bond, voy. BOND.

      Faux feu, voy. FEU.

      Faux jour, voy. JOUR.

      Terme de vénerie. Faux marcher, voy. MARCHER.

      Faire un faux pas, trébucher?; et fig. commettre quelque faute. La plus haute vertu peut faire de faux pas, Corneille, Suréna, III, 2.

      Terme d'arithmétique. Règle de fausse position, voy. RÈGLE.

      Terme de danse. Fausse position, voy. POSITION.

      En termes de marine et de chirurgie, fausse route, voy. ROUTE.

      Terme de marine. Fausse man?uvre, voy. MAN?UVRE.

    • 8 Terme de jeu. Fausse carte, carte marquée avec laquelle on triche au jeu.

      Fausse carte, se dit aussi d'une carte entrée seule dans un jeu et qui est désavantageuse.

      Fausses cartes, au quadrille, à l'hombre et aux autres jeux où il y a une triomphe, cartes qui ne sont pas triomphe.

      Faux jeu, voy. JEU.

    • 9 En termes de médecine, fausse couche, voy. COUCHE.

      Fausses eaux, voy. EAU.

      Faux germe, voy. GERME.

      Fausse grossesse, voy. GROSSESSE.

      Fausse pleurésie, voy. PLEURÉSIE.

      Fausse pneumonie, voy. PNEUMONIE.

      Fausse variole, synonyme de varicelle.

      Terme de vétérinaire. Faux nez, faux museau, voy. BOUQUET.

    • 10 Terme de jurisprudence. Supposé, altéré. Avoir un titre faux. Signature fausse. Se présenter sous un faux nom. Vendre à faux poids. Payer en fausse monnaie.

      Fig. C'est une fausse pièce, une fausse lame, c'est une personne à qui il ne faut pas se fier.

      À fausses enseignes, en se servant de marques supposées (locution qui a vieilli).

      Fausse clef, clef qui ouvre la porte d'autrui, et que l'on fait ou garde le plus souvent pour un usage illicite.

      Clef fausse, clef qui n'est pas propre à la serrure pour laquelle on veut s'en servir.

      Faux-monnayeur voy. MONNAYEUR.

      Faux-saunage, voy. SAUNAGE.

      Faux-saunier, voy. SAUNIER.

      Faux sel, voy. SEL.

    • 11Fait à l'imitation d'une chose vraie. Faux cheveux. Diamants faux. Fausse barbe. Fausses dents. Quelquefois du bon or je sépare le faux, Boileau, Art p. IV.

      Fig. Faux brillants, voy. BRILLANT.

      Simulé, contrefait. C'est un prétexte faux dont l'amour est la cause, Corneille, Poly. I, 4. Et ce masque trompeur de fausse hardiesse, Corneille, Nicom. III, 4. S'il a cru m'éblouir par de fausses caresses, Corneille, ?dipe, II, 2. Et sa fausse bonté se trahit elle-même, Corneille, Sophon. II, 5. J'affectais à tes yeux une fausse fierté, Racine, Bajaz. II, 1.

      Faux semblant, voy. SEMBLANT.

      Terme de théâtre. Fausse sortie, voy. SORTIE.

    • 12 Terme de guerre. Fausse attaque, attaque faite pour détourner l'attention de l'ennemi du point où la véritable attaque se fait.

      Fausse alarme, alarme donnée pour inquiéter l'ennemi.

      On dit de même fausse alerte.

      Dans le langage général, fausse alarme se dit aussi, ainsi que fausse alerte, d'une alarme vaine et sans sujet, d'une frayeur sans fondement.

      Terme de fortification. Fausse braie, seconde enceinte terrassée comme la première, et qui n'en est pas séparée par un fossé, mais dont le terre-plein joint l'escarpe de la première enceinte. Ils vous étourdissent de flancs, de fausses braies, de courtines?, La Bruyère, XII.

    • 13Qui n'est pas, en parlant des personnes, ce qu'il semble ou ce qu'il dit être. Un faux ami. Un faux brave. Un faux Louis XVII. Un faux prophète. Un faux frère. J'ai vu de ces faux justes deçà et delà les monts?; j'en ai vu qui, pour faire admirer leur intégrité, prenaient l'intérêt d'un étranger contre celui d'un parent ou d'un ami, encore que la raison fût du côté du parent ou de l'ami, Guez de Balzac, De la cour, 6e disc. Avec les faux Romains elle a fait plein divorce, Corneille, Sertor. III, 3. Trois autres faux Démétrius s'élevèrent l'un après l'autre?; cette suite d'impostures supposait un pays tout en désordre, Voltaire, Russie, I, 3. C'est un faux bon peintre comme c'est un faux bel esprit, Diderot, Salon de 1765, ?uvres, t. XIII, p. 46, dans POUGENS.

      Un faux bonhomme, un homme qui paraît bonhomme et qui ne l'est pas.

    • 14Qui affecte, pour tromper, des sentiments qu'il n'a pas?; à qui il ne faut pas se fier. Un c?ur faux. À mon mari, dit la fausse femelle, La Fontaine, Mari conf. Il n'est esprit si droit Qui ne soit imposteur et faux par quelque endroit, Boileau, Épît. IX. Que l'on est faux en ce pays, en disant la vérité?! Maintenon, Lett. au duc de Noailles, 1er sept. 1711. Tranquille dans le crime et fausse avec douceur, Voltaire, Zaïre, IV, 7. Ils sont [les hommes] faux ou méchants, ils sont faibles, cruels, Voltaire, Tancr. IV, 5. Que les hommes sont faux, et qu'ils savent, hélas?! Trop bien persuader ce qu'ils ne sentent pas?! Gresset, Méchant, IV, 1.

      Familièrement. Être faux comme un jeton, ne mériter aucune espèce de confiance.

      Il se dit aussi de l'air, du regard, etc. Un air faux. Cet homme a la mine fausse. Il y avait dans son ton, dans son air, je ne sais quoi de faux, de malin, d'ironique qui ne me donnait pas de confiance, Rousseau, Confess. Il.

    • 15Méchant. Je vis dans le temple de Veste Des Troyens la fatale peste? Qui se cachait sans dire mot, Je veux dire la fausse Hélène Si funeste à la gent troyenne, Scarron, Virg. II. Mais le faux animal, sans en prendre d'alarmes, Est venu droit à moi qui ne lui disais mot, Molière, Princ. d'Él. I, 2. C'est un archaïsme, voy. à l'historique le faux enfes, le méchant enfant.
    • 16 Terme d'histoire naturelle. Faux s'ajoute aux noms de végétaux ou de minéraux ayant quelque ressemblance avec les végétaux ou minéraux que ces noms désignent. Faux acacia, voy. ACACIA. Faux baguenaudier, coronille ou séné bâtard. Faux ébénier, voy. ÉBÉNIER. Faux jalap, voy. JALAP.

      Fausse orange ou coloquinte, nom du cucurbita aurantia, Willdenow, cucurbitacée grimpante.

      Faux grenat, voy. GRENAT. Faux argent, mica. Faux diamant, zircone. Faux charbon, charbon qui est presque toujours en poussier, et qui se trouve en masse, dans les houillères faibles.

      Fausse chenille, toute chenille ayant 8, 18 ou 22 pattes.

    • 17Il se joint à beaucoup de noms d'objets qui ont certaines ressemblances avec d'autres. Faux fourreau, voy. FOURREAU. Fausses manches, voy. MANCHE. Fausse équerre, voy. ÉQUERRE.

      Terme de jardinage. Faux bois, branches qui ne peuvent donner de fruit, ni servir à l'ornement.

      Fausses côtes, voy. CÔTES.

      Faux-bourdon, voy. BOURDON 2. Je suivis des processions, j'aimais le faux-bourdon des prêtres, Rousseau, Conf. II.

      Terme d'imprimerie. Faux titre, voy. TITRE.

      Faux frais, voy. FRAIS.

    • 18 Terme d'architecture. Fausse aire, matériaux grossiers dont on remplit l'intervalle entre les solives et sur lesquelles on forme l'aire.

      Fausse alette, pied droit en arrière-corps, portant une arcade ou une plate-bande.

      Faux attique, amortissement ayant à peu près les proportions de l'attique, mais sans fenêtres, dont on couronne un grand ordre d'architecture, et que souvent on orne d'un bas-relief ou d'une inscription.

      Terme de charpente. Faux chevêtre, pièce de bois plus faible que le chevêtre.

      Faux comble, la partie supérieure d'un comble brisé.

      Faux plancher, faux plafond, voy. PLANCHER, PLAFOND.

      Fausse porte, voy. PORTE.

    • 19 Terme de marine. Ce mot faux donne ordinairement au mot qui le suit la signification de supplémentaire, de simulé, de fautif, de momentané, d'à peu près semblable à l'objet exprimé par ce même mot.

      Faux bau, se dit des baux qui portent les planches du faux-pont.

      Fausse amure, man?uvre qui sert à renforcer les amures des basses voiles.

      Fausse arcade, renfoncement cintré, arcade feinte, de laquelle il ne résulte pas de percée.

      Fausse balancine, cordage supplémentaire pour soutenir une vergue.

      Fausse batterie, canons postiches de bois peint que l'on place sur quelques bâtiments marchands pour imposer à l'ennemi.

      Fausse bouteille, ornement extérieur d'un vaisseau?; la partie la plus élevée des bouteilles d'un grand bâtiment?; placard posé sur l'extrémité du bordé de l'arrière, sur les bâtiments qui n'ont pas de bouteilles percées intérieurement.

      Fausse braye, cordage qui sert à l'amarrage d'un canon.

      Faux bras, se dit des man?uvres courantes qu'on capèle sur l'extrémité d'une vergue, pour aider aux bras ou les remplacer provisoirement.

      Fausse cargue, addition aux cargues naturelles des voiles majeures.

      Fausse carlingue, renfort sur la carlingue.

      Faux point, ralingue jointe à une autre pour fortifier les points d'écoute des basses voiles.

      Faux pont, voy. PONT.

    • 20 S. m. Ce qui n'est pas vrai. Discerner le faux d'avec le vrai. Notre esprit est souvent troublé par la défiance et l'incertitude?; et le faux lui paraît revêtu de couleurs si semblables à celle du vrai, qu'il ne sait où il en est, Nicole, Ess. de mor. 1er traité, ch. 8. Tant le faux s'attire d'égards par cette ancienne possession où il se trouve toujours?! Fontenelle, Delisle. Enfin, il a fallu que M. Spallanzani, le meilleur observateur de l'Europe, ait démontré aux yeux le faux des expériences de cet imbécile Needham, Voltaire, Lett. Villevieille, 26 août 1768.

      Fig. Plaider le faux pour savoir le vrai, dire des choses fausses, pour ne pas laisser pénétrer sa pensée et amener ainsi les autres à dire la leur.

      Être dans le faux, se tromper, être dans l'erreur. Le monde qui est toujours dans le faux, Massillon, Avent, Épiph. Vanité.

      Terme de chasse. Appeler en faux, se dit du chien qui aboie en quelque endroit d'où le gibier est délogé.

    • 21 Terme de littérature. Ce qui n'est pas naturel. Le faux est toujours fade, ennuyeux, languissant, Boileau, Ép. IX. Ces comparaisons peuvent éblouir d'abord, et elles étaient fort vantées du temps de Quintilien?; mais, quand on les examine de près, on en reconnaît le faux, Rollin, Traité des Ét. III, 3. Cet éclat de coloris qui fait que le faux même de Voltaire a sa vérité poétique, Villemain, Litt. Tabl. du XVIIIe siècle, 2e part. 2e leç.

      Il se dit en un sens analogue pour les choses morales. Il ne considéra ni la fausse gloire ni le faux des honneurs, Fléchier, Lamoignon. Dieu vous rappelle à lui par le frivole et le faux de toutes les choses humaines, Massillon, Carême, Motifs de conv. C'est [ne pas croire à l'honnêteté] le malheur des cours surtout?; comme on y est né et qu'on y vit dans le faux, on croit le voir dans la vertu aussi bien que dans le vice, Massillon, Pensées, Des jugem. des hommes.

    • 22 Terme de musique. Ce qui n'est pas dans le ton. Nulle cadence, nul accent mélodieux dans les airs du peuple?; les instruments militaires, les fifres de l'infanterie, les trompettes de la cavalerie, tous les cors, tous les hautbois, les chanteurs des rues, les violons de guinguette, tout cela est d'un faux à choquer l'oreille la moins délicate, Rousseau, Hél. II, 23.
    • 23Altération, supposition d'actes, de pièces, de signatures. Commettre, faire un faux, se rendre coupable d'un faux en écriture privée ou publique. Ceux qui font courir leurs ouvrages sous le nom d'autrui sont réellement coupables du crime de faux?; mais il s'agit de confronter les écritures, Voltaire, Lett. Bordes, 30 oct. 1769.

      Terme de jurisprudence. Altération frauduleuse de la vérité au préjudice d'autrui.

      Faux principal, se dit d'une procédure qui a pour objet la poursuite d'un faux, par opposition à faux incident, qui se dit d'une procédure faite incidemment durant le cours d'une autre affaire. Le faux incident est la voie que prend une partie pour faire rejeter d'un procès, comme fausse, une pièce produite?; on l'appelle ainsi parce que cette procédure n'est qu'un incident du procès engagé, lequel forme le principal. Faux incident civil, procédure ou faux incident dans une instance civile.

      S'inscrire en faux, attaquer en justice un acte, une pièce comme fausse. Inscription en faux. J'obtiens lettres royaux et je m'inscris en faux, Racine, Plaid. I, 7.

      Fig. S'inscrire en faux contre une allégation, la nier positivement. Je m'inscris en faux contre vos paroles, Molière, les Préc. 10.

    • 24Ce qui n'a que l'apparence d'être précieux, en parlant de certains objets de parure ou d'utilité. J'en fais voir le chaton [d'un jonc], C'est du faux, me dit-on, Béranger, Bonne fille.

      Fabricant en faux, celui qui fabrique des objets imitant l'or, l'argent ou autres matières précieuses, et qui les vend pour imités.

      Terme de tapisserie. Cuivre en fil ou en lame non doré, mais seulement mis en couleur?; on l'emploie à faire du galon et autres garnitures.

    • 25Faux, adv. D'une manière fausse. Raisonner faux. Dater faux. Il chantait faux avec méthode, Hamilton, Gramm. 7. On peint faux pour l'?il, comme l'on chante faux pour l'oreille, Diderot, Pensées sur la peint.

      Terme d'ancienne pratique. Un faux donné à entendre contre la vérité, chose donnée à entendre contre la vérité.

      Terme de vétérinaire. Faux marqué, voy. MARQUÉ.

    • 26À faux, loc. adv. À tort, d'une manière fautive. Accuser à faux. L'expérience nous fait voir qu'ils ont triomphé à faux, Guez de Balzac, Socr. disc. 4. [Un devin] Lui qu'Apollon jamais n'a fait parler à faux, Corneille, Hor. I, 2. Le nom de cavalier que tu portes à faux, Mairet, Sol. III, 2. Il se vantait à faux et ne possédait rien, La Fontaine, Gasc. Et tu as un billet de monsieur Matthieu, pour marque que tu ne viens pas à faux, Regnard, Sérén. 10.

      Aller à faux en quelque endroit, manquer d'y trouver ce qu'on cherche.

      Frapper à faux, se dit d'un coup de marteau qui ne frappe pas juste sur le clou?; et fig. mal appliquer un reproche, une punition.

      Terme d'architecture. Porter à faux, se dit des pièces mal posées qui ne portent pas directement sur leur point d'appui. Cette poutre porte à faux.

      Fig. Il est difficile que de toutes les pièces que l'on emploie à l'édifice de sa fortune, il n'y en ait quelqu'une qui porte à faux, La Bruyère, VIII.

      Substantivement. Un porte à faux. Il y a dans cette église des porte à faux. Ce mur est hors d'aplomb, il est en porte à faux. Les loges de ce théâtre sont en porte à faux.

      Fig. Porter à faux, se dit de ce qui n'est pas solidement prouvé, établi. Ce raisonnement porte à faux. Une conspiration, une reine en danger d'être détrônée, une amante sacrifiée, sont assurément des sujets tragiques?; ils cessent de l'être dès que tout porte à faux, Voltaire, Comm. Corn. Rem. comte d'Essex. Il y a un autre fondement de son livre [Montesquieu, Espr. des lois] qui ne me paraît pas moins porter à faux, Voltaire, Dial. XXIV, 1.


    REMARQUE

    1. Faire de faux pas ou faire des faux pas. Les deux se disent?: le premier est conforme à la règle stricte?; dans le second on prend faux pas pour un seul mot.

    2. Faux, avec plusieurs noms, modifie leurs significations, suivant qu'il les précède ou qu'il les suit. On en peut voir ci-dessus des exemples avec carte, clef, note.


    HISTORIQUE

    XIe s. Qui faus jugement fait, Lois de Guill. 15. De false lei [le mahométisme] que Deus nen amat onques, Ch. de Rol. CCLXVI.

    XIIe s. Li ors des tables ne sera mie faux, Ronc. p. 149. Empris [j'] ai greignor folie Que li faus enfes [le méchant enfant] qui crie Por la bele estoile avoir, Couci, III. Las?! pourquoi l'ai de mes ieuz regardée, La douce rien qui fausse amie a nom?? ib. VI. Onques vers li [elle] n'oi [je n'eus] faus cuer ne volage, ib. XI. Quant la dame se cointoie et atourne, C'est pour faire son poure ami dolent?; La joie en a li riches faus qui ment, Quesnes, Romancero, p. 86. Peu aime son seigneur ? Qui par fause ochoison [occasion] de lui servir se part, Saxons, XI.

    XIIIe s. À la fausse royne [celle qui n'était pas reine] [ils] vont ensemble là sus, Berte, XXIV. Et Tybers ses cousins, qui ert [était] faus et trichiere, ib. X. Quant la serve l'entent, s' [si] en jeta un faus ris, Semblant fait qu'en fust lie [joyeuse]?, ib. LXXV. Apius, Qui fist à son serjant emprendre Par faus tesmoings fauce querele Contre Virgine la pucele, la Rose, 5614. Quant li corages est commeüz par aucun troblement, il pert les oils [yeux] et la connoissance entre voir [vrai] et faus, Latini, Trésor, p. 353.

    XVe s. Et quant Girauldon en ouïst la voix, il n'ot plus de recours pour lui sauver que par une fausse voie que il savoit, Froissart, II, II, 214. Ha?! faulse envie?! que tu as basty de males ?uvres et maints as livré à honte?! Boucic. II, 26. Et de faintises et faux semblans, pour elles decevoir, bien se savent aider, ib. I, 8. Encontre ung faulx, un et demi, Chartier, ?uvres, p. 719. Toutes fois n'estoient point bien asseur qu'on ne leur jouast à la faulce compagnie, Monstrelet, t. II, p. 122, dans LACURNE. Le duc de Bourbon fist tant que ses gens prinrent une fausse braye par devers une porte au dessoubz du chastel, où il logea cent hommes d'armes, Hist. de Louis III de Bourbon, p. 79, dans LACURNE. Par ma foy, dist le chevalier, il n'y eut onques hommes qui s'en efforçast [de combattre pour une femme]?; car ilz ne s'en vouloient pas encoulper pour elle, pour ce qu'ilz sçavoient bien que elle avoit le chevalier occis?; si eussent esté desloyaux, se ils se fussent mis en faulx gaiges à leur escient, Lancelot du Lac, t. III, f° 131.

    XVIe s. Il se dépouilla de ses habillemens de palefrenier, osta son faux nez et sa fausse barbe, Marguerite de Navarre, Nouv. XXVI. La gloire, vaine et faulse monnoye, Montaigne, I, 278. Le fauls pas d'un cheval suffit à le porter par terre, Montaigne, II, 190. Une peincture entre-luisant d'une infinie varieté de fauls jours à exercer nos conjectures, Montaigne, II, 280. Durant ces guerres de la ligue, plusieurs se sont aydez des places que le roy dernier leur avoit données en garde, et de ses moyens et finances, pour luy faire la guerre et jouer fausse compagnie, Brantôme, Capit. franc. t. II, p. 359, dans LACURNE. Ha, faulse mort, tant tu m'es malivole de me tollir celle à laquelle immortalité appartenoit de droit, Rabelais, Pant. II, 3.

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    Encyclopédie, 1re édition

    Faux, adj. terme d'Arithmétique & d'Algebre. Il y a, en Arithmétique, une regle appellée regle de fausse position, qui consiste à calculer, pour la résolution d'une question, des nombres faux pris à volonté, comme si c'étoit des nombres propres à la résoudre, & à déterminer ensuite, par les différences qui en résultent, les vrais nombres cherchés.

    Les regles de fausse position, où l'on ne fait qu'une seule supposition, sont appellées regles de fausse position simple, & celles dans lesquelles on fait deux fausses suppositions, s'appellent regles de fausse position double ou composée.

    Exemple d'une regle de fausse position simple.

    Trouver un nombre dont la moitié, le tiers, & la quart, fassent 26.

    Suivant l'esprit de la regle de fausse position, prenons au hasard un nombre quelconque, tel cependant que l'on puisse en avoir exactement la moitié, le tiers, & le quart : par exemple 12, dont la moitié est 6, le tiers 4, & le quart 3, lesquelles quantités additionnées ne font que 13 fort différent de 26 ; mais dites par une regle de trois : Si 13 sont provenus de 12, d'où 26 doivent-ils provenir ? En faisant la regle, vous trouverez 24, dont effectivement la moitié 12, le tiers 8, & le quart 6, donnent 26 pour somme.

    Ce problème peut évidemment se résoudre encore par l'Algebre, en faisant cette équation (voyez Equation). D'où l'on tire & , ou . Mais alors il n'y a plus de fausse position.

    Pour les regles de fausse position composée, il est beaucoup plus simple de résoudre par l'Algebre les problèmes qui s'y rapportent.

    Exemple. Un particulier a pris un ouvrier pour trente jours, à condition de lui donner 30 sous chaque jour qu'il travailleroit, & de rabattre sur le gain de son travail autant de fois 10 sous, qu'il seroit de jours sans travailler. Au bout du mois l'ouvrier a reçu 25 liv. ou 500 sous. On demande combien il a travaillé de jours ?

    Résolution. Appellons x le nombre des jours de travail, exprimera le nombre des jours de repos. Ainsi, comme l'ouvrier est supposé gagner 30 sous par jour, 30 x sera le revenu des jours de son travail ; & ou sera la quantité de sous que doit perdre l'ouvrier pour les jours où il n'aura pas travaillé ; il faut donc la retrancher de la quantité de sous qu'il devroit recevoir pour ses jours de travail ; & cette soustraction doit lui laisser 25 liv. ou 500 sous, suivant une des conditions du problème : c'est donc à dire qu'il faut ôter de 30x pour avoir 500 sous ; on a donc cette équation , ou  ; ainsi  ; donc  : ce qui signifie que l'ouvrier a travaillé vingt jours, & qu'il n'a rien fait les dix autres. en effet vingt jours de travail à 30 sous par jour font 30 liv. desquelles ôtant 5 liv. pour les dix jours où il n'a point travaillé, il reste 25 liv. Les nombres 20 & 10 satisfont donc aux conditions proposées ; ainsi le problème est résolu. Voyez Position.

    Il y a aussi, en Algebre, des racines fausses que l'on appelle autrement négatives ; ce sont celles qui sont affectées du signe ?. Voyez Négatif, Racine, & Equation. (E)

    Faux, adj. pris subst. (Jurisprud.) ce terme pris comme adjectif, se dit de quelque chose qui est contraire à la vérité ; par exemple, un fait faux, une écriture fausse ; ou bien de ce qui est contraire à la loi, comme un faux poids, une fausse mesure.

    Lorsque ce même terme est pris pour substantif, comme quand on dit un faux, on entend par-là le crime de faux, lequel pris dans sa signification la plus étendue, comprend toute supposition frauduleuse, qui est faite pour cacher ou altérer la vérité au préjudice d'autrui.

    Le crime de faux se commet en trois manieres ; savoir, par paroles, par des écritures, & par des faits sans paroles ni écritures.

    1°. Il se commet par paroles, par les parjures, qui sont de faux sermens en justice, & autres qui font sciemment de fausses déclarations, tels que les stellionataires, les témoins qui déposent contre la vérité, soit dans une enquête, information, testament, contrat, ou autre acte, & les calomniateurs qui exposent faux dans les requêtes qu'ils présentent aux juges, ou dans les lettres qu'ils obtiennent du prince.

    L'exposition qui est faite sciemment de faits faux, ou la réticence de faits véritables, est ce qu'on appelle en style de chancellerie obreption & subreption ; cette sorte de fausseté est mise au nombre de celles qui se commettent par paroles, quoique les faits soient avancés dans des requêtes ou dans des lettres du prince, qui sont des écritures, parce que ces requêtes ou lettres, en elles-mêmes, ne sont pas fausses, mais seulement les paroles qui y sont écrites, c'est pourquoi l'on ne s'inscrit pas en faux contre une enquête, quoiqu'il s'y trouve quelque déposition qui contienne des faits contraires à la vérité, on s'inscrit seulement en faux contre la déposition, c'est-à-dire contre les faits qu'elle contient. Voyez Affirmation, Calomniateur, Faux Témoin, Déposition, Parjure, Serment, Stellionataire, Témoin

    On doit aussi bien distinguer le faux qui se commet par paroles d'avec le faux énoncé ; le premier suppose qu'il y a mauvaise foi, & est un crime punissable ; au lieu qu'un simple faux énoncé, peut être commis par erreur & sans mauvaise foi.

    2°. Le crime de faux se commet par le moyen de l'écriture, par ceux qui fabriquent de faux jugemens, contrats, testamens, obligations, promesses, quittances, & autres pieces, soit qu'on leur donne la forme d'actes authentiques, ou qu'elles soient seulement sous seing-privé, en contrefaisant les écritures & signatures des juges, greffiers, notaires, & autres personnes publiques, & celles des témoins & des parties.

    Les personnes publiques ou privées qui suppriment les actes étant dans un dépôt public, tels que les jugemens, des contrats, testamens, &c. pour en ôter la connoissance aux parties intéressées, sont coupables du même crime de faux.

    Ceux qui alterent une piece véritable, soit en y ajoûtant après coup quelques mots ou quelques clauses, ou en effaçant quelques mots ou des lignes entieres, ou en faisant quelqu'autre changement, soit dans le corps de la piece, soit dans sa date, commettent aussi un faux de même espece.

    Enfin ceux qui, en passant des actes véritables, les antidatent au préjudice d'un tiers, commettent encore un faux par écrit.

    3°. Le crime de faux se commet par fait ou action en plusieurs manieres, sans que la parole ni l'écriture soient employées à cet effet ; savoir, par ceux qui vendent ou achetent à faux poids ou à fausse mesure (voyez Poids & Mesures) ; ceux qui alterent & diminuent la valeur de l'or & de l'argent par le mélange d'autres métaux ; ceux qui fabriquent de la fausse monnoie, ou qui alterent la véritable (voyez Monnoyer) ; ceux qui contrefont les sceaux du prince, ou quelqu'autre scel public & authentique. Voyez Sceaux.

    Ceux qui par divers contrats vendent une même chose à différentes personnes, étoient regardés comme faussaires, suivant la loi 22 ff. ad leg. cornel. mais parmi nous ce crime est puni comme stellionat, & non comme un faux proprement dit.

    Les femmes & autres personnes qui supposent des enfans, & généralement tous ceux qui supposent une personne pour une autre ; ceux qui prennent le nom & les armes d'autrui, des titres, & autres marques d'honneur qui ne leur appartiennent point, commettent un faux. Tels furent chez les anciens un certain Equitinus qui s'annonçoit comme fils de Graccus, & cet autre qui chez les Parthes se faisoit passer pour Néron : tels furent aussi certains imposteurs fameux, dont il est fait mention dans notre histoire, l'un qui se faisoit passer pour Fréderic II. un autre qui se donnoit pour Baudoüin de Flandre empereur Grec ; le nommé la Ramée qui se disoit fils naturel de Charles IX. qui avoit été à Reims pour se faire sacrer roi, & qui fut pendu à Paris en 1596, &c.

    La fabrication des fausses clés est aussi une espece de faux, & même un crime capital. Voyez Clé & Serrurier.

    Quoique toutes ces différentes sortes de délits soient comprises sous le terme de faux, pris dans un sens étendu, néanmoins quand on parle de faux simplement, ou du crime de faux, on n'entend ordinairement que celui qui se commet en fabriquant des pieces fausses, ou en supprimant ou altérant des pieces véritables ; dans ces deux cas, le faux se poursuit par la voie de l'inscription de faux, soit principal ou incident (voyez Inscription de faux) ; pour ce qui est de la suppression des pieces véritables, la poursuite de ce crime se fait comme d'un vol ou larcin.

    Il est plus aisé de contrefaire des écritures privées, que des écritures authentiques, parce que dans les premieres, il ne s'agit que d'imiter l'écriture d'un seul homme, & quelquefois sa signature seulement ; au lieu que pour les actes authentiques, il faut souvent contrefaire la signature de plusieurs personnes, comme celle des deux notaires, ou d'un notaire & deux témoins, & de la partie qui s'oblige : d'ailleurs il y a ordinairement des minutes de ces sortes d'actes, auxquelles on peut avoir recours.

    On peut fabriquer une piece fausse, sans contrefaire l'écriture ni la signature de personne, en écrivant une promesse ou une quittance au-dessus d'un blanc signé qui auroit été surpris, ou qui étoit destiné à quelqu'autre usage.

    Il y a des faussaires qui ont l'art d'enlever l'écriture sans endommager le papier, au moyen de quoi, ne laissant subsister d'un acte véritable que les signatures, ils écrivent au-dessus ce qu'ils jugent à-propos ; ce qui peut arriver pour des actes authentiques, comme pour des écrits sous seing-privé.

    Le faux qui se commet en altérant des pieces qui sont véritables dans leur substance, se fait en avançant ou reculant frauduleusement la date des actes, ou en y ajoûtant après coup quelque chose, soit au bout des lignes, ou par interligne, ou par apostille & renvoi, ou dessus des paraphes & signatures, ou avec des paraphes contrefaits, ou en rayant après coup quelque chose, & surchargeant quelques mots, sans que ces changemens ayent été approuvés de ceux qui ont signé l'acte. Voyez Apostille, Renvoi, Paraphe, Signature, Interligne.

    La preuve du faux se fait tant par titres que par témoins ; & si c'est une écriture ou signature qui est arguée de fausseté, on peut aussi avoir recours à la vérification par experts, & à la preuve par comparaison d'écritures.

    Les indices qui servent à reconnoître la fausseté d'une écriture, sont lorsqu'il paroît quelque mot ajoûté au bout des lignes, ou quelque ligne ajoûtée entre les autres ; lorsque les ratures sont chargées de trop d'encre, de maniere que l'on ne peut lire ce que contenoient les mots rayés ; lorsque les additions sont d'encre & de caractere différens du reste de l'acte ; & autres circonstances semblables.

    La loi Cornelia de falsis, qui fait le sujet d'un titre au digeste, fut publiée à l'occasion des testamens : c'est pourquoi Cicéron & Ulpien, en quelques endroits de leurs ouvrages, l'appellent aussi la loi testamentaire. La premiere partie de cette loi concernoit les testamens de ceux qui sont prisonniers chez les ennemis ; la seconde partie avoit pour objet de mettre ordre à toutes les faussetés qui pouvoient être commises par rapport aux testamens ; soit en les tenant cachés, ou en les supprimant ; soit en les altérant par des additions ou ratures, ou autrement.

    Cette même loi s'applique aussi à toutes les autres sortes de faussetés qui peuvent être commises, soit en supprimant des pieces véritables ; soit en falsifiant des poids & mesures ; soit dans la confection des actes publics & privés dans la fonction de juge, dans celle de témoin ; soit par la falsification des métaux, & singulierement de la monnoie ; soit enfin par la supposition de noms, surnoms, & armes, & autres titres & marques usurpés indûement.

    On regardoit aussi comme une contravention à cette loi, le crime de ceux qui sur un même fait rendent deux témoignages contraires, ou qui vendent la même chose à deux personnes différentes ; de ceux qui reçoivent de l'argent pour intenter un procès injuste à quelqu'un.

    La peine du faux, suivant la loi Cornelia, étoit la déportation qui étoit une espece de bannissement, par lequel on assignoit à quelqu'un une île ou autre lieu pour sa demeure, avec défense d'en sortir à peine de la vie. On condamnoit même le faussaire à mort, si les circonstances du crime étoient si graves, qu'elles parussent mériter le dernier supplice.

    Quelquefois on condamnoit le faussaire aux mines, comme on en usa envers un certain Archippus.

    Ceux qui falsifioient les poids & les mesures étoient relégués dans une île.

    Les esclaves convaincus de faux étoient condamnés à mort.

    En France, suivant l'édit de François premier du mois de Mars 1531, tous ceux qui étoient convaincus d'avoir fabriqué de faux contrats, ou porté faux témoignage, devoient être punis de mort : mais Louis XIV. par son édit du mois de Mars 1680, registré au parlement le 24 Mai suivant, a établi une distinction entre ceux qui ont commis un faux dans l'exercice de quelque fonction publique, & ceux qui n'ont point de fonction semblable, ou qui ont commis le faux hors les fonctions de leur office ou emploi. Les premiers doivent être condamnés à mort, telle que les juges l'arbitreront, selon l'exigence des cas. A l'égard des autres, la peine est arbitraire ; ils peuvent néanmoins aussi être condamnés à mort, selon la qualité du crime. Ceux qui imitent, contrefont, ou supposent quelqu'un des sceaux de la grande ou petite chancellerie, doivent être punis de mort.

    Pour la punition du crime de fausse monnoie, voy. Monnoie.

    Faux incident, est l'inscription de faux qui est formée contre quelque piece, incidemment à une autre contestation où cette piece est opposée ; soit que la cause se traite à l'audience, ou que l'affaire soit appointée.

    L'objet du faux incident est de détruire & faire déclarer fausse ou falsifiée une piece que la partie adverse a fait signifier, communiquée ou produite.

    Cette inscription de faux est appellée faux incident, pour la distinguer du faux principal, qui est intenté directement contre quelqu'un avec qui l'on n'étoit point encore en procès, pour aucun objet qui eût rapport à la piece qui est arguée de faux.

    La poursuite du faux incident peut être faite devant toutes sortes de juges, soit royaux, seigneuriaux, ou d'église, qui se trouvent saisis du fond de la contestation ; & l'inscription de faux doit être instruite avant de juger le fond.

    L'inscription de faux peut être reçûe, quand même les pieces auroient déjà été vérifiés avec le demandeur en faux, & qu'il seroit intervenu un jugement sur le fondement de ces pieces, pourvû qu'il ne fût pas alors question du faux principal ou incident de ces mêmes pieces.

    La requête en faux incident ne peut être reçûe, qu'elle ne soit signée du demandeur, ou de son fondé de procuration spéciale. Il faut aussi attacher à la requête la quittance de l'amende, que le demandeur doit consigner. Cette amende est de soixante livres dans les cours & autres siéges ressortissans nuement aux cours, & de 20 livres dans les autres siéges.

    Quand la requête est admise, le demandeur doit former son opposition de faux au greffe dans trois jours, & sommer le défendeur de déclarer s'il entend se servir de la piece arguée de faux.

    Si le défendeur refuse de faire sa déclaration, le demandeur peut se pourvoir pour faire rejetter la piece du procès ; si au contraire le défendeur déclare qu'il entend se servir de la piece, elle doit être mise au greffe ; & s'il y en a minute, on peut en ordonner l'apport ; & trois jours après la remise des pieces, on dresse procès-verbal de l'état de ces pieces.

    Le rejet de la piece arguée de faux, ne peut être ordonné que sur les conclusions du ministere public ; & lorsqu'elle est rejettée par le fait du défendeur, le demandeur peut prendre la voie du faux principal, sans néanmoins retarder le jugement de la contestation à laquelle le faux étoit incident.

    Les moyens de faux doivent être mis au greffe trois jours après le procès-verbal.

    Si les moyens sont trouvés pertinens & admissibles, le jugement qui intervient porte qu'il en sera informé tant par titres que par témoins, comme aussi par experts & par comparaison d'écritures & signatures, selon que le cas le requiert.

    Au cas que le demandeur en faux succombe, il doit être condamné en une amende, applicable les deux tiers au roi ou au seigneur, l'autre tiers à la partie ; & cette amende, y compris les sommes consignées lors de l'inscription de faux, est de 300 livres dans les cours & aux requêtes de l'hôtel & du palais ; de 100 livres aux siéges qui ressortissent nuement aux cours, & aux autres de 60 livres. Les juges peuvent aussi augmenter l'amende, selon les cas.

    Lorsque la piece est déclarée fausse, l'amende est rendue au demandeur.

    La procédure qui doit être observée dans cette matiere, est expliquée plus au long dans l'ordonnance de 1737. (A)

    Faux, adj. & adv. en Musique, est opposé à juste. On chante faux, ce qui arrive souvent à l'opera, quand on n'entonne pas les intervalles dans leur justesse. Il en est de même du jeu des instrumens.

    Il y a des gens qui ont naturellement l'oreille fausse, ou, si l'on veut, le gosier ; de sorte qu'ils ne sauroient jamais entonner juste aucun intervalle. Quelquefois aussi on chante faux, seulement faute d'habitude, & pour n'avoir pas l'oreille encore formée à l'harmonie. Pour les instrumens, quand les tons en sont faux, c'est que l'instrument est mal construit, les tuyaux mal proportionnés, ou que les cordes sont fausses, ou qu'elles ne sont pas d'accord ; que celui qui en joue touche faux, ou qu'il modifie mal le vent ou les levres. (S)

    Faux, (Manege.) terme généralement employé parmi nous, à l'effet d'exprimer tout défaut de justesse & toute action non-mesurée, soit du cavalier, soit du cheval. Voy. Justesse, Manege. Vos mouvemens sont faux ; ils ne sont pas d'accord avec ceux du cheval, & lui en suggerent qui sont totalement desordonnés. Ce cheval, quelque brillant qu'il paroisse aux yeux de l'ignorant, manie faux, sans précision ; il est hors de toute harmonie. Malheureusement pour les progrès de notre art, il n'en est que trop qui en imposent à de semblables yeux par la vivacité de leur action ; & ces yeux sont en trop grand nombre, pour ne pas laisser des doutes sur les réputations les mieux fondées en apparence. Ce cheval est parti faux, il est faux ; expressions plus particulierement usitées, lorsqu'il s'agit d'un cheval que l'on part au galop, ou qui galope. Il est dit faux, lorsque dans le manege sa jambe gauche entame à main droite, & sa jambe droite à main gauche ; ou lorsque, hors du manege & dans un lieu non-fixé & non-resserré, la jambe droite n'entame pas toûjours. Cette derniere maxime n'a eu force de loi parmi nous, qu'en conséquence de la confiance aveugle avec laquelle nous recevons comme principes, de fausses opinions, qui n'ont sans doute regné pendant des siecles entiers, que par l'espece singuliere de v?u qu'il semble que nous ayons fait de tout croire & de tout adopter sans réflexion, sans examen, & sans en appeller à notre raison. Voyez Galop, Manege. (e)

    Faux, en termes de Blason, se dit des armoiries qui ont couleur sur couleur, ou métal sur métal.

    Faux, (à la Monnoie.) On se rend coupable de faux, en fait de monnoyages, en fabriquant des pieces fausses par un alliage imitant l'or, l'argent, ou le billon ; en altérant les especes, ou les répandant au public : ou tout monnoyeur fabriquant dans les hôtels, prend & vend des cisailles, grenailles, & quelqu'un les achetant quoique le sachant ; ou tout directeur de concert avec ses officiers, introduisant des especes de bas alloi : tous ces différens cas sont réputés même crime ; & ceux qui en sont convaincus, sont punis de mort.

    * Faux, (Pêche.) c'est un instrument composé de trois ou quatre ains ou hameçons, qui sont joints ensemble par les branches, & entre lesquels est un petit saumon d'étain, & de la forme à-peu-près d'un hareng. Quand le pêcheur se trouve dans un lieu où les morues abondent, & qu'il voit qu'elles se refusent à la boîte ou à l'appât dont les ains sont amorcés, il se sert alors de la faux. Les poissons trompés prennent pour un hareng le petit lingot d'étain argenté & brillant, s'empressent à le mordre ; le pêcheur agitant continuellement sa faux, attrape les morues par où le hasard les fait accrocher. L'abus de cette pêche est sensible ; car il est évident que pour un poisson qu'on prend de cette maniere, on en blesse un grand nombre. Or on sait que si-tôt qu'un poisson est blessé jusqu'au sang, tous les autres le suivent à la piste, & s'éloignent avec lui. On doit par ces considérations défendre la pêche à la fouanne & autres semblables, le long des côtes.

    Il y a une espece de chausse ou verveux qu'on appelle faux ; elle est composée de cerceaux assemblés & formant une espece de demi-ellipse ; les bouts en sont contenus par une corde qui sert de traverse ; autour de ce cordon est attaché un sac de rets, ou une chausse de huit à dix piés de long, à la volonté des pêcheurs. Lorsque la faux est montée, elle a environ cinq piés de hauteur dans le milieu, sur huit, dix, douze piés de longueur. Il faut être deux pêcheurs : chacun prend un bout de la faux, & en présente l'ouverture à la marée montante ou descendante, au courant d'une riviere ; & le mouvement du poisson, lorsqu'il a touché le filet, les avertit de le relever.

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    Étymologie de « faux »

    Wall. fâs, fâse?; provenç. fals?; espagn. et ital. falso?; du lat. falsus, part. passé de fallere, tromper (voy. FAILLIR et FALLOIR).

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    (Adjectif, nom 1) Du latin falsus, de fallere (« tromper »).
    (Nom 2) Du latin falx, falcis (sens identique).
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    FAILLIR1, verbe intrans.
    Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1040 « faire défaut (à quelqu'un) » d'une pers. (Alexis, éd. Chr. Storey, 495 : faldrat [futur]); 2. ca 1100 « manquer (à quelqu'un) » d'une chose (Roland, éd. J. Bédier, 2231 : Falt li le coer); 3. ca 1165 « manquer (à un devoir, un engagement), commettre une faute » (B. de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 15437). B. 1559 faillir à « manquer de peu » (Amyot, Pyrrhus, 70 ds Littré : Evalcus [...] luy tira un coup d'espée, duquel il faillit à lui couper la main). Du lat. vulg. *fallire, pour class. fallere « tromper, échapper à » d'où le sens de « manquer »; extension à l'inf. et au part. passé du rad. faill- régulier à l'ind. prés. (*falliunt) et à l'imp. (*falliebam).

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    Les rimes de « faux »


    On recherche une rime en FO .

    Les rimes de faux peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en fO

    Rimes de fau      Rimes de morpho      Rimes de archifaux      Rimes de transfos      Rimes de girafeau      Rimes de faux      Rimes de échafauds      Rimes de vrai-faux      Rimes de triomphaux      Rimes de chauffe-eau      Rimes de infos      Rimes de info      Rimes de archi-faux      Rimes de bufo      Rimes de porte-à-faux      Rimes de échafaud      Rimes de nympho      Rimes de chafaud      Rimes de mi-faux      Rimes de nymphos      Rimes de gerfauts      Rimes de transfo      Rimes de tuffeaux      Rimes de chafauds      Rimes de faut      Rimes de faux      Rimes de gerfaut      Rimes de défauts      Rimes de tuffeau      Rimes de faux      Rimes de défaut     

    Mots du jour

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    Les citations sur « faux »

    1. Le mystère de l'art, c'est que tout sonne juste, quand tout est faux.

      Auteur : Yves Navarre - Source : Niagarak


    2. C'est un peu ça que je ne veux pas faire : ranger mes rêves au fond d'un tiroir-caisse, et rendre la monnaie sur tous mes faux espoirs.

      Auteur : Marie-Sabine Roger - Source : Vivement l'avenir (2010)


    3. Le monde est rempli de faux témoins.

      Auteur : Louis Aragon - Source : Dans Le Temps immobile, Tome VI de Claude Mauriac.


    4. Je n'ai jamais pu prendre au sérieux le blabla des cocos, parce que ça sonne faux.

      Auteur : Gary Cooper - Source : (1947)


    5. Examinez bien vos paroles et vous trouverez que lors même que vous n'avez aucun motif d'être faux, il est très difficile de dire l'exacte vérité.

      Auteur : Mary Ann Evans, dite George Eliot - Source : Adam Bede (1859)


    6. Les soi-disant gens simples ont, comme je l'ai dit, une bonne oreille pour le ton faux, pour l'usage mensonger de la langue.

      Auteur : Thomas Bernhard - Source : Extinction (1986)


    7. La fausseté d'esprit vient d'une fausseté de coeur; elle provient de ce qu'on a secrètement pour but son opinion propre, et non l'opinion vraie. L'esprit faux est faux en tout, comme un oeil louche regarde toujours de travers.

      Auteur : Joseph Joubert - Source : Pensées (1774-1824)


    8. Face de Ramadhan ? Plus il jeûnait, tombé dans la misère et la décrépitude, et plus il exultait. Il se parlait lui-même, il peuplait son chemin d'une autre multitude que celle des faux frères qui changeaient de trottoir devant sa barbe en pointe agitée de frissons, sa haute taille prise dans un costume de drap gris dont il était le seule à ne pas voir les trous, et qui révélait, sous de larges épaules, la maigreur d'un loup. Il se parlait lui-même.

      Auteur : Yacine Kateb - Source : Le polygone étoilé (1966)


    9. Être athée, c’est sans doute le premier pas vers l’innocence. Perdre le sentiment du péché et de la subornation, le faux regret d’un paradis censément perdu.

      Auteur : Anne Rice - Source : Les Chroniques des Vampires (1990)


    10. La vieille camarde en cheveux gris; une faux dans la main, elle s'avance pour frapper les heureux.

      Auteur : Hippolyte Taine - Source : Voyage en Italie (1866)


    11. Le calcul des probabilités, appliqué à la mortalité humaine, aux risques maritimes, aux cas d'incendie ou d'inondation, a donné naissance à une science nouvelle qui n'est encore qu'à son berceau : celle des assurances. Le calcul des probabilités, appliqué à la vie des nations, aux cas de guerre ou de révolution, est le fondement de toute haute politique. Selon que ce calcul est rigoureux ou faux, approfondi ou dédaigné, la politique est glorieuse ou funeste, grande ou petite. Gouverner, c'est prévoir. Ne rien prévoir, ce n'est pas gouverner, c'est courir à sa perte.

      Auteur : Emile de Girardin - Source : La Politique universelle, décrets de l'avenir (1852)


    12. Sa famille était prise dans un inextricable écheveau de conventions , d'usage à respecter , de rang à tenir , de faux semblants

      Auteur : Christophe Boltanski - Source : La cache


    13. Tu sembles une note adorable ajoutée
      Au concert qu'ici-bas l'âme écoute enchantée;
      Car la femme est de tout le divin complément,
      Car dans l'hymne éternel rien n'est faux, rien ne ment,
      Et la nature, voix profonde, chante juste.


      Auteur : Victor Hugo - Source : La Légende des siècles (1859), l'Amour


    14. Tous les penchants violents, haineux, criminels de l'être humain moderne ont trouvé une nouvelle réalité pour advenir : les réseaux sociaux. Comme on ne peut tuer « pour de vrai », on tue « pour de faux », mais tout en espérant et en sachant que ce faux a des conséquences dans la vie réelle

      Auteur : Yann Moix - Source : Interview Paris Match, 10 janvier 2019 , propos recueillis par Caroline Mangez


    15. Ayant découvert qu'il n'est rien qui soit faux pour la simple raison qu'il n'est rien qui soit vrai.

      Auteur : Antoine de Saint-Exupéry - Source : Citadelle (1948)


    16. Avoir la foi, c'est croire en ce que l'on sait être faux.

      Auteur : Ruth Rendell - Source : Jeux de mains (1999)


    17. L'autobiographie, qui paraît au premier abord le plus sincère de tous les genres, en est peut-être le plus faux.

      Auteur : Albert Thibaudet - Source : Gustave Flaubert (1922)


    18. Ils s'obstinent à voir dans Les Faux-monnayeurs un livre manqué. On disait la même chose de L'Education sentimentale de Flaubert, et des Possédés de Dostoïevski.

      Auteur : André Gide - Source : Divers (1931), Un esprit non prévenu


    19. On peut avoir trois principaux objets dans l'étude de la vérité: l'un, de la découvrir quand on la cherche; l'autre, de la démontrer quand on la possède; le dernier, de la discerner d'avec le faux quand on l'examine.

      Auteur : Blaise Pascal - Source : De l'Esprit géométrique et de l'Art de persuader (1657)


    20. Il faut me croire. De là où je vous parle, les mensonges et les faux-semblants ne servent à rien. Quand je regarde le fond de la mer, je vois des hommes et des femmes nager avec des dugongs et des cœlacanthes, je vois des rêves accrochés aux algues et des bébés dormir au creux des bénitiers. De là où je vous parle, ce pays ressemble à une poussière incandescente et je sais qu'il suffira d'un rien pour qu'il s'embrase.

      Auteur : Nathacha Appanah - Source : Tropique de la violence (2016)


    21. La distinction entre le vrai et le faux s'applique aux idées, non aux sentiments. Un sentiment peut être superficiel, il ne sera jamais menteur.

      Auteur : Arthur Koestler - Source : Sans référence


    22. Sur l'auteur dont l'épiderme - Est collé tout près des os - La Mort tarde à frapper ferme, - De peur d'ébrécher sa faux.

      Auteur : Alexis Piron - Source : Pour Voltaire très amaigri vers la fin de sa vie.


    23. Rien ne semble vrai, qui ne puisse sembler faux.

      Auteur : Michel de Montaigne - Source : Essais, II, 13


    24. Il y a une gymnastique du faux. Un sophiste est un faussaire et dans l'occasion ce faussaire brutalise le bon sens.

      Auteur : Victor Hugo - Source : L'Homme qui rit (1869)


    25. Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ... La puissance de bien juger, et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens, ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes.

      Auteur : René Descartes - Source : Discours de la méthode (1637)


    Les citations sur faux renforcent la crédibilité et la pertinence de la définition du mot faux en fournissant des exemples concrets et en montrant l'utilisation d'un terme par des personnes célèbres. Elles peuvent également renforçer la compréhension du sens d'un terme et en ajoutant une dimension historique.

    Les mots proches de « faux »

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    Les synonymes de « faux»

    Les synonymes de faux :

      1. apocryphe
      2. inauthentique
      3. suspect
      4. supposé
      5. artificiel
      6. simulé
      7. fabriqué
      8. feint
      9. factice
      10. imité
      11. contrefait
      12. inventé
      13. truqué
      14. affecté
      15. chimérique
      16. imaginaire
      17. irréel
      18. utopique
      19. illusoire
      20. invraisemblable
      21. impossible
      22. fou
      23. fantastique
      24. contraint
      25. forcé
      26. outré
      27. embarrassé
      28. erroné
      29. ine
    Les synonymes de faux :

      1. déséquilibre
      2. instabilité

    synonymes de faux

    Fréquence et usage du mot faux dans le temps


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    Classement par ordre alphabétique des définitions des mots français.


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