La définition de Collation du dictionnaire français. Signification du mot et son éthymologie - De nombreux exemples d'usage en français ainsi que des citations.
Collation
Nature : s. f.
Prononciation : ko-la-sion ; en poésie, de quatre syllab
Etymologie : Provenç. collation ; bas-lat. collatio (voy. ). Ce terme vient des coutumes ecclésiastiques. Dans les monastères, on faisait, après le souper, qui avait lieu de bonne heure, une lecture de l'Écriture sainte ou des Pères. Les moines échangeaient leurs observations sur le texte ; les uns faisaient des objections, d'autres y répondaient. Cet exercice, que nous appelons une conférence, ils l'appelaient collatio (de conferre).
Notre dictionnaire de français vous présente les définitions de collation de manière précise, avec des exemples pertinents pour aider à comprendre la signification du mot.
Notre dictionnaire de définitions comprend des informations complémentaires telles que la nature du mot, sa prononciation, des exemples d'expressions, l'étymologie, les synonymes, les homonymes, les antonymes mais également les rimes et anagrammes. Quand la définition du mot s'y prête nous vous proposons des citations littéraires en rapport avec collation pour illustrer la compréhension du mot ou préciser le sens et de répondre à la question quelle est la signification de Collation ?
La définition de Collation
Repas léger que les catholiques font au lieu de souper, les jours de jeûne.
Toutes les définitions de « collation »
Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition
Action, droit de conférer à quelqu'un des grades universitaires. La collation de la licence ès lettres, en droit, du doctorat. Autrefois, il signifiait Droit de conférer un bénéfice ecclésiastique. Cette collation appartenait à l'évêque, descendait de l'évêque. La présentation de cette cure appartenait à l'abbé et la collation à l'évêque. Ce prieuré était à la collation de tel abbé. Il signifie aussi Action de collationner ou résultat de cette action.
Littré
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1 Terme de jurisprudence. Droit de nommer à un bénéfice ecclésiastique?; action de conférer un bénéfice ecclésiastique.
Il n'y a rien à dire de ma part sur les collations
, Bossuet, Lett. abb. 13.La provision du collateur. Avoir la collation de l'ordinaire.
-
2Action de conférer un titre, un droit.
Action de conférer un grade, par faveur et indépendamment des examens, en des circonstances exceptionnelles.
-
3Action de conférer, de confronter une copie avec l'original pour en constater l'exactitude.
Les clercs de la vie commune, aux Pays-Bas, s'occupaient de la collation des originaux dans les bibliothèques
, Chateaubriand, Génie, IV, VI, 5.Après avoir copié tout le morceau inédit, j'achevai la collation du reste avec ces messieurs
, Courier, I, 68. - 4 Terme de libraire. Action de collationner.
- 5Mot qui s'est quelquefois dit en grammaire pour comparaison.
HISTORIQUE
XIVe s. Par collacion et composicion de l'un à l'autre faite
, Oresme, Eth. 66. Pour la cause d'exemple et pour probacion Es simples et es rudes, j'en fais collation [je les mets sous les yeux?; il s'agit d'exemples]
, Girart de Ross. V. 5861.
XVe s. Si vueil [je veux] avoir censeil et collation avecque vous, comme je me pourray maintenir contre les Lissebonois et Portugalois
, Froissart, liv. III, p. 50, dans LACURNE. Et maistres en theologie et divinité de tous ordres d'eglise lui plot [au roi] souvent oyr en ses colacions [conférences]
, Christine de Pisan, Charles V, I, ch. 15. Et futfaicte une collation [discours] par un frere des Jacobins toute tendant à fin de misericorde
, Chr. de saint Denis, t. III, p. 46, dans LACURNE. Maitre Jean commença sa petite collation [allocution], comme il s'ensuit
, Louis XI, Nouv. XXXII.
XVIe s. Quant est de la collation des benefices, laquelle chose estoit anciennement conjointe avec la promotion?
, Calvin, Instit. 872. Je sçay bien qu'il y en a qui veulent prouver par collation des temps que ce soit une fable controuvée à plaisir
, Amyot, Solon, 56. Par collation de plusieurs passages respondants l'un à l'autre
, Amyot, Moral. Épit. p. 15.
Encyclopédie, 1re édition
COLLATION, sub. f. (Jurisprud.) Ce terme est usité tant en matiere civile qu'en matiere bénéficiale, & a différentes significations.
En matiere civile, collation signifie quelquefois la comparaison que l'on fait d'une piece avec son original, pour voir si elle y est conforme, & la mention qui est faite de cette collation sur la copie que l'on appelle alors une copie collationnée.
L'usage de ces collations doit être fort ancien ; les lettres de vidimus qui se donnoient dès le commencement du quatorzieme siecle, pour la confirmation de quelques ordonnances rendues précédemment, étoient une véritable collation de ces lettres. Les anciens auteurs se servent du terme de vidimus pour collation ; & dans quelques provinces on dit encore une copie vidimée pour copie collationnée. Voyez Vidimus.
Je n'ai point trouvé le terme collation employé dans aucune ordonnance avant celle de Philippe de Valois du mois de Février 1327, portant réglement pour le châtelet de Paris ; laquelle porte, article 36, que la collation des pieces (c'est-à-dire la vérification des pieces que les parties produisoient), sera faite par telles personnes que le prevôt établira dans huit jours, qu'il sera conclu en cause ; & l'article 37 ajoûte que si aucune partie est défaillante de faire sa collation dedans le tems que les parties auront accordé à la faire, le procès sera mis au conseil pour juger. On met encore présentement dans les appointemens de conclusion que le procès est reçû pour juger en la maniere accoûtumée, sauf à faire collation, c'est-à-dire sauf à vérifier si les productions sont complettes, & si toutes les pieces énoncées en l'inventaire de production sont jointes.
Les commis greffiers qui expédient les jugemens sur la minute, mettent au bas de la copie ou expédition collationné, pour dire qu'ils ont fait la collation de la copie ou expédition avec l'original.
L'ordonnance de Charles V. du 17 Janvier 1367, portant réglement pour le châtelet, dit que les avocats ne plaideront aucune cause, s'ils n'en ont fait auparavant collation, & qu'ils n'en feront point collation en jugement ; que s'ils la veulent faire, ils sortiront de l'auditoire, & la feront à part. Mais M. Secousse pense que le terme de collation signifie en cet endroit la communication des pieces que se font réciproquement les avocats : c'est en effet une espece de vérification qu'ils font des faits sur les pieces.
Les secrétaires du Roi ont un droit de collation qui leur a été accordé pour la signature des lettres de chancellerie, qu'ils sont présumés ne signer qu'après les avoir collationnées ; il en est fait mention dans le sciendum de la chancellerie, que quelques-uns croyent avoir été rédigé en 1339, d'autres en 1415. Il y est dit que la collation des lettres doit se faire en papier, & le droit de collation que l'on doit payer pour chaque sorte de lettres y est expliqué.
L'ordonn. de Charles VI. du 24 Mai 1389, portant confirmation d'un réglement fait par les secrétaires du Roi, pour la distribution des droits à eux appartenans pour les lettres qu'ils signent, porte que le droit de collation qui appartient aux secrétaires du roi, se partagera entr'eux ; que ce droit sera reçû par deux secrétaires du Roi députés par la compagnie, & distribué, comme il est dit par cette ordonnance.
Les secrétaires du Roi ont aussi le droit de délivrer des copies collationnées de toutes lettres de chancelleries, contrats, & jugemens.
Les notaires peuvent aussi délivrer des copies collationnées, tant des actes qu'ils reçoivent que de tous autres actes, lettres & jugemens qui leur sont représentés ; ils distinguent la copie collationnée sur la minute de celle qui n'a été collationnée que sur la grosse, ou sur une autre expédition ou copie.
La collation a plus ou moins de force selon le plus ou moins d'authenticité de l'original sur lequel elle est faite ; ainsi la collation faite sur la minute fait plus de foi que sur la grosse ou expédition.
On distingue aussi deux sortes de collations, savoir la judiciaire & l'extrajudiciaire : la premiere est celle qui se fait en vertu d'ordonnance de justice, les parties intéressées présentes ou dûement appellées ; l'autre est celle qu'une partie fait faire de son propre mouvement, & sans y appeller ceux contre qui elle veut se servir de la copie collationnée.
L'ordonnance de 1667, tit. 12, traite des compulsoires & collations de pieces ; le compulsoire précede ordinairement la collation. L'ordonnance veut que les assignations pour assister aux compulsoires, extraits & collations de pieces, ne soient plus données aux portes des églises, ou autres lieux publics, pour de-là se transporter ailleurs, mais qu'elles soient données à comparoir au domicile d'un greffier ou notaire, & que les assignations données aux personnes ou domiciles des procureurs ayent le même effet pour les compulsoires, extraits ou collations de pieces, que si elles avoient été faites au domicile des parties.
Le procès-verbal de compulsoire & de collation ne peut être commencé qu'une heure après l'échéance de l'assignation ; & il doit en être fait mention dans le procès-verbal. Voyez Compulsoire.
Ces collations judiciaires se font par le ministere du greffier ou huissier, au domicile duquel l'assignation est donnée.
Les pieces ainsi collationnées font la même foi que l'original contre ceux qui ont été présens ou appellés à la collation, pourvû que les formalités nécessaires y ayent été observées.
Les collations extrajudiciaires se font par les secrétaires du Roi ou par les notaires ; on leur remet entre les mains la piece que l'on veut faire collationner ; ils en font faire une copie au bas de laquelle ils mettent : Collationné à l'original (ou autre copie) par nous..... & à l'instant remis l'original (ou autre copie). Fait à..... ce........
Les copies collationnées sur le requisitoire d'une partie, ne font foi qu'autant qu'on veut bien y en ajoûter.
Dumolin sur l'article 5 de la coûtume de Paris, n. 63, au mot dénombrement, dit que quand quatre notaires auroient collationné une copie sur l'original, & qu'ils certifieroient que c'est le véritable original pour l'avoir bien vû & examiné, néanmoins leur copie collationnée ne fait pas une pleine foi sans la représentation de cet original ; car, dit-il, les notaires ne peuvent déposer que de ce qu'ils voyent ; & n'ayant pas vû faire l'original, ils n'en peuvent pas aussi avoir de certitude, ni rendre témoignage que la piece qu'on leur a mise entre les mains fût l'original. Il en seroit autrement si le notaire avoit lui-même reçû la minute de l'acte, ou s'il en est dépositaire ; d'ailleurs Dumolin ne parle que d'une collation extrajudiciaire faite sans partie présente ni appellée. (A)
Collation. (Jurisprud.) en matiere bénéficiale, se prend tantôt pour le droit de conférer une bénéfice vacant de fait ou de droit, ou de fait & de droit, ou pour l'acte par lequel le collateur confere le bénéfice, c'est-à-dire donne titre & provision par écrit à quelqu'un pour le posséder.
Le droit de collation ne doit pas être confondu avec celui de nomination ou présentation, ni avec celui d'institution.
Par le terme de simple nomination ou présentation, on entend le droit qui appartient aux patrons laïques ou ecclésiastiques de presenter quelqu'un à l'évêque pour être pourvû du bénéfice. Une telle nomination ou présentation est fort différente des provisions mêmes ; car l'évêque peut refuser le présenté, si celui-ci n'a pas les qualités & capacités requises pour posséder le bénéfice ; & s'il le trouve capable, il lui donne des provisions sans lesquelles le présenté ne peut joüir du bénéfice.
On se sert néanmoins quelquefois, mais improprement, du terme de nomination pour exprimer le droit de collation, ce droit étant fort différent, comme on voit, de la simple nomination ou présentation.
Pour ce qui est du terme institution, il a trois significations différentes ; car il se prend quelquefois pour la provision que l'évêque, ou autre collateur, donne sur la présentation du patron, ou pour l'autorisation que l'évêque donne sur des provisions proprement dites, mais d'un collateur qui lui est inférieur en dignité & en puissance ; enfin il signifie aussi la confirmation que le collateur fait d'une élection à un bénéfice qui est sujette à confirmation.
La collation des bénéfices appartient de droit commun à chaque évêque ou archevêque dans son diocèse, & au pape par prévention.
Il y a cependant quelques abbés, des chapitres, & autres ecclésiastiques, qui ont droit de collation sur certains bénéfices, pour lesquels le pourvû est seulement obligé de prendre le visa ou institution canonique de l'evêque, lorsqu'il s'agit d'un bénéfice à charge d'ames. Voyez Institution, Nomination, Présentation, Provision.
On distingue deux sortes de collations ; savoir la collation libre ou volontaire, & la collation nécessaire, forcée on involontaire.
La collation est libre & volontaire, lorsque l'évêque, ou autre collateur, est le maître de la faire à qui bon lui semble, sans être astraint à donner le bénéfice à une personne plûtôt qu'à une autre, à cause de quelque grace expectative, telle que celle de l'indult ou des gradués, des brevetaires de joyeux avenement & de serment de fidélité.
On appelle collation nécessaire, forcée ou involontaire, celle dans laquelle le collateur est obligé de conférer le bénéfice à celui à qui il est affecté par quelque expectative, par exemple, à un gradué, soit que le collateur ait le choix entre plusieurs gradués simples, ou qu'il soit dans le cas de conférer au plus ancien gradué, qu'on appelle gradué nommé.
Le collateur, pour établir son droit de collation, n'a pas besoin de rapporter de précédentes provisions du même bénéfice données par lui ou par quelqu'un de ses prédécesseurs ; il lui suffit de prouver par des actes & titres anciens que le bénéfice dépend de lui, & qu'aucun autre collateur n'en réclame la collation. Voyez de la Combe, Jurisprud. canoniq. au mot collat. sect. j. n. 7.
En fait de collation, trois actes différens, joints à une possession de quarante ans, acquierent le droit à celui qui se prétend collateur. La Rochefl. liv. I. tit. xxxjv. art. 1.
La collation même forcée étant toûjours un acte de jurisdiction volontaire ou gracieuse, peut être faite en tous lieux par le collateur, même hors de son territoire.
Ceux qui ont à leur collation des bénéfices situés hors le royaume, sont obligés de les conférer conformément aux lois qui s'observent dans le lieu de la situation de ces bénéfices ; & par une suite du même principe, les collateurs étrangers sont obligés de se conformer aux lois du royaume pour les bénéfices qui y sont situés. Dumolin, de infirm. resign. n. 281. Ainsi ils ne peuvent conférer qu'à des regnicoles. Déclarat. de Janvier 1681.
La collation du bénéfice peut être faite à un absent, & telle collation empêche la prévention ; il suffit que le pourvû accepte dans les trois ans, auquel cas son acceptation a un effet rétroactif au jour des provisions. Dumolin, ibid. & Louet, n. 72 & 73.
Un collateur ne peut pas se conférer à lui-même le bénéfice qui est à sa collation, quand même il en seroit aussi patron & présentateur ; il ne peut pas non plus se le faire donner par son grand-vicaire, s'il en a un. Capitul. per nostras extr. de jure patron. Voyez ci-devant au mot Collateur.
Dans les collations qui se font par élection, les électeurs doivent donner leur voix à un autre qu'eux ; il y a néanmoins des exemples que des cardinaux se donnent leur voix à eux-mêmes, & qu'un cardinal auquel les autres s'en étoient rapportés, s'est nommé lui-même pape, ce qui eut son effet.
Deux collations ou provisions de cour de Rome, faites le même jour & d'un même bénéfice à deux personnes différentes, se détruisent mutuellement par leur concours, cap. duobus de rescriptis, in sexto. ce qui a lieu quand même l'une des deux collations ou provisions se trouveroit nulle.
En cas de concours de deux provisions du même jour, dont l'une est émanée du pape, l'autre du collateur ordinaire, soit l'évêque ou autre collateur supérieur ou inférieur, celle du collateur ordinaire est préférée, quand même celle de cour de Rome marqueroit l'heure. Lebret, liv. IV. décision I. Journal des aud. Arrêt du 16 Mars 1661.
Lorsque l'évêque ou archevêque & leur grand-vicaire ont conféré le même jour, le pourvû par l'évêque ou archevêque est préféré, à moins que le pourvû par leur grand-vicaire n'eût pris possession le premier. Rebuffe, trait. de benef. tit. de rescript. ad benef. vac. Ruzé, privil. 46, n. 10.
Dans le cas où deux grands vicaires ont donné le même jour des provisions, autrefois on donnoit la préférence à celle qui marquoit l'heure ; mais suivant la déclaration du 10 Novembre 1748, la seule date du jour est utile. Voyez Date.
Un collateur ecclésiastique ne peut varier ; s'il confere à une personne indigne ou incapable, il perd pour cette fois la collation du bénéfice ; mais le collateur même ecclésiastique qui confere sur une démission ou permutation nulle, peut conférer le même bénéfice comme vacant par mort à la même personne ; cette nouvelle collation n'est pas considérée comme une variation de sa part, étant faite sub diverso respectu.
Les collateurs laïcs, soit les patrons que l'on comprend quelquefois sous ce terme, soit les collateurs proprement dits, peuvent varier dans leur collation ; ce qui ne signifie pas qu'ils puissent enlever au pourvû le droit qui lui est acquis, mais qu'ayant fait une premiere collation qui est nulle, ils en peuvent faire une seconde ou autre subséquente, pourvû qu'ils soient encore dans le tems de nommer. Voyez Collateurs laics & Patrons.
Dans quelques églises cathédrales où l'évêque confere des bénéfices alternativement avec le chapitre, les seules lettres de collation ou provisions données par l'un des deux collateurs font tour, c'est-à-dire le remplissent pour cette fois de son droit.
Pour ce qui est des chapitres qui ont la collation de quelques bénéfices, il y en a où tout le chapitre en corps confere ; d'autres où le droit de collation s'exerce par chaque membre du chapitre alternativement, c'est-à-dire que chaque chanoine a son mois ou sa semaine, pendant lequel tems il confere tous les bénéfices qui viennent à vaquer ; & s'il n'en vaquoit aucun pendant son tems, son tour ne laisseroit pas d'être rempli.
Pour la collation libre & volontaire, le collateur n'a que six mois pour conférer ; ce tems expiré, le droit de collation est dévolu pour cette fois au collateur supérieur de degré en degré, c'est-à-dire de l'abbé ou autre ecclésiastique à l'évêque, de celui-ci à l'archevêque, & de ce dernier au primat.
Dans les collations forcées, comme celles qui se font aux indultaires, gradués, brevetaires de joyeux avenement & de serment de fidélité, l'expectant peut obliger le collateur de lui donner des provisions, même après les six mois du jour de la vacance ; il suffit que la requisition ait été faite dans les six mois. Arrêt du 21 Février 1696. Journ. des aud.
Le collateur en conférant le bénéfice ne peut imposer au pourvû la condition de s'en démettre dans un certain tems, ou en cas de certains évenements. Il ne peut pas non plus charger le pourvû de recompenser quelqu'un ; ce seroit une clause simoniaque.
Toutes provisions doivent être signées de deux témoins connus, domiciliés, non parens ni alliés jusques & compris le degré du cousin-germain, soit du collateur soit du pourvû, à peine de nullité. Rebuffe, sur le concordat de collat. Voyez aussi l'art. ix. de l'édit de 1646.
L'édit de 1691 ordonne, art. v. que tous collateurs autres que les évêques, donneront leurs provisions devant deux notaires royaux & apostoliques, ou devant un tel notaire & deux témoins. Mais l'édit ne prononce pas la peine de nullité ; & c'est apparemment par ce motif qu'une collation faite sous seing privé en présence de deux témoins, fut confirmée par arrêt du grand-conseil du 29 Juillet 1711.
Il n'est pas nécessaire que le collateur garde minute des provisions qu'il donne ; cela fut ainsi jugé par arrêt du grand-conseil du 6 Mars 1727. Jurisprud. canon. de Lacombe, p. 148. col. 2.
Pour la validité de l'acte de collation ou provision, il faut que cet acte contienne l'adresse du collateur à celui à qui il confere le bénéfice, le droit en vertu duquel il confere ; & si c'est sur la présentation du patron, les provisions doivent en faire mention, & de même si c'est à un gradué, indultaire, ou autre expectant, ou si c'est par droit de dévolution.
Il faut pareillement exprimer dans les provisions les qualités de celui que le collateur pourvoit du bénéfice, le genre de la vacance, la qualité du bénéfice, la collation en faveur de celui auquel le collateur veut donner le bénéfice, la date de l'acte, la signature du collateur & des notaires & témoins sur la minute ou original de l'acte, & le sceau du collateur.
Le collateur ordinaire n'est cependant pas absolument obligé d'exprimer précisement le genre de vacance du bénéfice ; & s'il n'en exprime point, tous y sont censés compris. Dumolin, de public. n. 200. Voyez Collateur & Provisions. (A)
Collation, (?conomie domestique.) repas très frugal qu'on fait le soir les jours de jeûne, & d'où le poisson & même les légumes cuits sont proscrits.
Le même terme désigne un repas très-différent du précédent ; car on est quelquefois servi en viandes froides, en confitures, en pâtisserie, en fruits, & en vins de toute espece. La collation prise dans ce dernier sens peut être moins somptueuse, mais elle n'a point d'heure prescrite. Elle se prend ordinairement en visite, ou à la suite de quelque fête, comme danses, bal, assemblée, &c.
Wiktionnaire
Nom commun - français
collation \k?.la.sj??\ féminin
-
Repas léger que les catholiques font les jours de jeûne pour remplacer le souper, et par extension, un repas léger pris au cours de la journée.
- Petite, simple, légère collation.
- Bonne collation.
- Faire collation.
- [?] et elle avec sa permanente frisée comme sur la photo dans le jardin du pensionnat, ses devoirs sur la table couverte d'une toile cirée grasse où son père « fait collation ». ? (Annie Ernaux, Les années, Gallimard, 2008, collection Folio, page 126.)
- Il ne prend, il ne mange à sa collation qu'un morceau de pain.
- Repas léger qu'on fait dans l'après-dîner à l'occasion d'une cérémonie, d'une chasse, etc.
- [?], le roi Charles IX avait invité à goûter avec lui, en petit comité, Henri de Navarre et le duc de Guise. Puis, la collation terminée, il avait passé avec eux dans sa chambre, [?]. ? (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre III)
- Je me rendis avec les chefs militaires aux tentes de Si Saïd, où on nous servit une collation de dattes et de lait de chamelle, une vieille tradition nomade sans doute. ? (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 132)
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Action, droit de conférer à quelqu'un des grades universitaires.
- La collation de la licence ès lettres.
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(Vieilli) Droit de conférer un bénéfice ecclésiastique.
- Cette collation appartenait à l'évêque, descendait de l'évêque.
- La présentation de cette cure appartenait à l'abbé et la collation à l'évêque.
- Ce prieuré était à la collation de tel abbé.
- Un seul péché excitait ma curiosité et mon inquiétude. Je craignais de l'avoir commis sans le savoir. Un jour, je pris mon courage à deux mains, et je montrai à mon confesseur l'article qui me troublait. Voici ce qu'il y avait : « Pratiquer la simonie dans la collation des bénéfices. » Je demandai à mon confesseur ce que cela signifiait, si je pouvais avoir commis ce péché-là. Le digne homme me rassura et me dit qu'un tel acte était tout à fait hors de ma portée. ? (Ernest Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, collection Folio, page 86)
- Action de collationner ou résultat de cette action.
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(Informatique) (Anglicisme) Ordre prescrit ou une spécification donnée déterminant la manière d'agencer une liste de chaînes de caractères, action d'agencer selon un tel ordre, ou encore résultat de cette action.
- Une collation est une énumération de signes typographiques avec leurs équivalences, afin d'en déduire le comportement des chaînes de caractères notamment dans les opérations de comparaison et de tri spécifiques à une langue. ? (Frédéric Brouard, Rudi Bruchez, Christian Soutou, SQL, Pearson Education France, 13 juillet 2012)
Trésor de la Langue Française informatisé
COLLATION1, subst. fém.
COLLATION2, subst. fém.
Action de comparer des copies avec l'original afin de s'assurer de leur conformité avec celui-ci. Les Clercs de la Vie Commune, aux Pays-Bas, s'occupaient de la collation des originaux dans les bibliothèques, et du rétablissement du texte des manuscrits (Chateaubriand, Génie du Christianisme,t. 2, 1803, p. 526; cf. également Courier, Lettres de France et d'Italie, 1825, p. 682).COLLATION3, subst. fém.
Action, droit de conférer quelque chose à quelqu'un.Collation au Scrabble
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Les mots proches de Collation
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Les citations avec le mot Collation
- Des têtes surgissent brusquement par les portières; celles de droite doivent aussitôt rentrer dans leur coquile, sous peine de décollation, car un train en sens inverse passe.Auteur : Raymond Queneau - Source : Le Chiendent (1933)
- Henri, comme nous l'avons dit, s'occupait de botanique; l'étude de cette science, la collation d'un herbier répondaient d'ailleurs également à son amour de l'ordre, à son besoin de marche et à son goût pour la grâce.Auteur : Marcel Proust - Source : Jean Santeuil (1896-1904)
- Une collation rituelle, une sorte de communion anthume partagée avant le sacrifice suprême avec quelques fidèles.Auteur : Michel Tournier - Source : Le Roi des Aulnes (1980)
- Je sçay bien qu'il y en a qui veulent prouver par collation des temps que ce soit une fable controuvée à plaisir.Auteur : Jacques Amyot - Source : Solon, 56
- Quelques minutes plus tard, une femme entre dans la chambre pour lui proposer une collation. Un petit jus de pomme avec une petite paille et un petit gâteau emballé dans un petit sachet. Les mêmes qu'au centre de loisirs.
Voilà donc ce qui t'attend des petits pas, des petits sommes, des petits goûters, des petites sorties, des petites visites.
Une vie amoindrie, rétrécie, parfaitement réglée. Auteur : Delphine de Vigan - Source : Les gratitudes
- Lorsque toutes les corrections qu'il était nécessaire d'apporter à un numéro spécial du Times avaient été rassemblées et collationnées, le numéro était réimprimé. La copie originale était détruite et remplacée dans la collection par la copie corrigée.
Ce processus de continuelles retouches était appliqué, non seulement aux journaux, mais aux livres, périodiques, pamphlets, affiches, prospectus, films, enregistrements sonores, caricatures, photographies. Il était appliqué à tous les genres imaginables de littérature ou de documentation qui pouvaient comporter quelques signification politique ou idéologique. Jour après jours, et presque minute par minute, le passé était mis à jour. On pouvait ainsi prouver, avec documents à l'appui, que les prédictions faites par le Parti s'étaient trouvées vérifiées. Aucune opinion, aucune information ne restait consignée, qui aurait pu se trouver en conflit avec les besoin du moment. L'Histoire toute entière était un palimpeste gratté et réécrit aussi souvent que c'était nécessaire. Le changement effectué, il n'aurait été possible en aucune cas de prouver qu'il y avait eu falsification. Auteur : George Orwell - Source : 1984 (1949)
Les citations du Littré sur Collation
- Les clercs de la vie commune, aux Pays-Bas, s'occupaient de la collation des originaux dans les bibliothèquesAuteur : Chateaubriand - Source : Génie, IV, VI, 5
- Après qu'ilz eurent tous soupé et joué, le dit Beauchamp fist hucher pour faire collation d'après souperAuteur : DU CANGE - Source : collatio.
- Faictes dresser la collation en ceste prochaine hostelleryeAuteur : François Rabelais - Source : Pant. IV, 4
- Plus la nourriture est forte, plus on est en état de garder la règle du jeûne en ne faisant chaque jour qu'un seul repas avec une petite collationAuteur : FÉN. - Source : XVIII, 479
- Collations et patronages de benefices, hommes, hommages, vassaux, vasselages, obeissances, honneurs, et quelconques autres rentes et appartenancesAuteur : DU CANGE - Source : ib.
- J'ai prins coutume de ne souper plus, et de faire seulement un petit de collation au soirAuteur : DESPÉR. - Source : Contes, LIX.
- Mais il nous servit hier d'une collation Qui partait d'un esprit de grande invention ; Et, si ce mariage est de même méthode, La pièce est fort complète et des plus à la modeAuteur : Corneille - Source : Ment. V, 1
- La reine alla hier faire collation à Trianon, elle descendit à l'église, puis à Clagny, où elle prit Mme de Montespan dans son carrosse et la mena à Trianon avec elle....Auteur : Madame de Sévigné - Source : Lett. 12 juin 1675
- Après avoir copié tout le morceau inédit, j'achevai la collation du reste avec ces messieursAuteur : P. L. COUR. - Source : I, 68
- Maitre Jean commença sa petite collation [allocution], comme il s'ensuitAuteur : LOUIS XI - Source : Nouv. XXXII
- Que faites-vous, Clitiphon, dans cet endroit le plus reculé de votre appartement, de si laborieux qui vous empêche de m'entendre ? vous enfilez quelques mémoires, vous collationnez un registre, vous signez, vous paraphezAuteur : LA BRUY. - Source : V
- Quant est de la collation des benefices, laquelle chose estoit anciennement conjointe avec la promotion....Auteur : CALV. - Source : Instit. 872
- Les soirs il vient faire collation avec nousAuteur : Madame de Sévigné - Source : 504
- Allerent visiter les Gantois de lieu à autre, et prindrent la collation de vin en la tente de Gand, et de là passerent parmi Bourbourg, et allerent loger emprès GravelinesAuteur : MONSTREL. - Source : t. II, p. 132, dans LACURNE
- Après cela, on fit une jolie collationAuteur : Madame de Sévigné - Source : 78
- On fit collation, on soupa, etc.Auteur : ID. - Source : 47
- Les collations qui s'en ensuivent sont censées illicites et de nulle valeur, comme resentant simonieAuteur : P. PITHOU - Source : 56
- La collation fut composée d'échaudés, de merveillesAuteur : Jean-Jacques Rousseau - Source : Hél. VI, 10
- Il n'y a rien à dire de ma part sur les collationsAuteur : BOSSUET - Source : Lett. abb. 13
- Le vicariat [procuration], contenant la puissance baillée par l'arcevesque de Tours à maistre Jehan de Plains son official, et au moyen duquel a esté par ledit de Plains, comme vicaire, fait collation d'icelle cure....Auteur : DU CANGE - Source : vicariatus.
- Il nous a donné la collationAuteur : Molière - Source : Fourb. II, 11
- Au sortir de là, on prenait quelques légers rafraîchissements, et l'on s'allait coucher : de là le sens de petit repas donné à collationAuteur : GÉNIN - Source : Récréat. t. I, p. 429
- Le duc mesme, y arrivant sur le poinct de la collation et se fiant qu'on n'auroit pas touché à sa bouteille, en print à son tourAuteur : MONT. - Source : I, 253
- La collation de cerises, laitage, fraises, caillé, saladesAuteur : DES YVERS - Source : P. 524
- Lui et Thoré avoient esté empoisonnez dans le vin de la collation, où la sobrieté leur avoit servi de preservatifAuteur : D'AUB. - Source : Hist. II, 194
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Mise à jour le dimanche 26 octobre 2025 à 12h58
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