La définition de An du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

An
Nature : s. m.
Prononciation : an
Etymologie : Provenç. an ; espagn. ano ; ital. anno ; de annus. On a rapproché annus du terme grec signifiant l'année, du dorien et aussi d'un terme laconien, comme du gothique athn, année ; mais ces rapprochements ne paraissent pas s'accorder avec l'osque amnud, équivalent de anno. Amnud appuie ceux qui disent que annus est pour am-nus, et qui y voient un radical commun aux langues celtiques : cornouail. amser ; bas-bret. amzer ; irland. am ; gaél. âm, le temps ; sanscrit, amati, même signification. L'osque amnud empêche de confondre annus, an, et annus, anneau.

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Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de an de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.

Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec an pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de An ?


La définition de An

Le temps que met la terre à faire sa révolution autour du soleil.


Toutes les définitions de « an »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

AN. n. m.
Temps que met la terre à accomplir une révolution autour du soleil et qui se divise en douze mois. Après un an entier. Après un an révolu. Au bout de l'an il arriva que... Le premier jour de l'an. Le nouvel an. L'an passé. L'an dernier. L'an prochain. Il y a deux ans, trois ans, etc. Au bout de cinquante ans. Il n'a pas encore vingt-cinq ans accomplis. Il a dix ans de service.

AN tend de plus en plus à être remplacé par son synonyme ANNÉE (Voyez ce mot). Il n'existe plus que dans quelques expressions. Dès ses jeunes ans, Dès sa première jeunesse. Dans ses vieux ans, sur ses vieux ans, Dans sa vieillesse. On dit quelquefois absolument Les ans, L'âge en général. La fleur des ans. Le poids, le fardeau des ans. L'injure, l'outrage des ans. Service de bout de l'an, ou simplement Bout de l'an, Le service qu'on fait dans une église pour une personne, un an après sa mort. L'an du monde; l'an de grâce, l'an du salut, l'an de Notre-Seigneur, l'an de l'Incarnation, Formules dont on se sert, suivant qu'on suppute les temps par rapport à la création du monde ou à la naissance de JÉSUS-CHRIST. An premier, an deux, an trois, etc., se disait particulièrement des Années de l'ère républicaine des Français, commencée le 22 septembre 1792. La Constitution de l'an III, de l'an VIII. Le 16 floréal an IV ou de l'an IV. Prov. et fam., Je m'en soucie, je m'en moque comme de l'an quarante, Cela m'est complètement indifférent. Le Jour de l'An, Le premier jour de l'an. Bon jour et bon an. Façon de parler proverbiale et populaire, employée pour saluer les personnes, la première fois qu'on les voit, dans les premiers jours de chaque année. Bon an, mal an, Compensation faite des mauvaises années avec les bonnes. Bon an, mal an, ce pré lui rapporte tant de foin. Bon an, mal an, sa terre lui vaut dix mille francs de rente. Par an, Chaque année. Sa terre lui rapporte tant par an. En termes de Jurisprudence, An et jour, L'année révolue et un jour par delà. Prescription de l'an et jour.

Littré

AN (an) s. m.
  • 1Le temps que met la terre à faire sa révolution autour du soleil.
  • 2Le premier jour de l'an ou le premier de l'an, le premier jour de l'année.
  • 3La fleur des ans, la première jeunesse.

    Les jeunes ans, le temps de la jeunesse.

    Les vieux ans, le temps de la vieillesse.

    Les ans, la vieillesse. Sous le faix du fagot aussi bien que des ans, La Fontaine, Fab. I, 16. Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause, La Fontaine, ib. VII, 16. Dans la nuit du tombeau les ans l'ont fait descendre, Voltaire, ?dipe, V, 2. Tithon n'a plus les ans qui le firent cigale, Malherbe, Ode à Duperier.

  • 4An du monde, an de la création, de Notre-Seigneur?; l'an où l'on est depuis la création, depuis la naissance de Jésus-Christ.
  • 5An I, an II, an VIII s'employaient pour indiquer les années de l'ère de la république française, commencée le 22 septembre 1792.
  • 6Bon an mal an, compensation faite des bonnes et des mauvaises années. Et l'on m'a assuré qu'elle portait d'ordinaire sur elle, bon an mal an, trente quintaux de chair, Scarron, Rom. com. ch. VIII, 2e part. Nous payons [au gouvernement], bon an mal an, 900 millions, Courier, I, 190.
  • 7Par an, chaque année. Il gagne 2000 fr. par an.
  • 8Service du bout de l'an ou simplement bout de l'an, le service qu'on fait dans une église pour une personne un an après sa mort.
  • 9Bon jour et bon an, façon de saluer populaire quand on voit une personne dans les premiers jours de l'année.
  • 10 En termes de jurisprudence, an et jour, l'année révolue et un jour en plus.

SYNONYME

AN, ANNÉE. Ces deux termes s'emploient indifféremment l'un pour l'autre, sauf certaines locutions consacrées où l'on ne peut pas substituer année à an, comme bon an mal an, et sauf que, quand on veut qualifier l'année à l'aide d'une épithète, on se sert non de an, mais d'année. On ne dira pas un bon an, un an abondant, un an heureux, mais une bonne année, une année abondante, une année heureuse.


HISTORIQUE

XIe s. À tant cum la cense est de un an, L. de Guill. 40. Set anz touz pleinz ad ested en Espaigne, Ch. de Rol. I. Ensemble [nous] avons ested et ans et dis [jours], ib. CXLIX.

XIIe s. [Charlemagne] a bien passé cent ans, Roncisv. p. 26. Puis fu set anz accomplis et entiers, ib. p. 31. En vieille geste est escriz de lons ans, ib. p. 86. Et pour son fil qu'il eut nourri tant ans, ib. p. 142. L'an que rose ne feuille Ne fleur [je] ne voi paroir, Couci, VIII. Je souferrai mon domage, Tant que l'an verrai passer, Dame de Faiel dans Couci. Bien [tu] peuz conquerre France, or est entrez li ans [l'année en est venue], Sax. V.

XIIIe s. Trois ans [il] fut chevaliers, pleins fut de courtoisie, Berte, II. Vingt ans avoit Pepins, ainsi [je] l'ouï esmer, ib. III. Cinq cens livres par an à chascune [il] donra, ib. CXXXI. Li an et li jour s'en vont aussi comme l'aigue qui court aval sans retourner, Richard de Fournival, dans Hist. litt. t. XXIII, p. 723. Quant la terre est bien replenie de flors et de fruiz, lors est li anz coronez, Psautier, f° 75. Ceste addition fu fete en l'an de grace mil?, Liv. des mét. 360. Se baillage escheit à damoiselle qui ait douze ans ou plus d'aage, et le vueille aveir et tenir et user, Ass. de Jér. I, 267. Il pot commander à l'eglise à qui li lais [legs] est fes, que il l'oste de se [sa] main et le mete en main laie dedans an et jour, Beaumanoir, XII, 5.

XVe s. Si Monseigneur de Flandres vouloit, il auroit, tous les ans, un grand profit sur les navieurs dont il n'a maintenant rien, Froissart, II, II, 52. Si fut cette chose si approchée que, droitement la nuit de l'an, la chose fut arrestée d'estre faite, et devoit le dit Aimery delivrer le chasteau de Calais en icelle nuit, Froissart, LI, 326.

XVIe s. L'an passé est toujours le meilleur, Génin, Récréat. t. II, p. 242.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

AN. - SYN. Ajoutez?: An ne s'emploie pas en astronomie.

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Encyclopédie, 1re édition

AN, s. m. ou ANNÉE, s. f. (Hist. & Astr.) dans l'étendue ordinaire de sa signification, est le cycle ou l'assemblage de plusieurs mois, & communément de douze. Voyez Cycle & Mois.

D'autres définissent généralement l'année, une période ou espace de tems qui se mesure par la révolution de quelque corps céleste dans son orbite. Voyez Période.

Ainsi le tems dans lequel les étoiles fixes font leur révolution est nommé la grande année. Cette année est de 25920 de nos années vulgaires ; car on a remarqué que la section commune de l'écliptique & de l'équateur, n'est pas fixe & immobile dans le ciel étoilé ; mais que les étoiles s'en éloignent en s'avançant peu-à-peu au-delà de cette section, d'environ 50 secondes par an. On a donc imaginé que toute la sphere des étoiles fixes faisoit une révolution périodique autour des poles de l'écliptique, & parcouroit 50 secondes en un an ; ce qui fait 25920 ans pour la révolution entiere. On a appellé grande année ce long espace de tems, qui surpasse quatre à cinq fois celui que l'on compte vulgairement depuis le commencement du monde. Voyez l'article Précession des équinoxes.

Les tems dans lesquels Jupiter, Saturne, le Soleil, la Lune, finissent leurs révolutions, & retournent au même point du zodiaque, sont respectivement appellés années de Jupiter, de Saturne ; années Solaires & années Lunaires. Voyez Soleil, Lune, Planete , &c.

L'année proprement dite, est l'année solaire, ou l'espace de tems dans lequel le Soleil parcourt ou paroît parcourir les douze signes du zodiaque. Voyez Zodiaque & Ecliptique.

Suivant les observations de Messieurs Cassini, Bianchini, de la Hire, l'année est de 365 jours 5 heures 49 min. & c'est-là la grandeur de l'année fixée par les auteurs du Calendrier Grégorien. Cette année est celle qu'on appelle l'année Astronomique : quant à l'année civile, on la fait de 365 jours, excepté une année de quatre en quatre, qui est de 366 jours.

La vicissitude des saisons semble avoir donné occasion à la premiere institution de l'année ; les hommes portés naturellement à chercher la cause de cette vicissitude, virent bien-tôt qu'elle étoit produite par les différentes situations du Soleil par rapport à la terre, & ils convinrent de prendre pour l'année l'espace de tems que cet astre mettoit à revenir dans la même situation, c'est-à-dire, au même point de son orbite. Voyez Saison.

Ainsi comme ce fut principalement par rapport aux saisons que l'année fut instituée, la principale attention qu'on eut, fut de faire ensorte que les mêmes parties de l'année répondissent toûjours aux mêmes saisons, c'est-à-dire, que le commencement de l'année se trouvât toûjours dans le tems que le Soleil étoit au même point de son orbite.

Mais comme chaque peuple prit une voie différente pour arriver à ce but, ils ne choisirent pas tous le même point du zodiaque pour fixer le commencement de l'année, & ils ne s'accorderent pas non plus sur la durée de la révolution entiere. Quelques-unes de ces années étoient plus correctes que les autres, mais aucune n'étoit exacte, c'est-à-dire, qu'aucune ne marquoit parfaitement le tems précis de la révolution du Soleil.

Ce sont les Egyptiens, si on en croit Hérodote, qui ont les premiers fixé l'année, & qui l'ont fait de 360 jours, qu'ils séparerent en douze mois ; Mercure Trismegiste ajoûta cinq jours à l'année, & la fit de 365 jours. Thalès, à ce qu'on prétend, la fit du même nombre de jours parmi les Grecs : mais il ne fut suivi en ce point que d'une partie de la Grece. Les Juifs, les Syriens, les Romains, les Perses, les Ethiopiens, les Arabes, avoient chacuns des années différentes. Toute cette diversité est peu étonnante, si on fait attention à l'ignorance où l'on étoit pour lors de l'Astronomie. Nous lisons même dans Diodore de Sicile, liv. I. dans la vie de Numa par Plutarque, & dans Pline, Liv. VII. chapit. xlviij. que l'année Egyptienne étoit dans les premiers tems fort différente de celle que nous appellons aujourd'hui de ce nom.

L'année solaire est l'intervalle de tems dans lequel le soleil paroît décrire le zodiaque, ou celui dans lequel cet astre revient au point d'où il étoit parti. Voyez Soleil.

Ce tems, selon la mesure commune, est de 365 jours 5 heures 49 minutes. Cependant quelques Astronomes le font plus ou moins grand de quelques secondes, & vont même jusqu'à une minute de différence. Kepler, par exemple, faisoit l'année de 365 jours 5 heures 48 min. 57 sec. 39 tierces. Riccioli de 365 jours 5 heures 48 min. Tycho de 365 jours 5 heures 48 min. M. Euler a publié dans le premier tome des Mémoires François de l'Académie de Berlin, pag. 37, une table par laquelle on voit combien les Astronomes sont peu d'accord sur la grandeur de l'année solaire.

L'année solaire, comme nous l'avons déjà observé, est divisée en année astronomique & année civile.

L'année astronomique est celle qui est déterminée avec précision par les observations astronomiques : comme il est assez avantageux que cette année ait un commencement fixe, soit qu'on compte le tems en année écoulées depuis la naissance de J. C. soit qu'on le compte en années écoulées depuis le commencement de la période Julienne, les Astronomes sont enfin convenus que le commencement de l'année solaire soit compté du midi qui précede le premier jour de Janvier, c'est-à-dire, de maniere qu'à midi du premier Janvier, on compte déjà un jour complet ou 24 heures de tems écoulées.

On peut distinguer l'année astronomique en deux especes ; l'une syderéale, l'autre tropique.

L'année syderéale, qu'on appelle aussi anomalistique ou périodique, est l'espace de tems que le soleil met à faire sa révolution apparente autour de la terre, ou, ce qui revient au même, le tems que la terre met à revenir au même point du zodiaque. Ce tems est de 365 jours 6 heures 9 minutes 14 sec.

L'année tropique est le tems qui s'écoule entre deux équinoxes de printems ou d'automne ; on la nomme année tropique, parce qu'il faut que tout cet intervalle de tems s'écoule pour que chaque saison se rétablisse dans le même ordre qu'auparavant : cette année est de 365 jours 5 heures 48 min. 57 sec. & par conséquent elle est un peu plus courte que l'année syderéale. La raison de cela est que comme l'équinoxe, ou la section de l'écliptique & de l'équateur est rétrograde de 50 secondes par an, le soleil, après qu'il est parti d'un des équinoxes, doit paroître rencontrer ce même équinoxe l'année suivante dans un point un peu en-deçà de celui où il l'a quitté ; & par conséquent le soleil n'aura pas encore achevé sa révolution entiere lorsqu'il sera de retour aux mêmes points des équinoxes. Inst. Astr.

L'année civile est celle que chaque nation a fixée pour calculer l'écoulement du tems : ce n'est autre chose que l'année tropique, dans laquelle on ne s'arrête qu'au nombre entier de jours, en laissant les fractions des heures & des minutes, afin que le calcul en soit plus commode.

Ainsi l'année tropique étant d'environ 365 jours 5 heures 49 minutes, l'année civile est seulement de 365 jours : mais de crainte que la correspondance avec le cours du soleil ne s'altérât au bout d'un certain tems, on a réglé que chaque quatrieme année seroit de 366 jours pour réparer la perte des fractions qu'on néglige les trois autres années.

De cette maniere l'année civile est soûdivisée en commune & en bissextile.

L'année civile commune est celle qu'on a fixée à 365 jours ; elle est composée de 7 mois de 31 jours ; savoir, Janvier, Mars, Mai, Juillet, Août, Octobre, Décembre ; de quatre de 30 jours, Avril, Juin, Septembre & Novembre, & d'un de 28 jours, qui est Février. Il y a apparence que cette distribution bisarre a été faite pour conserver, autant qu'il étoit possible, l'égalité entre les mois, & en même tems pour qu'ils fussent tous à peu près de la grandeur des mois lunaires, dont les uns sont de 30 jours & les autres de 29. Une autre raison qui a pû y engager, c'est que le soleil met plus de tems à aller de l'équinoxe du printems à l'équinoxe d'automne, que de celui d'automne à celui du printems ; desorte que du premier Mars au premier Septembre, il y a quatre jours de plus que du premier Septembre au premier Mars : mais quelque motif qu'on ait eu pour faire cette distribution, on peut en général supposer l'année commune de 5 mois de 31 jours, & de 7 mois de 30 jours.

L'année bissextile est composée de 366 jours, & elle a par conséquent un jour de plus que l'année commune ; ce jour est appellé jour intercalaire ou bissextile.

L'addition de ce jour intercalaire, tous les quatre ans, a été faite par Jules César, qui, voulant que les saisons pussent toûjours revenir dans le même tems de l'année, joignit à la quatrieme année les six heures négligées dans chacune des années précédentes. Il plaça le jour entier formé par ces quatre fractions après le vingt-quatrieme de Février, qui étoit le sixieme des Calendes de Mars.

Or comme ce jour ainsi répété étoit appellé en conséquence bis sexto calendas, l'année où ce jour étoit ajoûté, fût aussi appellée bis sextus, d'où est venu bissextile.

Le jour intercalaire n'est plus aujourd'hui regardé comme la répétition du 24 Février, mais il est ajoûté à la fin de ce mois, & en est le vingt-neuvieme. Voyez Bissextile.

Il y a encore une autre réformation de l'année civile, établie par le pape Grégoire XIII. Voyez Grégorien.

L'année lunaire est composée de douze mois lunaires. Voyez Lunaire. Or il y a deux especes de mois lunaires ; savoir, le mois périodique, qui est de 27 jours 7 heures 43 min. 5 sec. c'est à peu près le tems que la lune employe à faire sa révolution autour de la terre : 2°. le mois synodique, qui est le tems que cette planete employe à retourner vers le soleil à chaque conjonction ; ce tems qui est l'intervalle de deux nouvelles lunes, est de 29 jours 12 heures 44 minutes 33 sec. Voyez à l'article Synodique la cause de la différence de ces deux mois. Le mois synodique est le seul dont on se serve pour mesurer les années lunaires ; or comme ce mois est d'environ 29 jours & 12 heures, on a été obligé de supposer, pour la commodité du calcul, les mois lunaires civils de 30 & de 29 jours alternativement ; ainsi le mois synodique étant de deux especes, astronomique & civil, il a fallu distinguer aussi deux especes d'années lunaires ; l'une astronomique, l'autre civile. Inst. Astr.

L'année astronomique lunaire est composée de douze mois synodiques lunaires, & contient par conséquent 354 jours 8 heures 48 min. 30 sec. 12 tierces. Voyez Synodique.

L'année lunaire civile est ou commune, ou embolismique.

L'année lunaire commune est de douze mois lunaires civils, c'est-à-dire de 354 jours.

L'année embolismique intercalaire est de treize mois lunaires civils, & de 384 jours. Voyez Embolismique. Voici la raison qui a fait inventer cette année : comme la différence entre l'année lunaire civile & l'année tropique est de 11 jours 5 heures 49 min. il faut, afin que la premiere puisse s'accorder avec la seconde, qu'il y ait 34 mois de 30 jours, & 4 mois de 31 insérés dans cent années lunaires ; ce qui laisse encore en arriere un reste de 4 heures 21 min. qui dans six siecles fait un peu plus d'un jour.

Jusqu'ici nous avons parlé des années & des mois, en les considérant astronomiquement. Examinons présentement les différentes formes d'années civiles que les Anciens ont imaginées, & celles que suivent aujourd'hui divers peuples de la terre. L'ancienne année romaine étoit l'année lunaire. Dans sa premiere institution par Romulus, elle étoit seulement composée de dix mois. Le premier, celui de Mars, contenoit 31 jours ; le second, celui d'Avril, 30. 3°. Mai 31 ; 4°. Juin 30 ; 5°. Quintilis ou Juillet 31 ; 6°. Sextilis ou Août 30 ; 7°. Septembre 30 ; 8°. Octobre 31 ; 9°. Novembre 30 ; 10°. Decembre 30 ; le tout faisant 304 jours. Ainsi cette année se trouvoit moindre de 50 jours que l'année lunaire réelle, & de 61 que l'année solaire.

De-là il résultoit que le commencement de l'année de Romulus étoit vague, & ne répondoit à aucune saison fixe. Ce Prince sentant l'inconvénient d'une telle variation, voulut qu'on ajoûtât à chaque année le nombre de jours nécessaires pour que le premier mois répondit toûjours au même état du ciel : mais ces jours ajoûtés ne furent point partagés en mois.

Numa Pompilius corrigea cette forme irréguliere de l'année, & fit deux mois de ces jours surnuméraires. Le premier fut le mois de Janvier ; le second celui de Février. L'année fut ainsi composée par Numa de douze mois, 1°. Janvier 29 jours, 2°. Février 28, 3°. Mars 31, 4°. Avril 29, 5°. Mai 31, 6°. Juin 29, 7°. Juillet 31, 8°. Août 29, 9°. Septembre 29, 10°. Octobre 31, 11°. Novembre 29, 12°. Decembre 29 ; le tout faisant 355 jours. Ainsi cette année surpassoit l'année civile lunaire d'un jour, & l'année astronomique lunaire de 15 heures 11 minutes 24 secondes : mais elle étoit plus courte que l'année solaire de 11 jours, ensorte que son commencement étoit encore vague, par rapport à la situation du soleil.

Numa voulant que le solstice d'hyver répondît au même jour, fit intercaler 22 jours au mois de Février de chaque seconde année, 23 à chaque quatrieme, 22 à chaque sixieme, & 23 à chaque huitieme. Mais cette regle ne faisoit point encore la compensation nécessaire ; car comme l'année de Numa surpassoit d'un jour l'année Greque de 354 jours, l'erreur devint sensible au bout d'un certain tems, ce qui obligea d'avoir recours à une nouvelle maniere d'intercaler ; au lieu d'ajoûter vingt-trois jours à chaque huitieme année, on n'en ajoûta que quinze ; & on chargea les grands Pontifes de veiller au soin du calendrier. Mais les grands Pontifes ne s'acquittant point de ce devoir, laisserent tout retomber dans la plus grande confusion. Telle fut l'année romaine jusqu'au tems de la réformation de Jules César. Voyez les articles Calendes, Nones & Ides, sur la maniere de compter les jours du mois chez les Romains.

L'année Julienne est une année solaire, contenant communément 365 jours, mais qui de quatre ans en quatre ans, c'est-à-dire, dans les années bissextiles, est de 366 jours.

Les mois de l'année Julienne étoient disposés ainsi : 1°. Janvier 31 jours, 2°. Février 28, 3°. Mars 31, 4°. Avril 30, 5°. Mai 31, 6°. Juin 30, 7°. Juillet 31, 8°. Août 31, 9°. Septembre 30, 10°. Octobre 31, 11°. Novembre 30, 12°. Decembre 31 ; & dans toutes les années bissextiles le mois de Février avoit comme à présent 29 jours. Suivant cet établissement la grandeur astronomique de l'année Julienne étoit de 365 jours 6 heures ; & elle surpassoit par conséquent la vraie année solaire d'environ 11 minutes, ce qui en 131 ans produisoit un jour d'erreur. L'année romaine étoit encore dans cet état d'imperfection, lorsque le Pape Grégoire XIII. y fit une réformation, dont nous parlerons un peu plus bas.

Jules César à qui l'on est redevable de la forme de l'année Julienne, avoit fait venir d'Egypte Sosigènes fameux Mathématicien, tant pour fixer la longueur de l'année, que pour en rétablir le commencement, qui avoit été entierement dérangé de 67 jours, par la négligence des Pontifes.

Afin donc de le remettre au solstice d'hyver, Sosigènes fut obligé de prolonger la premiere année jusqu'à quinze mois ou 445 jours ; & cette année s'appella en conséquence l'année de confusion, annus confusionis.

L'année établie par Jules César a été suivie par toutes les nations chrétiennes jusqu'au milieu du seizieme siecle, & continue même encore de l'être par l'Angleterre. Les Astronomes & les Chronologistes de cette nation comptent de la même maniere que le peuple, & cela sans aucun danger, parce qu'une erreur qui est connue n'en est plus une.

L'année Grégorienne n'est autre que l'année Julienne corrigée par cette regle, qu'au lieu que la derniere de chaque siecle étoit toûjours bissextile, les dernieres années de trois siecles consécutifs doivent être communes ; & la derniere du quatrieme siecle seulement est comptée pour bissextile.

La raison de cette correction, fut que l'année Julienne avoit été supposée de 365 jours 6 heures, au lieu que la véritable année solaire est de 365 jours 5 heures 49 minutes, ce qui fait 11 minutes de différence, comme nous l'avons déja remarqué.

Or quoique cette erreur de 11 minutes qui se trouve dans l'année Julienne soit fort petite, cependant elle étoit devenue si considérable en s'accumulant depuis le tems de Jules Cesar, qu'elle avoit monté à 10 jours, ce qui avoit considérablement dérangé l'équinoxe. Car du tems du Concile de Nicée, lorsqu'il fut question de fixer les termes du tems auquel on doit célébrer la Pâque, l'équinoxe du Printems se trouvoit au 21 de Mars. Mais cet équinoxe ayant continuellement anticipé, on s'est apperçû l'an 1582. lorsqu'on proposa de réformer le calendrier de Jules Cesar, que le soleil entroit déjà dans l'équateur dès le 11 Mars ; c'est-à-dire, 10 jours plûtôt que du tems du Concile de Nicée. Pour remédier à cet inconvénient, qui pouvoit aller encore plus loin, le Pape Grégoire XIII. fit venir les plus habiles Astronomes de son tems, & concerta avec eux la correction qu'il falloit faire, afin que l'équinoxe tombât au même jour que dans le tems du Concile de Nicée ; & comme il s'étoit glissé une erreur de dix jours depuis ce tems-là, on retrancha ces dix jours de l'année 1582, dans laquelle on fit cette correction ; & au lieu du 5 d'Octobre de cette année, on compta tout de suite le 15.

La France, l'Espagne, les pays Catholiques d'Allemagne, & l'Italie, en un mot, tous les pays qui sont sous l'obéissance du Pape, reçûrent cette réforme dès son origine : mais les Protestans la rejetterent d'abord.

En l'an 1700, l'erreur des dix jours avoit augmenté encore & étoit devenue de onze ; c'est ce qui détermina les protestans d'Allemagne à accepter la réformation Grégorienne, aussi-bien que les Danois & les Hollandois. Mais les peuples de la Grande-Bretagne & la plûpart de ceux du Nord de l'Europe, ont conservé jusqu'ici l'ancienne forme du calendrier Julien. Voyez Calendrier, Style. Inst. Astr.

Au reste il ne faut pas croire que l'année Grégorienne soit parfaite ; car dans quatre siecles l'année Julienne avance de trois jours, une heure & 22 minutes. Or comme dans le calendrier Grégorien on ne compte que les trois jours, & qu'on néglige la fraction d'une heure & 22 minutes, cette erreur au bout de 72 siecles produira un jour de mécompte.

L'année Egyptienne appellée aussi l'année de Nabonassar, est l'année solaire de 365 jours divisée en douze mois de trente jours, auxquels sont ajoûtés cinq jours intercalaires à la fin : les noms de ces mois sont ceux-ci. 1°. Thot, 2°. Paophi, 3°. Athyr, 4°. Chojac, 5°. Tybi, 6°. Mecheir, 7°. Phatmenoth, 8°. Pharmuthi, 9°. Pachon, 10°. Pauni, 11°. Epiphi, 12°. Mesori ; & de plus ?????? ??????????, ou les cinq jours intercalaires.

La connoissance de l'année Egyptienne, dont nous venons de parler, est de toute nécessité en Astronomie, à cause que c'est celle suivant laquelle sont dressées les observations de Ptolomée dans son Almageste.

Les anciens Egyptiens, suivant Diodore de Sicile, liv. I. Plutarque dans la vie de Numa, Pline, liv. VII. c. 48. mesuroient les années par le cours de la lune. Dans le commencement une lunaison, c. à. d. un mois lunaire faisoit l'année ; ensuite trois, puis quatre, à la maniere des Arcadiens. De-là les Egyptiens allerent à six, ainsi que les peuples de l'Acarnanie. Enfin ils vinrent à faire l'année de 360 jours, & de douze mois ; & Aseth, 32e Roi des Egyptiens, ajoûta à la fin de l'année les 5 jours intercalaires. Cette briéveté des premieres années Egyptiennes, est ce qui fait, suivant les mêmes Auteurs, que les Egyptiens supposoient le monde si ancien, & que dans l'Histoire de leurs Rois, on en trouve qui ont vécu jusqu'à mille & douze cens ans. Quant à Herodote, il garde un profond silence sur ce point ; il dit seulement que les années Egyptiennes étoient de douze mois, ainsi que nous l'avons déja remarqué. D'ailleurs l'Ecriture nous apprend que dès le tems du déluge l'année étoit composée de douze mois. Par conséquent Cham, & son fils Misraim, fondateur de la Monarchie Egyptienne, ont dû avoir gardé cet usage, & il n'est pas probable que leurs descendans y ayent dérogé. Ajoûtez à cela, que Plutarque ne parle sur cette matiere qu'avec une sorte d'incertitude, & qu'il n'avance le fait dont il s'agit, que sur le rapport d'autrui. Pour Diodore de Sicile, il n'en parle que comme d'une conjecture de quelques auteurs, dont il ne dit pas le nom, & qui probablement avoient crû par-là concilier la chronologie Egyptienne avec celle des autres nations.

Quoi qu'il en soit, le Pere Kircher prétend qu'outre l'année solaire, quelques provinces d'Egypte avoient des années lunaires, & que dans les tems les plus reculés quelques-uns des peuples de ces provinces prenoient une seule révolution de la lune pour une année ; que d'autres trouvant cet intervalle trop court, faisoient l'année de deux mois, d'autres de trois, &c. Ædip. Egypt. tom. II. p. 252.

Un Auteur de ces derniers tems assûre que Varron a attribué à toutes les nations ce que nous venons d'attribuer aux Egyptiens, & il ajoûte que Lactance le releve à ce sujet.

Nous ne savons pas sur quels endroits de Varron & de Lactance cet auteur se fonde ; tout ce que nous pouvons assûrer, c'est que Lactance, Divin. instit. Lib. II. c. xiij. en parlant de l'opinion de Varron suppose qu'il parle seulement des Egyptiens.

Au reste S. Augustin, de Civit. Dei, L. XV. c. xiv. fait voir que les années des patriarches rapportées dans l'Ecriture sont les mêmes que les nôtres ; & qu'il n'est pas vrai, comme beaucoup de gens se le sont imaginés, que dix de ces années n'en valoient qu'une d'à présent.

Quoi qu'il en soit, il est certain que l'année Egyptienne de 365 jours étoit une année vague ; car comme elle différoit d'environ 6 heures de l'année tropique, il arrivoit en négligeant cet intervalle de 6 heures, que de 4 ans en 4 ans, cette année vague anticipoit d'un jour sur la période solaire ; & que par conséquent en quatre fois 365 ans, c'est-à-dire, en 1460 ans, son commencement devoit répondre successivement aux différentes saisons de l'année.

Lorsque les Egyptiens furent subjugués par les Romains, ils reçûrent l'année Julienne, mais avec quelqu'altération ; car ils retinrent leurs anciens noms avec les cinq ?????? ??????????, & ils placerent le jour intercalé tous les quatre ans, entre le 28 & le 29 d'Août.

Le commencement de leur année répondoit au 29 Août de l'année Julienne. Leur année réformée de cette maniere, s'appelloit annus Actiacus, à cause qu'elle avoit été instituée après la bataille d'Actium.

L'ancienne année Greque étoit lunaire, & composée de douze mois, qui étoient d'abord tous de 30 jours, & qui furent ensuite alternativement de 30 & de 29 jours ; les mois commençoient avec la premiere apparence de la nouvelle lune ; & à chaque 3e, 5e, 8e, 11e, 14e, 16e & 17e année du cycle de 19 ans, on ajoûtoit un mois embolismique de trente jours, afin que les nouvelles & pleines lunes revinssent aux mêmes termes ou saisons de l'année. Voyez Embolismique.

Leur année commençoit à la premiere pleine lune d'après le solstice d'été. L'ordre de leurs mois étoit celui-ci, 1°. ??????????? de 29 jours, 2°. ????????????, 30 jours ; 3°. ?????????? 29 : 4°. ???????????? 30, 5°. ????????? 29, 6°. ????????? 30, 7°. ???????? 29, 8°. ???????????, 30 ; 9°. ???????????, 29 ; 10°. ?????????, 30 ; 11°. ?????????, 29 ; 12°. ???????????, 30.

Les Macédoniens avoient donné d'autres noms à leurs mois, ainsi que les Syro-Macédoniens, les Smyrniens, les Tyriens, les peuples de Chypre, les Paphiens, les Bithyniens, &c.

L'ancienne année Macédonienne étoit une année lunaire, qui ne différoit de la Greque que par le nom & l'ordre des mois. Le premier mois Macédonien répondoit au mois Mæmacterion, ou 4e mois Attique : voici l'ordre, la durée, & les noms de ces mois : 1°. ????, 30 jours : 2°. ?????????, 29 jours ; 3°. ?????????, 30 ; 4°. ????????, 29 ; 5°. ???????, 30 ; 6°. ????????, 30 ; 7°. ??????????, 30 ; 8°. ???????, 29 ; 9°. ???????, 30 ; 10°. ????, 29 ; 11°. ????????, 30 ; 12°. ?????????????, 29.

La nouvelle année Macédonienne est une année solaire, dont le commencement est fixé au premier Janvier de l'année Julienne, avec laquelle elle s'accorde parfaitement.

Cette année étoit particulierement nommée l'année Attique ; & le mois intermédiaire d'après Posideon, ou le 6e mois, étoit appellé ????????? ?, ou dernier Posideon.

L'ancienne année Juive étoit une année lunaire, composée ordinairement de 12 mois alternativement de 30 & de 29 jours. On la faisoit répondre à l'année solaire, en ajoûtant à la fin 11 & quelquefois 12 jours, ou en inserant un mois embolismique.

Voici les noms & la durée de ces mois : 1°. Nisan ou Abib, 30 jours ; 2°. Jiar ou Zius, 29 ; 3°. Siban ou Siivan, 30 ; 4°. Thamuz ou Tamuz, 29 ; 5°. Ab, 30 ; 6°. Elul, 29 ; 7°. Tisri ou Ethanim, 30 ; 8°. Marchesvam ou Bul, 29 ; 9°. Cisleu, 30 ; 10°. Thebeth, 29 ; 11°. Sabat ou Schebeth, 30 ; 12°. Adar dans les années embolismiques, 30 ; Adar, dans les années communes étoit de 29.

L'année Juive moderne est pareillement une année lunaire de 12 mois dans les années communes, & de 13 dans les années embolismiques, lesquelles font la 3e. la 6e. 8e. 11e. 14e. 17e. & 19e. du cycle de 19 ans. Le commencement de cette année est fixé à la nouvelle lune d'après l'équinoxe d'automne.

Les noms des mois & leur durée, sont 1°. Tisri, de 30 jours ; 2°. Marchesvan, 29 ; 3°. Cisleu, 30 ; 4°. Tebeth, 29 ; 5°. Schebeth, 30 ; 6°. Adar, 29 ; 7°. Veadar, dans les années embolismiques, 30 ; 8°. Nisan, 30 ; 9°. Jiar, 29 ; 10°. Silvan, 30 ; 11°. Thamuz, 29 ; 12°. Ab, 30 ; 13°. Elub, 29. Voyez.

L'année Syrienne est une année solaire, dont le commencement est fixé au commencement du mois d'Octobre de l'année Julienne, & qui ne differe d'ailleurs de l'année Julienne que par le nom des mois, la durée étant la même. Les noms de ses mois sont, 1°. Tishrin répondant au mois d'Octobre & contenans 31 jours ; 2°. le second Tishrin contenant ainsi que Novembre, 30 jours ; 3°. Canun, 31 ; 4°. le second Canun, 31 ; 5°. Shabar, 28 ; 6°. Adar, 31 ; 7°. Nisan, 30 ; 8°. Acyar, 31 ; 9°. Hariram, 30 ; 10°. Tamuz, 31 ; 11°. Ab, 31 ; 12°. Elul, 30.

L'année Persienne est une année solaire de 365 jours, & composée de douze mois de 30 jours chacun, avec 5 jours intercalaires ajoûtés à la fin. Voici le nom des mois de cette année. 1°. Atrudiameh ; 2°. Ardihasehlmeh ; 3°. Cardimeh ; 4°. Thirmeh ; 5°. Merdedmed ; 6°. Schabarirmeh ; 7°. Meharmeh ; 8°. Abenmeh ; 9°. Adarmeh ; 10°. Dimeh ; 11°. Behenmeh ; 12°. Affirermeh. Cette année est appellée année Jezdegerdique, pour la distinguer de l'année solaire fixe, appellée l'année Gelaleene, que les Persans suivent depuis l'année 1089.

Golius, dans ses notes sur Alsergan, pag. 27 & suiv. est entré dans un grand détail sur la forme ancienne & nouvelle de l'année Persienne, laquelle a été suivie de la plûpart des auteurs Orientaux. Il nous apprend particulierement, que sous le Sultan Gelaluddaulé Melicxa, vers le milieu du onzieme siecle, on entreprit de corriger la grandeur de l'année & d'établir une nouvelle époque ; il fut donc reglé que de quatre ans en quatre ans, on ajoûteroit un jour à l'année commune, laquelle seroit par conséquent de 366 jours. Mais parce qu'on avoit reconnu que l'année solaire n'étoit pas exactement de 365 jours 6 heures, il fut ordonné qu'alternativement (après 7 ou 8 intercalations) on intercaleroit la cinquieme, & non pas la quatrieme année ; d'où il paroît que ces peuples connoissoient déja fort exactement la grandeur de l'année, puisque selon cette forme, l'année Persienne seroit de 365 jours 5 heures 49 minutes 31 secondes, ce qui differe à peine de l'année Grégorienne, que les Européens ou Occidentaux se sont avisés de rechercher plus de 500 ans après les Asiatiques ou Orientaux. Or depuis la mort de Jezdagirde, le dernier des Rois de Perse, lequel fut tué par les Sarrasins, l'année Persienne étoit de 365 jours, sans qu'on se souciât d'y admettre aucune intercalation ; & il paroît que plus anciennement, après 120 années écoulées, le premier jour de l'an, qui avoit rétrogradé très-sensiblement, étoit remis au même lieu qu'auparavant, en ajoûtant un mois de plus à l'année, qui devenoit pour lors de 13 mois. Mais l'année dont tous les auteurs qui ont écrit en Arabe ou en Persan, ont fait usage dans leurs tables Astronomiques, est semblable aux années Égyptiennes, lesquelles sont toutes égales, étant de 365 jours sans intercalation. Inst. Astr. de M. le Monnier.

Au reste l'année Jezdegerdique, comme on peut le remarquer, est la même chose que l'année de Nabonassar. Quant à l'année Gelaleene, c'est peut-être la plus parfaite & la plus commode de toutes les années civiles, ainsi que nous venons de le dire ; car, comme on trouve par le calcul, les solstices & les équinoxes répondent constamment aux mêmes jours de cette année, qui s'accorde en tout point avec les mouvemens solaires ; & c'est une avantage qu'elle a même, selon plusieurs Chronologistes, sur l'année Grégorienne, parce que celle-ci, selon eux, n'a pas une intercalation aussi commode.

L'année Arabe ou Turque est une année lunaire, composée de 12 mois, qui sont alternativement de 30 & de 29 jours ; quelquefois aussi elle contient 13 mois. Voici le nom &c. de ces mois. 1°. Muharram, de 30 jours ; 2°. Saphar, 29 ; 3°. Rabia, 30 ; 4°. second Rabia, 29 ; 5°. Jomada, 30 ; 6°. second Jomada, 29 ; 7°. Rajab, 30 ; 8°. Shaaban, 29 ; 9°. Samadan, 30 ; 10°. Shawal, 29 ; 11°. Dulkaadah, 30 ; 12°. Dulheggia, 29, & de 30 dans les années embolismiques. On ajoûte un jour intercalaire à chaque 2e, 5e, 7e, 10e, 13e, 15e, 18e, 21e, 24e, 26e, 29e année d'un cycle de 29 ans.

L'année Ethiopique est une année solaire qui s'accorde parfaitement avec l'Actiaque, excepté dans les noms des mois. Son commencement répond à celui de l'année Egyptienne, c'est-à-dire au 29e d'Avril de l'année Julienne.

Les mois de cette année sont, 1°. Mascaram ; 2°. Tykympl ; 3°. Hydar ; 4°. Tyshas ; 5°. Tyr ; 6°. Jacatil ; 7°. Magabit, 8°. Mijaria ; 9°. Giribal ; 10°. Syne ; 11°. Hamle ; 12°. Hahase, & il y a de plus cinq jours intercalaires.

L'année Sabbatique, chez les anciens Juifs, se disoit de chaque septieme année. Durant cette année, les Juifs laissoient toûjours reposer leurs terres.

Chaque septieme année Sabbatique, c'est-à-dire chaque 49e. année étoit appellée l'année de Jubilé, & étoit célebrée avec une grande solemnité. Voyez Jubilé.

Le jour de l'an, ou le jour auquel l'année commence, a toûjours été très-différent chez les différentes Nations.

Chez les Romains, le premier & le dernier jour de l'an étoient consacrés à Janus ; & c'est par cette raison qu'on le représentoit avec deux visages.

C'est de ce peuple que vient la cérémonie de souhaiter la bonne année, cérémonie qui paroît très ancienne. Non-seulement les Romains se rendoient des visites, & se faisoient réciproquement des complimens avant la fin du premier jour : mais ils se présentoient aussi des étrennes, strenæ, & offroient aux Dieux des v?ux pour la conservation les uns des autres. Lucien en parle comme d'une coûtume très ancienne, même de son tems, & il en rapporte l'origine à Numa.

Ovide fait allusion à la même cérémonie au commencement de ses fastes.

Postera lux oritur, linguisque animisque favete ;
Nunc dicenda bono sunt bona verba die.

Et Pline dit plus expressément, L. xxviij. c. v. primum anni incipientis diem l?tis precationibus invicem faustum ominantur.

L'année civile ou légale, en Angleterre, commence le jour de l'Annonciation, c'est-à-dire le 25 Mars ; quoique l'année chronologique commence le jour de la Circoncision, c'est-à-dire le premier jour de Janvier, ainsi que l'année des autres Nations de l'Europe. Guillaume le Conquérant ayant été couronné le premier de Janvier, donna occasion aux Anglois de commencer à compter l'année de ce jour-là pour l'histoire ; mais pour toutes les affaires civiles, ils ont retenu leur ancienne maniere, qui étoit de commencer l'année le 25 Mars.

Dans la partie de l'année qui est entre ces deux termes, on met ordinairement les deux dates à-la-fois, les deux derniers chiffres étant écrits l'un sur l'autre à la maniere des fractions ; par exemple, 172 4/5 est la date pour tout le tems entre le premier Janvier 1725 & le 25 Mars de la même année. Depuis Guillaume le Conquérant, les patentes des Rois, les chartres, &c. sont ordinairement datées de l'année du regne du Roi.

L'Eglise d'Angleterre commence l'année au premier Dimanche de l'Avent. Voyez Avent.

Les Juifs, ainsi que la plûpart des autres Nations de l'Orient, ont une année civile qui commence avec la nouvelle lune de Septembre, & une année ecclésiastique qui commence avec la nouvelle lune de Mars.

Les François, sous les Rois de la race Merovingienne, commençoient l'année du jour de la revûe des Troupes, qui étoit le premier de Mars ; sous les Rois Carlovingiens, ils commencerent l'année le jour de Noël ; & sous les Capétiens, le jour de Pâques ; de sorte que le commencement de l'année varioit alors depuis le 22 Mars, jusqu'au 25 Avril. L'année ecclésiastique en France commence au premier Dimanche de l'Avent.

Quant à l'année civile, Charles IX ordonna en 1564, qu'on la feroit commencer à l'avenir au premier de Janvier.

Les Mahométans commencent l'année au moment où le Soleil entre dans le Bélier.

Les Persans, dans le mois qui répond à notre mois de Juin.

Les Chinois, & la plûpart des Indiens commencent leur année avec la premiere lune de Mars. Les Brachmanes avec la nouvelle lune d'Avril, auquel jour ils célebrent une fête appellée Samwat saradi pauduga, c'est-à-dire, la fête du nouvel an.

Les Mexicains, suivant d'Acosta, commençoient l'année le 23 de Février, tems où la verdure commençoit à paroître. Leur année étoit composée de dix-huit mois de vingt jours chacun, & ils employoient les cinq jours qui restoient après ces dix-huit mois, aux plaisirs, sans qu'il fût permis de vaquer à aucune affaire, pas même au service des temples. Alvarez rapporte la même chose des Abyssins, qui commençoient l'année le 26 d'Août, & avoient cinq jours oisifs à la fin de l'année, qui étoient nommés pagomen.

A Rome, il y a deux manieres de compter les années ; l'une commence à la Nativité de Notre-Seigneur, & c'est celle que les Notaires suivent, datant à nativitate ; l'autre commence au 25 Mars, jour de l'Incarnation, & c'est de cette façon que sont datées les Bulles, anno incarnationis. Les Grecs commencent l'année le premier Septembre, & datent du commencement du monde.

Les années sont encore distinguées, eu égard aux époques d'où on les compte : lorsqu'on dit ans de grace ou années de notre Seigneur, on compte depuis la naissance de Jesus-Christ. Ans ou années du monde, se dit en comptant depuis le commencement du monde ; ces années, suivant Scaliger, sont au nombre de 5676. On dit aussi ans de Rome, de l'égire de Nabonassar, &c. Voyez l'article Epoque. (O)

Année séculaire, c'est la même chose qu'un Jubilé. Voyez Jubilé. (G)

Cet article traduit de Chambers, & augmenté, a été tiré par l'auteur Anglois des élémens de Chronologie de M. Wolf.

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Wiktionnaire


Préposition - ancien français

an \Prononciation ?\

  1. Variante de en.

Nom commun - ancien français

an \Prononciation ?\ masculin

  1. An.
    • Iloc converse issi dis & set anz (La Vie de Saint Alexis, ms. 19525 de la BnF, f.28v., 1re colonne)

Nom commun - français

an \??\ masculin

  1. Temps que met la Terre à accomplir une révolution autour du Soleil et qui se divise en douze mois. Année (voir Notes plus bas).
    • Je ne suis pas arrivé à l'âge de quatre-vingt ans pour rétracter en rien les convictions de ma vie entière. (Réponse de M. Raspail père à l'avocat général, lors du procès de François-Vincent Raspail le 12 février 1874)
    • Autour d'une table, un groupe d'hommes étaient rassemblés, et une femme de trente à trente-cinq ans s'accoudait sur le comptoir. (H.G. Wells, La Guerre dans les Airs, 1908, traduit par Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, 1921, page 385)
    • J'avais neuf ans et j'attrapais avec mon frère des sauterelles que nous faisions griller dans le jardin pour les manger. (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
    • J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. (Paul Nizan, Aden Arabie, chapitre I, Rieder, 1932 ; Maspéro, 1960)
    • Céline Thiébault était alors une jeune fille « bienfaisante », une de ces grandes filles brunes qui paraissent vingt ans au lieu de quinze, de celles qu'à la campagne on compare volontiers à une pouliche et que les hommes, vieux et jeunes, détaillent avec une basse envie, un violent désir. (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L'Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954, p. 19)
    • C'est un long vieillard, mince comme un baliveau, un peu courbé par une bonne septantaine d'ans. (Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Louis le Pieux meurt en 840 sur le Rhin. Un an plus tard, la flotte danoise embouque l'estuaire de la Seine. (Patrick Louth, La civilisation des Germains et des Vikings, Genève : éd. Famot, 1976, page 141)
    • Au bout de cinquante ans.
    • Il n'a pas encore vingt-cinq ans accomplis.
    • Il a dix ans de service.
    • De l'an de grâce? : Formule dont on se sert pour compter les années par rapport à la naissance de Jésus-Christ.
    • An I, an II, an III, etc. : se dit ainsi des années de l'ère républicaine des Français, commencée le 22 septembre 1792.
    • La Constitution de l'an III, de l'an VIII.
    • Le 16 floréal an IV.
  2. Le temps qui passe.
    • Le poids, le fardeau des ans.
    • L'injure, l'outrage des ans.
    • Anthime le savant, l'athée, celui dont le jarret perclus, non plus que la volonté insoumise, depuis des ans n'avait jamais fléchi (car il est à remarquer combien chez lui l'esprit allait de pair avec le corps), Anthime était agenouillé. (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914)
  3. (Proverbial) et (Familier)
    • Je m'en soucie, je m'en fous, je m'en moque comme de l'an quarante : Cela m'est complètement indifférent. ? voir s'en foutre comme de l'an quarante
  4. (Astronomie) (Par extension) Période de révolution d'une autre planète.
    • L'an martien, vénusien, etc.
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Trésor de la Langue Française informatisé


AN, subst. masc.

Temps de la révolution de la terre autour du soleil, servant d'unité de temps.
A.? [Sert de repère chronologique]
1. [Avec l'art. déf.] Espace de temps d'une année considéré comme un tout et indépendamment de son déroulement interne; spéc., pour l'expression d'une date, celui de l'année civile, du 1erjanvier au 31 décembre :
1. Je me suis occupé dans les montagnes de l'origine ou du don du langage d'après les idées de M. de B. que j'ai été conduit encore à combattre; occupation d'esprit qui est revenue périodiquement cette année à la même époque que l'an dernier. Maine de Biran, Journal,1819, p. 236.
2. ? Ou d'aller encore une fois, ô forêt pleine de mystère, ? jusqu'à ce lieu que je connais, où, dans une eau morte et brunie, trempent et s'amollissent encore les feuilles des ans passés, les feuilles des printemps adorables. A. Gide, Paludes,1895, p. 148.
? Le jour de l'an, le nouvel an, le premier de l'an. Le premier jour de l'année civile, le 1erjanvier :
3. On ne sait plus ce que c'est que ces solennités de religion et de famille où la patrie entière et le Dieu de cette patrie avaient l'air de se réjouir; Noël, le premier de l'an, les Rois, Pâques, la Pentecôte, la Saint-Jean étaient pour moi-même des jours de prospérité. F.-R. de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 48.
4. Minuit, 1erjanvier. Nous nous embrassons dans le jardin de notre maison, au clair de lune d'une année nouvelle. Dans la journée, porter notre manuscrit chez Lacroix, nous inscrire chez la princesse, ç'a été tout notre premier jour de l'an. E. et J. de Goncourt, Journal,1869, p. 479.
Rem. Autres syntagmes cadeau de nouvel an (A. Gide, Si le grain ne meurt, 1924, p. 412), cartes et souhaits de nouvel an (V. Larbaud, Journal, févr. 1934, p. 280), fêter le nouvel an (P. Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 259), visites du premier de l'an (J. Rivière, Alain-Fournier, Correspondance, lettre de J. R. à A.-F., janv. 1906, p. 230).
? Service du bout de l'an ou bout de l'an. Service religieux célébré pour un défunt au jour anniversaire de sa mort :
5. ... c'était reposer en terre plus sainte, et comme en une terre plus voisine de la suprême vallée de Josaphat; c'était attendre en lieu plus sûr l'heure redoutable de la résurrection. Aussi les jours ne suffisaient plus aux messes des morts, aux bouts de l'an, aux trentains et aux libera; l'enceinte du monastère ne suffisait plus aux enterrements. Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 5, 1859, p. 98.
2. [Avec ou sans adj. numéral cardinal, avec ou sans article] Un an s'était écoulé depuis le jour où... (M. Arland, L'Ordre, 1929, p. 334), à six ans de distance (F. Ambrière, Les Grandes vacances, 1946, p. 37), au bout d'un an (J. Sandeau, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, p. 91), dans le délai d'un an (G. Vedel, Manuel élémentaire de droit constitutionnel, 1949, p. 385), sur un espace de dix ans (L'Industrie française des engrais chimiques, Engrais potassiques et engrais composés, 1956, p. 14), période de trente ans (Chauve-Bertrand, La Question du calendrier, 1920, p. 59), programme de 350 000 logements par an (Les Grands ensembles d'habitation, 1963, p. 5), consommation de 400 millions de tonnes par an [de pétrole] (V. Romanovsky, La Mer, source d'énergie, 1950, p. 5), plusieurs fois par an (J.-B. Say, Traité d'économie politique, 1832, p. 107), il y a deux ans et demi (B. Constant, Journaux intimes, déc. 1804, p. 178), un an jour pour jour (V. de Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, 1814, p. 222) :
6. « ... enfin, après avoir passé sept jours dans les bois, pour la première fois de ma vie, muni d'observations que j'avois soin de rédiger tous les soirs, je revins à New-York, où, par l'entremise du même ami, j'achetai 1850 acres, à raison de quatre shellings sterling l'acre, dont la moitié étoit payable au terme d'un an, et l'autre à la fin de la troisième année ». J. de Crèvec?ur, Voyage dans la Haute Pensylvanie, t. 1, 1801, p. 182.
7. On appelle débit d'étiage le débit au-dessous duquel la rivière ne descend pas pendant plus de dix jours par an dans une année moyenne, c'est donc le débit de trois cent cinquante-cinq jours. G. Thaller, La Houille blanche,1952, p. 30.
? Loc., DR. An et jour. Une année révolue et un jour de plus. ,,Prescription de l'an et jour.`` (Ac.1835-1932).
? Bon an, mal an. En établissant la moyenne entre les bonnes et les mauvaises années :
8. Soit une famille de paysans composée de six personnes, le père, la mère et quatre enfants, vivant à la campagne d'un petit patrimoine qu'ils exploitent. Je suppose qu'en travaillant bien, ils parviennent à nouer, comme on dit, les deux bouts; qu'eux logés, chauffés, vêtus et nourris, ils ne fassent point de dettes, mais aussi point d'économies. Bon an, mal an, ils vivent : si l'année est heureuse, le père boit un peu plus de vin, les filles s'achètent une robe, les garçons un chapeau... P.-J. Proudhon, Qu'est-ce que la propriété?,1840, p. 263.
? Pop., proverbialement. Bonjour et bon an. Souhait de nouvel an. ,,Bonjour, bon an, va-t-en à Rouen.`` (G. Flaubert, Correspondance, 1831, p. 2).
? Fam. ,,Il y a cent ans qu'on ne vous a vu.`` (Nouv. Lar. ill.) ,,Il y a très longtemps.`` (Nouv. Lar. ill.).
3. [L'adj. numéral cardinal est placé après, avec ou sans art. déf.] Espace de temps d'une année numéroté suivant le comput d'un calendrier donné.
? Expr. figées
a) Dans le calendrier grégorien : l'an du Christ 1732 (A. de Vigny, Lettre à Lord *** sur la soirée du 24 octobre 1829, 1829, p. 275), l'an de grâce 1823 (Stendhal, Racine et Shakespeare, t. 1, 1823, p. 3), l'an de Notre Seigneur, l'an du Salut, l'an de l'Incarnation (Ac. 1835).
b) Dans le calendrier républicain, en parlant des années de l'ère commencée le 22 septembre 1792 : an premier, an deux, an trois, etc. 29 floréal an X (J. Baradat, L'Organisation d'une préfecture, 1907, p. 98), l'armée de l'an II (G. Lefebvre, La Révolution française, 1963, p. 393).
9. La date de la mort de Madame de Chateaubriand est du 12 prairial an 6 de la république, c'est-à-dire du 31 mai 1798. F.-R. de Chateaubriand, Essai sur les Révolutions, Préface, t. 1, 1826, p. XXVII.
? Spéc., proverbial et fam. S'en soucier, s'en moquer comme de l'an quarante. Se dit d'une chose à laquelle on n'attache pas la moindre importance, d'une personne à laquelle on ne tient nullement.
Rem. ,,On suppose que cette expression vient des craintes superstitieuses généralement répandues dans le commencement du xiesiècle. On prétendait que Jésus-Christ n'avait assigné à son Église et au monde qu'une durée de mille ans et plus. Une opinion accréditée voulait que ce terme expirât en l'an 40 du xiesiècle. Mais lorsque l'époque redoutable fut passée, on ne fit plus que rire de ces craintes puériles.`` (Lar. 19e). Le DG propose une seconde explication ,,an quarante semble une altération de Alcoran`` (cf. FEW t. 1 1948, s.v. alcoran) :
10. ... je voudrais écrire pour plaire à un homme, user de l'écriture comme d'un moyen de séduction. Il faut que je me dépêche d'écrire, tant que cela me dit encore quelque chose, je veux dire tant que cet homme me dit encore quelque chose, car tout à fait entre nous, je m'en soucie comme de l'an quarante, comme d'une guigne. Pas en tant qu'ami, bien sûr, c'est un ami très cher ... E. Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs,1945, pp. 245-246.
? Le grand an. ,,Révolution de trente-six mille ans, après laquelle les platoniciens ont prétendu que les astres recommencent leur cours.`` (Lar. 19e); p. ext., fig. et proverbialement. ,,Vivre le grand an, vivre très longtemps.`` (Lar. 19e).
B.? [Exprime la mesure du temps] L'âge d'une personne, l'évaluation du temps que dure une chose, une activité. Un enfant de moins d'un an, un abonnement d'un an, un fonctionnaire nommé pour quatre ans.
1. [Sans art. et avec l'adj. numéral cardinal, rarement avec le poss.] Avoir cinquante ans à peine (P.-A. Ponson du Terrail, Rocambole, t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 38), l'âge de vingt-cinq ans accomplis (Code civil, 1804, p. 30), avoir cinquante ans sonnés (G. de Maupassant, Contes et nouvelles, t. 2, La Rouille, 1882, p. 790), avoir quinze ans révolus (M. Barrès, Mes cahiers, cahier pascal, 1896-1923, p. 178), la gaieté, la fraîcheur de ses vingt ans (É. Zola, La Bête humaine, 1890, p. 138), ses jambes de vingt ans (É. Zola, Le Docteur Pascal, 1893, p. 41) :
11. Alors, mon Adèle, tu seras à moi, et je veux que ce soit avant peu; je ne travaille, je ne vis que pour cela. Tu ne conçois pas avec quelle ivresse j'écris ces mots tu seras à moi, moi qui donnerais toute ma vie pour un an, pour un mois de bonheur passé avec ma femme. V. Hugo, Lettres à la fiancée,1822, p. 31.
12. Une dernière lettre restait. Elle était de moi et dictée de cinquante ans auparavant par mon professeur d'écriture. La voici : « Ma petite maman chérie, j'ai aujourd'hui sept ans. C'est l'âge de raison, j'en profite pour te remercier de m'avoir donné le jour. » G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Suicides, 1883, p. 828.
13. Et Magnus reconnaît cette pâle figure; Il entend cette voix qui, jadis, supplia, Par la Vierge et les saints, son âme altière et dure. C'est elle! c'est l'abbesse Alix! ciel! il y a Bien des jours, bien des ans, un siècle, qu'elle est morte. Ch.-M. Lecomte de Lisle, Poèmes tragiques,Le Lévrier de Magnus, 1886, p. 139.
14. ... « Oui, peut-être le mouvement littéraire baptisé naturalisme est à sa fin. Il a à peu près ses cinquante ans d'existence et c'est la durée d'un mouvement littéraire en ces temps, et il fera sans doute place à un mouvement plus idéaliste... » E. et J. de Goncourt, Journal,mars 1889, p. 949.
2. Au plur. exclusivement, littér. et poét. L'âge d'une personne, la vieillesse d'une personne ou d'une chose. Leurs jeunes ans (J.-P.-C. de Florian, Fables, 1792, p. 149), mes premiers ans (J. Delille, L'Homme des champs, 1800, p. 140) :
15. On rit quand, opprimé sous le fardeau des ans, Vieux amant, vieux chanteur, un poète ose peindre Des douceurs qu'il n'a plus et qu'il ne peut que feindre, Et d'une voix fardée et d'un vers doucereux Nous conte en cheveux blancs ses exploits amoureux. A. Chénier, Élégies,Les Amours, 1794, pp. 78-79.
Prononc. ? 1. Forme phon. : [? ?]. Enq. : /a?/. 2. Homon. : en (prép., adv. et pron. pers.), han (cf. Zlat. 1862).
Étymol. ET HIST. ? 1. a) Mil. xies. « unité de mesure du temps, année » (Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 33a ds T.-L. : Dis e set anz... Penat son cors); d'où loc. ? 1144 mal an « malheur » (Li Charrois de Nymes, éd. Jonckbloet, 634, ibid. : entré sont en mal an; Il en morront a milliers et a cent); d'où 1656 bon an mal an « compensation faite des bonnes et mauvaises années » (Scarron, Rom. com., ch. VIII, 2epart. ds Littré : Et l'on m'a assuré qu'elle portait d'ordinaire sur elle, bon an mal an, trente quintaux de chair); ? 1681 bon jour bon an « salutations des premiers jours de l'année » (Sévigné, Lettre du 2 janv. 1681, éd. Monmerqué, t. 7, p. 132 : bon jour et bon an, mon cher cousin); ? 1273 par an « annuellement » (Berte, CXXXI ds Littré : Cinq cens livres par an à chascune [i] donra); b) ca 1100 « mesure de l'âge » (Rol., éd. Bédier, 538-39 : Carlemagne, Ki est canuz e vielz! Men escientre dous cenz anz ad e mielz); 1636 plur. « temps vécu » (Corneille, Cid, III, 5 ds DG : Ce peu que mes vieux ans m'ont laissé de vigueur); d'où 1668 « vieillesse » (La Fontaine, Fables, éd. Gohin, I, 16; [...] Sous le faix du fagot aussi bien que des ans); 2. a) 1260 « année en tant que point du temps » (Étienne Boileau, Liv. des mét., 360 ds Littré : Ceste addition fu fete en l'an de grace mil ...); b) xives. « jour de l'an » (Froissart, LI, 326, ibid. : Si fut cette chose si approchée que, droitement la nuit de l'an, la chose fut arrestée d'estre faite, et devoit le dit Aimery delivrer le chasteau de Calais en icelle nuit); c) 1680 bout de l'an « anniversaire » (Sévigné, Lettre du 25 août 1680, éd. Monmerqué, t. 7, p. 39 : Le loisir de la campagne fait des almanachs perpétuels et des bouts de l'an de tous les jours considérables); en partic. 1690 (Fur. : le bout de l'an se dit proprement d'un service qu'on fait dire pour un mort à pareil jour qu'il est décédé après l'année revolue). Du lat. annus, au sens 1 a dep. Naevius, Ep., 44 ds TLL s.v., 115, 35 : septimum decimum annum ilico sedent; 1 b dep. Plaute, Cist., 755, ibid., 118, 51 : annos nata dicitur septendecim; 2 a dep. Gracchus, Orat., 46 ds Oxford Lat. dict., s.v., 136, 2ecol. : his annis paucis ex Asia missus est.
STAT. ? Fréq. abs. litt. : 39 353. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 55 569, b) 59 999; xxes. : a) 58 099, b) 52 855.
BBG. ? Bailly (R.) 1969 [1946]. ? Bar 1960. ? Bél. 1957. ? Bénac 1956. ? Bible 1912. ? Boiss.8. ? Bonnaire 1835. ? Bruant 1901. ? Canada 1930. ? Chass. 1970. ? Colin 1971. ? Daire 1759. ? Dubois (J.). Représentation de systèmes paradigmatiques formalisés dans un dictionnaire structural. Cah. Lexicol. 1964, t. 2, no5, pp. 13-14. ? Dupin-Lab. 1846. ? Esn. 1966. ? Fér. 1768. ? Gottsch. Redens. 1930, p. 63, 244, 398, 442. ? Goug. Mots t. 1 1962, p. 276. ? Goug. Mots t. 2 1966, pp. 90-91. ? Guizot 1864. ? Guyot 1953. ? Hanse 1949. ? Kold. 1902. ? Lacr. 1963. ? Laf. 1878. ? La Rue 1954. ? Lav. Diffic. 1846. ? Marcel 1938. ? Pierreh. Suppl. 1926. ? Pol. 1868. ? Pope 1961 [1952], § 39, 41, 365, 429, 432, 436, 442, 680, 686, 796, 803. ? Prév. 1755. ? Remig. 1963. ? Rog. 1965, p. 127. ? Sardou 1877. ? Sommer 1882. ? Sommer Suppl. 1882. ? Spr. 1967. ? Synon. 1818. ? Thomas 1956. ? Uv.-Chapman 1956.

AN, subst. masc.
Étymol. ET HIST. ? 1. a) Mil. xies. « unité de mesure du temps, année » (Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 33a ds T.-L. : Dis e set anz... Penat son cors); d'où loc. ? 1144 mal an « malheur » (Li Charrois de Nymes, éd. Jonckbloet, 634, ibid. : entré sont en mal an; Il en morront a milliers et a cent); d'où 1656 bon an mal an « compensation faite des bonnes et mauvaises années » (Scarron, Rom. com., ch. VIII, 2epart. ds Littré : Et l'on m'a assuré qu'elle portait d'ordinaire sur elle, bon an mal an, trente quintaux de chair); ? 1681 bon jour bon an « salutations des premiers jours de l'année » (Sévigné, Lettre du 2 janv. 1681, éd. Monmerqué, t. 7, p. 132 : bon jour et bon an, mon cher cousin); ? 1273 par an « annuellement » (Berte, CXXXI ds Littré : Cinq cens livres par an à chascune [i] donra); b) ca 1100 « mesure de l'âge » (Rol., éd. Bédier, 538-39 : Carlemagne, Ki est canuz e vielz! Men escientre dous cenz anz ad e mielz); 1636 plur. « temps vécu » (Corneille, Cid, III, 5 ds DG : Ce peu que mes vieux ans m'ont laissé de vigueur); d'où 1668 « vieillesse » (La Fontaine, Fables, éd. Gohin, I, 16; [...] Sous le faix du fagot aussi bien que des ans); 2. a) 1260 « année en tant que point du temps » (Étienne Boileau, Liv. des mét., 360 ds Littré : Ceste addition fu fete en l'an de grace mil ...); b) xives. « jour de l'an » (Froissart, LI, 326, ibid. : Si fut cette chose si approchée que, droitement la nuit de l'an, la chose fut arrestée d'estre faite, et devoit le dit Aimery delivrer le chasteau de Calais en icelle nuit); c) 1680 bout de l'an « anniversaire » (Sévigné, Lettre du 25 août 1680, éd. Monmerqué, t. 7, p. 39 : Le loisir de la campagne fait des almanachs perpétuels et des bouts de l'an de tous les jours considérables); en partic. 1690 (Fur. : le bout de l'an se dit proprement d'un service qu'on fait dire pour un mort à pareil jour qu'il est décédé après l'année revolue). Du lat. annus, au sens 1 a dep. Naevius, Ep., 44 ds TLL s.v., 115, 35 : septimum decimum annum ilico sedent; 1 b dep. Plaute, Cist., 755, ibid., 118, 51 : annos nata dicitur septendecim; 2 a dep. Gracchus, Orat., 46 ds Oxford Lat. dict., s.v., 136, 2ecol. : his annis paucis ex Asia missus est.

An au Scrabble


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an

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an

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Mots du jour


Tissage     Heurtement     Délectabilité     Vizirat ou viziriat     Chrysaniline     Briseur     Quelqu'un, une     Helléniste     Hier     Sorte     

Les citations avec le mot An


  1. Dès qu'il a placé le premier pas sur la route, le pèlerin sait qu'il se perd dans le monde, et qu'à mesure qu'il avancera il se perdra de mieux en mieux.

    Auteur : André Dhôtel - Source : Rhétorique fabuleuse


  2. L'art de la conversation est le plus grand art. Ceux qui aiment briller n'y entendent rien. Parler vraiment, c'est aimer, et aimer vraiment, ce n'est pas briller, c'est brûler.

    Auteur : Christian Bobin - Source : Autoportrait au radiateur


  3. Les suppositoires à la nitroglycérine sont beaucoup plus efficaces que ceux à la glycérine pure, mais se révèlent beaucoup plus bruyants.

    Auteur : Pierre Dac - Source : L'Os à moelle


  4. Après tout, jusque dans une prison, un homme peut être tout à fait libre. Son âme peut être libre. Sa personnalité peut échapper à toute agitation.

    Auteur : Oscar Wilde - Source : Le Portrait de Mr. W.H. (1889)


  5. Les Parisiens, c'est bien connu, sont peu patients avec ceux qui mastiquent mal leur langue, une manière habile, au fond, pour cacher leurs propres lacunes dans celle des autres.

    Auteur : Louis-Philippe Dalembert - Source : Avant que les ombres s'effacent (2017)


  6. Organiser, le beau verbe à l'usage des femmes, tous les magazines regorgent de conseils, gagnez du temps, faites ci et ça, ma belle-mère, si j'étais vous pour aller plus vite, des trucs en réalité pour se farcir le plus de boulots possible en un minimum de temps sans douleur ni déprime parce que ça gênerait les autres autour.

    Auteur : Annie Ernaux - Source : La femme gelée (1981)


  7. La mort est l'héritage de la vie, la vitalité d'un homme est comme l'air dans une vessie. Perce cette bulle et la vie s'en va, loin, loin, comme la couleur d'un rêve fugace.

    Auteur : Jack Vance - Source : Un monde magique


  8. Mon Dieu, que l'homme est compliqué quand c'est une femme.

    Auteur : Fiodor Dostoïevski - Source : Sans référence


  9. Toute puissance nationale sort de la famille. La grandeur des familles fait la grandeur d'un pays, en dépit des gouvernements.

    Auteur : Philippe Hériat - Source : Famille Boussardel (1944)


  10. Les femmes ont un penchant pour les hommes qui approchent de la trentaine, surtout s'ils ont une salle de bains avec bidet et qu'ils aiment les femmes dans tous leurs états.

    Auteur : Stephen Vizinczey - Source : Eloge des femmes mûres paru chez Folio (Gallimard) en 2006 page 276


  11. Nous (les êtres humains) sommes une mosaïque originale d'éléments banaux.

    Auteur : Jean Rostand - Source : Pensées d'un biologiste (1967)


  12. Il n'est pas de poésie sans hauteur.

    Auteur : Philippe Jaccottet - Source : La Semaison (1963)


  13. La guerre étant, chacun le sait, la forme collective et violente de la conversation.

    Auteur : Alexandre Arnoux - Source : Sans référence


  14. Se demander sérieusement tous les soirs ce que le jour nous a fait apprendre de neuf.

    Auteur : Georg Christoph Lichtenberg - Source : Le miroir de l'âme


  15. L'humanité entière est confrontée à un ensemble entremêlé de crises qui, à elles toutes, constituent la crise d'une humanité qui n'arrive pas à accéder à l'Humanité.

    Auteur : Stéphane Hessel - Source : Le chemin de l'espérance (2011) (en collaboration avec Edgar Morin)


  16. Que ce fût en famille ou dans l'exercice de son métier, j'ai toujours eu le sentiment qu'il y avait chez mon père cette appétence à palper l'âme humaine et à la tripoter comme on joue avec de la pâte à modeler.

    Auteur : Jean-Paul Dubois - Source : La succession (2016)


  17. J'adhérerai à SOS-Racisme quand ils mettront un «S» à racisme.

    Auteur : Pierre Desproges - Source : Fonds de tiroir


  18. Pourquoi Noël arrive-t-il toujours quand les magasins sont bondés?

    Auteur : Anonyme - Source : Écrit anonyme


  19. En 1830, il avait cru de son devoir de priver le gouvernement de sa vaillante lance et s'était retiré à la demi-solde.

    Auteur : Louise Michel - Source : La Misère (1882)


  20. Les gens croient montrer leur profondeur quand ils brassent des opinions. Mais les opinions sont des branches mortes flottant sur l'eau croupie de l'époque.

    Auteur : Christian Bobin - Source : Prisonnier au berceau (2005)


  21. Toutes les croyances sont des idées chauves.

    Auteur : Francis Picabia - Source : Jésus-Christ Rastaquouère (1920)


  22. L'âge adulte, c'est l'enfance pourrie.

    Auteur : Jean Cau - Source : Le Meurtre d'un enfant (1965)


  23. Même les canards m'ont enseigné d'importantes leçons sur le plan spirituel. Le seul fait de les regarder est une méditation en soi. Ils flottent si paisiblement de ci, de là, bien avec eux-mêmes, en étant totalement dans l'instant présent, dignes et parfaits comme seules les créatures dépourvues de mental peuvent l'être. A l'occasion, pourtant, deux canards auront une prise de bec, parfois pour aucune raison apparente ou parce que l'un d'eux a empiété sur le territoire de l'autre. L'altercation ne dure en général que quelques secondes, et ils se séparent, nagent dans des directions opposées et battent vigoureusement des ailes à quelques reprises. Puis ils reprennent leur paisible promenade sur l'eau comme s'il n'y avait jamais eu de bataille. Quand je les ai vus faire pour la première fois, j'ai soudainement compris que, en battant des ailes, ils se débarrassaient d'un surplus d'énergie, empêchant ainsi celle-ci de rester emprisonnée dans leur corps et de se transformer en négativité. Il s'agit là de sagesse naturelle, et c'est facile pour eux de l'appliquer parce qu'ils n'ont pas un mental qui maintient inutilement le passé en vie pour pouvoir en tirer une identité.

    Auteur : Eckhart Tolle - Source : Le Pouvoir du moment présent (1997)


  24. On ne fait pas la vie de l'autre à sa place, pas plus qu'il ne fait la vôtre, et même dans l'amour. On ne suffit pas, avec son amour, sa bonne volonté, son être entier !

    Auteur : Cécile Gavriloff, dite Alice Ferney - Source : Cherchez la femme (2013)


  25. Appeler un amant, c'est demander au téléphone qu'il te renvoie cette splendeur divine de ton désir.

    Auteur : Gilles Leroy - Source : Champsecret (2005)


Les citations du Littré sur An


  1. Tu pouvais de ses yeux entendre le langage

    Auteur : Voltaire - Source : Zaïre, III, 7


  2. Une [huître] s'était ouverte, et, bâillant au soleil, Par un doux zéphyr réjouie....

    Auteur : Jean de La Fontaine - Source : Fab. IX, 8


  3. Une grant gate [il] demenda, Sur une taule [table] l'adenta ; Une suriz a desoz mise

    Auteur : MARIE - Source : Fable 46


  4. Les grands lévriers viennent du Levant ; ceux de taille médiocre, d'Italie ; et les lévriers d'Italie transportés en Angleterre sont devenus levrons, c'est-à-dire lévriers encore plus petits

    Auteur : BUFF. - Source : Quadrup. t. I, p. 369


  5. Et, comme notre esprit jusqu'au dernier soupir Toujours vers quelque objet pousse quelque désir, Il se ramène en soi n'ayant plus où se prendre, Et, monté sur le faîte, il aspire à descendre

    Auteur : Corneille - Source : Cinna, II, 1


  6. La mansuetude dont ilz usarent envers les Bretons

    Auteur : François Rabelais - Source : ib. I, 50


  7. Il est étonnant qu'avec tout l'orgueil dont nous sommes gonflés, et la haute opinion que nous avons de nous-mêmes et de la bonté de notre jugement, nous négligions de nous en servir pour prononcer sur le mérite des autres

    Auteur : LA BRUY. - Source : XII


  8. Je me croirais un monstre si je cessais de l'aimer passionnément [le duc de Choiseul] ; je suis aussi sensible à l'âge de près de quatre-vingts ans qu'à vingt-cinq

    Auteur : Voltaire - Source : Lett. Mme de St-Julien, 22 janv. 1772


  9. C'est de là que nous est né ce prétendu règne du Christ, inconnu jusques alors au christianisme, qui devait anéantir toute la royauté et égaler tous les hommes

    Auteur : BOSSUET - Source : Reine d'Angl.


  10. Tenir les lins arrousés, aiant la commodité de l'eau, à ce appropriant le plan pour la donner à propos à la ligneraie

    Auteur : O. DE SERRES - Source : 733


  11. Son bras maigre cherchait le mien, Et mon verre, en touchant le sien, Se brisa dans ma main débile

    Auteur : A. DE MUSSET - Source : Poésies nouv. Nuit de déc.


  12. La lune est dans le ciel, et le ciel est sans voiles ; Comme un phare avancé sur un rivage obscur, Elle éclaire de loin la route des étoiles

    Auteur : LAMART. - Source : Harm. I, 10


  13. Il bouta sa teste au trou du retrait où il fut bien encensé, Dieu le sait, de la confiture de leans

    Auteur : LOUIS XI - Source : Nouv. LXXII


  14. L'intellect.... ne souffre pas néanmoins de telle sorte, que de son chef aussi il n'agisse

    Auteur : BALZ. - Source : 1er Disc. la cour.


  15. L'homme n'a point ici de cité permanente

    Auteur : Corneille - Source : Imit. de J. C. II, 1


  16. Or venoit le froid du matin qui les happoit et tranchoit tout le corps ; dont ils entroient en fievres et en maladies ; et au corps ils avoient le cours du ventre

    Auteur : Jean Froissard - Source : II, III, 83


  17. Il m'en remboursa le montant [d'une note de dépenses] au plus juste

    Auteur : MARMONTEL - Source : Mém. V


  18. Les vierges ravies [les Sabines enlevées par les Romains] n'avoient pas meilleur esperance de soy ne meneur [moindre] indignacion

    Auteur : BERCHEURE - Source : f° 10


  19. Nous ne sommes qu'un sang ; et ce sang, dans mon coeur, A peine à le passer pour calomniateur

    Auteur : CORNEILLE - Source : Nicom. III, S.


  20. Je ne nie pas que ce ne soit l'office d'un bon fidele, de s'abstenir de toute familiarité des meschans, et de ne se mesler avec eux en quelque affaire que ce soit tant qu'il puisse

    Auteur : CALV. - Source : ib. 824


  21. Si Lusignan ne rappelait à sa fille que les banquets et les joies de l'Olympe, cela serait d'un faible intérêt pour elle

    Auteur : CHATEAUBR. - Source : Génie, II, II, 5


  22. Il [Colomb] avait, comme tous ceux qui forment des projets extraordinaires, cet enthousiasme qui les roidit contre les jugements de l'ignorance

    Auteur : RAYNAL - Source : Hist. phil. VI, 3


  23. L'obstination de fermer sa porte aux nouveaux visages, surtout aux quidams cajoleurs et pleureux, et aux arrogants mal-appris

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : 2e dial.


  24. L'angle de la réflexion de la lumière est toujours égal à son angle d'incidence

    Auteur : BRISSON - Source : Traité de phys. t. II, p. 290


  25. Voilà ce que disent des mondains séduits par la fausse prudence de la chair, et qui se conduisent par les principes les plus larges, dans un point où la religion est plus resserrée et moins indulgente

    Auteur : BOURD. - Source : Pensées, t. II, p. 291




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Mise à jour le samedi 8 novembre 2025 à 18h02









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