La définition de Brûler du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.

Brûler
Nature : v. a.
Prononciation : bru-lé
Etymologie : Bourguig. brelai ; provenç. bruslar ; ital. brustolare. Il y a dans l'ancien espagnol uslar, brûler, qui suppose un bas-latin ustulare, fréquentatif formé de ustum, supin de urere, brûler. Ustulare se retrouve dans l'italien br-ustolare, le provençal br-uslar, le français br-usler. Reste à expliquer br ; Diez le rattache au latin per, dans perustus, brûlé tout à fait, d'où perustulare contracté en brustulare. M. Chavée, voulant éviter le changement du p en b, y voit le préfixe ber, bar ou bre, qui a un sens péjoratif : brûler à mal, brûler tout à fait.

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La définition de Brûler

Consumer par le feu. Les Romains brûlèrent Carthage.


Toutes les définitions de « brûler »


Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition

BRÛLER. v. tr.
Consumer ou endommager par le feu. Brûler une maison. Brûler des papiers. Chez les Grecs et chez les Romains, on brûlait ordinairement les morts. Il fut brûlé vif, brûlé à petit feu. Ces étincelles ont brûlé le bas de ma robe. Brûler de l'encens devant une idole. Brûler des parfums, des pastilles pour répandre une bonne odeur. Ce tison m'a brûlé. Cette étincelle m'a brûlé à la main. Je me suis brûlé le bras. Il signifie aussi Faire du feu de quelque matière. Dans ce pays, on ne brûle que du charbon de terre, que de la tourbe. Brûler du bois, de la paille. Bois à brûler. Mottes à brûler. Fig., Brûler ses vaisseaux, S'engager dans une affaire, dans une entreprise, de manière à s'ôter tout moyen d'y renoncer ou de s'en désister. Par cette démarche hardie, il vient de brûler ses vaisseaux et il ne peut plus reculer. Fig., Brûler de l'encens devant quelqu'un, L'aduler, le flagorner avec de grandes démonstrations de respect. Brûler de la cire, brûler de la chandelle, brûler de l'huile, du pétrole, Se servir de bougie, de chandelle, d'une lampe à huile ou à pétrole pour éclairer. De l'huile à brûler. Fig. et fam., Brûler la chandelle par les deux bouts. Voyez BOUT. Brûler du vin, Mettre du vin sur le feu pour le distiller et en faire de l'eau-de-vie. Brûler de l'eau-de-vie, de l'esprit-de-vin, Mettre le feu à une certaine quantité d'eau-de-vie, d'esprit-de-vin, contenue dans un vase. Brûler du café, Donner aux grains du café le degré de cuisson nécessaire. Ils s'emparèrent de la ville sans brûler une cartouche, Sans tirer un coup de fusil. Brûler la cervelle à quelqu'un, Lui casser la tête d'un coup d'arme à feu tiré à bout portant. On dit de même Se brûler la cervelle. Fig. et fam., Brûler l'étape, Passer outre sans s'arrêter à un gîte, à l'étape. Brûler les étapes, Faire un travail avec une rapidité exceptionnelle et sans s'arrêter. Fig. et pop., Brûler la politesse à quelqu'un, Le quitter, s'en aller, partir sans lui dire adieu, sans le prévenir. Fig., en termes de jeu de Cartes, Brûler une carte, La mettre de côté, parce qu'elle a été vue ou parce que le joueur à qui on la propose use du droit de la refuser. Cette carte a été vue, brûlez-la. Vous ne voulez pas de la première carte : je la brûle. Carte brûlée. Il se dit également des Substances qui ont la propriété d'agir comme le feu, en consumant et corrodant les matières animales ou végétales. Les acides concentrés brûlent la peau. Brûler une excroissance de chair avec la pierre infernale. L'eau-forte brûle le linge. Il signifie encore, par exagération, Échauffer excessivement, causer une violente chaleur, dessécher par une chaleur excessive. Cela me brûle, me brûle les mains. Cette liqueur me brûle le palais, le gosier, l'estomac. Il a une fièvre qui le brûle. Le soleil a brûlé toute la campagne. Le soleil lui a brûlé le teint. L'ardeur du soleil brûle les plantes. Fig., Brûler le pavé, Aller à très vive allure. Fig., Brûler les planches signifie, en termes de Théâtre, Jouer avec beaucoup de chaleur des scènes vives et animées. Il se dit par analogie en parlant de l'Effet d'un froid excessif. La gelée a brûlé la racine des arbres. La neige brûle les souliers. Il est aussi intransitif et signifie Être consumé par le feu. Voila une maison qui brûle. Le bois sec brûle mieux que le bois vert. Faire brûler des pastilles, des parfums. Il se dit particulièrement d'une Bougie, d'une lampe, etc., qui est allumée. Il y a devant cet autel une lampe qui brûle toujours. Les cierges qui brûlaient autour du cercueil. On dit de même Le feu brûle bien, ne brûle pas, Le feu de la cheminée flambe, est animé, ou Il ne flambe pas, il n'est pas animé. Le feu sacré qui brûlait dans le temple de Vesta. Il signifie aussi simplement Être fort chaud. Touchez ses mains, elles brûlent. Les mains lui brûlent. Fig. et fam., Les mains lui brûlent, Il est impatient d'agir. Les pieds lui brûlent, Il est impatient de sortir, de s'en aller. Fig., Le tapis brûle se dit, en termes de jeu de Cartes, pour avertir qu'un des joueurs a oublié de mettre au jeu. Il se dit aussi des Mets auxquels l'action trop vive ou trop prolongée du feu donne une couleur rousse ou noire et un goût désagréable. Vous avez laissé brûler ce rôti. Fig. et fam., Le torchon brûle. Voyez TORCHON. Il signifie, au figuré, Être possédé d'une violente passion. Il brûle du désir de se signaler. C'est un homme qui brûle d'ambition. Il brûle d'amour. Il brûle pour elle. Il se dit encore pour exprimer simplement un Grand désir, une extrême impatience de faire quelque chose. Je brûle de vous revoir. Je brûle d'aller là. Il brûle d'en finir. Il brûle de se venger. Vous me faites brûler à petit feu, Vous excitez trop longtemps mon impatience. Il se dit encore à certains jeux d'enfants, lorsque celui qui cherche l'objet qu'on a caché et qu'il s'agit pour lui de découvrir vient à s'en approcher. Vous n'y êtes pas encore, mais vous brûlez.

SE BRÛLER signifie Être brûlé; ou simplement Être atteint par le feu, par un corps très chaud. Les papillons viennent se brûler à la flamme. Se brûler en remuant un tison, en touchant un fer chaud. Se brûler à la main, à la jambe. Prov. et fig., Se brûler, venir se brûler à la chandelle, S'engager, se jeter dans une situation embarrassante ou périlleuse, en parlant de quelqu'un qui est séduit par des apparences décevantes. Son participe passé

BRÛLÉ, ÉE, s'emploie souvent comme adjectif et signifie Qui a été soumis à l'action du feu. Vin brûlé, Vin qu'on a mis sur le feu avec des épices. L'eau-de-vie brûlée, Eau-de-vie à laquelle on a mis le feu. Crème brûlée, Sorte de mets délicat qui se fait avec du lait, des œufs et du sucre passé au feu. Alezan brûlé, Cheval alezan de couleur foncée ou noirâtre. Fig. et fam., BRÛLÉ se dit de Quelqu'un qui a perdu tout crédit. Espion brûlé, Espion qui étant connu ne peut plus être employé. Cerveau brûlé, cervelle brûlée. Voyez CERVEAU. Il est aussi employé comme nom. Cette bouillie sent le brûlé, a un goût de brûlé.

Littré

BRÛLER (bru-lé) v. a.
  • 1Consumer par le feu. Les Romains brûlèrent Carthage. Tout est en feu jusque sur les bords de la rivière d'Oise?; nous pouvons voir de nos faubourgs la fumée des villages qu'ils nous brûlent, Voiture, Lett. 74. Brûlons ce Capitole où j'étais attendu, Racine, Mithr. III, I. Lisez ce qu'il cite d'Aristote, et vous verrez qu'après une autorité si expresse il faut brûler les livres de ce prince des philosophes ou être de notre opinion, Pascal, Prov. 4.

    Fig. Brûler ses vaisseaux, s'engager dans une affaire de manière à ne pouvoir reculer.

    Brûler ses livres, tout faire pour réussir. Locution tirée de l'alchimiste, qui, ayant tout tenté, brûle ses livres, désespéré de ne pas réussir, ou, ayant tout dépensé, brûle jusqu'à ses livres pour chauffer ses fourneaux. J'y brûlerai mes livres ou je romprai ce mariage, Molière, Pourc. I, 3. J'y brûlerai mes livres, Racine, Plaid. I, 7. Je vous la rendrai saine et entière, ou j'y brûlerai mes livres, Sévigné, 1.

  • 2 Fig. Mille convoitises le brûlent. Mais quelque ambition, quelque amour qui me brûle, Racine, Baj. II, 5. Vous me connaissez mal, la même ardeur me brûle, Corneille, Poly. I, 1. N'imputez qu'à ce feu qui brûle encor mon âme?, Voltaire, Zaïre, IV, 6. Si ton ardeur est extrême, Même ardeur vient me brûler, Béranger, Chatte.
  • 3 Terme de métier. Brûler les métaux, leur ôter leurs qualités en les laissant trop chauffer.
  • 4En parlant de quelques substances chimiques, corroder, consumer. Les acides concentrés brûlent la peau comme le fer rouge.

    Brûler la terre, en parlant d'engrais, la rendre trop chaude et l'empêcher par là de produire?; en parlant des plantes, l'épuiser rapidement.

    En parlant du froid, causer un effet assez semblable à celui de la brûlure. La gelée brûle la racine des arbres. La neige brûle les souliers.

  • 5Employer comme combustible. Brûler du bois, du charbon de terre, de la tourbe.

    Se servir d'une chose pour s'éclairer. Brûler de la chandelle, de la cire, de l'huile.

    Fig. Brûler la chandelle par les deux bouts, c'est-à-dire compromettre sa fortune par des dépenses de tout genre, ou sa santé par des excès de tout genre.

  • 6Faire subir le supplice du feu. On a longtemps brûlé les hérétiques. On prétend qu'il y a un conflit de juridiction, entre le Parlement et le Châtelet, à qui fera brûler le livre et l'auteur, Voltaire, Lett. Morellet, 23 fév. 1776.
  • 7Brûler des parfums. En vain sur les autels ma main brûlait l'encens, Racine, Phèd. I, 3.

    Fig. Brûler de l'encens devant quelqu'un, le flatter avec de grandes démonstrations de respect.

    Brûler de l'eau-de-vie, mettre le feu à de l'eau-de-vie, faire du punch.

    Brûler du vin, distiller du vin pour en faire de l'eau-de-vie.

    Brûler du café, le torréfier avant de le moudre.

    Brûler l'amorce d'un fusil, d'un pistolet, y mettre le feu.

    Sans brûler une amorce, sans tirer un seul coup de fusil. La ville fut prise sans brûler une amorce.

    Brûler la cervelle à quelqu'un, le tuer d'un coup de feu tiré dans la tête et de très près. Se brûler la cervelle, se tirer un coup de feu dans la tête.

  • 8Échauffer beaucoup, dessécher par un excès de chaleur. Un soleil ardent brûlait la campagne.

    Par extension. Il a une fièvre qui le brûle. La soif les brûlait.

    Fig. Brûler le pavé, courir, marcher très vite.

    Brûler le papier, écrire avec beaucoup de verve et une grande chaleur.

    Brûler les planches, jouer un rôle d'une manière vive et entraînante.

    Brûler les yeux, faire mal aux yeux par une excessive lumière. La première fois que je lus votre ouvrage, je fus frappé d'une lumière qui éclairait mes yeux et qui devait brûler ceux des sots et des fanatiques, Voltaire, Lett. Chatellux, 7 déc. 1772.

  • 9Brûler la politesse à quelqu'un, le quitter brusquement, rompre une affaire.

    Brûler l'étape, brûler un gîte, ne pas s'y arrêter. Nous brûlâmes ce village, et allâmes coucher plus loin. Je pris la résolution de brûler l'étape de *** et de passer tout droit, Rousseau, Conf. VI.

    À certains jeux, brûler une carte, la mettre de côté.

    En un sens analogue. Peu à peu elle [la duchesse de Bourgogne] en brûla [quelques-uns de ses cercles], et à la fin ils cessèrent sans qu'ils aient été rétablis depuis, Saint-Simon, 41, 67.

  • 10 V. n. Être consumé par le feu. Quand la maison du voisin brûle. La bûche continuait à brûler.

    Fig. Il était indécent qu'il [le duc de Bourgogne] languît dans l'oisiveté à son âge, tandis que sa maison brûlait [périclitait] de toutes parts, Saint-Simon, 195, 104.

    Flamber, être allumé. Le feu brûle. Flambeaux qui brûlent. Une lampe brûlait dans le sanctuaire.

    Donner du feu, de la lumière. Ce bois brûle bien. Cette lampe brûle mal.

  • 11Être brûlant ou très chaud. La tête lui brûle. Je m'en sens tour à tour et brûler et glacer, Tristan, Mort de Chrispe, I, 1. Je sentis tout mon corps et transir et brûler, Racine, Phèd. I, 3.

    Fig. Les pieds lui brûlent, il est impatient de sortir, de s'en aller.

  • 12 En termes de cuisine, être frappé par un feu trop vif?; ce qui se connaît par l'odeur désagréable qui s'exhale. Le rôti brûle. Cette crème brûle.

    Fig. Le rôti brûle, c'est-à-dire il n'y a pas de temps à perdre, pas de négligence à se permettre.

  • 13 Fig. Être possédé d'une passion violente. Brûler d'amour. Et si Rome savait de quels feux vous brûlez, Corneille, Nicom. I, 2. Un juste courroux dont je me sens brûler, Corneille, Cinna, V, 2. Déjanire brûla de jalousie, Fénelon, Tél. X. Je brûle, je l'adore?, Racine, Mithrid. IV, 5. Mon époux est vivant, et moi je brûle encore?, Racine, Phèd. IV, 6. Mais quelque noble ardeur dont ils puissent brûler, Racine, Athal. I, 2. Il n'en faut point douter, vous aimez, vous brûlez, Vous périssez d'un mal que vous dissimulez, Racine, Phèd. I, 1. Mon frère, ayez pitié d'une s?ur égarée. Qui brûle, qui gémit, qui meurt désespérée, Voltaire, Zaïre, III, 4. Près d'un amant qu'elle aime et qui brûle à ses pieds, Voltaire, Zaïre, IV, 3. Je crois sentir les étincelles De l'amour dont Renaud brûla, Béranger, Éducation.

    Brûler pour, se dit de l'amour qu'on éprouve pour une personne. De la même ardeur dont je brûle pour elle, Elle brûle pour moi, Malherbe, V, 21. Mais quoique je l'aimasse et qu'il brûlât pour moi, Corneille, Cinna, V, 2.

  • 14Désirer ardemment. Il brûle d'être à Rome, afin d'en recevoir Du maître qu'il s'y donne et l'ordre et le pouvoir, Corneille, Sertor. I, 2. Elle brûle d'envie de revenir à Paris, Sévigné, 13. C'est qu'elle sort d'un sang qu'il brûle de répandre, Racine, Iphig. II, 5. ? Vous brûlez que je ne sois partie, Racine, ib. II, 5. Mais je vois que déjà vous brûlez de me suivre, Racine, Athal. IV, 3. Il brûlait d'impatience de retrouver Mentor, Fénelon, Tél. XXII. Voici cet étranger Que vos tristes soupçons brûlaient d'interroger, Voltaire, Mérope, II, 1. Et du peuple et des grands la colère insensée Brûlait de le punir de sa faveur passée, Voltaire, ?dipe, I, 3. Peuple accablé de ta tristesse, Tu n'as plus celui qui sans cesse Brûlait de zèle pour ta loi, Malfilâtre, Ode, Élie enlevé aux cieux. Oui, mon c?ur au mérite aime à rendre justice, Et je brûle qu'un n?ud d'amitié nous unisse, Molière, Mis. I, 2.
  • 15Le tapis brûle, se dit à certains jeux de cartes pour avertir qu'un des joueurs a oublié de mettre au jeu.

    À certains jeux d'enfants, brûler, se dit pour être tout près de l'objet qui est caché et que l'un des joueurs cherche.

    Perdre la partie pour avoir fait trop de points. J'ai brûlé, j'ai deux points de trop.

  • 16Se brûler, v. réfl. Sardanapale se brûla lui-même avec ses femmes.

    Fig. Se brûler à la chandelle, se jeter dans le péril en s'abandonnant à de trompeuses apparences. Locution prise des papillons qui le soir viennent effectivement se brûler à la chandelle.

    Se brûler à la jambe, au pied, être atteint par un corps très chaud.

  • 17Se dessécher. Si on néglige ce premier âge, les enfants deviennent ardents et inquiets pour toute leur vie?; leur sang se brûle, les habitudes se forment, Fénelon, XVII, 13.

    PROVERBE

    Graissez les bottes d'un vilain, il dira qu'on les lui brûle, c'est-à-dire il y a des gens qui ne veulent pas reconnaître les bons offices qu'on leur rend.

HISTORIQUE

XIIe s. Sicume fus [feu] chi brulle la selve, e sicume flamme brullant les monz, Liber psalm. p. 118.

XIIIe s. Brulle mes reins et mon cuer de la flambe du Saint esprit, Psautier, f° 33.

XIVe s. Mucius ha mis sa destre dedens le feu, et, comme se il eust le courage hors du sens, il la brula, ardi et grailla, Bercheure, f° 32, recto.

XVe s. Et de grace que le poure brullé [le pauvre homme dont la maison avait été brûlée] Retenue ait et confirmacion [de sa pension], Deschamps, Supplication au roi.

XVIe s. [Il] Rendoit ma muse lente, Bien qu'elle fust bruslante De s'offrir à vos yeux, Du Bellay, J. III, 12, recto. Didon se brusle, et de son mal enclos Jà la fureur luy saccage les os, Du Bellay, J. IV, 9, recto. Ô la fureur d'une bruslante rage, Qui maintenant transporte mon courage?! Du Bellay, J. IV, 17, recto. Qui contrefaict ce Tantale mourant Bruslé de soif au milieu d'un torrent, Du Bellay, J. VII, 27, verso. Nous brulons le vilage, c'est à dire que nous faisons semblant d'estre fourriers?; nous nous mettons de deux ou trois logis tout en un pour avoir argent des autres, D'Aubigné, Faen. III, 1. De trop près se chauffe qu se brusle, Cotgrave ? Les criminels se viennent bruler à la chandelle, comme on dit en commun proverbe, H. Estienne, Apol. d'Hér. p. 147, dans LACURNE SAINTE-PALAYE.


SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

BRÛLER.
9Ajoutez?:

Au trésor et ailleurs, ne pas rappeler, écarter, mettre à néant les numéros qui ne répondent pas à l'appel, les articles dont on ne veut pas, etc. Il réclame à la compagnie [d'assurances contre l'incendie] le payement d'une série d'articles qu'il avait présentés à un Journal, et qui, n'ayant pas été jugés bons pour l'insertion, ont, selon la formule connue, été brûlés, P. Véron, Journ. amusant, du 18 mars 1876.

10Ajoutez?:

On dit que le tabac brûle noir, quand la faculté combustible y est peu développée. Le tabac d'Algérie brûle noir.

Version électronique créée par François Gannaz - http://www.littre.org - licence Creative Commons Attribution

Wiktionnaire


Verbe - français

brûler \b?y.le\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison) (orthographe traditionnelle) (pronominal : se brûler)

  1. Consumer, corroder ou endommager par le feu, ou par produits chimiques.
    • Hippocrate sauva Athènes de la peste en brûlant dans les rues des bois aromatiques et en faisant suspendre partout des paquets de fleurs parfumées. (Marcel Hégelbacher, La Parfumerie et la Savonnerie, 1924)
    • Nulle main laborieuse ne relèvera les toitures enfoncées ; nulle flamme ne brûlera plus aux âtres désertés. (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Des stères à brûler, des fagots de rondins, des bourrées de coupilles, des tas d'ételles et des « carottes » d'épicéas s'y empilent. (Jean Rogissart, Passantes d'Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Après un certains laps de temps, les femmes brûlent les défrichements au feu courant. Ensuite elles ramassent les débris et les réincinèrent en petits tas. (Problèmes d'Afrique centrale, n° 31 à 38, Institut universitaire des territoires d'outre-mer, Anvers, 1956, page 204)
    • La température à laquelle le kérosène brûle est suffisante pour faire perdre à l'acier environ 75 % de sa force. (Louis Dubé, L'Argument déterminant et les théories du complot, dans Le Québec sceptique, n° 67, automne 2008, page 5)
  2. Faire du feu de quelque matière.
    • Dans ce pays, on ne brûle que du charbon de terre, que de la tourbe.
    • Brûler de la cire, de la chandelle, de l'huile, du pétrole : Se servir de bougie, de chandelle, d'une lampe à huile ou à pétrole pour éclairer.
    • De l'huile à brûler. ? Brûler du bois, de la paille.
  3. (Cuisine) Subir l'action trop vive ou trop prolongée du feu qui donne une couleur rousse ou noire et un goût désagréable aux mets.
    • Vous avez laissé brûler ce rôti.
  4. (Figuré) (Par hyperbole) Échauffer excessivement, causer une violente chaleur, dessécher par une chaleur excessive.
    • Le soleil lui a brûlé le teint.
    • Cette liqueur me brûle le palais, le gosier, l'estomac.
    1. (Par extension) Causer une douleur vive.
      • J'avais comme une barre à l'estomac, et dans le cerveau quelque chose qui me brûlait. Je fus près de défaillir. (Octave Mirbeau, Lettres de ma chaumière : La Tête coupée, A. Laurent, 1886)
  5. (Figuré) Être dévoré d'une passion pressante.
    • La dame brûlait du désir d'ébruiter une nouvelle dont elle venait d'avoir la primeur. (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842, traduction de Henri Mongault, 1949)
    • Doña Luz est on ne peut pas plus inquiète de son oncle, elle brûle de le revoir. (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l'Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)
    • Les artilleurs, qui, à la capitulation, avaient reçu l'ordre de cesser le feu, n'avaient pas quitté leur poste [?] Les soldats déclarèrent qu'ils n'avaient pas eu une seule occasion de tirer, et ils brûlaient du désir de montrer ce qu'ils savaient faire. (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d'Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 235 de l'édition de 1921)
    • Sa froideur a, pour moi, tant d'attraits, qu'elle me brûle et me glace. J'ai beau savoir qu'au fond de ce regard, tout est calcul et complaisance, où qu'il m'entraîne, je le suivrai. (Francis Carco, L'Amour vénal, Éditions Albin Michel, Paris, 1927, page 16)
    • Un question me brûle les lèvres, je ne peux pas m'empêcher de la poser.
    • Les mains lui brûlent : Il est impatient d'agir.
    • Les pieds lui brûlent : Il est impatient de sortir, de s'en aller.
  6. (Figuré) Ignorer un obstacle ou une étape pour atteindre un objectif.
    • Cette marche ressemblait à une fuite. Troppmann marchait devant nous [?] Il se hâtait, évidemment, et nous autres nous nous hâtions à sa suite. [?] Ainsi, nous brûlâmes le corridor, nous descendîmes un autre escalier. (Ivan Tourgueniev, L'Exécution de Troppmann, avril 1870, traduction française de Isaac Pavlovsky, publiée dans ses Souvenirs sur Tourguéneff, Savine, 1887)
    • Lorsque notre train « brûle » les petites stations qu'il n'honore que d'un coup de sifflet au passage, le major m'eût dit si telle ou telle n'avait point été le théâtre de faits de guerre. (Jules Verne, Claudius Bombarnac, chapitre VI, J. Hetzel et Cie, Paris, 1892)
    • Toujours aimable, Manilov expliqua au cocher ? à qui dans son zèle il donna même du vous ? qu'il fallait brûler deux chemins de traverse et s'engager dans un troisième. (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1925, page 56)
    • Un autre courrier monté partit immédiatement pour Rabat et brûla, en moins de six heures, les 90 kilomètres qui séparent les deux villes. (Frédéric Weisgerber, Au seuil du Maroc Moderne, Institut des Hautes Études Marocaines, Rabat : Les éditions de la porte, 1947, page 81)
  7. (Intransitif) Être consumé par le feu.
    • Pendant de longs siècles, la maison resta bien fragile. A peine différente d'une cabane de bois dans les forêts, bicoque de limon très souvent, elle brûlait ou elle fondait pour un rien. (Octave Guelliot, Villages et maison des Ardennes, dans la Revue de folklore français et de folklore colonial, Librairie Larose, 1937, volume 8, page 188)
    • Et ils s'en retournent dans leur pays, admirant la longanimité d'Allah qui permet à une race aussi dévergondée d'opprimer les croyants, mais consolés par la certitude qu'au jugement dernier les infidèles n'échapperont pas à leur juste châtiment, qu'ils seront la proie de Chaïtân et brûleront éternellement en enfer. (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 110)
  8. (Intransitif) (Simplement) Être fort chaud.
    • Touchez ses mains, elles brûlent.
  9. (Intransitif) (Plus rare) Briller, luire.
    • Une ampoule brûlait à l'extrémité du passage. (Francis Carco, L'Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
  10. (Intransitif) (Figuré) Être près d'un objectif, toucher au but.
    • La solution n'est pas loin, nous brûlons.
    • [?] si l'on s'en rapporte à toutes les recherches que M. Vulfran fait faire, fiévreusement, comme s'il brûlait sur une bonne piste. (Hector Malot, En famille, 1893)
  11. (Pronominal) Subir le feu.
  12. Traverser une frontière illégalement au risque de mourir.
    • Je pensais que mon fils allait partir de façon légale et j'en étais fier. Mais des gens, des trafiquants, des assassins, lui ont fait croire qu'il était plus rapide et moins cher de brûler. (Mustapha Kessous, « Cette traversée ne peut rapporter que la mort » : en Tunisie, les familles pleurent leurs « harraga », Le Monde. Mis en ligne le 26 août 2020)
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Trésor de la Langue Française informatisé


BRÛLER, verbe.

I.? Emploi trans.
A.? Détruire par le feu.
1. Brûler qqc.
a) [Brûler traduit l'idée de destruction] :
1. Fais-moi le plaisir de brûler cette lettre : la prudence l'exige. Mmede Staël, Lettres de jeunesse,1787, p. 159.
2. Le lendemain, on est allé brûler les herbes sur le terrain. Il a fallu surveiller que ça n'aille pas plus loin. Giono, Regain,1930, p. 173.
? En partic. [En parlant d'une source d'énergie, de chaleur] Consommer pour se chauffer, s'éclairer. Brûler de l'électricité, du bois, du charbon. [En parlant de munitions] Brûler de la poudre :
3. Voilà des munitions, n'ayez pas peur de les brûler. Maupassant, Bel Ami,1885, p. 157.
? Brûler (faire) un cierge pour qqn. Appeler sur lui les faveurs divines :
4. Croyez-moi, mon ami, vous réussirez. D'abord, je ferai brûler des cierges pour vous dans la chapelle de saint Antoine. A. France, M. Bergeret à Paris,1901, p. 181.
? En brûler une (pop.). Fumer une cigarette.
? CARR. ,,Provoquer l'explosion des charges de poudre noire qui ont été préalablement disposées dans les perforations verticales pratiquées dans un banc de pierre, pour détacher un bloc de la masse`` (Noël 1968).
? Loc. Brûler la cervelle (à qqn). Lui tirer une balle dans la tête (cf. A. France, L'Île des pingouins, 1908, p. 401).Brûler sa santé, sa vie. Les détruire par ses excès (cf. A. Daudet, Le Nabab, 1877, p. 38).Brûler ses yeux. Abîmer sa vue.
? Au fig. ou p. métaph. Brûler ses chevaux, ses bottes, etc. Les malmener. Brûler la chandelle par les deux bouts. Compromettre sa santé par des excès (cf. E. Augier, La Contagion, 1866, V, p. 422).Brûler ses dernières cartouches. Utiliser ses dernières ressources, ses derniers arguments. Brûler ses vaisseaux. Se lancer hardiment dans une entreprise en se privant de toute possibilité de repli (cf. O. Feuillet, Scènes et proverbes, 1851, p. 66).
b) [P. réf. à la destruction totale qu'opère le feu, l'idée dominante est celle du non respect d'une obligation, d'une coutume, etc.]
? Loc. Brûler la consigne. Ne pas s'y conformer. Brûler la politesse (à qqn). Passer brusquement devant quelqu'un ou le quitter sans égards (cf. Colette, La Maison de Claudine, 1922, p. 110).Brûler un cours. Ne pas le suivre. Brûler une étape, un signal, un feu. Passer, ne pas s'y arrêter.
? Au fig. [Avec idée de hâte, d'impatience] Brûler les étapes. Chercher à atteindre un but sans observer les obligations inhérentes à la voie normale (cf. A. Pommier, Les Russes, 1854, p. 23).
? P. méton. Brûler le quartier. Laisser des dettes (cf. Zola, L'Assommoir, 1877, p. 644).
? Arg. Brûler le dur. ,,Prendre le train sans le payer`` (Esn. 1966).
c) [P. réf. à la rapidité du feu, l'idée dominante est celle de vitesse ou d'entrain] Brûler le pavé. Parcourir à grande vitesse (cf. A. Daudet, Le Nabab, 1877, p. 1).Brûler les planches. [En parlant d'un acteur] Jouer avec un entrain, une chaleur communicatifs (cf. Proust, Du côté de chez Swann, 1913, p. 201).
2. Brûler qqn.
? Faire subir le supplice du feu :
5. ... je suis inquisiteur (...) J'ai fait brûler vingt hérétiques par an... Mérimée, Le Théâtre de Clara Gazul,1825, p. 131.
? Tour ell. Pour brûler la cervelle (cf. supra) :
6. Alors je tirai mon revolver : « Le premier qui flanche, je le brûle ». Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Les Idées du Colonel, 1884, p. 249.
? Gén. au passif. Être brûlé. Être démasqué :
7. Mais si on me les avait changés, mes agents! ... Ils n'étaient pas bien à craindre. Ils étaient brûlés. A. France, M. Bergeret à Paris,1901, p. 174.
B.? Produire une brûlure.
1. Brûler qqc.
? [En parlant du feu, du froid, d'une substance chim. caustique, d'une électrode, d'une source de chaleur, d'éléments radioactifs, etc.] Produire une brûlure ou une sensation comparable à celle d'une brûlure :
8. Mettez beaucoup de graisse sur les souliers de chasse et très peu de cirage sur les bottines. Ça les brûle. Renard, Poil de Carotte,1894, p. 104.
? En partic., TYPOGR. Brûler le papier. Le glaçage excessif « brûle » le papier, en le recouvrant d'une teinte grisâtre (E. Leclerc, Nouv. manuel complet de typogr.,1932, p. 554).
? Au fig. Enflammer d'un désir violent :
9. Elle [Mmede Burne] lui plaisait [à Mariolle] par un charme qu'il ne comprenait pas (...) il était résigné à tout souffrir plutôt que de la perdre encore, résigné à cet éternel désir devenu dans ses veines une sorte d'appétit féroce jamais rassassié, et qui brûlait sa chair. Maupassant, Notre c?ur,1890, p. 506.
? Le pavé lui brûle les pieds. Avoir hâte de partir.
? Brûler les doigts, la main, les lèvres. Provoquer une certaine impatience ou susciter un sentiment de répulsion à l'égard de quelque chose. Il avait bien encore quelque chose à demander, une question qui lui brûlait le bord des lèvres (A. Daudet, Jack,t. 1, 1876, p. 179):
10. ... si cet argent doit vous brûler les doigts, il y a une chose bien simple : ne prenez que la dot de votre s?ur et laissez-moi le reste. E. Augier, La Contagion,1866, V, p. 467.
? Soumettre à l'action (excessive) d'une source de chaleur. Le soleil brûle la terre, brûler un mets.
? En partic. [En vue d'un résultat déterminé] Brûler du café (cf. torréfier), brûler du vin (cf. distiller).
2. Brûler qqn.
? Faire éprouver une sensation de brûlure, de chaleur intense. Le soleil nous brûle :
11. La lune se levait, derrière les garrigues. L'Abbé Mouret, que la fièvre brûlait davantage, ouvrit la fenêtre, s'accouda, pour recevoir au visage la fraîcheur de la nuit. Zola, La Faute de l'Abbé Mouret,1875, p. 1307.
? Au fig. :
12. S'ils n'eurent point d'hésitation, si le remords ne les vint pas brûler, et les épouvanter de leur crime, eux qui avaient reçu tant de bienfaits du duc, et auxquels il restait si peu d'années à attendre, pour être au comble de leurs v?ux, on sera bien tenté de croire à quelque impulsion du mauvais ange, qu'aucune philosophie ne saurait expliquer. Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 320.
? Lang. class. Rendre très passionné ou fortement épris :
13. Elle [la passion de la chasse] les brûlait [les deux frères], les ayant envahis tout entiers... Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Le Loup, p. 1242.
II.? Emploi intrans.
A.? [Le suj. désigne une chose]
1. Être en état de combustion pour être détruit ou éventuellement pour produire chaleur ou lumière :
14. Dans des lanternes scellées aux murs, des flammes de gaz brûlaient, éclairant crûment cette misère, dégageant une chaleur qui montait et s'amassait sous la spirale étroite des étages. Zola, Nana,1880, p. 1222.
? P. métaph. :
15. Puisque le souvenir de nos grandes batailles Ne brûle pas en eux comme un sacré flambeau; (...) Puisqu'ils t'ont refusé la pierre d'un tombeau; C'est à nous de chanter un chant expiatoire! Hugo, Les Rayons et les ombres,À Laure, duchesse d'A., 1840, p. 1055.
2. Être détérioré par une chaleur trop forte. Le rôti brûle.
? En partic. ,,Chauffer trop fortement un verre, du fer, etc., de sorte que certaines propriétés sont détruites`` (Duval 1959).
3. Causer une sensation analogue à celle d'une brûlure :
16. Mon c?ur bat! mon c?ur bat! Mon sein brûle et m'entraîne! Valéry, La Jeune Parque,1917, p. 103.
? Fig. Le torchon brûle. La bonne entente ne règne pas (cf. Zola, L'Assommoir, 1877, p. 685).Le tapis brûle. [Au jeu de poker]On a oublié de miser.
B.? [Le suj. désigne un être vivant ou une partie du corps]
? Éprouver une sensation de chaleur. Brûler de fièvre.
? En partic. [En parlant d'une partie du corps] La bouche me brûle. La gueule lui en brûle (Flaubert, Correspondance,1861, p. 432).
? [En termes de jeu]Être près du but; toucher à ses fins :
17. ... comme Buteau rentrait à l'improviste, il aperçut Fouan par terre, étendu tout de son long sur le ventre, et le nez sous la commode en train d'étudier s'il n'y avait pas là une cachette. Cela le jeta hors de lui, car le père brûlait : ce qu'il cherchait dessous était dessus... Zola, La Terre,1887, p. 416.
? Au fig. [Le suj. est un être vivant ou, p. méton. c?ur, âme, etc.] Éprouver de vifs sentiments :
18. ... elle [Denise] acquit la certitude que les regards ardents du commis s'adressaient à Clara. Il y avait des mois qu'il brûlait ainsi... Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 515.
Les pieds lui brûlent. Il a hâte de partir (cf. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 558).
? Vieux
? Brûler pour + subst.Être épris de :
19. ... je murmurais, tout en marchant, au petit coquillage rose de son oreille oblique : « Hermione, je brûle pour vous »... L. Daudet, La Recherche du beau,1932, p. 100.
? Brûler de + subst. :
20. C'était la brutalité dernière d'une colossale partie, cent mille spectateurs (...) brûlant du même besoin de hasard, derrière ces bêtes dont le galop emportait des millions. Zola, Nana,1880, p. 1403.
? Brûler de + inf.Éprouver, parfois en les manifestant, un désir intense, une envie, etc. :
21. ... le nouveau-né criait dans la pièce voisine, et l'accoucheur arriva au milieu du repas : mon hôte brûlait de voir sa femme et son enfant... Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 1, 1811, p. 27.
III.? Emploi pronom.
A.? Subir volontairement ou accidentellement les effets du feu, d'une trop forte chaleur. Se brûler les doigts, se brûler au visage :
22. Enfin, au risque de se brûler et de s'écraser vingt fois, ils parvinrent à détacher le cendrier. Zola, La Bête humaine,1890, p. 151.
? Au fig.
? Se brûler; se brûler les ailes; se brûler à la flamme, à un jeu. Se laisser aller à la tentation :
23. Sortons de ce Casino où des hommes, d'imagination certes, mais d'une imagination peu ornée, mes frères sans doute, mais de quel lit! cherchent comme moi l'échauffement, et à ce jeu se brûlent. Barrès, Un Homme libre,1889, p. 226.
? Se brûler les yeux et le cerveau. Déformer irrémédiablement sa façon de voir :
24. ? (...) Mais, ajouta-t-il, avec une sorte de mélancolie lyrique, les vrais cyniques sont rares. Je donnerais un an de ma vie pour en connaître un à fond, pour vivre avec lui. ? On s'y brûle les yeux et le cerveau, dis-je avec un orgueil que je ne pus vaincre et tout frémissant de joie, car cette faveur du destin, je l'avais connue et surmontée. Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 32.
B.? Éprouver la sensation d'une brûlure :
25. C'est la vie de Paris qui le veut. On se brûle l'estomac. Qu'est-ce que vous deviendriez (...) si le père Crainquebille vous apportait pas de légumes fraîches (...). Vous seriez en feu. A. France, Crainquebille,version pour la scène, 1905, III.
PRONONC. : [b?yle], (je) brûle [b?yl]. Durée mi-longue sur [y] à l'inf. et durée longue pour la forme conjuguée dans Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Cf. aussi Fér. 1768 et Fér. Crit. t. 1 1787 qui rappellent : ,,on écrivait autrefois brusler`` et souligne ,,la 1reest encore plus longue devant l'e muet : il brûle, il brûlera``. Cf. encore Land. 1834, Gattel 1841 et DG. Enq. : /b?yl/ (il) brûle.
ÉTYMOL. ET HIST. ? 1. a) Ca 1120 bruller « consumer, endommager par l'action du feu » (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LXXXII, 13); 1remoitié xiies. intrans. « être consumé par l'action du feu » (Pèlerinage Charlemagne, éd. P. Aebischer, 479); 1erquart xiiies. fig. (G. de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 8870 dans T.-L.); b) spéc. 1636 « consumer qqc. par l'action du feu (pour en tirer du chauffage ou de l'éclairage) » (Monet, Invantaire des deus langues, fr. et lat., Lyon, s.v. Etant); c) loc. fig. et proverbiales 1611 brusler la chandelle par les deux bouts (Cotgr.); 1690 brûler de l'encens devant qqn (Fur.); 1690 jeux le tapis brûle (ibid.); 2. a) ca 1180 « dessécher » (Alexandre, éd. H. Michelant, p. 279, 31); d'où 1688 brûler de « être consumé par (la soif, etc.) » (G. Miege, The Great French dictionary, London); b) 1539 « être très chaud » (P. Verney, Presaiges d'Hyppocras, II dans Gdf. Compl.); 3. 1538 fig. « être possédé de » notamment brûler d'amour (Est.); 4. 1710 « ne pas s'arrêter à, supprimer (une étape, un relais) » (Rich., s.v. étape); 5. a) 1829 jeux « être tout près de l'objet caché, être près du but » (Boiste); b) 1828-29 arg. « démasquer, dénoncer (un espion) » (F. Vidocq, Mémoires, 3, p. 142). La seconde partie de (br)usler, a. fr. uiller, usler « brûler » (1121-1135, Ph. de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 2050) est issue du verbe lat. ustu?lare « brûler », fréq. de u?rere; ce même verbe est à l'orig. de l'ital. brustolare, abbrustolire, abbruschiare (DEI). L'orig. du br- initial est très discutée; 2 groupes d'hyp. : A. Le fr. est à dissocier des formes ital.; cette hyp. semble la plus probable. Brûler serait issu du croisement entre usler et l'a. fr. bruir « brûler », d'orig. frq., v. ce mot (FEW t. 14, p. 81b, 1rehyp.; Brüch dans Arch. St. n. Spr., t. 159, p. 284; Bl.-W.5). Le br- des formes ital. serait dû à un croisement avec une base méditerranéenne *brusa (dont est issu le verbe ital. bruciare « brûler », par l'intermédiaire d'un lat. vulg. *brusiare) (DEI, s.v. brustolare, bruciare; FEW, loc. cit.; Bl.-W.5). B. Le br- de brûler et celui des formes ital. sont de même orig.; divers étymons sont proposés : 1. croisement avec un gaul. *brusiare « brûler » (Hubschmid dans Vox rom., t. 12, 1951, p. 117, hyp. reprise par FEW, loc. cit., 2ehyp. et EWFS2), mais aucun corresp. des lang. celt. ne vient étayer ce gaul.; 2. lat. *bustulare, tiré de *combustulare, lui-même issu, par changement de préf., de ambustulare (dont le part. passé est attesté par Plaute, Rudens, 770 dans TLL s.v.), compris am-bustulare (Niedermann dans Festschrift Gauchat, p. 40 sq.); cette hyp. a sur ce point l'avantage de faire appel à un procédé de formation bien attesté : c'est en effet sur amburere (= ambi- « de côté et d'autre, autour » -urere, amb-devant voyelle, cf. ambiguus, ambulo) interprété à tort am-burere (am-, an- étant la forme de ambi- employée devant consonne, cf. ancilla, amplector, Ern.-Meillet, s.v. ambi-) qu'ont été formés le lat. bustum « bûcher » et comburere « brûler » (ibid., s.v. urere), cf. aussi le lat. médiév. burere « brûler » (769-775 dans Mittellat. W. s.v.); l'explication de -r- fait difficulté : DEI, s.v. abbruschiare, en rend compte par infl. du lat. bruscus « n?ud de l'érable », mais cela fait difficulté du point de vue sém.; Niedermann (v. aussi Cor., s.v. brulote) le considère comme épenthétique et émet l'hyp. d'un dédoublement dans le mot de base lat., du -l- présent, par accroissement assimilateur du phonème, et d'un transfert dissimilateur du -l- nouvellement introduit, en -r-, cf. lat. *fundula (dér. du lat. funda « fronde ») > *flundula > a. fr. frandole; 3. lat. *brustulare (Ascoli dans Archivio glottologico italiano, t. X, p. 41) formé sur *brustus, part. passé tiré, par interprétation erronée, de *combrurere, issu d'une forme pop. *co-amfr-urere, *co-ambr-urere (cf. osque amfr-, ombrien ambr-, corresp. au lat. amb(i)-) pour co-amb-urere; la répartition des formes ital. (v. DEI, s.v. brustolare, abbruschiare) rend cette hyp. inacceptable.
STAT. ? Fréq. abs. littér. : 5 542. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 966, b) 9 716; xxes. : a) 9 407, b) 6 760.
BBG. ? Alessio (G.). Un Antico termine di cucina : ve?ru u?stu?la?re « arrossire allo spiedo » (> fr. brûler, it. abbrustolare, ecc.). Neuphilol. Mitt. 1936, t. 37, pp. 289-293. ? Dauzat Ling. fr. 1946, p. 231. ? Dauzat (A.). Notes étymol. Les mots de la famille de boue; boue « grotte »; boudrée « buse »; brûler, fr. prov. bucla. Fr. mod. 1940, t. 8, pp. 316-317. ? Duch. 1967, § 13, 14, 50, 57. ? Gottsch. Redens. 1930, passim. ? Hubschmid (J.). Span. bruja « Hexe » und Wörter für atmospherische Erscheinungen. Vox rom. 1951, t. 12, pp. 112-119. ? Rice (C.C.). Romance etymologies. P.M.L.A. 1911, t. 26, no2, p. 335. ? Rog. 1965, p. 96, 116, 236. ? Sigurs 1963/64, p. 489, 551.

BRÛLER, verbe.
ÉTYMOL. ET HIST. ? 1. a) Ca 1120 bruller « consumer, endommager par l'action du feu » (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LXXXII, 13); 1remoitié xiies. intrans. « être consumé par l'action du feu » (Pèlerinage Charlemagne, éd. P. Aebischer, 479); 1erquart xiiies. fig. (G. de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 8870 dans T.-L.); b) spéc. 1636 « consumer qqc. par l'action du feu (pour en tirer du chauffage ou de l'éclairage) » (Monet, Invantaire des deus langues, fr. et lat., Lyon, s.v. Etant); c) loc. fig. et proverbiales 1611 brusler la chandelle par les deux bouts (Cotgr.); 1690 brûler de l'encens devant qqn (Fur.); 1690 jeux le tapis brûle (ibid.); 2. a) ca 1180 « dessécher » (Alexandre, éd. H. Michelant, p. 279, 31); d'où 1688 brûler de « être consumé par (la soif, etc.) » (G. Miege, The Great French dictionary, London); b) 1539 « être très chaud » (P. Verney, Presaiges d'Hyppocras, II dans Gdf. Compl.); 3. 1538 fig. « être possédé de » notamment brûler d'amour (Est.); 4. 1710 « ne pas s'arrêter à, supprimer (une étape, un relais) » (Rich., s.v. étape); 5. a) 1829 jeux « être tout près de l'objet caché, être près du but » (Boiste); b) 1828-29 arg. « démasquer, dénoncer (un espion) » (F. Vidocq, Mémoires, 3, p. 142). La seconde partie de (br)usler, a. fr. uiller, usler « brûler » (1121-1135, Ph. de Thaon, Bestiaire, éd. E. Walberg, 2050) est issue du verbe lat. ustu?lare « brûler », fréq. de u?rere; ce même verbe est à l'orig. de l'ital. brustolare, abbrustolire, abbruschiare (DEI). L'orig. du br- initial est très discutée; 2 groupes d'hyp. : A. Le fr. est à dissocier des formes ital.; cette hyp. semble la plus probable. Brûler serait issu du croisement entre usler et l'a. fr. bruir « brûler », d'orig. frq., v. ce mot (FEW t. 14, p. 81b, 1rehyp.; Brüch dans Arch. St. n. Spr., t. 159, p. 284; Bl.-W.5). Le br- des formes ital. serait dû à un croisement avec une base méditerranéenne *brusa (dont est issu le verbe ital. bruciare « brûler », par l'intermédiaire d'un lat. vulg. *brusiare) (DEI, s.v. brustolare, bruciare; FEW, loc. cit.; Bl.-W.5). B. Le br- de brûler et celui des formes ital. sont de même orig.; divers étymons sont proposés : 1. croisement avec un gaul. *brusiare « brûler » (Hubschmid dans Vox rom., t. 12, 1951, p. 117, hyp. reprise par FEW, loc. cit., 2ehyp. et EWFS2), mais aucun corresp. des lang. celt. ne vient étayer ce gaul.; 2. lat. *bustulare, tiré de *combustulare, lui-même issu, par changement de préf., de ambustulare (dont le part. passé est attesté par Plaute, Rudens, 770 dans TLL s.v.), compris am-bustulare (Niedermann dans Festschrift Gauchat, p. 40 sq.); cette hyp. a sur ce point l'avantage de faire appel à un procédé de formation bien attesté : c'est en effet sur amburere (= ambi- « de côté et d'autre, autour » -urere, amb-devant voyelle, cf. ambiguus, ambulo) interprété à tort am-burere (am-, an- étant la forme de ambi- employée devant consonne, cf. ancilla, amplector, Ern.-Meillet, s.v. ambi-) qu'ont été formés le lat. bustum « bûcher » et comburere « brûler » (ibid., s.v. urere), cf. aussi le lat. médiév. burere « brûler » (769-775 dans Mittellat. W. s.v.); l'explication de -r- fait difficulté : DEI, s.v. abbruschiare, en rend compte par infl. du lat. bruscus « n?ud de l'érable », mais cela fait difficulté du point de vue sém.; Niedermann (v. aussi Cor., s.v. brulote) le considère comme épenthétique et émet l'hyp. d'un dédoublement dans le mot de base lat., du -l- présent, par accroissement assimilateur du phonème, et d'un transfert dissimilateur du -l- nouvellement introduit, en -r-, cf. lat. *fundula (dér. du lat. funda « fronde ») > *flundula > a. fr. frandole; 3. lat. *brustulare (Ascoli dans Archivio glottologico italiano, t. X, p. 41) formé sur *brustus, part. passé tiré, par interprétation erronée, de *combrurere, issu d'une forme pop. *co-amfr-urere, *co-ambr-urere (cf. osque amfr-, ombrien ambr-, corresp. au lat. amb(i)-) pour co-amb-urere; la répartition des formes ital. (v. DEI, s.v. brustolare, abbruschiare) rend cette hyp. inacceptable.

Brûler au Scrabble


Le mot brûler vaut 8 points au Scrabble.

bruler

Informations sur le mot bruler - 6 lettres, 2 voyelles, 4 consonnes, 5 lettres uniques.

Quel nombre de points fait le mot brûler au Scrabble ?


Le calcul de points ne prend pas en compte lettre compte double, lettre compte triple, mot compte double et mot compte triple. Ces cases augmentent les valeurs des mots posés selon un coefficient indiqué par les règles du jeu de Scrabble.

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bruler

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Les citations avec le mot Brûler


  1. J'ai fait une découverte : je ne puis pas brûler la chandelle par un bout et écrire un livre à l'aide de l'autre bout.

    Auteur : Katherine Mansfield - Source : Journal (1927), 10 juin 1919


  2. Quelqu'un disait d'un homme très personnel: il brûlerait votre maison pour se faire cuire deux oeufs.

    Auteur : Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort - Source : Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes (1795)


  3. Si vous avez à choisir entre demeurer avec votre belle-mère ou vous brûler la cervelle: - N'hésitez pas, brûlez-la-lui.

    Auteur : Victorien Sardou - Source : Sans référence


  4. Il fit signe à quatre prêtres, qui, s'approchant avec des goupillons à la main, exorcisèrent l'air que le magicien respirait, la terre qu'il touchait et le bois qui devait le brûler.

    Auteur : Alfred de Vigny - Source : Cinq-Mars (1826)


  5. Et pour brûler du même feu
    Il suffirait d'une caresse
    Et pour mourir du même amour
    Il suffirait d'une caresse.


    Auteur : Salvatore Adamo - Source : Caresse (2005)


  6. L'art vole autour de la vérité, mais avec la volonté bien arrêtée de ne pas se brûler.

    Auteur : Franz Kafka - Source : Journal, 22 janvier 1918


  7. J'apprends qu'en Espagne on vient de brûler il y a six mois une malheureuse femme pour hérésie de quiétisme.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Lettre au roi de Prusse, 14 décembre 1781


  8. Politiques: ces mecs qui prennent nos sous, qui piquent dans la caisse, qui touchent des pots-de-vin, qui font brûler des paillotes, qui font sauter des bateaux en Nouvelle-Zélande, qui amnistient des députés, qui créent des emplois fictifs.

    Auteur : Jean Gouyé, dit Jean Yanne - Source : J'me marre (2003)


  9. Mais toutes les comparaisons ici paraissent inutiles
    Vous pouvez brûler tous les mots sans expliquer ce qu'est le feu
    Le bonheur et la flamme sont ce qui danse au fond de nos yeux
    Pour qui ne les a jamais vus comment se ressembleraient-ils.


    Auteur : Louis Aragon - Source : Le Roman inachevé (1956)


  10. Elle avait voulu à toute force l'allumer elle-même, veillant tendrement à ce que le tabac prît bien, puis s'amusant, comme à son habitude, à saisir l'allumette par son extrémité calcinée pour la faire brûler complètement.

    Auteur : Cornell Woolrich, dit William Irish - Source : Irish Cocktail, Sinistre


  11. Ce regard pénétrant de l'être, peut brûler tout les conditionnements mentaux (préjugés, etc) et émotionnels.

    Auteur : René Descartes - Source : Sans référence


  12. La moisson venait de finir, et c'est l'usage en Andalousie de brûler le chaume lorsque les gerbes sont rentrées, afin que les cendres fertilisent la terre.

    Auteur : Théophile Gautier - Source : Voyage en Espagne (1843)


  13. Je baise bien tendrement vos pattes, et si, je les exhorte à ne se laisser ni brûler, ni engourdir.

    Auteur : Jean le Rond d'Alembert - Source : Lettre à Voltaire, 15 octobre 1776


  14. Qui se chauffe au soleil, Noël, en ton saint jour,
    Devra brûler du bois quand Pâque aura son tour.


    Auteur : Proverbes français - Source : Proverbe


  15. N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
    Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
    Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
    Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
    N'écris pas !


    Auteur : Marceline Desbordes-Valmore - Source : Les Séparés


  16. Les grands sont comme le feu:
    II n'en faut être ni trop loin, ni trop près, sous peine de brûler ou de grelotter.


    Auteur : Proverbes arabes - Source : Proverbe


  17. La plupart des hommes n'aiment rien; ils n'existent que dans leurs créations; l'homme veut brûler; on ne supporte pas la vie de sang-froid.

    Auteur : Jacques Chardonne - Source : Propos comme ça (1966)


  18. Il est vrai que la mer ne montait pas à la même hauteur chaque année. Mais elle montait toujours suffisamment pour brûler tout, directement ou par infiltration.

    Auteur : Marguerite Duras - Source : Un barrage contre le Pacifique (1950)


  19. Il périt enfin dans sa ville capitale, où il se vit contraint à se brûler lui-même avec ses femmes, ses eunuques et ses richesses.

    Auteur : Jacques Bénigne Bossuet - Source : Discours sur l'histoire universelle (1681)


  20. Mettre la dernière main à son oeuvre, c'est la brûler.

    Auteur : Georg Christoph Lichtenberg - Source : Le miroir de l'âme


  21. La canne à sucre, c’est comme l’espoir. Il faut la brûler pour qu’elle repousse avec plus de force.

    Auteur : Miguel Bonnefoy - Source : Sucre noir (2017)


  22. L'amour n'est pas seulement une flamme, c'est une forge. Aimer, c'est brûler, certes ; c'est se consumer l'un l'autre, mais pour bâtir ensemble.

    Auteur : Maurice Druon - Source : Les Mémoires de Zeus (1963-1967)


  23. Mais, à l'heure où la belle jeunesse française dépense son énergie à casser les carreaux des Juifs et à brûler Zola en effigie sur un bûcher d'exemplaires de l'Aurore ...

    Auteur : Georges Clemenceau - Source : L'Iniquité (1899-1906)


  24. J'aime fort la beauté qui n'est pas profanée, - Et ne veux pas brûler pour une abandonnée.

    Auteur : Molière - Source : L'étourdi, ou Les contretemps (1655), III, 3


  25. L'art de la conversation est le plus grand art. Ceux qui aiment briller n'y entendent rien. Parler vraiment, c'est aimer et aimer vraiment, ce n'est pas briller, c'est brûler.

    Auteur : Christian Bobin - Source : Autoportrait au radiateur (2000)


Les citations du Littré sur Brûler


  1. Mais nous, pour embraser les âmes, Il faut brûler, il faut ravir Au ciel jaloux ses triples flammes ; Pour tout peindre, il faut tout sentir

    Auteur : LAMART. - Source : Méd. I, 11


  2. À cette vue [des flammes se dirigeant sur le Kremlin], un grand soupçon s'empare de leur esprit ; les Moscovites, connaissant notre téméraire et négligente insouciance, auraient-ils conçu l'espoir de brûler avec Moscou nos soldats ivres de vin, de fatigue et de sommeil ?

    Auteur : SÉGUR - Source : Hist. de Nap. VIII, 6


  3. Le 22 janvier on a brûlé mon livre à la Haye ; on doit aujourd'hui le brûler à Genève ; on le brûlera, j'espère, encore ailleurs ; voilà, par le froid qu'il fait, des gens bien brûlants

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Lett. à Mme Guyenet, 6 fév. 1765


  4. Les corps qu'on faisait brûler dans cette toile [l'amiante], pour en obtenir la cendre pure et sans mélange

    Auteur : BUFF. - Source : Min. t. VII, p. 118


  5. Il y a dans sa Somme ultramontaine [de saint Thomas d'Aquin] des décisions que les parlements de France feraient brûler, si on voulait s'en servir pour troubler l'État

    Auteur : Voltaire - Source : Louis XV, 38


  6. Le sieur Brossier, qui vous rendra ce billet, prétend avoir inventé deux sortes de boulets creux propres à brûler les vaisseaux, et m'a demandé d'en faire l'épreuve à Toulon en présence des officiers de marine

    Auteur : SEIGNELAI - Source : à Arnoul, 21 janvier 1678, dans JAL


  7. Je baise bien tendrement vos pattes, et si, je les exhorte à ne se laisser ni brûler, ni engourdir

    Auteur : D'ALEMB. - Source : Lett. à Voltaire, 15 oct. 1776


  8. À moi, réprouvé, bouc infâme, Va brûler, dira-t-il

    Auteur : BOILEAU - Source : Épîtr. XII


  9. [Le roi de France venait de faire brûler Haspre] ....Combien qu'elle eust volontiers excusé de ceste mesprise son frere le roi de France

    Auteur : Jean Froissard - Source : I, I, 100


  10. Je sentis tout mon corps et transir et brûler

    Auteur : Jean Racine - Source : Phèd. I, 3


  11. Il avait pris la sage précaution d'envoyer à Larisse brûler tous ses papiers, afin que les Romains ne fussent point en état d'inquiéter aucun de ses amis

    Auteur : ROLLIN - Source : Hist. anc. Oeuv. t. VIII, p. 276, dans POUGENS


  12. Votre zèle n'a rien fait qu'à demi, si vous ne parvenez à faire brûler les livres de Pope, de Locke et de Bayle, l'Esprit des lois, etc. dans un bûcher auquel on mettra le feu avec un paquet de Nouvelles ecclésiastiques

    Auteur : VOLTAIRE - Source : Facéties, Remercîment.


  13. Ampère, nourri de Réné, d'Oberman, de Werther, a trouvé le tourment de sa vie, l'idole aux pieds de laquelle brûleront les aspirations vagues, les inquiétudes, les doutes qu'un temps fatalisé mettait entre l'inspiration des jeunes âmes et la réalité de leurs oeuvres

    Auteur : KARL STEEN - Source : Journ. offic. 18 août 1875, p. 6926, 2e col.


  14. Il y a dans toutes ces brûleries [les Lettres de la Montagne brûlées à Genève, à la Haye] quelque chose de si niais et de si bête, qu'il faut être plus qu'enfant pour s'en émouvoir

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Lett. à M. D. 7 fév. 1765


  15. Vous savez qu'une dame de vos amies vous obligea généreusement de le brûler [le portrait satirique de Mme de Sévigné]

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : à Bussy, 26 juill. 1668


  16. Il [Dieu] fit l'eau pour couler, l'aquilon pour courir, Les soleils pour brûler, et l'homme pour souffrir

    Auteur : LAMART. - Source : Méd. I, 2


  17. Et dis-moi, si tu étais ce Chramne que son père Clotaire fit brûler dans une grange....

    Auteur : Voltaire - Source : Dict. phil. Pères


  18. Elle fait brûler devant eux la fumée des encensements

    Auteur : MASS. - Source : Prof. rel. 3


  19. Lisez ce qu'il cite d'Aristote, et vous verrez qu'après une autorité si expresse il faut brûler les livres de ce prince des philosophes, ou être de notre opinion

    Auteur : Blaise Pascal - Source : Prov. 4


  20. Leur hôtel de Paris a pensé brûler : une chambre, avec ce qui était dedans, a été brûlée tout entière ; et le miracle, c'est qu'il y avait dans cette chambre de la poudre qui ne prit point

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 5 janv. 1680


  21. Mais l'honneur en effet qu'il faut que l'on admire, Quel est-il, Valincourt, pourras-tu me le dire ? L'ambitieux le met souvent à tout brûler

    Auteur : BOILEAU - Source : Sat. XI


  22. Les intestins et les pieds ayant été auparavant lavés dans l'eau, le prêtre les brûlera sur l'autel pour être au Seigneur un holocauste et une oblation d'agréable odeur

    Auteur : SACI - Source : Bible, Lévit. I, 9


  23. Bougeoir en forme de petite pelle qu'on appelait aussi cuiller, parce qu'il servait à brûler des parfums

    Auteur : DE LABORDE - Source : Émaux, p. 428


  24. Quoi ! ma bonne, vous avez pensé brûler.... eh quoi ? si le hasard n'avait fait lever M. de Grignan plus matin que le jour, voyez un peu, ma bonne, où vous en étiez

    Auteur : Madame de Sévigné - Source : 16 août. 1671


  25. Si cet exemple [brûler la cervelle à un insulteur] intimide un peu les tâteurs d'hommes, et fait marcher les gens d'honneur qui ne ferraillent pas, la tête un peu plus levée, je dis que la mort de cet homme de courage [pendu pour meurtre] ne sera pas inutile à la société

    Auteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Lett. à l'abbé M. 14 mars 1770




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Mise à jour le samedi 8 novembre 2025 à 16h44








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