Définition de « bassesse »


Notre dictionnaire de français vous présente les définitions du mot bassesse de manière claire et concise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre le sens du mot.

Il comprend des informations supplémentaires telles que des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes et bien sûr des citations littéraires sur bassesse pour aider à enrichir la compréhension du mot Bassesse et répondre à la question quelle est la définition de bassesse ?

NOM genre (f) de 2 syllabes
Une définition simple : (fr-rég|ba.s?s) bassesse (f)

  • (péj) Vice qui porte à des sentiments, à des actions, à des procédés indignes d’un honnête homme ou d’un homme de cœur. - Bassesse d’âme. - Bassesse de cœur. - Bassesse de sentiments. - Il s’est conduit avec bassesse. - Louer avec bassesse. - Il y a de la bassesse dans toutes ses actions.

  • (ext) Sentiments, des actions mêmes qui marquent la bassesse d’âme. - Ce serait une bassesse que de consentir à cela. - Il a fait une bassesse, cent bassesses.

  • Trivialité ignoble, choquante. - La bassesse d’une pensée, d’une expression. - Celle bassesse de termes, de style contraste avec la dignité du sujet.

  • (vx) Basse naissance, condition très obscure. - La bassesse de son extraction, de son origine. - La bassesse de sa condition.
    Antonyme : élévation, noblesse, pour la condition, la naissance.



    Définitions de « bassesse »


    Trésor de la Langue Française informatisé


    BASSESSE, subst fém.

    A.? Rare. [Correspond aux sens A et B de bas adj.] État de ce qui est situé en un lieu bas; état de ce qui est petit; état de ce qui est de moindre valeur :
    1. L'enfant (...) ignore qu'il est lord Clancharlie (...). Cela tient à la bassesse de l'âge et à la petitesse de mémoire qu'il avait quand il a été vendu et acheté, étant à peine âgé de deux ans. Hugo, L'Homme qui rit,t. 3, 1869, p. 7.
    2. Dans ce temps-là on ne gagnait pour ainsi dire rien. Les salaires étaient d'une bassesse dont on n'a pas idée. Et pourtant tout le monde bouffait. Péguy, L'Argent,1913, p. 1103.
    3. L'enfer est ce qui est bas, non pas per accidens, mais per se, d'une bassesse essentielle, qui exclut toute capacité à l'ascension et dont la réalité physique ne fait que condenser sous nos pieds l'image. Claudel, Un Poète regarde la Croix,1938, p. 230.
    Rem. Emploi signalé comme ,,vx`` ou ,,peu usité`` dans Lar. 19e, Littré, Nouv. Lar. ill., et Rob. Guérin 1892 se borne à mentionner l'emploi; les autres dict. ne le mentionnent pas ou disent que le mot ne s'emploie (plus) qu'au figuré.
    ? Au fig. État d'une personne ou d'une chose qui est à un bas niveau.
    1. État d'infériorité, de déchéance, indignité de la nature humaine :
    4. ... le Dieu-cause de la philosophie du sens commun aime le monde, s'en occupe, le gouverne; il répond par des bienfaits à nos prières; il peut donc être touché, nous avons dans notre bassesse quelque action sur cette grandeur infinie. J. Simon, La Relig. naturelle,1856, p. 203.
    5. Dans ces soirs de splendeur pacifique où l'on souffre À sentir sa bassesse et sa pauvreté d'homme, ... On a des mots d'enfant qui pleurent et supplient Vers ce vaste univers qu'on voudrait croire Dieu. Ch. Guérin, Le C?ur solitaire,Fenêtres, à M. Magre, 1904, p. 55.
    2. [Du point de vue soc.] Bas niveau, infériorité sociale. Bassesse de la naissance :
    6. Il est juste de dire que ces esclaves privilégiés [les commandeurs] (...) joignant à la bassesse de leur condition l'insolence de leur autorité, trouvaient un malin plaisir à l'accabler de travail [l'esclave]... Hugo, Bug-Jargal,1826, p. 52.
    7. « Messieurs les Jurés, l'horreur du mépris, que je croyais pouvoir braver au moment de la mort, me fait prendre la parole. Messieurs, je n'ai point l'honneur d'appartenir à votre classe, vous voyez en moi un paysan qui s'est révolté contre la bassesse de sa fortune. » Stendhal, Le Rouge et le Noir,1830, p. 482.
    B.? [Au sens moral]
    1. État de ce qui est bas moralement; manque de grandeur.
    a) État d'une personne dont le comportement, les pensées, les sentiments sont bas, vils; manque d'élévation dans les sentiments, les pensées, etc. :
    8. ... ce qu'il y a de plus étonnant dans les hommes et de plus inépuisable en eux, c'est encore leur bassesse et leur platitude. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 2, 1851-62, p. 363.
    9. Un fait qui indique la profondeur et la précocité de la corruption de la jeunesse, c'est qu'on en voit qui se réunissent à trois ou quatre pour entretenir, à frais commun, une femme. Cette communauté est le dernier degré de la bassesse. Proudhon, La Pornocratie,1865, p. 247.
    10. ... vous n'ignorez pas plus que moi l'égoïsme, la bassesse et la lâcheté de la classe moyenne. A. France, La Révolte des anges,1914, p. 129.
    11. Ébloui par le journal de Virginia Woolf (...). Il y a chez elle un mépris de toute bassesse, de toute vulgarité. Quand elle est méchante, elle sait l'être avec hauteur. Green, Journal,1950-54, p. 228.
    ? [Suivi d'un déterminatif] :
    12. ... certes j'attaquais avec violence : 1. Les instituteurs hervéistes; 2. Certains instituteurs qui, à mon avis, ? et c'eût été l'avis d'un libre penseur comme M. Renan ? apportent dans les questions religieuses une ignorance et une bassesse d'esprit vraiment insupportables. Barrès, Mes cahiers,t. 7, 1908, p. 7.
    13. Parlant de mon film [les Enfants terribles] le Herald déclare que la neige de la bataille des boules de neige, la neige de mon enfance, veut dire : cocaïne. Je cite cela comme un chef-d'?uvre du genre, de bassesse d'âme et de niaiserie. Cocteau, Essai de critique indirecte,1932, p. 194.
    ? Vx, coll. Ceux qui ont de la bassesse :
    14. ... la conversation [avec le Général de Budberg] nous ayant menés au Roi de France, je trouvai l'occasion naturelle de réfuter le sophisme de la bassesse et de la poltronnerie qui ne cessent de prêcher aux grandes puissances qu'elles le compromettraient en reconnaissant le Roi de France... J. de Maistre, Correspondance,t. 2, 1796-1821, p. 187.
    b) Caractère bas, vil de quelque chose :
    15. Jamais il [Étienne] n'avait tant réfléchi, il se demandait pourquoi son dégoût, le lendemain de la furieuse course au travers des fosses; et il n'osait se répondre, des souvenirs le répugnaient, la bassesse des convoitises, la grossièreté des instincts, l'odeur de toute cette misère secouée au vent. Zola, Germinal,1885, p. 1460.
    ? Spéc. [En parlant du lang., d'une ?uvre littér., d'un tableau, etc.] Manque de grandeur, vulgarité :
    16. ... Il [Beyle] reprochait aux Flamands et même aux Vénitiens la trivialité des formes et la bassesse de l'expression. Mérimée, Portraits hist. et littér.,1870, p. 185.
    17. ... comment, dans la bassesse de notre langue, désigner l'ineffable immersion d'une âme en Dieu? Huysmans, En route,t. 1, p. 146.
    ? Au plur. Choses de caractère bas, vil :
    18. Oh! Que de bassesses inédites je devine dans la carrière de ce Monsieur [de Lescure] ? Rien que par ses bassesses imprimées, ses épîtres de chien couchant au Figaro, qui l'a fouaillé! E. et J. de Goncourt, Journal,1864, p. 97.
    19. ... j'ai peur que ma « conversion » ne soit qu'à demi sincère, qu'elle ne dure qu'un instant et que je retombe dans les bassesses et les platitudes de la vie et du Dieu des bonnes gens. Ce doit être si dur de vivre sans idéal, sans foi et partant sans espérance! Bernanos, Lettres inédites,1905, p. 1730.
    2. Action basse, vile, honteuse. Commettre une bassesse. Synon. vilenie :
    20. ? La suprême loi, c'est la justice. ? Quand il seroit prouvé qu'on serviroit les intérêts terrestres d'un peuple par une bassesse ou par une injustice, on seroit également vil ou criminel en la commettant; ... Mmede Staël, De l'Allemagne,t. 4, 1810, p. 298.
    21. Eh bien! écoutons un Père de l'église, écoutons Massillon : « Que de bassesses pour parvenir! Il faut paraître, non pas tel qu'on est, mais tel qu'on nous souhaite. » Courier, Pamphlets pol.,Procès de Paul-Louis Courier, 1821, p. 117.
    22. 12 août. Popelin, l'émailleur de faux émaux anciens, vient d'être décoré. Il l'a été par mille petites bassesses : celles que je connais me donnent l'idée de celles que je soupçonne. Mais sa plus belle invention est celle-ci. Un mendiant, pour attendrir l'aumône, pince son enfant pour le faire pleurer; lui, Popelin, a pincé son fils pour qu'il fît rire la princesse. E. et J. de Goncourt, Journal,1869, p. 535.
    Rem. Dans certains cas (cf. ex. suiv.) bassesse possède à la fois le sens signalé sous B 1 et celui signalé sous B 2 (supra) :
    23. Au début du siècle passé, les romantiques se frappaient le c?ur où ils voyaient le siège du génie. Maintenant, ils se frappent les parties. On se demande jusqu'où et à quelle bassesse descendra le génie. Aymé, Le Confort intellectuel,1949, p. 206.
    Prononc. : [b?s?s] ou [ba-]. Durée mi-longue sur [?] dans Barbeau-Rodhe 1930. Buben 1935, p. 63, § 55 note qu'il y a hésitation entre [?] post. et [a] ant. dans bassesse, basset, basson. Cf. aussi Mart. Comment prononce 1913, p. 35.
    Étymol. ET HIST. ? 1. Début xiies. « partie basse » (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LXII, 9 : il enterrunt ès basseces de la terre; serunt livret ès mains de glaive) ? xviies., Pascal dans Littré; 2. a) ca 1195-1200 « état inférieur » (Roman de Renart, éd. M. Roques, XIV, 14195 : L'an dist bien : de si haut si bas; Et bien sovent de la bassece Remonte l'en bien en hautesce); b) début xviies. « infériorité de condition, caractère roturier » (Montchrestien, Les Tragédies, éd. Petit de Julleville, Aman, p. 256 dans IGLF Litt. : La Majesté pompeuse autant que la bassesse Du peuple contemptible est vive à la tristesse); 3. 1633 « grossièreté de style » (Corneille, Mélite, préf. 49, éd. Pierre Lièvre, t. 1, ibid. : ma façon d'écrire étant simple et familière, la lecture [de Mélite] fera prendre mes naïvetés pour des bassesses); 4. 1644-45 « action basse, vile » (Corneille, Rodogune, III, 3 dans Littré : Celles de ma naissance ont horreur des bassesses); 5. av. 1662 « manque d'élévation des sentiments, dégradation morale » (Pascal, Pensées, Section VII, « ?uvres Complètes », éd. Brunschvicg dans IGLF Litt. : Bassesse de l'homme, jusques à se soumettre aux bêtes, jusques à les adorer). Dér. de l'adj. bas*; suff. -esse*; en concurrence avec basseté attesté du début xiiies. (Renclus de Molliens, Miserere, éd. van Hamel, 270, 10 dans T.-L.) au début xviies. (1611, Cotgr.), et basseur attesté du xives. (J. Corbichon, Propriet. des choses ds Gdf.) au début xviies. (1611, Cotgr.).
    STAT. ? Fréq. abs. littér. : 904. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 549, b) 1 468; xxes. : a) 1 371, b) 910.


    Wiktionnaire


    Nom commun - français

    bassesse \b?.s?s\ ou \ba.s?s\ féminin

    1. (Péjoratif) Vice qui porte à des sentiments, à des actions, à des procédés indignes d'un honnête homme ou d'un homme de c?ur.
      • Bassesse d'âme.
      • Bassesse de c?ur.
      • Bassesse de sentiments.
      • Il s'est conduit avec bassesse.
      • Louer avec bassesse.
      • Il y a de la bassesse dans toutes ses actions.
    2. (Par extension) Les sentiments ou les actions mêmes qui marquent la bassesse d'âme.
      • [?] ; mais l'auteur, revoyant Paris après de longs voyages, croyait impossible d'obtenir un succès sans faire des bassesses auprès des journaux. Or, quand on fait tant que de faire des bassesses, il faut les réserver pour le premier ministre. (Stendhal, De l'Amour, 1re préface de 1826)
      • Il y exerce toute la vivacité de son esprit rebelle à ces combines, ces bassesses, ces tripotages, fricotages et grenouillages qui déshonorent à ses yeux la représentation des élus du peuple. (Jean-Paul Clébert, Les Daudet: Une famille bien française (1840-1940), Presses de la Renaissance, 1988, chap. 18)
    3. Trivialité ignoble ou choquante.
      • La bassesse d'une pensée, d'une expression.
      • Cette bassesse de termes, de style contraste avec la dignité du sujet.
    4. (Vieilli) Basse naissance ; condition très obscure.
      • La petite étrangère s'appelait Ernestine. Elle était allemande, et ne paraissait pas née dans la bassesse. (Marie-Jeanne Riccoboni, Histoire d'Ernestine, 1762, édition ?uvres complètes de Mme Riccoboni, tome I, Foucault, 1818)
      • Entre amants il n'est plus ni grandeur ni bassesse,
        Je sais rendre un berger digne d'une déesse.

        (Gabriel Gilbert, Les Amours de Diane et d'Endymion, Prologue ; Guillaume de Luyne libraire, Paris, 1657, page 2)
    Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l'identique 3.0

    Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

    BASSESSE. n. f.
    Vice qui porte à des sentiments, à des actions, à des procédés indignes d'un honnête homme ou d'un homme de cœur. Bassesse d'âme. Bassesse de cœur. Bassesse de sentiments. Il s'est conduit avec bassesse. Louer avec bassesse. Il y a de la bassesse dans toutes ses actions. Il se dit, par extension, des Sentiments, des actions mêmes qui marquent la bassesse d'âme. Ce serait une bassesse que de consentir à cela. Il a fait une bassesse, cent bassesses. Il se dit encore d'une Trivialité ignoble, choquante. La bassesse d'une pensée, d'une expression. Celle bassesse de termes, de style contraste avec la dignité du sujet. Il se dit aussi en parlant d'une Basse naissance, d'une condition très obscure. La bassesse de son extraction, de son origine. La bassesse de sa condition.

    Littré

    BASSESSE (bâ-sè-s') s. f.
    • 1État de ce qui est peu élevé, au propre. Il y a un certain degré de hauteur et un certain degré de bassesse que le mercure n'outre-passe presque jamais [dans un baromètre], Pascal, Fragment, sect. 3e.

      Peu usité en ce sens.

    • 2 Fig. Manque d'élévation dans les sentiments. Pour que nous n'agissions pas avec bassesse. Il y a de la bassesse à faire le bien pour en tirer bénéfice. Un c?ur noble ne peut soupçonner en autrui La bassesse et la malice, Racine, Esth. III, 9. Tant de férocité, de bassesse et de rage, Tout est mon crime enfin, mais tout est votre ouvrage, Brifaut, Ninus II, III, 7. Le vers se sent toujours des bassesses du c?ur, Boileau, Art poét. IV.
    • 3Action basse. Commettre une bassesse. C'est une bassesse de? Ce qui me paraît la dernière des bassesses. Celles de ma naissance ont horreur des bassesses, Corneille, Rodog. III, 3. Le maître qui prit soin d'instruire ma jeunesse Ne m'a jamais appris à faire une bassesse, Corneille, Nicom. II, 3. Et j'irais l'abuser d'une fausse promesse?! Je me parjurerais?! et par cette bassesse?, Racine, Baj. II, 5. Il n'y avait point de bassesses que les rois ne fissent pour obtenir le titre d'allié des Romains, Montesquieu, Rom. 6.
    • 4Abaissement, infériorité. Ce n'est pas là ce que l'apôtre appelle la douceur du zèle et de la charité?: c'est plutôt une bassesse de courage que rien ne réveille et n'élève, Massillon, Conférences, Vices.

      En bonne part. Si ce discours vous plaît et vous semble fort, sachez qu'il est fait par un homme qui s'est mis à genoux auparavant et après, pour prier cet être infini et sans parties, auquel il soumet tout le sien, de se soumettre aussi tout le vôtre, pour votre propre bien et pour sa gloire, et qu'ainsi la force s'accorde avec cette bassesse, Pascal, dans COUSIN.

    • 5Rang peu élevé, obscurité de la naissance ou de la condition. Reprocher à quelqu'un la bassesse de sa naissance. Ils ne cessaient de ravaler ce prince à cause de sa bassesse et de sa pauvreté, Vaugelas, Q. C. IV, 1. Elle [Marie] se souvient que, tandis que le Seigneur néglige toutes les autres filles de Juda, il daigne jeter les yeux sur la bassesse de sa servante, la choisir et la combler de dons et de grâces, Massillon, Avent, Concept. de la Vierge. Votre grand Marius naquit dans la bassesse, Corneille, Sertor. II, 2. Que la fortune ne tente donc pas de nous tirer du néant ni de forcer la bassesse de notre nature, Bossuet, Duch. d'Orl.
    • 6Qualité du style bas, trivialité. Bassesse de style, de langage. Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse, Boileau, Art poét. I. Seuls dans leurs doctes vers ils pourront vous apprendre Par quel art sans bassesse un auteur peut descendre, Chanter Flore, les champs, Pomone, les vergers?, Boileau, ib. II.

    HISTORIQUE

    XIIIe s. Ma substance est es basseces de terre, Psautier, f° 168.


    SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    BASSESSE.
    1Ajoutez?:

    Fig. La bassesse des biens corporels, Racine, Lexique, éd. P. Mesnard.

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    Encyclopédie, 1re édition

    * BASSESSE, abjection (Gramm.) termes synonymes, en ce qu'ils marquent l'un & l'autre l'état où l'on est : mais si on les construit ensemble, dit M. l'abbé Girard, abjection doit précéder bassesse, & la délicatesse de notre langue veut que l'on dise, état d'abjection, bassesse d'état.

    L'abjection se trouve dans l'obscurité où nous nous enveloppons de notre propre mouvement, dans le peu d'estime qu'on a pour nous, dans le rebut qu'on en fait, & dans les situations humiliantes où l'on nous réduit. La bassesse, continue le même auteur, se trouve dans le peu de naissance, de mérite, de fortune & de dignité.

    Observons ici combien la langue seule nous donne de préjugés, si la derniere reflexion de M. l'abbé Girard est juste. Un enfant, au moment où il reçoit dans sa mémoire le terme bassesse, le reçoit donc comme un signe qui doit réveiller pour la suite dans son entendement les idées de défaut de naissance, de mérite, de fortune, de condition, & de mépris : soit qu'il lise, soit qu'il écrive, soit qu'il médite, soit qu'il converse, il ne rencontrera jamais le terme bassesse, qu'il ne lui attache ce cortége de notions fausses ; & les signes grammaticaux ayant cela de particulier, en morale sur-tout, qu'ils indiquent non seulement les choses, mais encore l'opinion générale que les hommes qui parlent la même langue, en ont conçûe, il croira penser autrement que tout le monde & se tromper, s'il ne méprise pas quiconque manque de naissance, de dignités, de mérite & de fortune ; & s'il n'a pas la plus haute vénération pour quiconque a de la naissance, des dignités, du mérite & de la fortune ; & mourra peut-être, sans avoir conçû que toutes ces qualités étant indépendantes de nous, heureux seulement celui qui les possede ! Il ne mettra aucune distinction entre le mérite acquis & le mérite inné ; & il n'aura jamais sû qu'il n'y a proprement que le vice qu'on puisse mépriser, & que la vertu qu'on puisse loüer.

    Il imaginera que la nature a placé des Êtres dans l'élévation, & d'autres dans la bassesse ; mais qu'elle ne place personne dans l'abjection ; que l'homme s'y jette de son choix, ou y est plongé par les autres ; & faute de penser que ces autres sont pour la plûpart injustes & remplis de préjugés, la différence mal-fondée que l'usage de sa langue met entre les termes bassesse & abjection, achevera de lui corrompre le c?ur & l'esprit.

    La piété, dit l'auteur des Synonymes, diminue les amertumes de l'état d'abjection. La stupidité empêche de sentir tous les desagrémens de la bassesse d'état. L'esprit & la grandeur d'ame font qu'on se chagrine de l'un, & qu'on rougit de l'autre.

    Et je dis moi que les termes abjection, bassesse, semblent n'avoir été inventés que par quelques hommes injustes dans le sein du bonheur, d'où ils insultoient à ceux que la nature, le hasard, & d'autres causes pareilles n'avoient pas également favorisés ; que la Philosophie soûtient dans l'abjection où l'on est tombé, & ne permet pas de penser qu'on puisse naître dans la bassesse ; que le philosophe sans naissance, sans bien, sans fortune, sans place, saura bien qu'il n'est qu'un être abject pour les autres hommes, mais ne se tiendra point pour tel ; que s'il sort de l'état prétendu de bassesse qu'on a imaginé, il en sera tiré par son mérite seul ; qu'il n'épargnera rien pour ne pas tomber dans l'abjection, à cause des inconvéniens physiques & moraux qui l'accompagnent ; mais que s'il y tombe, sans avoir aucun mauvais usage de sa raison à se reprocher, il ne s'en chagrinera guere & n'en rougira point. Il y a qu'un moyen d'éviter les inconvéniens de la bassesse d'état & les humiliations de l'abjection, c'est de fuir les hommes, ou de ne voir que ses semblables. Le premier me semble le plus sûr, & c'est celui que je choisirois.

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    Étymologie de « bassesse »

    Bas. Basseur est, dans l'ancienne langue, beaucoup plus usité, surtout au XVIe siècle.

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    (Date à préciser) Dérivé de basse, avec le suffixe -esse.
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    BASSESSE, subst fém.
    Étymol. ET HIST. ? 1. Début xiies. « partie basse » (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LXII, 9 : il enterrunt ès basseces de la terre; serunt livret ès mains de glaive) ? xviies., Pascal dans Littré; 2. a) ca 1195-1200 « état inférieur » (Roman de Renart, éd. M. Roques, XIV, 14195 : L'an dist bien : de si haut si bas; Et bien sovent de la bassece Remonte l'en bien en hautesce); b) début xviies. « infériorité de condition, caractère roturier » (Montchrestien, Les Tragédies, éd. Petit de Julleville, Aman, p. 256 dans IGLF Litt. : La Majesté pompeuse autant que la bassesse Du peuple contemptible est vive à la tristesse); 3. 1633 « grossièreté de style » (Corneille, Mélite, préf. 49, éd. Pierre Lièvre, t. 1, ibid. : ma façon d'écrire étant simple et familière, la lecture [de Mélite] fera prendre mes naïvetés pour des bassesses); 4. 1644-45 « action basse, vile » (Corneille, Rodogune, III, 3 dans Littré : Celles de ma naissance ont horreur des bassesses); 5. av. 1662 « manque d'élévation des sentiments, dégradation morale » (Pascal, Pensées, Section VII, « ?uvres Complètes », éd. Brunschvicg dans IGLF Litt. : Bassesse de l'homme, jusques à se soumettre aux bêtes, jusques à les adorer). Dér. de l'adj. bas*; suff. -esse*; en concurrence avec basseté attesté du début xiiies. (Renclus de Molliens, Miserere, éd. van Hamel, 270, 10 dans T.-L.) au début xviies. (1611, Cotgr.), et basseur attesté du xives. (J. Corbichon, Propriet. des choses ds Gdf.) au début xviies. (1611, Cotgr.).

    bassesse au Scrabble


    Le mot bassesse vaut 10 points au Scrabble.

    bassesse

    Informations sur le mot bassesse - 8 lettres, 3 voyelles, 5 consonnes, 4 lettres uniques.

    Quel nombre de points fait le mot bassesse au Scrabble ?


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    bassesse

    Les rimes de « bassesse »


    On recherche une rime en ES .

    Les rimes de bassesse peuvent aider les poètes et les paroliers à trouver des mots pour former des vers avec une structure rythmique cohérente, mais aussi pour jouer avec les mots et les sons, découvrir de nouvelles idées et perspectives ce qui peut être amusant et divertissant.

    Les rimes en Es

    Rimes de professent      Rimes de doctoresse      Rimes de connaisse      Rimes de assèchent      Rimes de flammèche      Rimes de confesse      Rimes de vesses      Rimes de laisses      Rimes de calèches      Rimes de messes      Rimes de grandesse      Rimes de dépêche      Rimes de sauvagesses      Rimes de gonzesses      Rimes de hardiesse      Rimes de fraîche      Rimes de politesse      Rimes de connaisses      Rimes de brèche      Rimes de acquiesce      Rimes de abbesses      Rimes de prêtresses      Rimes de paissent      Rimes de diaconesses      Rimes de tendresse      Rimes de madre de dios      Rimes de adresse      Rimes de sèche      Rimes de battle-dress      Rimes de épaisses      Rimes de adresse      Rimes de engraisse      Rimes de noblesses      Rimes de jerez      Rimes de naissent      Rimes de pimbêches      Rimes de indélicatesses      Rimes de lèchent      Rimes de empêches      Rimes de dépêche      Rimes de encaisses      Rimes de baisse      Rimes de hardiesses      Rimes de sagesse      Rimes de négresses      Rimes de Saint-Denis-Bovesse      Rimes de biseness      Rimes de agressent      Rimes de caisse      Rimes de reconnaisse     

    Mots du jour

    professent     doctoresse     connaisse     assèchent     flammèche     confesse     vesses     laisses     calèches     messes     grandesse     dépêche     sauvagesses     gonzesses     hardiesse     fraîche     politesse     connaisses     brèche     acquiesce     abbesses     prêtresses     paissent     diaconesses     tendresse     madre de dios     adresse     sèche     battle-dress     épaisses     adresse     engraisse     noblesses     jerez     naissent     pimbêches     indélicatesses     lèchent     empêches     dépêche     encaisses     baisse     hardiesses     sagesse     négresses     Saint-Denis-Bovesse     biseness     agressent     caisse     reconnaisse     


    Les citations sur « bassesse »

    1. Petitesse des vanités, bassesse des haines.

      Auteur : Jean Jaurès - Source : Histoire socialiste de la Révolution française (1924)


    2. A un homme qui voit, on peut cacher la vérité mentir est quelquefois une habileté nécessaire. Mais à celui dont les yeux sont éteints, mentir est misérable, une bassesse, une indignité.

      Auteur : Amin Maalouf - Source : Le Périple de Baldassare (2000)


    3. L'amour est un espoir. De là sa nuance de bassesse. Seulement, c'est un espoir envers soi-même, de pouvoir être assez bien pour plaire, etc. De là sa nuance de hauteur.

      Auteur : Charles Dantzig - Source : Dictionnaire égoïste de la littérature française (2005)


    4. Quel est l'homme auquel le besoin ne fasse faire des bassesses?

      Auteur : Giacomo Giovanni Girolamo Casanova - Source : Sans référence


    5. Espérons l'impossible car c'est peut-être une bassesse que de mettre son espoir en lieu sûr.

      Auteur : Natalie Clifford Barney - Source : Pensées d'une Amazone (1920)


    6. Même si quelqu'un te blesse; garde assez de noblesse pour ne pas céder à la bassesse.

      Auteur : Daniel Desbiens - Source : Maximes d'Aujourd'hui


    7. Rougir de montrer de l'estime pour un honnête homme est la plus indigne des bassesses. Vous la trouverez cependant trop commune.

      Auteur : Silvio Pellico - Source : Des devoirs des hommes (1834)


    8. Quand on n'a pas le sou, ni équivalence, épouser une femme riche, c'est bassesse ; et pauvre, c'est folie.

      Auteur : Paul-Jean Toulet - Source : Le carnet de monsieur du Paur, homme public


    9. Si le lecteur trouve cette phrase trop longue, qu'il accepte mes excuses; mais qu'il ne s'attende pas de ma part à des bassesses. Je puis avouer mes fautes; mais non les rendre plus graves par ma lâcheté.

      Auteur : Isidore Ducasse, dit comte de Lautréamont - Source : Les chants de Maldoror (1869), IV


    10. Inexplicables humains, s'écria-t-il, comment pouvez-vous réunir tant de bassesse et de grandeur, tant de vertus et de crimes ?

      Auteur : Voltaire - Source : Le Monde comme il va, Vision de Babouc (1748)


    11. Espérons l'impossible, car c'est peut-être une bassesse que de mettre son espoir en lieu sûr.

      Auteur : Natalie Clifford Barney - Source : Pensées d'une Amazone (1920)


    12. Tout ce qui s'appelle en France courtisans, serviteurs, flatteurs, adulateurs, complaisants, flagorneurs et autres gens vivant de bassesse et d'intrigues.

      Auteur : Paul-Louis Courier - Source : Aux âmes dévotes de la paroisse de Véretz (1821)


    13. Les soumissions et les bassesses que les seigneurs de la Cour font auprès des ministres qui ne sont pas de leur rang sont des lâchetés de gens de coeur.

      Auteur : François de La Rochefoucauld - Source : Réflexions ou Sentences et Maximes morales (1664)


    14. L'humilité est une justice que se rend la bassesse. C'est une attitude qu'il faut laisser à qui est assez méprisable pour la prendre. Relever un tel être, c'est réchauffer un serpent.

      Auteur : Guillaume Charles Antoine Pigault de l'Espinoy, dit Pigault-Lebrun - Source : L'Homme à projets (1807)


    15. Ce n'est pas sans raison, ô Richesse, que les hommes t'honorent plus que tout: tu t'accommodes si aisément de la bassesse.

      Auteur : Théognis de Mégare - Source : Elégies, I, 523-524


    16. Ce que nous demandons au cinéma, c'est l'impossible, c'est l'inattendu, le rêve, la surprise, le lyrisme qui effacent les bassesses dans les âmes et les précipitent enthousiastes aux barricades et dans les aventures.

      Auteur : Robert Desnos - Source : Le Soir, 2 avril 1927.


    17. Rien ne me répugne comme lorsque les gens fraternisent parce que chacun voit dans l'autre sa propre bassesse.

      Auteur : Milan Kundera - Source : La Plaisanterie (1975)


    18. Un vers se sent toujours des bassesses du coeur.

      Auteur : Nicolas Boileau-Despréaux - Source : L'Art poétique (1674)


    19. On ne s'élève que par de grandes vertus ou par de grands crimes, par des talents supérieurs ou par une stupidité avérée, par une extrême hauteur ou par une extrême bassesse: toujours par les extrêmes.

      Auteur : Laurent Angliviel de La Beaumelle - Source : Mes pensées ou Le qu'en dira-t-on (1752), CLVIII


    20. Il n'y a rien de si laid que la bassesse dans un vieillard.

      Auteur : Prosper Mérimée - Source : Lettres, à Mme de Montijo, 8 octobre 1847


    21. L'angoisse le rongeait en permanence. Et quoiqu'il haït cette saveur brûlante au fond de sa gorge, il l'acceptait comme l'une des bassesses inévitables de la vie. C'est pourquoi il mangeait, comme si la terreur pouvait être refoulée au plus profond de son estomac, broyée et digérée.

      Auteur : Alfred Angelo Attanasio - Source : Radix (1983)


    22. En somme, le vrai signe d'intégration d'une communauté, c'est de reprendre à son compte les bassesses du pays qui l'accueille.

      Auteur : Gilles Martin-Chauffier - Source : L'ère des suspects


    23. On devrait prévenir les enfants que la vie est longue. Que nos mesquineries et nos bassesses nous suivent toujours. Elles sont même de plus en plus lourdes à porter en vieillissant. Ca finit toujours par nous rattraper.

      Auteur : François Gravel - Source : Voyeurs, s'abstenir (2009)


    24. Le vers se sent toujours des bassesses du coeur.

      Auteur : Nicolas Boileau-Despréaux - Source : L'Art poétique (1674)


    25. Je me suis toujours étonné que les écrivains les plus sincères, les plus cyniques, qui vous racontent impudemment leurs aventures sexuelles ou leurs bassesses ne publient jamais leurs livres de compte.

      Auteur : Roland Cailleux - Source : Saint-Genès ou la Vie brève (1943)


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    Les mots proches de « bassesse »

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    Les synonymes de « bassesse»

    Les synonymes de bassesse :

      1. abjection
      2. vilenie
      3. avilissement
      4. honte
      5. déshonneur
      6. ignominie
      7. infamie
      8. déchéance
      9. souillure
      10. turpitude
      11. corruption
      12. décadence
      13. déliquescence
      14. dérèglement
      15. dissolution
      16. désagrégation
      17. pourriture
      18. débauche
      19. perversité
      20. vice
      21. impureté
      22. crapulerie
      23. canaillerie
      24. friponnerie
      25. improb

    synonymes de bassesse

    Fréquence et usage du mot bassesse dans le temps


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