La définition de Gentil, Ille du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Gentil, ille
Nature : adj.
Prononciation : jan-ti, ti-ll' ; au masculin, l'l ne se
Etymologie : Bourguig. jantais ; Berry, genti, gentie ; wallon, genti, laborieux ; provenç. et espagn. gentil ; ital. gentile ; du lat. gentilis, qui est de bonne race, de gens, race (voy. ).

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La définition de Gentil, Ille

Dans le style archaïque, le gentil pays de France, le noble pays de France.


Toutes les définitions de « gentil, ille »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

GENTIL. (On ne prononce pas l'L.) adj. m.
Païen, idolâtre. Il était fils d'un père gentil et d'une mère chrétienne. Il est plus ordinairement nom et ne s'emploie guère alors au singulier. Les Juifs appelaient Gentils tous ceux qui n'étaient pas de leur nation. La vocation des gentils. Saint Paul est appelé l'Apôtre des gentils.

Littré

GENTIL (jan-ti?; l'l ne se prononce jamais?; au pluriel, l's se lie?: les jan-ti-z et leur apôtre) s. m.
  • Il se dit des anciens polythéistes, par opposition aux Juifs et aux Chrétiens. C'était un gentil. Nous avons été baptisés dans le même esprit, pour n'être tous ensemble qu'un même corps, soit juifs ou gentils, soit esclaves ou libres, Sacy, Bible, St Paul, 1re épît. aux Corinth. XII, 13. Voyez ces serpents, voyez ces reptiles et ces autres animaux immondes, qui vous sont présentés du ciel?; c'est les gentils, peuple immonde, et peuple qui n'est pas peuple, Bossuet, Serm. vérité de l'Église, 1. En cette promesse était enfermée la venue du Messie tant de fois prédit à nos pères, mais toujours prédit comme celui qui devait être le sauveur de tous les gentils et de tous les peuples du monde, Bossuet, Hist. II, 2. Il [saint Pierre] en avait déjà pris le gouvernement [de l'Église], quand saint Paul lui dit en face qu'il ne marchait pas droitement selon l'Évangile, parce qu'en s'éloignant trop des gentils convertis, il mettait quelque espèce de division dans l'Église, Bossuet, Sermons, Unité de l'Église, 1. C'était un gentil, mais tout gentil qu'il était, il avait de la religion, Bourdaloue, 4e dim. apr. la Pentec. Dominic. t. II, p. 417. Les Israélites ne s'éloignaient pas également de toutes sortes d'étrangers, quoiqu'ils les comprissent tous sous le nom de goïm ou gentils, Fleury, M?urs des Israél titre XIII, 2e partie, p. 149, dans POUGENS.

    L'Apôtre des gentils, saint Paul. On dit de même?: le docteur des gentils. La figure de ce monde passe, poursuivait le docteur des gentils, Bourdaloue, 2e dim. après l'Épiphanie, Dominic. t. I, p. 106.

    Adj. Né d'un père gentil et d'une mère chrétienne.


REMARQUE

L'Académie ne donne gentil que comme masculin, soit substantif, soit adjectif. Mais rien n'empêche de dire, substantivement, une gentile, et, adjectivement, une mère gentile.


SYNONYME

GENTILS, PAÏENS. Païens est plus compréhensif que gentils. Païens se dit non-seulement des païens de Rome, de la Grèce, de l'Égypte et en un mot des anciens païens, il se dit aussi des peuples qui encore aujourd'hui appartiennent au polythéisme?; au lieu que gentils ne se dit que des païens contemporains des apôtres et des premiers siècles du christianisme.


HISTORIQUE

XVIe s. Resource des petis, Lumiere des gentils, Et d'Israel la gloire, Marot, IV, 340.

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Encyclopédie, 1re édition

GENTIL, s. m. (Hist. anc.) payen qui adore les idoles. Voyez Idole, Payen, Dieu.

Les Hébreux appelloient gentes, nations, tous les autres peuples de la terre, tout ce qui n'étoit pas israélite ou hébreu. Il y en a qui disent que les Gentils ont été appellés de ce nom, par opposition aux Juifs & aux Chrétiens, qui ont une loi positive qu'ils suivent dans leur religion ; au lieu que les Gentils n'ont que la loi naturelle, & celle qu'ils s'imposent librement à eux-mêmes : Gentiles quia sunt & geniti fuerunt.

Les Juifs se servoient du mot de gentil dans le sens que les Chrétiens employent celui d'infidele. S. Paul est appellé le docteur & l'apôtre des Gentils ; c'est ainsi qu'il s'appelle lui-même, Rom. xj. 13. « Tant que je serai l'apôtre des Gentils, je travaillerai à rendre illustre mon ministere ».

La vocation des Gentils à la foi a été prédite dans l'ancien Testament, comme elle s'est accomplie dans le nouveau. Voyez Ps. ij. 8. Is. ij. 2. Joel, ij. 29. Matth. viij. 2. xij. 18. Act. xj. 18. xiij. 47. 48. xxviij. 28. Rom. j. 5. iij. 29. xj. 12. 13. 25. Eph. ij. Apoc. xj. 2. xxij. 2.

Dans le Droit & dans l'Histoire romaine, le nom de gentil, gentilis, signifie quelquefois ceux que les Romains appelloient barbares, soit qu'ils fussent leurs alliés ou non. Dans Ammien, dans Ausone, & dans la notice de l'Empire, il est passé des Gentils dans le sens qui vient d'être expliqué.

Les Romains ont aussi appellé Gentils, les étrangers qui n'étoient pas sujets de l'Empire, comme on le voit dans le code théodosien, au traité de nuptiis Gentilium, où gentiles est opposé à provinciales, c'est-à-dire aux habitans des provinces de l'Empire.

Ce mot ne s'est introduit dans le latin & dans le grec, où il est aussi en usage, que depuis l'établissement du Christianisme, & il est pris de l'Ecriture. Dictionn. de Trévoux & de Chambers. (G)

* Gentils, (philosophie des) Voyez les articles Philosophie des Grecs, des Romains, & l'article Histoire de la Philosophie en général.

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Wiktionnaire


Nom commun 2 - français

gentil \???.ti\ masculin

  1. (Religion) Non-juif, se dit dans le Nouveau Testament indifféremment des premiers chrétiens non-juifs et de l'ensemble des païens.
    • Saint Paul est appelé « l'apôtre des gentils ».
    • Les juifs, on le sait bien, étaient aussi généreux dans l'exercice des devoirs de la charité et de l'hospitalité envers leurs frères, qu'ils passaient pour être récalcitrants et ladres quand il s'agissait de les appliquer à ceux qu'ils nommaient gentils, et qui, par leur conduite, méritaient peu certainement cette hospitalité de leur part. (Walter Scott, Ivanhoé, ch. X, traduit de l'anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Les hellénistes [les Juifs hellénisés] se mirent donc à vivre selon les coutumes des gentils ; ils établirent à Jérusalem un gymnase où les jeunes gens s'exerçaient aux jeux et aux sciences de la Grèce. (Saint-Marc Girardin, De l'épopée chrétienne jusqu'à Klopstock, Revue des Deux Mondes T. 2, 1849)
  2. (Par extension) Tout incroyant par rapport à telle ou telle religion.  Référence nécessaire
    • Enfin, la Somme contre les gentils est aussi à la fois un développement et une réfutation de la pensée de philosophes antérieurs commentateurs d'Aristote, l'arabe musulman Averroès (1126-1198) et le juif Maïmonide (1138-1204). (Wikipédia, article « Somme contre les gentils »)

Nom commun 1 - français

gentil \???.ti\ masculin (pour une femme, on dit : gentille)

  1. (Art) Personnage d'une ?uvre de fiction qui incarne le bien, par opposition au méchant qui fait le mal.
    • De nombreux contes ou films pour enfants reposent sur l'opposition manichéenne entre les gentils et les méchants : Cendrillon, Peau d'Âne ou Blanche-Neige victimes d'une méchante belle-mère, Tintin et Milou contre Rastapopoulos et son complice Allan, etc.

Adjectif - français

gentil \???.ti\

  1. Agréable, charmant, mignon, aimable. Qui a une certaine grâce, un certain agrément délicat.
    • C'est une gentille attention.
    • C'est alors que l'on vit passer une gentille petite souris grise.
    • Charles est un trop gentil garçon, il est facile à tromper.
    • Il a des défauts, mais nous l'aimons quand même, car nous sommes gentils.
    • C'est un gentil petit pays, une gentille petite bourgade.
    • Il n'est guère gentil avec moi, j'ai à me plaindre de lui.
    • Vous aurez la même robe qu'elle, mais vous serez élégante. Vous serez coiffée comme elle, mais vous serez gentille. (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, collection Le Livre de Poche, page 232.)
  2. Sage, tranquille.
    • Les enfants ont été gentils, ce soir.
  3. Coquet, important.
    • C'est une gentille somme d'argent.
  4. (Désuet) (XVIe siècle) Noble.
    • Gentil compagnon.
    • Dans le gentil pays de France, le gentilhomme se préparait à un tournoi.
  5. (Ironique) (Familier) Qui est bête, simplet.
    • Dominique ? Oh, oui, il est gentil?
  6. (Ironique) Peu sympathique.
    • Vous faites là un gentil personnage, un gentil métier : vous jouez là un rôle peu sympathique.
  7. (Ironique) Qualifie celui dont on désapprouve l'impertinence ou la sottise.
    • Je vous trouve gentil de me dire cela.
    • Pour exprimer poliment une désapprobation : C'est bien gentil, mais?
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Trésor de la Langue Française informatisé


GENTIL1, subst. masc.

En gén., au plur., HIST. RELIG.
A. ? [Par rapport aux Juifs, avant l'avènement du christianisme] Personne étrangère à la religion juive. L'aube est pour les Gentils comme pour les Hébreux (Hugo, Fin Satan, Le Gibet, 1885, p. 816).Il faut se rappeler combien fut tenace la division en Grecs et Barbares, Juifs et Gentils, Chinois et autres hommes (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 268).Joseph est jeté dans la citerne et vendu aux Gentils pour quelques pièces d'argent (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 88) :
1. À l'époque alexandrine, avant la propagation du christianisme, le judaïsme avait assumé une tâche missionnaire et fait de nombreux prosélytes. Il avait proposé formellement aux Gentils, par une vaste littérature de propagande, son message universaliste, son monothéisme pur, sa morale de justice sociale et de charité... Weill, Judaïsme,1931, p. 39.
? Au sing., rare. Ali. ? Mon père était un rabbin célèbre. Also! S'il avait su que sa petit-fille épouserait un Gentil (Claudel, Pain dur,1918, III, 4, p. 476).
B. ? [Par rapport aux chrétiens, dans les premiers temps du christianisme] Païen. Conversion des gentils. Alors les diacres firent sortir du lieu saint tous ceux qui ne devoient point assister au sacrifice, les gentils, les possédés du démon, les pénitents (Chateaubr., Martyrs, t. 2, 1810, p. 202).Celui-là [Corneille] fut le premier parmi les Gentils qui reçut le Saint-Esprit avec la parole de Jésus-Christ (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 156) :
2. ... quand les chevaliers de Godefroy de Bouillon eurent délivré le Saint-Sépulcre, les maçons chrétiens leur transmirent le secret, en récompense, et, de plus, toute leur science philosophique et alchimique, les priant de ne point répandre chez les gentils un art qui donnait aux fidèles tant de supériorité sur les autres hommes... Adam, Enf. Aust.,1902, p. 202.
? L'apôtre des gentils. Saint Paul. Alors Paul fut choisi pour être l'apôtre des gentils (Saint-Martin, Homme désir,1790, p. 407).
? [P. allus. au nom donné à st Paul (cf. gentil1B)] Ce ton de bonne compagnie, sa subtilité dans la casuistique des péchés mignons, son indulgence charmante et sa connaissance délicate de l'âme féminine lui valurent les recommandations des grandes dames du faubourg de la politique (...) diseur de riens, saint Paul à rebours, « apôtre des gentilles » telles étaient les appellations moqueuses dont on le désignait déjà en 1896 (Billy, Introïbo,1939, p. 50).
Prononc. et Orth. : [? ? ?ti]. Ds Ac. 1694-1932. Au plur. ds Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 2, 1787. Étymol. et Hist. 1488 [éd. 1491] (La Mer des Histoires, I, 53b, Vaganay ds Rom. Forsch., XXXii, p. 71 : gentilz et infideles). Empr. au lat. chrét.gentiles, subst. plur., désignant, dans l'Anc. et le Nouv. Testament, les païens p. oppos. au peuple d'Israël, au peuple de Dieu (cf. Tobie, I, 12 et 2 Cor., XI, 26). Gentiles est la substantivation de l'adj. lat. class. gentilis « qui appartient à la famille, à la race, au peuple » puis « relatif aux nations étrangères [synon. externus, peregrinus, barbarus] », enfin, à l'époque chrét., synon. de paganus, ethnicus. L'évolution de gentiles est parallèle à celle de gens, qui, après avoir désigné le clan, la famille, la nation, puis, à l'époque imp., les nations étrangères au populus romanus, a été employé dans la langue d'Église pour traduire le gr. des Septante ? ? ? ? ? ? ? ? (? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?), lui-même trad. de l'hébr. gôyîm « peuples », d'où « tous ceux qui n'appartiennent pas à la nation israëlite », v. Bible, s.v. Gentils; cf. l'a. fr. gens plur. trad. le lat. chrét. gentiles (xiiies. ds T.-L.); v. aussi gens. Fréq. abs. littér. : 118.


GENTIL2, -ILLE, adj.

I. ? Vx. Noble de naissance. Vous êtes le fils d'un gentil chevalier (Hugo, Légende, t. 1, 1859, p. 190).La terre en moi et ma ligne devient gentille et noble comme une chose qui ne peut être achetée (Claudel, Otage,1911, I, 1, p. 225).
? P. ext. Lautrec (...) essuya avec son gant une larme que lui arrachoit le souvenir du gentil pays de France (Chateaubr., Avent. dern. Abenc.,1826, p. 257).
II. ? Usuel
A. ? [Du point de vue de la perception, de l'esthétique]
1. Dont l'apparence, la présentation est charmante, agréable (à voir, à écouter).
? [En parlant du physique d'une pers.] Que vous êtes bien gentille, ravissante, avec une gorgette à faire pâmer toute une classe d'écoliers (Flaub., Smarh,1839, p. 13).J'ai quelque chose à vous dire, ma fille : Allez-vous habiller, et faites-vous gentille (Ponsard, Honn. et argent,1853, III, 3, p. 65).Toi, personne ne sait ce que t'es, avec ton gentil petit corps (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1476) :
1. Le sein d'Athénaïs, joli, petit, semblait naître, oser se gonfler à peine; mais ce jeune sein, pour le peu qu'on voyait, devinait, excitait un intérêt doux, touchait, attirait. La princesse regardait avec plaisir ce gentil petit corps de fille, si pur, si tendre et si désirable. Michelet, Journal,1849-60, p. 578.
? [En parlant d'une partie du corps] C'est gentil, cette nuque découverte des femmes (Renard, Journal,1893, p. 164).Regardant avec complaisance son gentil visage (Rolland, J.-Chr., Matin, 1904, p. 194).
? Gentil comme un c?ur (cf. joli* comme un c?ur). Très mignon. Dire qu'il me plaît fort, cela n'importe guère. C'est tout simple d'ailleurs, puisque je suis son père. Dire qu'il est gentil comme un c?ur, c'est vulgaire; J'ai déjà dit là-haut qu'il avait de beaux yeux (Musset, Namouna,1832, p. 398).
? [En parlant d'un habit, d'un objet] Ce n'est pas avec ces appointements, je dis, qu'elle paierait la gentille robe de mohair blanc (Colette, Cl. école,1900, p. 253).J'aime beaucoup ce petit bracelet... Cette mince chaîne à votre cou... Ces gentils petits bijoux de rien (Chardonne, Épithal.,1921, p. 68).Je viens acheter un pulovère. On m'a dit que vous aviez un petit modèle tout ce qu'il y a de gentil et pas cher du tout (Aymé, Cléramb.,1950, I, 7, p. 47).
? [En parlant d'un lieu, d'une habitation] C'est gentil chez vous. Savez-vous que c'est gentil ce pavillon? C'est joliment décoré! (Scribe, Varner, Mariage raison,1826, II, 9, p. 403).Le pays est gentil avec son océan atténué et des anses qu'on appelle des « conches » tout le temps (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1901, p. 388).
? [En parlant d'un son, d'un bruit] Cela faisait un bruit léger, un gentil clapot, le long du canot (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Quest. du lat., 1886, p. 571).Les voix gentilles des cloches paysannes s'appelaient, se répondaient, de village en village (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1373).
Rem. Gentil, en ces emplois, est inconnu des jeunes générations.
2. Dans le domaine des arts, de la littérature.[Avec une nuance dépréciative] Qui est agréable à voir, à lire, à écouter, tout en n'ayant guère de valeur. Ce sont de gentils spectacles, et qui auraient bougrement fait rire M. de Voltaire (Flaub., Corresp.,1850, p. 161).Voici les gentils vers poétiques de la prime jeunesse de Lorrain qui défilent dans la salle rassérénée (Goncourt, Journal,1896, p. 899) :
2. On a cependant goûté la valse du dévêtement, la prière de Vénus, la gentille cantilène de violon qui accompagne la scène d'amour. L. Schneider, Maîtres opérette fr.,1924, p. 237.
? P. méton. Un gentil talent. Un talent qui produit des ?uvres sans envergure. Alors son père, qui avait un gentil talent avec le crayon, voulut lui apprendre le dessin (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1083).
B. ? [Du point de vue social, moral]
1. [En parlant d'une action déterminée, ponctuelle]
a) [Le subst. désigne une pers.] Dont l'action est prévenante, délicate, agréable (pour les autres). Et voilà, il a été très gentil... Il s'était occupé de moi, il nous a accompagnés jusqu'à la porte de son cabinet (Zola, Bête hum.,1890, p. 67).Maintenant, soyez gentille, dites-moi ce que vous avez fait entre deux et trois? (Maurois, Climats,1928, p. 55) :
3. Il se leva et ils remontèrent vers la station de taxi : ? Je t'accompagne. ? Ne te dérange pas. ? C'est pour mon plaisir, dit-il tendrement. ? Tu es gentil. Ça lui allait droit au c?ur quand elle disait : « Tu es gentil avec cette voix et ces yeux. » Beauvoir, Mandarins,1954, p. 281.
? Gentil pour, avec (qqn).Ah! mon chéri, si tu savais comme j'ai besoin qu'on soit gentil avec moi! (Zola, Bête hum.,1890p. 185).Mon mari n'a pas été très gentil pour mon cousin (Bourget, Sens mort,1915, p. 50).J'ai voulu être gentil avec le chauffeur, je lui ai donné dix francs (Proust, Prisonn.,1922, p. 367).
? P. anal. Est-ce que la vie elle est gentille avec eux? (Céline, Voyage,1932, p. 382).
? Être (très, bien) gentil de + inf.Tu es bien gentille de me donner des nouvelles de ta bonne maman avec tant de régularité (Flaub., Corresp.,1863, p. 116).J'ajoutai : « Quant à moi, je ne veux m'occuper de rien, mais tu seras bien gentil d'aller aux nouvelles » (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Rouerie, 1882, p. 859).Que vous êtes gentil d'être venu! (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1171).
? Être assez gentil pour + inf.Soyez assez gentil pour aller m'attendre dans ma chambre (Proust, Guermantes 1,1920, p. 73).Ma petite Mary, soyez assez gentille pour lui mettre quelque chose sur les épaules, voulez-vous? (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p. 1076).
? Loc. Gentil comme tout. Très gentil :
4. La jeune femme sourit : « C'est moi, d'ailleurs, qui ai eu l'idée de vous envoyer chercher », reprit-elle. Je lui serrai la main : « Vous êtes gentille comme tout. » Maupass., Contes et nouv., Bûche, 1882, p. 781.
? [Avec une nuance iron.] Vous êtes bien gentil, mais il faut au moins un minimum de compétence, et je ne l'ai pas (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 95).
? En partic. [En parlant d'un enfant] Qui se conduit bien. Tu seras bien sage, bien gentille, tu resteras tranquillement à m'attendre dans le dodo et je reviendrai sitôt que ce sera fini (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Soirée, 1883, p. 1275).
? [P. méton. du déterminé] Qui exprime l'attitude sympathique, amicale (de quelqu'un). Je serre son bras sous le mien, mais elle n'a pas son sourire gentil des autres fois (Colette, Cl. école,1900, p. 55).Elle [ma mère] s'est mise à me picoter. D'ailleurs sur le ton gentil, de sorte que je me suis découvert un peu (Montherl., Ville dont prince,1951, II, 2, p. 886).
b) [Le subst. désigne un inanimé, action ou attitude] Qui manifeste la bienveillance, les sentiments amicaux (de quelqu'un). La misère poursuit implacablement et minutieusement l'altruisme et les plus gentilles initiatives sont impitoyablement châtiées (Céline, Voyage,1932, p. 394).
? [Avec une nuance restrictive quant au résultat] Qui exprime un sentiment cordial, mais qui ne tire pas à conséquence. Après une gentille bataille de paroles (Goncourt, Journal,1895, p. 802).En acceptant, même en recherchant cette gentille aventure avec Antonia, j'avais peut-être inconsciemment voulu me détourner de quelque attachement plus grave (Romains, Hommes bonne vol.,1939, p. 221).
? Avoir, dire un mot gentil. Votre gentille lettre arrive aujourd'hui et me fait un peu regretter celle que je vous ai écrite hier (Claudel, Corresp. [avec Gide], 1913, p. 215).Elle m'a dit alors quelques mots gentils, avec une maladresse très touchante (Maurois, Climats,1928, p. 165).Maman va revenir. Dis-lui des choses gentilles, des choses qui viennent du c?ur (Duhamel, Combat ombres,1939, p. 151).
? P. iron. (cf. supra II A 2).Bienveillant, mais sans grande valeur. Paule sourit avec indulgence : « Remarque que cette petite a dit des choses gentilles sur ton bouquin; seulement elle est comme les autres. Ils admirent sans comprendre » (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 117).
? [Dans une constr. impers.] Qui témoigne d'une attitude ou d'un sentiment amical. C'est gentil ce que vous me dites sur le trio d'amis, vous, Georges et Guy (Flaub., Corresp.,1879, p. 287) :
5. ? Mes enfants, il faut boire à vos bonnes amies, si vous en avez, et il faut boire à la gloire de la France... Je ne connais que ça, vive la joie! ? C'est bien vrai, mon lieutenant, à votre santé et à la santé de tout le monde! Tous burent, réconciliés, réchauffés. Ce fut très gentil, cette goutte, dans le petit froid du matin, au moment de marcher à l'ennemi. Zola, Débâcle,1892, p. 232.
? C'est gentil de + inf.Ce n'est pas gentil de me laisser si longtemps sans nouvelles (Flaub., Corresp.,1877, p. 302).C'est gentil de revenir me voir (Queneau, Pierrot,1942, p. 51).
P. iron. Ah! c'est gentil de me laisser seule, toute une journée (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 82).
? C'est gentil de (sa) part. C'est très gentil de votre part. Au moins vous ne m'avez pas oubliée tout de suite (Becque, Parisienne,1885, III, 6, p. 333).Si son galant l'épousait un jour, ce serait tout de même bien gentil de sa part (Zola, Germinal,1885, p. 1490).Sans doute n'était-il pas très gentil de ma part de lui dire que ma bague me ferait autant de plaisir (Gide, École femmes,1929, p. 1265).
? C'est (très) gentil à (toi) de + inf.Je veux bien, c'est même très gentil à toi d'avoir ce courage (Zola, ?uvre,1886, p. 261).C'est très gentil à toi de te désoler, mais tu nous remplaceras facilement (Montherl., Olymp.,1924, p. 360).
? Ce serait (si) gentil si. À mon retour, ce serait si gentil si vous vouliez venir un jour déjeuner à la maison! (Montherl., Célibataires,1934, p. 871).
? Par antiphrase. ? Qu'a-t-il donc à gueuler comme ça? dit-elle en parlant de Bordenave. Ça va être gentil tout à l'heure... On ne peut plus monter une pièce sans qu'il ait ses nerfs, maintenant (Zola, Nana,1880, p. 1324).
? Rare, emploi à valeur d'adv. On joue gentil (Colette, Dialog. bêtes,1905, p. 69).
2. [En parlant d'un comportement habituel, durable; le subst. désigne une pers.] Dont l'attitude ou le comportement est constamment agréable (pour les autres). C'est un gentil petit jeune homme à l'air doux et fin (E. de Guérin, Lettres,1838, p. 219).Elle était une gentille petite femme (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Châli, 1884, p. 455).
? Faire le gentil. Adopter des attitudes agréables, charmantes. Ils peuvent faire les gentils, à présent qu'ils nous ont troué la peau (Zola, Germinal,1885, p. 1516).Je m'assieds devant lui, réservée et convenable; il fait le gentil, il est le professeur mondain de l'endroit (Colette, Cl. école,1900, p. 232).
? P. anal. [En parlant d'un animal] Je vagabonde (...) à la manière du cheval que l'obstacle importune, et qui fait le gentil, avec mille folâtreries de cheval, devant la barrière (Colette, Naiss. jour,1928, p. 33).
? Emploi subst. Si tu veux, ma gentille, tu mettras ta mantille (Jacob, Cornet dés,1923, p. 64).
? [P. anal. de comportement] Près de moi (...) un gentil petit macaque qu'on est venu m'apporter ce matin, que l'aspect de mon visage blanc terrifie (Gide, Voy. Congo,1927, p. 800).Le petit sanglier était bien gentil, dit Yvonne, mais le singe, quel cochon! (Queneau, Pierrot,1942, p. 204).
C. ? [Du point de vue quantitatif]
1. Fam. C'est déjà bien gentil (comme ça). C'est déjà suffisant. Tâchons de manger du pain, ça sera déjà bien gentil (Zola, Vérité,1902, p. 54) :
6. fourchevif. ? Il est bon de vous dire que j'ai quatorze cents têtes de moutons (...). Quand je dis quatorze cents... mon fermier aura la moitié. rouquerolle. ? Alors, reste à quatorze cents demi-têtes (...) c'est déjà bien gentil! Labiche, Fourchevif,1859, 12, p. 417.
2. [Avec une nuance augmentative; spéc. en parlant de fin., écon.] D'une certaine importance. Une gentille somme (cf. une coquette* somme) :
7. ? Un tour à l'?il? proposa Petit-Pouce. Ça dégélerait le public, ça encouragerait les philosophes et une fois embrayée la soirée n'aurait plus qu'à rouler de séance en séance jusque vers le minuit, avec en fin de compte une gentille recette pour le sieur Tortose et la chemise trempée de sueur pour les trois athlètes. Queneau, Pierrot,1942, p. 11.
? Par antiphrase. Désastreux. Le correspondant a disparu. Avec mon affaire d'Espagne, cela me fait une gentille fin de mois. ? Mais est-ce vraiment une perte, votre affaire d'Espagne? ? Certainement, sept cent mille francs hors de ma caisse, rien que cela (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 97).
? Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Il diffère de son rival à chaque pas, de toute la distance du gentil et du sémillant au solennel (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 80).Qu'il la déteste cette femme « avec son cerveau d'enfant, qui vous condamne à voir les plus grandes choses sous l'aspect du sensuel, du tendre, du gentil... » (Massis, Jugements,1923, p. 225).
Prononc. et Orth. : [? ? ?ti], fém. [-tij]. l final du masc. se lie en [j] devant voyelle; ex. : gentil enfant [? ? ?tij? ?f? ?]. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1050 « d'origine noble » (Alexis, éd. Chr. Storey, 20); id. « noble par ses sentiments, son comportement » (ibid., 478); ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 377); ca 1160-74 « agréable à regarder, gracieux » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1113); ca 1220 « bienveillant, délicat, amical » (Amadas et Ydoine, 5551 ds T.-L.); 1667 par antiphrase (Molière, Misanthrope, II, 1). Du lat. gentilis « propre à la race, à la famille », d'où en fr. « de bonne race, généreux; gracieux, aimable » par une évolution semblable à celle de gent* adjectif. Fréq. abs. littér. : 3 136. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 639, b) 5 763, xxes. : a) 6 629, b) 4 858. Bbg. Duch. Beauté 1960, pp. 162-164, 170-172. - Rothe (W.). Z. rom. Philol. 1962, t. 78, pp. 189-190. - Spitzer (L.). The gentiles. In : S. (L.). Essays in historical semantics. New York, [1948]. - Venck. 1975, pp. 263-292.


Gentil, Ille au Scrabble


Le mot gentil, ille vaut 11 points au Scrabble.

gentil--ille

Informations sur le mot gentil--ille - 10 lettres, 4 voyelles, 6 consonnes, 6 lettres uniques.

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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 13h57










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