citation 1
  1. Les Fleurs du mal. Des poèmes. Il n’avait jamais rien lu de Baudelairedepuis quand n’avait-il pas ouvert de livre, d’ailleurs ? Celui-là, tout neuf, sentait encore l’encre d’imprimerie. Il feuilleta le recueil jusqu’à la page indiquée, la 122. Le poème s’intitulait « Femmes damnées ».
    À la pâle clarté des lampes languissantes,
    Sur
    de profonds coussins tout imprégnés d’odeur
    Il
    compta, son regard tomba sur le quatorzième vers. Delphine la couvait avec des yeux ardents.
  2. Franck Thilliez1991 (2021) de
    Franck Thilliez


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    Femmes damnées de Charles Baudelaire



    A la pâle clarté des lampes languissantes,
    Sur de profonds coussins tout imprégnés d'odeur

    Hippolyte rêvait aux caresses puissantes
    Qui levaient le rideau de sa jeune candeur.

    Elle cherchait, d'un oeil troublé par la tempête,
    De sa naïveté le ciel déjà lointain,
    Ainsi qu'un voyageur qui retourne la tête
    Vers les horizons bleus dépassés le matin.

    De ses yeux amortis les paresseuses larmes,
    L'air brisé, la stupeur, la morne volupté,
    Ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes,
    Tout servait, tout parait sa fragile beauté.

    Etendue à ses pieds, calme et pleine de joie,
    Delphine la couvait avec des yeux ardents,
    Comme un animal fort qui surveille une proie,
    Après l'avoir d'abord marquée avec les dents.

    Beauté forte à genoux devant la beauté frêle,
    Superbe, elle humait voluptueusement
    Le vin de son triomphe, et s'allongeait vers elle,
    Comme pour recueillir un doux remerciement.

    Elle cherchait dans l'oeil de sa pâle victime
    Le cantique muet que chante le plaisir,
    Et cette gratitude infinie et sublime
    Qui sort de la paupière ainsi qu'un long soupir.

    - " Hippolyte, cher coeur, que dis-tu de ces choses ?
    Comprends-tu maintenant qu'il ne faut pas offrir
    L'holocauste sacré de tes premières roses
    Aux souffles violents qui pourraient les flétrir ?

    Mes baisers sont légers comme ces éphémères
    Qui caressent le soir les grands lacs transparents,
    Et ceux de ton amant creuseront leurs ornières
    Comme des chariots ou des socs déchirants ;

    Ils passeront sur toi comme un lourd attelage
    De chevaux et de boeufs aux sabots sans pitié...
    Hippolyte, ô ma soeur ! tourne donc ton visage,
    Toi, mon âme et mon coeur, mon tout et ma moitié,

    Tourne vers moi tes yeux pleins d'azur et d'étoiles !
    Pour un de ces regards charmants, baume divin,
    Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles,
    Et je t'endormirai dans un rêve sans fin ! "

    Mais Hippolyte alors, levant sa jeune tête :
    - " Je ne suis point ingrate et ne me repens pas,
    Ma Delphine, je souffre et je suis inquiète,
    Comme après un nocturne et terrible repas.

    Je sens fondre sur moi de lourdes épouvantes
    Et de noirs bataillons de fantômes épars,
    Qui veulent me conduire en des routes mouvantes
    Qu'un horizon sanglant ferme de toutes parts.

    Avons-nous donc commis une action étrange ?
    Explique, si tu peux, mon trouble et mon effroi :
    Je frissonne de peur quand tu me dis : " Mon ange ! "
    Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.

    Ne me regarde pas ainsi, toi, ma pensée !
    Toi que j'aime à jamais, ma soeur d'élection,
    Quand même tu serais une embûche dressée
    Et le commencement de ma perdition ! "

    Delphine secouant sa crinière tragique,
    Et comme trépignant sur le trépied de fer,
    L'oeil fatal, répondit d'une voix despotique :
    - " Qui donc devant l'amour ose parler d'enfer ?

    Maudit soit à jamais le rêveur inutile
    Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
    S'éprenant d'un problème insoluble et stérile,
    Aux choses de l'amour mêler l'honnêteté !

    Celui qui veut unir dans un accord mystique
    L'ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
    Ne chauffera jamais son corps paralytique
    A ce rouge soleil que l'on nomme l'amour !

    Va, si tu veux, chercher un fiancé stupide ;
    Cours offrir un coeur vierge à ses cruels baisers ;
    Et, pleine de remords et d'horreur, et livide,
    Tu me rapporteras tes seins stigmatisés...

    On ne peut ici-bas contenter qu'un seul maître ! "
    Mais l'enfant, épanchant une immense douleur,
    Cria soudain : - " Je sens s'élargir dans mon être
    Un abîme béant ; cet abîme est mon cœur !

    Brûlant comme un volcan, profond comme le vide !
    Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
    Et ne rafraîchira la soif de l'Euménide
    Qui, la torche à la main, le brûle jusqu'au sang.

    Que nos rideaux fermés nous séparent du monde,
    Et que la lassitude amène le repos !
    Je veux m'anéantir dans ta gorge profonde,
    Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux ! "

    - Descendez, descendez, lamentables victimes,
    Descendez le chemin de l'enfer éternel !
    Plongez au plus profond du gouffre, où tous les crimes,
    Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel,

    Bouillonnent pêle-mêle avec un bruit d'orage.
    Ombres folles, courez au but de vos désirs ;
    Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
    Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.

    Jamais un rayon frais n'éclaira vos cavernes ;
    Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
    Filtrent en s'enflammant ainsi que des lanternes
    Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux.

    L'âpre stérilité de votre jouissance
    Altère votre soif et roidit votre peau,
    Et le vent furibond de la concupiscence
    Fait claquer votre chair ainsi qu'un vieux drapeau.

    Loin des peuples vivants, errantes, condamnées,
    A travers les déserts courez comme les loups ;
    Faites votre destin, âmes désordonnées,
    Et fuyez l'infini que vous portez en vous !

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    Cette phrase de Franck Thilliez contient 86 mots. Il s'agit d'une citation très longue.

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